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Les conditions naturelles de l’espace yangzien et l’organisation des travaux hydrauliques

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 126-159)

Carte 5 : La figuration du bassin hydrographique du Yangzi dans le monde

II.5. Les travaux hydrauliques et leur rôle dans la formation de l’espace yangzien

II.5.1. Les conditions naturelles de l’espace yangzien et l’organisation des travaux hydrauliques

Avant la mise en place d’ouvrages techniques hydrauliques électrifiés, les travaux dans l’espace yangzien visant à maîtriser les eaux à des fins productives et préventives relevaient beaucoup plus strictement de l’impératif topo-hydrographique et soutenaient essentiellement une riziculture traditionnelle. Dans la vallée du Yangzi, le morcellement topographique et la présence d’abondantes surfaces hydriques perturbées par la répartition asymétrique de la pluviosité conditionnent les travaux d’irrigation, lesquels sont dispersés et reposent sur la construction de réservoirs (bei) dans les régions collinaires, ainsi que sur la mise en place de l’endiguement (weiyan) à partir de réservoirs (tang) dans les régions basses et littorales. fondements initiaux d’un bassin économique agricole yangzien, les travaux hydrauliques mis en place constituent, d’une part, les piliers essentiels pour la formation des trois « régions construits sur les pentes des piémonts ou des collines s’opposent ceux qui utilisent les dépressions naturelles en plaine. Nishiyama croit pouvoir retrouver une trace de la distinction dans les termes qui désignent la retenue chinoise historique : bei est utilisé à l’origine dans le bassin de la Huai et tang au sud du Yangzi. Il remarque que, si le traité du Nongshu du début du XIVe siècle associe dans le terme bei-tang les deux parties constitutives de l’ouvrage, digue et plan d’eau, c’est néanmoins aux seuls canaux (qu) s’alimentant à des retenues (bei) qu’est réservée l’ouverture de vannes (shuizha), alors qu’à partir des étangs (tang) sont installées des canalisations de drainage (wa dou). Il croit y déceler l’indice d’une origine différente : les retenues (bei) seraient des ouvrages édifiés sur les pentes, ce qui expliquerait qu’une simple ouverture permette le ruissellement, alors que l’installation de canalisations à partir d’étangs (tang) assurerait le drainage de l’eau dans les terres basses.

(Nishiyama, 1969). Cf. LAMOUROUX Christian, « Crise politique et développement rizicole en Chine : la région du Jiang-Huai (VIIIe-Xe siècles), Bulletin de l’École fran aise d’Extrême-Orient, tome 82, 1995, pp. 145-184.

125 développement local : en effet, en matière de gestion, l’éloignement du centre politique du pays a permis le fléchissement du contrôle direct des ouvrages hydrauliques par l’État, avec en la matière une prise en charge accrue du gouvernement local. Cet élément peut être considéré comme un des facteurs initiaux du phénomène du « protectionnisme » local qui est aujourd’hui fortement présent dans le bassin yangzien.

Les terres collinaires et les travaux hydrauliques

Dans les cours moyen et inférieur du bassin yangzien, une grande partie de l’espace est dominée par les collines du Huaiyang sur la rive gauche du Yangzi et les collines du Jiangnan sur la rive droite (cf. carte 7). Ces régions collinaires sont connues pour leur altitude élevée, ainsi que leurs terrains pentus où les anfractuosités abondent. Ces caractéristiques topographiques provoquent des difficultés pour la mise en place des activités agricoles comme par exemple l’importante érosion du sol pendant la saison des moussons, une irrigation ardue des hautes terres cultivées et une complication de la mise en œuvre des travaux hydrauliques, du fait de cette topographie disséquée. Néanmoins sur ces régions collinaires, les versants solides permettent de créer de bons réservoirs et bassins de retenue afin d’irriguer l’ensemble de la vallée.

Dans les régions collinaires, l’irrigation repose essentiellement sur la construction de réservoirs (bei) qui facilitent l’écoulement des eaux sur les terres en pente, et de digues dans les gorges stratégiques dominant la vallée. Ils interceptent les eaux venues de l’amont ou captent les précipitations, puis les déversent dans les champs cultivés. Ce modèle d’irrigation est pratiqué dans la vallée du Yangzi depuis bien longtemps. Selon la première monographie sur le régime hydrographique en Chine, le Traité des eaux (Shuijing)247, à la fin du Ve siècle, la vallée du Yangzi comptait plus d’une centaine de réservoirs du type bei-tang, grâce auxquels l’eau des rivières ou des lacs était accumulée derrière des retenues (yan) et répartie dans les champs ou dirigée à flanc de coteau par des canaux.

En outre, les techniques hydrauliques mises en œuvre sur les territoires de coteaux et de croupes font appel à la gravité et mettent à profit les dénivellations : sur les pentes aménagées en rizières, l’eau de pluie est stockée dans des réservoirs et elle est distribuée de terrasse en

247 Le Traité des eaux (Shuijing), dont l’origine est mal connue, est le premier ouvrage consacré à une analyse globale du système hydrographique chinois. Nous avons emprunté ici les données fournies par Le Commentaire sur le traité des eaux (Shuijingzhu) de Li Daoyuan (Guiyang, Guizhou renmin chubanshe, 1996, 1 423 pages), écrit au VIe siècle, qui comme son titre l’indique, a pour objet l’étude de l’ouvrage de son prédécesseur.

126 terrasse. Cette culture en pente (titian)248 permet l’écoulement des eaux de ruissellement et leur infiltration dans le sol, ce qui offre l’avantage de lutter contre l’érosion et de multiplier les terres cultivables.

Photos 7 et 8 : La culture en terrasses dans le bourg de Xieping à Yichun au Jiangxi

Source : Xiaofan TAO, photos prises en mars et avril 2007 à Yichun au Jiangxi.

Les terres basses et les travaux hydrauliques

Au sein de l’espace yangzien, les terres plates (plaines et cuvettes) qui ne représentent que 0,07 % (126 000 km2) du territoire de la vallée sont la plaine de Chengdu, la plaine des deux lacs (la plaine du Jianghan et la plaine du lac Dongting), la plaine du lac Poyang et la plaine du lac Tai. Ces régions planes sont dominées largement par les terres très faiblement en pente (moins de cinq degrés)249. Ici, la mise en place de travaux d’irrigation est relativement plus aisée à effectuer que dans les régions collinaires, grâce à la généralisation des édifices hydrauliques, l’essartage agricole, qui ont bonifié les terres plates fertiles en stimulant l’essor des trois fameuses « régions économiques clés » yangziennes historiques.

Située dans l’ouest du bassin du Sichuan, la plaine de Chengdu est une plaine alluviale en forme d’éventail, légèrement inclinée vers le sud, ce qui facilite l’écoulement et le trainage naturel des eaux. La réussite extraordinaire des travaux d’irrigation de Dujiangyan, qui a apporté la prospérité à l’ensemble de la plaine de Chengdu, résulte de l’exploitation intelligente de cette particularité topographique.

En dehors de l’abondance hydrique fournie par le cours principal du Yangzi et ses affluents, les plaines situées dans les moyen et bas Yangzi sont par ailleurs abondamment nourries par les quatre plus grands lacs doux chinois (Dongting, Poyang, Cao et Tai), ainsi que par

248Dans la vallée du Yangzi, les principales zones de culture en terrasses se trouvent à Nanchong, Hechuan et Nanxi au Sichuan, et dans les régions collinaires du Hunan, du Jiangxi et du Zhejiang.

249 Changjiang liuyu dituji [Atlas du bassin du Yangzi], op. cit., p. 218.

127 d’innombrables petits plans d’eau lacustres. Cependant, l’enfoncement de la terre de ces plaines est défavorable au drainage des eaux, la juxtaposition de la saison des pluies et de celle des crues y double également le risque d’inondations et de sécheresse. Ainsi la mise en place des ouvrages hydrauliques sert-elle à lutter contre les inondations éventuelles et à protéger les terres aménagées en polders (weitian) afin de renforcer l’activité agricole des régions de la plaine lacustre.

Illustration 3 : Les terres aménagées en polders (weitian) dans la région du lac Tai

Source : Institut hydraulique de Wuhan, Zhongguo shuili shigao [Histoire des travaux hydrauliques chinois], Wuhan, Shuili dianli chubanshe, 1985, p. 219.

Weitian, il s’agit de construire des digues pour étendre les terres cultivées, notamment des rizières sur les marais lacustres.

Enfin, le long de la côte du delta yangzien où l’intrusion de la mer peut s’étendre sur plusieurs kilomètres, et où les typhons sévissent, l’agriculture est souvent ravagée par les tempêtes. Ainsi les habitants vivant près des côtes ont-ils développé plusieurs types de brise-lames sur les rivages, afin de se protéger contre les actions mécaniques des vagues en y rendant possible des cultures rentables grâce à la poldérisation littorale.

128 II.5.2. Les travaux hydrauliques et le contrôle des « régions économiques clés » historiques

Le rôle des travaux d’irrigation : d’un outillage agricole à un instrument politique S’appuyant sur un régime économique agricole, supporté par la parfaite imbrication entre le système impérial et la bureaucratie, le pouvoir impérial chinois a réussi à perdurer plus de 2 000 ans, sans avoir à essuyer des révoltes révolutionnaires visant à modifier radicalement le régime impérial250. Cette continuité est due, en grande partie, à la volonté de l’Empire de maintenir une puissante économie agricole dans le pays. La domination de cette économie agricole est la clé pour comprendre le « mythe » d’une société culturale s’inscrivant avec ténacité dans la durée et presque « immobilisée »251 (en matière de régime politique) pendant tout le règne impérial.

Afin de soutenir la croissance de l’économie agricole, la mise en place de travaux d’irrigation visant à assurer la production agricole est indispensable. L’interdépendance entre les travaux hydrauliques et l’économie agricole chinoise a été prouvée par plusieurs chercheurs (K. A. Wittfogel 1931 ; Chi Ch’ao-ting 1936 ; Masao Kimura 1955)252. Le bassin du Yangzi, où la riziculture a largement déterminé les mutations de l’agriculture, est un cas particulièrement représentatif du lien de cause à effet entre les travaux hydrauliques et la prospérité agricole.

250 À travers l’histoire de la Chine impériale qui prend fin en 1911, on constate aisément que, depuis la première révolte paysanne de Chen Sheng et Wu Guang, qui a eu lieu en 209 av. J.-C., jusqu’à la dernière révolte des Taiping au milieu du XIXe siècle, aucune révolte paysanne ou lutte à l’intérieur de la classe dominante ne vise à modifier radicalement le régime impérial.

251 La doctrine d’une « Chine immobilisée » (tingzhi-fazhang) est une hypothèse originale relevant du constat de Karl Marx qui tend à systématiser la structure productive de l’Asie orientale. La formulation de cette hypothèse à partir du cas de la Chine impériale est apparue en premier lieu dans « Leçon sur la philosophie de l’histoire » de G.W.F. Hegel, puis dans certains ouvrages de Karl Marx tels que Révolutions chinoise et européenne (1853). En Chine continentale, la publication de l’ouvrage Xingsheng yu weiji – Lun zhongguo fengjian shehui de chao wending jiegou [Prospérité et péril Ŕ Étude de la structure de la Chine impériale] de Jin Guantao et Liu Qingfeng en 2008 fournit des preuves convaincantes pour valoriser cette hypothèse. En réalité, dans le champ de recherche sur l’histoire, du fait que cette hypothèse porte sur une durée de plus de 2 000 ans, elle est incapable de saisir convenablement les détails historiques pour convaincre certains historiens, elle est donc controversée. Ceci est expliqué dans Discovering History in China: American Historical Writing on the Recent Chinese Past de Paul Cohen (1984).

252 Dans Le despotisme oriental - Étude comparative du pouvoir total (1957), K. A. Wittfogel estime que les travaux hydrauliques constituent le pivot essentiel pour le développement de l’économie agricole et sociale de la Chine impériale. Ces travaux fournissent aussi un instrument fondamental qui permet d’assurer la suprématie du règne impérial. Cette opinion a été également développée dans l’ouvrage de Chi Ch’ao-ting en 1936 à travers ses études sur le système de caoyun et les travaux hydrauliques historiques. L’historien japonais Masao Kimura a repris cette idée dans son œuvre Regionalism and development in ancient China: a survey of the establishment and abolition of counties during Former and Later Han (1961). Néanmoins, dans The Emergence of the Ancient Despotism in China and its Structure (1963) de Sadao Nishijima et Le lœss et l’origine de l’Agriculture chinoise (1969) de He Binglu, les deux auteurs ont remis en question les travaux hydrauliques comme fondements de l’économie agricole chinoise.

129 En plus de contribuer au développement agricole, les ouvrages hydrauliques ont aussi des répercussions considérables dans la structuration de l’espace et dans le temps. Pendant la Chine impériale, leur mise en place permet de contrôler rigoureusement les régions agricoles les plus prospères en assurant la stabilité économique et sociale du pays. En effet, ils constituent un outil précieux qui favorise pleinement deux catégories sociales bien distinctes : d’un côté, pour le milieu populaire, les travaux hydrauliques sont le moyen le plus efficace pour garantir sa subsistance et lutter contre les sinistres naturels (inondation, sécheresse) ; de l’autre, pour la classe au sommet du pouvoir, ils sont un moyen d’assurer la production nationale tout en consolidant durablement sa supériorité sociale253.

Ainsi les travaux hydrauliques et la performance économique du pays avancent-ils simultanément. Le tableau 8 révèle qu’à chaque période où la société reste stable et où l’économie est florissante, une croissance des travaux hydrauliques se dessine. Nous pouvons souligner que, durant les époques impériales les plus prospères à savoir celles des Tang, des Ming et des Qing, le volume des travaux hydrauliques effectué dans le bassin du Yangzi est manifestement supérieur à celui des autres périodes. De ce fait, à l’époque de la Chine impériale, les travaux hydrauliques reflètent le niveau de l’économie du pays et sont devenus un instrument politique du souverain pour accroître son pouvoir. Les interdépendances entre travaux hydrauliques, régime de l’économie agricole et prospérité du pays constituent un argument pour comprendre l’alternance de deux mouvements cycliques et antagonistes : l’unification et l’éclatement périodique de la Chine254, et permet d’expliquer l’émergence des

« régions économiques clés » qui structurent l’espace du bassin du Yangzi.

253 Wittfogel Karl A., Oriental despotism, A comparative study of total powere, New York, Vintage, 1981, pp. 116-117.

254 CHI Ch’ao-Ting, op. cit., p. 12.

130

131 Tableau 8 : L’évolution et la répartition des travaux fluviaux dans le bassin du Yangzi à l’époque de la Chine impériale

Printemps et

Source : CHI Ch’ao-ting, Key Economic Areas in Chinese History, As Revealed in the Development of Public Works for Water-Control, New York, Augustus M. Kelley, 1936, p. 36.

* Ia période comprend les Song du Nord (960-1127) et les Song du Sud (1127-1279).

132 La mise en place des travaux d’irrigation dans les « régions économiques clés » historiques

Dans l’histoire de la Chine, à chaque période, afin de renforcer la puissance économique du pays, certaines régions ont été davantage mises en valeur par l’État en devenant le pilier de l’économie du pays. Ces régions qui se sont construites au détriment du développement d’autres régions sont appelées des « régions économiques clés » par Ch’ao-ting Chi en 1936, l’État doit s’y investir beaucoup plus afin de maintenir leur supériorité255.

En tant qu’ancien bassin agricole, plus précisément rizicole, la vallée du Yangzi a connu une histoire intimement liée à l’évolution de ces « régions économiques clés », lesquelles constituent le pilier essentiel de l’agriculture yangzienne, et vice versa. Les programmes d’aménagement de la région agricole peuvent y remonter jusqu’au IIIe siècle avant J.-C. Les travaux d’irrigation organisés par les administrations impériales ont largement contribué à réunir les terres rizicoles en créant des « régions économiques clés » et en faisant du bassin un espace de soutien économique du pays. C’est dans cet espace yangzien, fort de son expérience hydraulique, plus précisément autour de la plaine de Chengdu dans le haut Yangzi, de la plaine des deux lacs dans le moyen Yangzi, ainsi que de la plaine du lac Tai dans le delta du Yangzi, que les travaux hydrauliques s’imposent comme une réponse globale à la volonté de réorganisation spatiale et économique du pays.

La « région économique clé » de la plaine de Chengdu

Les premiers travaux d’irrigation effectués dans la vallée du Yangzi ont débuté au IIIe siècle avant J.-C., et ont été répartis principalement dans le bassin du Sichuan et la vallée de la rivière Han. Nous pouvons également en retrouver certaines traces dans le bassin de la rivière Gan près de Nanchang et dans le delta du Yangzi à proximité de Yangzhou. Parmi ces travaux, c’est le système d’irrigation de Dujiangyan, situé dans le haut Yangzi (sur le cours moyen de la rivière Min à 58 km à l’ouest de l’actuelle ville de Chengdu), qui a réussi à hisser en premier l’ensemble de la plaine de Chengdu au statut de « région économique clé » yangzienne.

Située dans la partie occidentale du bassin du Sichuan, la première « région économique clé » yangzienne éclose dans la plaine de Chengdu a su tirer profit des fameux travaux d’irrigation de Dujiangyan, qui ont été réalisés en 256 avant J.-C.. À l’époque des Royaumes combattants, l’ambition de coloniser l’ensemble du territoire du haut Yangzi conduit l’État

255 Ibid., p. 5.

133 des Qin à procéder à d’importants travaux dans le district de Guan, lesquels permettent d’irriguer l’ensemble de la surface de la plaine alluviale. Grâce à une série de barrages mobiles, une partie des eaux du Min a été dérivée vers un canal qui les conduit vers la plaine de Chengdu (Illustration II-1). Rapidement, l’efficacité du système d’irrigation de Dujiangyan se répercute dans l’ensemble de la plaine alluviale, ce qui permet à la plaine de Chengdu de devenir la première région chinoise en termes d’exportation agricole pour les autres régions.

L’État des Qin récolte du coup une prospérité agricole sans précédant, ce qui lui donne les moyens d’accomplir par la suite la première unification du pays256.

Les travaux d’irrigation de Dujiangyan sont l’œuvre hydraulique la plus remarquable de l’histoire yangzienne, non seulement parce qu’ils permettent de franchir la rivière au moyen d’un système d’irrigation, mais aussi parce qu’ils sont un véritable instrument politique apportant richesse et puissance à l’État257, et qu’ils défient le temps : plus de deux millénaires après son édification, ce système continue parfaitement à irriguer l’ensemble de la plaine de Chengdu. Aujourd’hui, grâce à des travaux de renouvellement de ce système d’irrigation, le taux de l’utilisation des terres agricoles atteint 60 % dans cette région.

256 Ministère des Eaux, Dujiangyan shuili ke chixu fazhan zhanlue yanjiu [Les recherches sur le développement durable des travaux hydrauliques de Dujiangyan], Pékin, Zhongguo shuili shuidian chubanshe, 2009, pp. 12-15.

257 Le territoire originel du royaume Qin est implanté dans la vallée de la rivière Wei (près de l’actuel district de Tianshui au Gansu). Au milieu du VIIIe siècle av. J.-C., son territoire s’étend sur la partie ouest de la plaine du Guanzhong. Suite à la très grande réussite de la réforme économique effectuée par le Premier ministre Shang Yan en 361 av. J.-C., le royaume Qin devient puissant et commence à conquérir de nouveaux territoires au moyen de la guerre ou de l’exploitation agricole. En 260 av. J.-C., son territoire englobe le Shaanxi, le Gansu et une partie du Sichuan et du Hubei. (L’expansion de son territoire dans la plaine de Chengdu fait suite à la conquête du royaume Shu). Source : TAN Qixiang, dir., Zhongguo lishi dituji – Juan II, Sui-Tang [Atlas historique de la Chine, tome II Ŕ Qin et Han], Pékin, Zhongguo ditu chubanshe, 1975, pp. 3-6.

134 Illustration 4 : La composition du système d’irrigation de Dujiangyan

L’ouvrage originel de Dujiangyan est composé des trois parties principales que sont le Yuzui

(bouche de poisson), le Feishayan (digue de sable volant), et le Baopingkou

(embouchure de la vase précieuse), ainsi que de nombreuses digues auxiliaires. L’ensemble de ce système a été rendu célèbre par l’utilisation de techniques avancées pour assurer les fonctions multiples de prélèvement de l’eau, d’écrêtement de crue, de lessivage des sédiments et de l’envasement, et de contrôle automatique de l’irrigation. Le Yuzui fait office de barrage de dérivation qui divise la rivière Min en deux parties : la rivière extérieure et la rivière intérieure . Le Feishayan est un déversoir qui permet d’enlever le sable et d’évacuer les eaux excédentaires en régularisant les eaux de la rivière extérieure pendant la saison des crues et en dérivant les eaux de la rivière extérieure vers la rivière intérieure à des fins d’irrigation. Le Baopingkou est une prise d’eau avec une régulation automatique d’un débit constant pour irriguer les terres alentour.

135 Photo 9 : Vue à vol d’oiseau de l’ouvrage hydraulique de Dujiangyan

Source : CCTV, série télévisée Zaishuo changjiang [La redécouverte du Yangzi], diffusée en juillet 2006.

L’ensemble de l’ouvrage a été pensé et coordonné astucieusement pour obtenir une efficacité optimale. En particulier, le système de désenvasement est à ce point ingénieux qu’il permet à l’ouvrage de Dujiangyan de fonctionner sans interruption depuis sa création (autrement dit

L’ensemble de l’ouvrage a été pensé et coordonné astucieusement pour obtenir une efficacité optimale. En particulier, le système de désenvasement est à ce point ingénieux qu’il permet à l’ouvrage de Dujiangyan de fonctionner sans interruption depuis sa création (autrement dit

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