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les conditions matérielles de possibilité et de désirabilité du militantisme La position sociale

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Partie 2 les conditions matérielles de possibilité et de désirabilité du militantisme La position sociale

 Quel est le niveau d’instruction de la personne ? A-t-elle des diplômes, a-t-elle un goût prononcé pour les activités intellectuelles (lecture d’essais, rédaction d’articles, participation à des colloques, production de conférences, participation à des débats formels ou non…) ? Cela semble-t-il avoir un lien avec sa manière de militer ?

 Quelle est son éventuelle profession et donc sa CSP ? Et les CSP et professions détaillées de ses parents ? (avec la place occupée dans son espace professionnel) Et les grands-parents ? Et les frères et sœurs ? (le cas échéant : quelle place dans la fratrie ? Avec lesquels avez-vous grandi ?)

 Où la personne est-elle née, où a-t-elle grandi (trajectoire résidentielle), été en classe, fait des études (quelles études ? comment étaient-elles évaluées par la famille, les pairs ? Quelles étaient les projections – socialement situées – sur la suite de celles-ci ?), travaillé… ? En milieu rural, urbain (dans un quartier cher ?), périurbain ? Près d’une ferme, d’un élevage industriel, d’un abattoir, d’une charcuterie, d’un quartier d’affaires ? Quelles évolutions salariales, quelles positions occupées pour une entreprise / administration, quelles pratiques mises en œuvre et ressources mobilisées, quelles justifications ?

 Quels sont les revenus et le patrimoine de la personne, de ses parents ? Propriétaire, locataire, dispose d’une voiture ? Dans quelle classe sociale cela la positionne-t-elle ? Son niveau de vie semble-t-il avoir un lien avec son temps pour militer et sa manière de le faire ?

La disponibilité biographique

 Comment expliquer que la personne ait le temps de se consacrer à une activité non rémunérée ? Fait- elle des études payées par ses parents, touche-t-elle un salaire, une retraite ?

 Si la personne subvient aisément à ses besoins matériels, est-elle également comblée sur le plan des loisirs ? Ou peut-être considère-t-elle le militantisme comme un loisir ?

La conciliation avec les autres activités

 Raconte-moi ce que tu as fait dans ta vie en général aujourd’hui, hier, cette semaine, ce mois-ci, cette année.

 Comment la personne a-t-elle concilié son militantisme avec ses autres activités (études, travail…) ? Est-ce que c’est devenu une activité parmi d’autres, ou l’activité principale ?

Les rétributions immatérielles attendues du militantisme

 Que faisait la personne lorsqu’elle ne s’engageait pas ? Est-ce qu’elle s’ennuyait, ne savait pas quoi faire de sa vie, voulait entamer des activités nouvelles quelles qu’elles soient ?

 La personne était-elle dans une position sociale qui lui convenait avant de militer, ou avait-elle honte de son temps libre ? (se considérait-elle comme « parasite nourrie aux allocations pour ne rien faire » par exemple)

 La personne a-t-elle recherché dans le militantisme une nouvelle définition d’elle-même peut-être plus valorisante ? (altruiste, douée de compassion, courageuse, active…)

 La personne espérait-elle créer de nouveaux liens affinitaires en s’engageant ? Était-elle par exemple socialement isolée ou à la recherche d’une relation affective ?

Les effets relationnels et identitaires du militantisme

 Son engagement a-t-il modifié la nature de ses relations avec son entourage d’avant ? (« j’ai rompu avec mon copain car il n’a pas voulu qu’on arrête ensemble de manger des animaux » / « les non- véganes sont des insensibles ! »)

 Le militantisme a-t-il entraîné une redéfinition identitaire ?

Les rétributions effectivement obtenues

 La personne a-t-elle fait de son engagement militant un élément structurant de sa présentation de soi, peut-être plus valorisant que sa présentation antérieure ? (« que fais-tu dans la vie ? Je suis militant pour les droits des animaux ! »)

 La personne a-t-elle rompu ou formé de nouveaux liens affinitaires ?

 Comment son engagement a-t-il été perçu dans son entourage ? (« enfin elle fait quelque chose de ses journées » ?)

Partie 3 : la construction éventuelle d’une sensibilité vis-à-vis des animaux

La sensibilité vis-à-vis des animaux

 La personne a-t-elle appris à « envisager les bêtes comme des êtres affectueux et dignes de sympathie » (Traïni) ?

 A-t-elle eu en particulier dans sa jeunesse une affection pour un animal de compagnie ?  Mangeait-elle facilement la viande qu’on lui proposait à table ?

 A-t-elle apprécié des dessins animés mettant en scène des animaux ?

 A-t-elle vécu pendant quelques temps dans une ferme ? Ou toujours en ville ? A-t-elle déjà vu une vache ou un cochon de près ? Ou peut-être un cheval, un poney, un chien, un chat, un lapin, un hamster ?

L’intérêt pour le militantisme animaliste

 La personne s’est-elle engagée parce que la question animale lui semblait importante sur le plan des idées, des problèmes politiques ou moraux contemporains ? (ou peut-être simplement : « ça ne

 S’est-elle documentée sur cette question ? Avec quel type de supports (textes militants, vidéos) ? Par intérêt personnel, suite à une recommandation d’un proche ? Avec quel degré d’approfondissement, pendant quel laps de temps ?

 Quand la personne a-t-elle appris comment fonctionnaient un élevage et un abattoir, quand en a-t-elle vu (si elle en a vu) des photos ou vidéos ? Qu’en a-t-elle retenu ?

 Présente-t-elle son engagement comme un devoir moral individuel (« il était de mon devoir de faire quelque chose pour ces pauvres bêtes ») ?

 Présente-t-elle son engagement comme un soutien à un discours idéologique (« je pense que l’antispécisme est une doctrine politique rationnelle et pertinente ») ? Si oui, comment définirait-elle les notions plus ou moins régulièrement mobilisées par l’association : être sensible, exploitation animale, abolition, antispécisme, animalisme…

 S’est-elle engagée progressivement, ou brutalement à la suite d’un événement précis (visionnage d’une vidéo, discussion avec un militant…) ?

 A-t-elle un avis sur les divers sujets qui clivent habituellement les organisations militantes animalistes ? L’écologie (OGM, pesticides, réintroduction des loups, viande bio), l’idée de nature (humain « naturellement » déterminé à manger des animaux), la stratégie réformiste (ciblage des campagnes sur une seule enseigne de grande distribution, sur un seul type d’exploitation animale…), l’importance accordée au nombre d’individus concernés vs à leur espèce, la légalité des actions et leur caractère plus ou moins transgressif, l’orientation morale conséquentialiste vs déontologiste, opposition au halal vs refus de stigmatiser les musulmans…

Le choix de l’association abolitionniste L214

 Comment la personne a-t-elle eu connaissance de l’existence de L214 ? A-t-elle fait la liste de toutes les associations lyonnaises qui parlent des animaux avant de se diriger vers L214 ? A-t-elle été la cible d’une démarche de recrutement sans vraiment s’en rendre compte ou a-t-elle vraiment réalisé un « choix » en s’engageant là plutôt qu’ailleurs ?

 Comment a-t-elle fait ses premiers pas dans l’association ?

 A-t-elle adhéré à plusieurs associations successivement, ou même simultanément ?

 A-t-elle adhéré seule ou en groupe ? Si en groupe, qui a initié la démarche ? (rôle des pairs) Y a-t-il eu un ou plusieurs passeurs qui lui ont donné l’impulsion pour s’engager ?

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