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B. Mesures futures : les mesures préventives

IV. CONCLUSION

Ce travail permet de prendre conscience de l’importance de la prévention comme outil de protection de l’enfance. En effet, force est de constater que les mesures judiciaires telles que prises jusqu’ici (MPUC, jugement, mesures de protection de l’enfant) ne permettent non seulement pas (toujours) de réduire les conflits, mais les accentuent et les cristallisent, conduisant les membres d’une famille à se déchirer et à souffrir davantage après une séparation parentale.

Pour ce qui concerne la médiation, il convient de souligner que cette mesure doit non seulement se poursuivre, puisque celle-ci apporte des résultats très satisfaisants, mais devrait aussi être rendue obligatoire sur tout le territoire suisse pour les procédures familiales. La difficulté résidera dans la réticence de chaque corps de métier (avocats, magistrats, assistants sociaux, etc.) à collaborer entre eux. Cette manière de résoudre les conflits parentaux peut faire peur puisqu’elle est très peu utilisée en pratique, malgré les recommandations faites par le Conseil fédéral dans ses messages à cet égard.

Cela étant, le recours à la médiation ne permet qu’une désescalade des conflits parentaux.

Pour empêcher les conséquences négatives y relatives, il y a une nécessité sociale d’agir par le biais de la prévention, car les mesures préventives sont « des armes » mises aux mains des (futurs) parents/enfants dont les « balles » remplies de compétences positives permettront aux (futurs) parents de « se séparer sans se déchirer »175 et, par conséquent, d’éviter l’apparition des impacts négatifs étudiés dans ce travail.

Cependant, des actions préventives ne peuvent avoir lieu sans l’intervention des collectivités. A cet égard, il y a lieu de souligner qu’il est du devoir de l’Etat, conformément à l’art. 19 § 1 CDE de prendre « toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence […] ». L’alinéa 2 de cette même disposition ajoute que parmi ces mesures de protection figurent notamment des « formes de prévention ».

Agir par le biais de la prévention des conflits parentaux, c’est prendre le parti de

« s’engager pour une société plus juste, plus prospère, plus heureuse »176, c’est permettre à chaque enfant « pour l’épanouissement harmonieux de [sa] personnalité, de grandir dans [deux] climat[s] de bonheur, d’amour et de compréhension » après la séparation de leurs parents. N’est-ce pas un moindre mal nécessaire pour protéger les enfants ?

175 Référence est faite au livre de Maître Anne Reiser, intitulé « Au nom de l’enfant…Se séparer sans se déchirer », publié au Editions Favre SA.

176 ROMANO, Association pour les Relations Familiales, Remarques conclusives (séance du 4 mars 2020), p. 7.

Annexe

Interview de Morgane

____________________________________________________________

1) Pouvez-vous vous présenter, c’est-à-dire me donner votre prénom (ou l’initiale de votre prénom si vous préférez garder l’anonymat total), nom (seulement si vous le souhaitez), votre âge, nationalité, etc. ?

Morgane, 23 ans (1997), Suisse. J’ai une grande sœur qui est née en 1995 et un demi-frère du côté de mon père qui est né en 2006.

M’autorisez-vous à utiliser ces informations dans mon mémoire ? Si oui, lesquelles ? Oui, toutes.

2) VOUS CONCERNANT

Je vous liste ici quelques questions pour guider votre récit. Vous êtes totalement libre de répondre ou non à ces questions et dans l’ordre qu’il vous plaira.

Pouvez-vous me décrire votre histoire ?

- Quand la séparation de vos parents a-t-elle eu lieu, quel âge aviez-vous à ce moment-là ?

Ils se sont séparés en 2003, j’avais 6 ans et ils ont divorcé en 2006, quand j’avais 9ans.

Et il y a eu une première séparation de quelques semaines (mais je ne sais pas exactement combien de temps) en 2001.

- Comment s’est déroulée la séparation de vos parents, plutôt à l’amiable ou plutôt de manière conflictuelle ? Pouvez-vous décrire ce déroulement en quelques mots ?

- Au début, ils ont voulu le faire à l’amiable. Mon père est policier, donc il avait des horaires irréguliers. Ils organisaient les week-ends suivant ce qui les arrangeait, en se mettant d’accord.

- En 2004, ma mère a pris un avocat à cause des difficultés. Ils ont divorcé en 2006, c’est ma mère qui a eu la garde et l’autorité parentale.

- Depuis 2008, mon père a décidé qu’ils n’organiseraient plus les week-ends ensemble. Je devais lui téléphoner au minimum une semaine avant pour organiser avec lui les week-ends. C’est à partir de là qu’on a commencé à de moins en moins se voir (Cette année-là on ne s’est pas vu pendant 8 mois d’affilés). Ensuite ça s’est un peu régularisé, on se voyait environs une fois par mois. La dernière fois que je l’ai vu pour passer un week-end chez lui, c’était en 2012. Ensuite on s’est revu une fois en 2013 et 2014 pour discuter de problèmes entre nous. La dernière fois que je l’ai vu, c’était au tribunal car je l’avais mis en poursuite car il ne payait plus l’entier de ma pension, en 2015. Depuis les seuls échanges que nous avons sont par mail quand je lui envoie mes attestations d’études.

- Je fais du patinage artistique depuis que je suis toute petite, au niveau compétition. Je m’entraînai très régulièrement. À partir de 2010, j’ai commencé à

m’entraîner à Villars, où j’allais tous les week-ends. Mon père ne voulait pas m’amener jusqu’à là-bas. Donc j’avais le droit de le voir uniquement si je n’allais pas m’entraîner (ce qui était assez rare)

- A partir de 2012, mon père a voulu qu’on quitte l’appartement où on vivait avec ma mère (ils l’avaient acheté ensemble). Ma mère a demandé à rester parce que c’était plus facile pour nous. Il a refusé. Ma mère a finalement racheté l’appartement en 2017 ou 2018 (je ne me rappelle plus) mais pendant ces années, ils se sont battus, et mon père voulait absolument qu’on parte. On avait parfois des délais de quelques semaines pour quitter l’appartement.

- Le conflit concernait-il/concerne-t-il votre garde, les droits de visite du parent non gardien (ou celle de vos frères et sœurs dans l’hypothèse où vous en avez) ? Mon père n’a jamais demandé notre garde, donc dans ce sens non. Par contre, il changeait souvent les jours où il nous gardait, souvent à la dernière minute (il annulait à la dernière minute). Un jour quand j’ai eu 11 ans, mon père a décidé de ne plus s’occuper des week-ends avec ma mère mais uniquement avec moi. Donc malgré la convention de divorce, il ne nous prenait plus un week-end sur deux, mais je devais lui écrire un message 2 semaines avant pour lui dire qu’on voulait aller chez lui. On a commencé à moins en moins le voir.

- Le conflit après la séparation s’est-il étalé dans le temps ? Si oui, combien de temps après les choses se sont-elles calmées (dans l’hypothèse où elles se seraient calmées) ?

Jusqu’en 2017-2018, il y a eu des conflits en continu avec ma mère. Soit parce qu’il ne payait pas ce qu’il devait, soit parce qu’il y avait des problèmes pour l’organisation des week-ends soit pour l’appartement. Actuellement les choses se sont calmées avec ma mère.

Entre mon père et moi, même s’il y avait des problèmes de temps en temps, la relation s’est vraiment dégradée à partir de 2008 quand j’ai dû gérer les week-ends seule. Et elles ne se sont pas réglées. Mais nous n’avons plus de contact du tout.

- Qu’avez-vous ressenti lors de cette situation conflictuelle ? ou de la séparation (si elle fût faite à l’amiable) ?

o Avez-vous eu des réactions du type :

§ manque de sommeil/sommeil perturbé ?

o Moi pas trop, en tout cas ça ne m’a pas marqué. Mais ma sœur oui, elle faisait des crises pendant la nuit

§ tristesse ?

o Oui, j’ai des amis qui m’ont dit se rappeler que j’en avais beaucoup pleuré à l’école. Et ça a duré assez longtemps

§ angoisses ?

o Oui, particulièrement quand j’ai dû commencer à gérer les week-ends avec mon père. Et je déteste vraiment les conflits, donc ça me stressait particulièrement.

§ faible estime de soi ?

o Oui, mais je n’arriverais pas à définir pourquoi

§ culpabilité (vous sentiez-vous coupable de ce qui arrivait) ?

o Pas du fait que mes parents se séparaient, mais plus qu’il y ait autant de problèmes. Je voyais ma mère malheureuse et stressée, et je me sentais mal. En

plus, quand j’étais petite, j’adorais mon père et je me sentais coupable envers ma mère, parce que je savais qu’il se comportait mal et j’avais l’impression de ne pas devoir l’aimer.

§ colère (envers qui ?) ?

o Mon père parce qu’il s’occupait vraiment peu de nous. Avec le temps j’ai surtout compris qu’il remettait toujours la faute sur les autres, particulièrement sur moi et je lui en veux de ne pas prendre ses responsabilités

o Ma sœur, parce qu’elle faisait énormément de crises pour ne pas voir mon père et comme je gérais les week-ends seule, je devais toujours lui demander si elle voulait venir ou non, et c’était encore plus compliqué à gérer.

o Ma mère, mais c’est venu beaucoup plus tard. Parce que j’ai l’impression qu’elle ne prend pas en considération tout ce qu’on a vécu avec ma sœur, et qu’elle pense qu’on est juste « des dommages collatéraux », qu’on a relativement peu souffert de tout ça.

§ problème d’alimentation (prise de poids, perte de poids importante) ? o Non

§ autre ?

o Vous êtes-vous déjà réfugié-e dans l’alcool ou autres substances pour tenter d’oublier les conflits entre vos parents ?

Non

§ Si oui, pouvez-vous donner quelques détails ?

o Avez-vous eu l’impression que vous deviez aider un de vos parents plus que l’autre ? Si oui, êtes-vous intervenu-e et comment ?

Oui. Je dirais que j’ai rapidement pris le parti de ma mère. J’essayais de rendre les choses plus faciles, j’ai beaucoup pris sur moi et faisait attention à ce que tout se passe bien. J’ai beaucoup intériorisé.

o Avez-vous eu des problèmes de concentration ou d’apprentissage à l’école durant ce moment (durant le conflit/séparation conflictuelle) ?

Non pas vraiment. Je me rappelle que ma maîtresse était au courant et m’en parlait de temps en temps. Au début, j’ai peut-être eu un peu plus de mal, mais ça n’a pas duré et ça n’a pas eu d’influence sur ma scolarité

§ Avez-vous vu vos notes scolaires chuter ?

o Une année, en 8ème (10ème Harmos), j’ai eu pas mal de soucis, mais je ne pense pas que c’était uniquement lié à la situation, bien que ça n’aidait pas.

Si non, qu’est-ce qui vous a permis de continuer à bien travailler ? o J’aimais bien l’école, particulièrement parce que je retrouvais mes copines, je pense que ça m’a aidé. J’ai toujours été aussi une bonne élève. Et ma mère s’est aussi beaucoup investie pour qu’on travaille bien.

§ Au contraire, y avait-il un surinvestissement de votre part dans votre scolarité ?

o Non

Si oui, pourquoi pensez-vous que vous avez agi de la sorte ?

§ Des problèmes relationnels avec vos camarades de classe ? o Non

- Le(s) sentiment(s) ressenti(s) lors de ce conflit/ou de la séparation (dans l’hypothèse où elle fût faite à l’amiable) ont-ils disparu à présent ? Ou au

contraire, avez-vous l’impression d’avoir gardé encore quelques « traces » de ce moment, et si oui, lesquelles selon vous ?

Oui, ça a eu beaucoup d’impacts sur moi. Beaucoup de colères envers mes deux parents, même si j’ai réussi à la canaliser. De la tristesse, l’estime de soi qui n’est pas forcément bonne et surtout le stress. Je suis quelqu’un de très stressé. Et j’ai beaucoup de mal à extérioriser ce que je ressens, comme j’ai eu l’habitude de ne pas montrer ce que je ressens.

- Pensez-vous que ces traces peuvent vous nuire dans votre futur, que ce soit : o dans la recherche d’un emploi ? Pourquoi ?

§ Non

o dans vos relations futures (amicales ou amoureuses) ? Pourquoi ?

§ Amicale, je ne pense pas. Par contre j’ai beaucoup plus d’amis filles, mais je ne sais pas si c’est relié.

§ Amoureuse, oui. J’ai toujours eu du mal à faire confiance aux hommes, pendant longtemps je ne voulais pas d’hommes dans ma vie. J’ai aussi énormément de mal à m’attacher, je fais souvent très attention à ne pas le faire pour ne pas souffrir. Je ne crois pas que les relations puissent durer toute une vie.

Et j’ai surtout beaucoup de mal à envisager l’avenir. Je ne sais pas si je veux des enfants plus tard et je sais que c’est relié à mon passé. Et par exemple, on parle de temps en temps de prendre un appartement à deux avec mon copain, et j’ai vraiment du mal à imaginer signer un bail à deux, parce qu’il y a eu beaucoup de problèmes à cause de l’appartement entre mes parents, et je ne veux pas revivre ça.

- Si vous avez réussi à « guérir » - en partie du moins - du conflit inter-parental, comment avez-vous fait ? Vous a-t-on aidé ? Si oui, qui (psychologue, le soutien de la fratrie, des proches, etc.) ?

J’ai eu la chance de pouvoir beaucoup en parler avec ma mère. Donc je sais que si j’en ai besoin je peux le faire. Avec mes amis aussi. Et il y a quelques années j’ai vu une kinésiologue qui a ressortir certaines choses. Mais je n’ai pas fait beaucoup de séances, parce que j’étais encore trop bloquée par rapport à tout ça. C’est encore un travail que je dois faire sur moi.

3) CONCERNANT VOS PARENTS (mais selon votre vision des choses)

Je vous liste ici quelques questions pour guider votre récit. Vous êtes totalement libre de répondre ou non à ces questions et dans l’ordre qu’il vous plaira.

- Comment se sentaient vos parents lors de la séparation conflictuelle ? (Je n’ai toujours eu que le point de vue de ma mère, donc je ne pourrais pas parler de mon père)

o Stressé ? anxieux ? dépressif ? etc.

Ma mère très certainement énormément stressée, parce qu’elle devait tout gérer nous concernant (l’école, le sport, les gardes, le côté financier, …), Je sais que pour elle ça a été très dur.

o Refuge dans l’alcool, etc. ? Non

- Leur état de santé a-t-il empiré avec la séparation conflictuelle (plus de congé maladie, rendez-vous chez le médecin, etc.) ?

Ma mère était toujours fatiguée et dormait très mal. Pas forcément eu plus de RDV chez le médecin, mais elle n’y va jamais dans tous les cas

o Si oui, pensez-vous que c’était dû à cause de la séparation en tant que tel ou à cause du fait que la séparation était conflictuelle ?

Totalement

- Le conflit a-t-il impacté le travail de vos parents (plus d’absentéisme au travail, etc.) ?

Ma mère ne travaillait plus quand on était petite, elle a donc dû trouver un travail. Au niveau de l’absentéisme, je pense peut-être pour ma mère si elle devait vraiment s’occuper de nous pour des choses urgentes. Mais la plupart du temps elle demandait à quelqu’un d’autres de nous garder. Pour mon père je ne sais pas, mais je ne pense pas.

- Vos parents ont-ils consulté un avocat pour leur séparation ? Oui

o Si oui, à combien estimez-vous leurs dépenses en honoraires d’avocats et frais de procédure (une estimation chiffrée n’est pas nécessaire, vous pouvez simplement préciser que la procédure a duré (_x_) années environ) ? Je ne sais pas, mais je sais que les frais étaient très élevés. Ils s’envoyaient lettres sur lettres pendant des années.

- Vos parents ont-ils consulté un médiateur ou autre professionnel pour tenter de gérer leurs conflits ?

Non

o Si oui, qui leur a conseillé de le faire ?

§ Est-ce que cela a fonctionné ?

o Si non, pourquoi ? Leur a-t-on fait part de l’existence de ces moyens de résolution de conflit selon vous ?

Je pense qu’ils voulaient tous les deux gérer ça eux-même. Peut-être un peu de fierté aussi ?

4) CONCERNANT LA PREVENTION DES CONFLITS PARENTAUX

- Pensez-vous qu’une campagne de sensibilisation (projection de vidéos, conférences etc.) serait utile (et nécessaire) pour prévenir les parents et futurs parents des conséquences négatives que peuvent engendrer une séparation conflictuelle sur leur(s) enfant(s) ou sur eux-mêmes ? Oui, informer des effets que cela pourrait avoir sur les enfants à long terme. Pour que les parents puissent se rendre compte que certains actes laissent des conséquences parfois très importantes.

- Pensez-vous que faire de telles campagnes au sein d’établissements tels que les universités, haute écoles, gymnases soit une bonne idée ?

o Si oui, pourquoi ? Là où ce serait vraiment utile, c’est pour aider les professionnels qui vont gérer des enfants qui vivent ces situations à savoir comment les aider. Et pouvoir former des gens à aider ces familles qui ont des problèmes

o Si non, pourquoi et où faudrait-il les faire selon vous ?

- Pensez-vous qu’il faut prévoir des formations obligatoires pour les (futurs) parents notamment, afin qu’ils puissent être prévenus des conséquences de leurs éventuels comportements négatifs sur l’enfant ou leur propre bien-être ? Non

o Pourquoi ? Je crois que c’est trop personnel, la façon dont on élève un enfant, dont on prend en compte ses besoins, c’est tellement lié soit à la culture, soit à notre propre éducation, ou à notre façon de gérer. Il n’y a pas de manière universelle. Mais prévoir de l’aide et un accompagnement en cas de conflit pourrait aider.

o Accepteriez-vous de suivre de telles formations si elles étaient facultatives ? Pourquoi ? Honnêtement je ne sais pas. En tant que parent j’essayerais toujours de faire au mieux pour mon enfant, et je n’aimerai pas forcément que quelqu’un de totalement extérieur de la situation vienne me dire comment faire, alors qu’il ne connait pas la situation et qu’il ne vit pas ce que je vis.

Enfin, si vous pouviez faire un saut dans le temps, auriez-vous aimer dire quelque chose à vos parents pour qu’ils agissent autrement durant et après leur séparation

? Si oui, qu’est-ce que vous auriez aimé leur dire ?

Je leur dirais de nous prendre en considération, de faire attention à ne pas nous mettre au milieu de leur problème et de trouver des solutions pour rapidement régler les problèmes Par contre je trouve qu’il y a aussi un gros manque au niveau juridique et la façon dont nous les enfants sont protégés. De la manière dont je l’ai vécu, j’ai vraiment eu l’impression qu’on ne prenait pas en compte ma manière de ressentir les choses. Par exemple, j’ai dû aller au tribunal pour des problèmes de pension que mon père ne payait plus entièrement à mes 18 ans, et j’ai vraiment eu l’impression d’être laissée tombée par le juge. Il m’a jugée comme la mauvaise fille qui voulait juste récupérer l’argent de son pauvre papa qui n’avait absolument rien fait. Finalement mon père a été obligé de payer la pension car il n’avait aucune preuve que c’était moi qui avait coupé les ponts (mais même si il avait eu la preuve, j’aurai trouvé injuste qu’il ait le droit de ne rien me payer après tout ce qu’il a fait). Cette expérience de tribunal a été très traumatisante et si un problème du même genre devait à nouveau se représenter, je ne suis pas sûre que j’aurai la force de le refaire. Je préfèrerais presque ne pas avoir d’argent et me débrouiller seule plutôt que de revivre ça (d’ailleurs c’est ce que ma sœur a fait, vu que mon père ne l’aide plus financièrement depuis ses 18ans alors qu’elle n’avait pas fini ses études, mais elle ne voulait pas aller au tribunal). J’ai l’impression que les gens peuvent faire des enfants, décider qu’au final ils n’en ont plus tellement envie, qu’ils ne les aiment pas, qu’ils

Je leur dirais de nous prendre en considération, de faire attention à ne pas nous mettre au milieu de leur problème et de trouver des solutions pour rapidement régler les problèmes Par contre je trouve qu’il y a aussi un gros manque au niveau juridique et la façon dont nous les enfants sont protégés. De la manière dont je l’ai vécu, j’ai vraiment eu l’impression qu’on ne prenait pas en compte ma manière de ressentir les choses. Par exemple, j’ai dû aller au tribunal pour des problèmes de pension que mon père ne payait plus entièrement à mes 18 ans, et j’ai vraiment eu l’impression d’être laissée tombée par le juge. Il m’a jugée comme la mauvaise fille qui voulait juste récupérer l’argent de son pauvre papa qui n’avait absolument rien fait. Finalement mon père a été obligé de payer la pension car il n’avait aucune preuve que c’était moi qui avait coupé les ponts (mais même si il avait eu la preuve, j’aurai trouvé injuste qu’il ait le droit de ne rien me payer après tout ce qu’il a fait). Cette expérience de tribunal a été très traumatisante et si un problème du même genre devait à nouveau se représenter, je ne suis pas sûre que j’aurai la force de le refaire. Je préfèrerais presque ne pas avoir d’argent et me débrouiller seule plutôt que de revivre ça (d’ailleurs c’est ce que ma sœur a fait, vu que mon père ne l’aide plus financièrement depuis ses 18ans alors qu’elle n’avait pas fini ses études, mais elle ne voulait pas aller au tribunal). J’ai l’impression que les gens peuvent faire des enfants, décider qu’au final ils n’en ont plus tellement envie, qu’ils ne les aiment pas, qu’ils

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