En conclusion de ces travaux, le groupe souhaite souligner deux points qui lui paraissent essentiels pour relever le défi d’une biologie médicale innovante et de qualité :
La convergence :
- convergence de l’action des pôles de BM, des directions médicales, des activités paramédicales et des ressources humaines locales et centrales. Ce rapport fait des propositions concrètes pour inclure une politique prévisionnelle de mobilité et de développement des compétences dans le management de la BM, notamment pour les techniciens de laboratoire médical - convergence entre la recherche et le diagnostic au service de la santé
La capacité de l’institution à favoriser la constitution de réseaux de professionnels par métier et à leur donner les moyens de fonctionner (temps et outils collaboratifs). Il faut en effet du temps pour échanger sur des pratiques professionnelles, construire et partager une vision, expérimenter au travers de projets créatifs. De nombreuses personnes ressources rencontrées dans le cadre de ces travaux en ont évoqué le manque et dit leur appétence pour ce mode de travail.
MESURES PROPOSEES ET PLAN D’ACTION
Partager les besoins en métiers et compétences des pôles de biologie médicale
Promouvoir une approche métier et un suivi des effectifs des pôles de biologie médicale
Donner de la visibilité aux techniciens de laboratoire médical sur les possibilités d’évolution professionnelle
Favoriser la mise en œuvre d’une politique de développement des compétences et de mobilité pour les techniciens de laboratoire médicalMESURES ACTIONS ACTEURS PLANNING
- diffusion aux directions fonctionnelles du siège, directeurs de GH
- présentation/information et diffusion aux chefs de pôle et cadres paramédicaux et administratifs des pôles de BM, aux chefs de département de la DRH AP-HP, aux DRH et CGS des GH
Mise à disposition du rapport sur intranet (site Direction des ressources humaine – Rubrique Métiers) et article Flash info
Intégration dans chaque projet de pôle de biologie médicale de GH d’un projet RH avec déclinaison d’une cible métiers quantitative et qualitative et description de la politique de mobilité du pôle
Directeur des ressources humaines, directeur de la direction médico-administrative et directeur de la direction des soins et des activités paramédicales
DRH AP-HP service métiers compétences, DMA département de biologie médicale et d’anatomopathologie et DSAP
Promouvoir une approche métier et un suivi des effectifs des pôles de biologie médicale
Sensibilisation des cadres paramédicaux et administratifs de pôles de BM et fiabilisation
Mise à disposition des cadres paramédicaux et chefs de pôle d’une cartographie des métiers du pôle de BM : élaboration d’un livret méthodologique pour les CAP
DRH AP-HP service métiers compétences et DMA département de biologie médicale et d’anatomopathologie en lien avec les référents métiers des GH et avec le soutien mobilité, responsables formation et référents métiers des GH
Présentation lors de la Xième journée professionnelle de l’Association Française des Techniciens de Laboratoire Médical
Réalisation de documents de communication sur les parcours de conversion et le développement des compétences des TLM ; diffusion aux pôles de BM (relai auprès des TLM par CPP et cadres de proximité) et acteurs clés internes (IFTLM, référents métiers,
Favoriser la mise en œuvre
Formulation de propositions à la DGOS sur les domaines et spécialités des concours d’ingénieur / TH,TSH et sur l’évolution du répertoire national des métiers FPH au regard des besoins des pôles de BM (pas de domaine pour recruter des bio informaticiens ou bio statisticiens à double compétence par exemple)
Sensibilisation des cadres paramédicaux des pôles de BM, les DRH, des référents mobilité et des membres des jurys aux nouvelles opportunités offertes par la reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle : diffusion d’un outil d’information de conversion / dispositif d’accompagnement d’adaptation aux postes pour les TLM :
DRH AP-HP Service concours et qualité
DRH AP-HP, DSAP et DMA
- Service métiers compétences, département de biologie médicale et d’anatomopathologie
- suivi dans le cadre du réseau des référents mobilité des parcours mis en œuvre
Organisation de l’offre de formation pour accompagner les mobilités de poste ou le développement des compétences des professionnels affectés sur un poste type
(formation Communication
interprofessionnelle)
Application de l’arrêté du 3 mars 2006 sur la recommandation relative à l‘AFGSU, pour les TLM : inciter les CPP de BM à organiser la formation de tous les TLM aux gestes et soins d’urgence
- Département du développement professionnel secteur Parcours et mobilité professionnels
Institut de Formation des Techniciens de Laboratoire Médical (IFTLM)
CPP de BM et DRH de GH / responsables de formation
Réunions de réseau des référents mobilité
Plan de formation 2014
Dès 2014 et progressivement
RÉSUMÉ
L’ambition de l’AP-HP est de maintenir et développer une biologie médicale innovante et de qualité. La biologie médicale a donc été retenue comme une des cinq thématiques prioritaires de réorganisation de l’AP-HP.
La Direction de la politique médicale (DPM devenue Direction Médico-Administrative) a sollicité, par note en date du 24 aout 2010 la Direction des ressources humaines et souhaité «le lancement d’une réflexion sur les métiers de la biologie, au regard des restructurations envisagées et des besoins exprimés».
Les travaux présentés dans ce rapport visent avant tout à donner de la visibilité aux techniciens de laboratoire médical (TLM) sur les possibilités d’évolution professionnelle au sein de l’institution.
Ils ont également pour but de proposer à l’encadrement des pôles de biologie médicale (BM) et aux Directions des Ressources Humaines (DRH) des Groupes Hospitaliers (GH) des orientations institutionnelles et des modalités d’accompagnement de la mobilité professionnelle des TLM.
Le parti pris de la DRH AP-HP et de la DMA, quant à la composition du groupe de travail, a été de privilégier la participation de professionnels des pôles de biologie médicale et de limiter celle d’acteurs centraux (représentants des 2 directions porteuses du projet et de la Direction des soins et des activités paramédicales (DSAP)). L’association d’un biologiste au démarrage du groupe, puis son information régulière, traduisent la conviction que l’implication active des biologistes dans la gestion des ressources humaines est une des conditions de réussite du projet de BM.
Le cadre méthodologique de ce travail fait référence aux concepts fondateurs du Répertoire national des métiers de la fonction publique hospitalière (RNM-FPH) élaboré par le Ministère des affaires sociales et de la santé.
Les réflexions sur les besoins en métiers et compétences non médicaux des pôles de BM, élaborées par le groupe de travail, constituent des propositions qui ont vocation à ouvrir des débats, susciter des échanges afin d’avancer dans l’action.
L’accélération, ces dernières années, de l’évolution des connaissances et des techniques en BM et en médecine a un impact majeur sur les métiers de ces disciplines. D’importants progrès vont continuer à transformer en profondeur les laboratoires hospitaliers tant sur le plan organisationnel que sur le plan du contenu des activités humaines et donc des besoins en métiers.
Ainsi, aux côtés des métiers traditionnels de la BM tels que celui de technicien de laboratoire médical, d’agent de laboratoire, de cadre responsable d’unité, cadre responsable de secteur ou chargé de missions transversales, de cadre administratif ou paramédical de pôle et de secrétaire, que l’on retrouve dans tous les pôles,, deux métiers vont continuer à se généraliser : Responsable assurance qualité et Ingénieur biologiste hospitalier.
Aux côtés de ces deux métiers, dont la reconnaissance est soutenue par les biologistes de l’AP-HP, cinq autres métiers vont apparaître ou confirmer leur légitimité et utilité au service d’une biologie de demain innovante et de qualité : Il s’agit des métiers de technicien Système d’Information (SI), bio informaticien et bio statisticien, métrologue et technicien qualité-métrologie.
Il est apparu nécessaire au groupe de travail de proposer des priorités afin que l’institution puisse d’ores et déjà prévoir et se préparer à ces évolutions.
Ont été également identifiés les principaux métiers non médicaux qui concourent au service de la BM. Le nombre important d’interactions entre les pôles de BM et le reste de l’hôpital met en lumière la diversité des impacts potentiels des restructurations des pôles de BM.
Ces travaux se sont tout particulièrement intéressés à la question de la mobilité professionnelle des TLM au travers de deux pratiques que sont le changement de poste et le changement de métier.
Changement de poste :
- Changement de discipline : l’automatisation croissante va permettre à un grand nombre de TLM d’élargir leur champ disciplinaire. Ces postes ne changent pas du point de vue du contenu des activités, par rapport à des postes sur automates spécifiques à une discipline, mais sont différents en ce qui concerne les conditions d’exercice du métier.
- Changement de «type» de poste : le groupe de travail a décrit huit postes types et décliné pour chacun d’entre eux les activités, les compétences et les formations d’adaptation.
Il a souligné qu’il appartient aux cadres de favoriser la mobilité professionnelle sur la base d’une confiance dans la capacité des professionnels à être acteurs de leur parcours professionnel. Les professionnels de la DRH (référents mobilité, conseillers en ressources humaines et responsables formation notamment), ont aussi un rôle à jouer dans le cadre de ce processus.
Changement de métier :
Quatorze passerelles (possibilité de passer du métier de TLM à un autre métier en raison d’une proximité de compétences) constituent l’aire de mobilité des TLM. Dix parcours professionnels de conversion ont été décrits. Le groupe a également élaboré des propositions sur le rôle de l’institution dans la définition et la mise en œuvre de ces parcours.
Au-delà de la production d’outils d’aide à l’accompagnement de l’évolution des TLM (dans la limite de ce qu’un hôpital peut offrir), le propos du groupe, est d’attirer l’attention de tous les acteurs sur l’obligation d’anticiper tout particulièrement les projets professionnels des TLM. La réussite d’une politique de mobilité organisée pour ces professionnels passe par l’établissement de partenariats avec les secteurs des métiers d’accueil.
Enfin, deux points paraissent essentiels pour gagner le défi d’une biologie médicale «moderne» et au service des patients à savoir la convergence de l’action des pôles, des directions médicales, des activités paramédicales et des ressources humaines locales et centrales et la convergence entre la recherche et le diagnostic au service de la santé.
Et pour terminer par les propos d’un membre du groupe « Nous avons besoin de tous les profils professionnels pour que les progrès scientifiques soient intégrés dans les meilleurs délais pour le service aux patients, et pour le bien de tous… »