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L’enquête eau Dakar (2005) : objectifs, méthodologie et principaux résultats

Section 1 : Objectifs, méthodologie et principales étapes de notre enquête eau Dakar (2005)

1.3 La conception du questionnaire 53

Il s’est avéré que la construction du questionnaire serait difficile car d’un côté, nous souhaitions réaliser une étude proche de celle réalisée en 1996 sur l’aspect consentement à payer pour des systèmes améliorés d’eau potable et d’un autre côté, nous souhaitions, à travers le questionnaire, mettre en évidence comme dans les enquêtes réalisées par Hydroconseil54 (1998), les déterminants des choix des ménages entre les différentes sources d’approvisionnement en eau potable (branchement privé, borne fontaine, charretiers/porteurs d’eau, puits et voisin).

49 CREA : Centre de Recherches Economiques Appliquées. 50 CRES : Consortium pour la Recherche Economique et Sociale. 51 UNSRID: United Nations Research Institute for Social Development. 52 CRDI : Centre de Recherches pour le Développement International. 53 Le questionnaire final est présenté dans son intégralité dans l’annexe 2.

54 Collignon, B., Valfrey, B., (1998), « Les opérateurs privés du service de l’eau dans les quartiers irréguliers des grandes métropoles et dans les petits centres en Afrique : Burkina-Faso, Cap-Vert, Haïti, Mali, Mauritanie, Sénégal », Action de recherche n°9, Programme Alimentation en eau potable dans les quartiers périurbains et les petits centres, Rapport final, Hydroconseil, Ministère de la Coopération.

Pour ce faire, de nombreuses réunions de travail avec des membres du CREA, du CRES et de la DPS autour de la construction du questionnaire ont eu lieu sur une période trois semaines (mai 2004).

La version finale du questionnaire, en langue française, comporte 12 pages avec 50 questions.

Les grandes sections du questionnaire sont les suivantes :

A) Les renseignements démographiques sur le ménage du répondant ;

B) Les modes d’approvisionnement en eau et pratiques de consommation du ménage ; C) Avantages et inconvénients des différents systèmes d’approvisionnement en eau ; D) La consentement à payer pour un système amélioré d’alimentation en eau et ; E) Les caractéristiques socio-économiques du ménage du répondant.

Nous présentons rapidement l’ensemble des quatre blocs du questionnaire.

A) Le bloc « Renseignements démographiques sur le ménage »

Cette partie comporte une série de questions concernant le sexe, l’âge, la situation matrimoniale, le nombre d’épouses, le nombre d’enfants, la taille du ménage, l’alphabétisation et l’ethnie.

B) Le bloc « Modes d’approvisionnement en eau et pratiques de consommation » du questionnaire

Le questionnaire de consentement à payer inclut une partie destinée à recueillir les informations sur les modes d’approvisionnement en eau existants et l’opinion des ménages les concernant, de façon à examiner les relations entre le consentement à payer des ménages pour un système amélioré et leurs pratiques actuelles. D’un point de vue méthodologique, cette partie doit de préférence précéder celle contenant les questions sur le consentement à payer, de telle sorte que l’enquêté puisse commencer à réfléchir à sa situation actuelle avant d’exprimer la valeur qu’il accorde à une amélioration possible.

De façon à permettre une compréhension fine du choix des ménages, il est tout aussi important de savoir quelles sources d’approvisionnement ils n’utilisent pas que de connaître celles auxquelles ils recourent. Pour bien concevoir les questions correspondantes, la première étape consiste donc à déterminer toutes les options possibles. Elles incluent à la fois des sources traditionnelles (puits) et des sources d’approvisionnement améliorées (borne fontaine,

branchement privé), ainsi que l’achat d’eau à des revendeurs-livreurs (charretiers et porteurs d’eau) ou à des revendeurs de voisinage (Morel à l’Huissier, 1990).

Pour chacun des modes possibles de sources d’approvisionnement, il est intéressant de poser les questions suivantes :

- Utilisation ou non de la source d’approvisionnement ; - Si oui, quantité d’eau prélevée à cette source ;

- Usage de l’eau prélevée à cette source (en distinguant eau de boisson, eau d’hygiène, eau de lavage, eau de cuisine, eau d’arrosage) ;

- Le prix de l’eau à cette source ;

- La distance (ou le temps de parcours) séparant le domicile de cette source ; - Le temps d’attente moyen ou maximum à cette source ;

- La perception que l’enquêté a de la qualité de l’eau fournie par cette source et son appréciation de la distance, du prix et du temps d’attente.

C) Avantages et inconvénients des différents systèmes d’approvisionnement en eau potable

D) Le bloc « Consentement à payer pour des systèmes améliorés d’approvisionnement en eau »

La section de consentement à payer est divisée en deux parties principales, une partie s’adressant aux ménages non raccordés (D.1) et l’autre partie aux ménages raccordés (D.2).

D.1) Pour les ménages non raccordés

Les ménages ont d’abord reçu des informations concernant les intentions de la SONES visant à augmenter le nombre de bornes fontaines et la disponibilité de l’eau à partir de ces bornes à Dakar. Puis, ils ont été informés qu’une fois les améliorations apportées, les prix seraient de P FCFA par bassine dans leur quartier55. On a demandé aux enquêtés de répondre par oui ou par non à la question suivante : seriez-vous en faveur d’un plan d’amélioration des bornes fontaines dans votre quartier si le prix à payer était de P ? Des échantillons partagés ont été utilisés afin de déterminer l’effet des prix P différents sans avoir à présenter à chaque enquêté plus d’une valeur au niveau des prix. C’est-à-dire, qu’aucun enquêté n’a eu a dire s’il serait d’accord pour deux ou plusieurs prix différents pour un service amélioré des bornes fontaines.

55 Les valeurs de P et de tous les autres prix en gras dans cette section sont indiquées dans les tableaux ci-dessous. Le taux de change est de 650 FCFA = 1 euro.

La question sur les bornes fontaines était suivie par une description du service qu’ils pourraient obtenir avec un branchement individuel à domicile, dans le cas ou celui-ci deviendrait disponible dans le quartier. On leur a dit que :

1) Le branchement lui-même reviendrait pour chaque ménage à 6000 FCFA tous les deux mois pendant quatre années ;

2) Le montant de la facture d’eau varierait en fonction de la quantité de consommation réelle et ;

3) Pour un ménage de la taille du leur, le montant à payer serait d’une moyenne de Y