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Un modèle explicatif de la probabilité que les ménages de Dakar utilisent les bornes

Section 2 : Analyse des relations existantes entre les différents modes d’approvisionnement en eau (2005)

2.4 Analyse de la complémentarité entre l’utilisation des bornes fontaines et des puits seyaan (2005)

Tableau 48 : Complémentarité entre les bornes fontaines et les puits seyaan (a) (Effectifs)

Effectifs N’utilise pas les puits seyaan

Utilise les puits seyaan Total N’utilise pas les

bornes fontaines 71 29 100

Utilise les bornes

fontaines 56 31 87

Tableau 49 : Complémentarité entre les bornes fontaines et les puits seyaan (b) (en %)

Effectifs (%) N’utilise pas les puits

seyaan Utilise les puits seyaan Total N’utilise pas les

bornes fontaines 71,00% 29,00% 100%

Utilise les bornes fontaines

64,40% 35,60% 100%

Total 67,90% 32,10% 100%

Le tableau 48 montre que lorsque les ménages n’utilisent pas les bornes fontaines alors 29% d’entre eux utilisent les puits seyaan (par rapport à une moyenne de 32,10%). Par contre, le tableau 49 montre que lorsque les ménages utilisent les bornes fontaines, 35,6% d’entre eux utilisent aussi les puits seyaan (par rapport à une moyenne de 32,10%).

On observe ainsi que le fait d’utiliser ou non les bornes fontaines en 2005 a peu d’influence sur le fait d’utiliser les puits en 2005. On peut donc supposer pour la suite des analyses que le fait d’utiliser les bornes fontaines en 2005 n’influe pas sur le fait d’utiliser les puits en 2005 (car les pourcentages sont relativement proches).

Tableau 50 : Complémentarité entre les bornes fontaines et les puits seyaan (c) (en %)

Effectifs (%) N’utilise pas les puits seyaan

Utilise les puits seyaan Total N’utilise pas les

bornes fontaines 55,90% 48,30% 53,50%

Utilise les bornes

fontaines 44,10% 51,70% 46,50%

Total 100% 100% 100% Ce tableau 50 (qui se lit en colonne) montre que lorsque les ménages n’utilisent pas les puits seyaan, 44,10% d’entre eux utilisent les bornes fontaines. Lorsque les ménages utilisent les puits seyaan, 51,7% utilisent aussi les bornes fontaines.

On peut également supposer que ces deux décisions sont indépendantes. Par conséquent, compte tenu des remarques faites dans les paragraphes précédents (2.1, 2.2 et 2.3) et de cette indépendance, un modèle logit univarié pour expliquer le fait qu’un ménage de Dakar décide ou non d’utiliser les bornes fontaines comme source d’approvisionnement72.

72 On peut utiliser un modèle logit univarié car les deux décisions (bornes fontaines et puits) sont indépendantes mais aussi parce qu’il n’y a pas de complémentarité avec les autres modes d’approvisionnement (exogénéité du voisin, branchement privé passé comme variable exogène) et enfin, parce que les décisions charretiers/porteurs et bornes fontaines sont indépendantes.

Nous pouvons maintenant présenter les variables explicatives que nous retenons pour l’analyse des déterminants de la probabilité d’utiliser les bornes fontaines à Dakar en 2005.

Section 3 : Les variables explicatives retenues pour

l’analyse

En tenant compte de l’ensemble des remarques précédentes, il est nécessaire de définir les variables qui seront retenues pour l’analyse de la probabilité qu’un ménage de Dakar décide en 2005 d’utiliser ou non les bornes fontaines.

Les variables explicatives pouvant expliquer le fait que le chef de ménage n’utilise pas les bornes fontaines comme mode d’approvisionnement sont :

- Le fait d’être déjà raccordé en 2005 (dans ce cas, voir le modèle 2 logit sur la probabilité d’être raccordé) ;

- Les inconvénients actuels de l’approvisionnement auprès des bornes fontaines (il n’y a potentiellement pas de problème de redondance dans le choix des variables explicatives avec le modèle logit sur la probabilité d’être raccordé puisque dans ce dernier, il s’agirait des inconvénients passés de l’approvisionnement auprès des bornes fontaines) ;

- Les caractéristiques des chefs de ménages qui n’ont pas été utilisées pour expliquer le fait d’être raccordé (voir la liste des variables disponibles du modèle 2 logit sur la probabilité d’être raccordé à laquelle on retire les ethnies et le statut dans la concession. En effet, elles ont déjà été utilisées comme proxys de ces variables au moment du raccordement passé et donc, utilisées comme variables explicatives de la probabilité d’être raccordé au branchement privé) ;

- Le quartier. Il faut être vigilant sur le fait que ce dernier peut inclure des caractéristiques qui sont déjà captées par d’autres variables (caractéristiques des habitats, la qualité de l’eau des bornes fontaines, le prix acceptable des bornes fontaines dans ce quartier). Il peut aussi prendre en compte des phénomènes comme le nombre de bornes fontaines dans le quartier (densité du réseau des bornes fontaines), le fait qu’il n’y ait pas de raccordements SDE dans le quartier en 2005 (densité du réseau de raccordements). Par conséquent, cette variable peut être conservée mais elle est à manier avec précaution.

Les variables explicatives pouvant expliquer le fait que le chef de ménage utilise les bornes fontaines comme mode d’approvisionnement sont les suivantes :

- Le fait de ne pas être raccordé en 2005 ;

- Les avantages actuels liés à l’utilisation des bornes fontaines ; - Les caractéristiques des ménages ;

- Les quartiers.

On n’utilise pas dans cette analyse les caractéristiques des habitats puisque ces dernières ont déjà été utilisées comme proxys pour expliquer le fait qu’un ménage de Dakar soit raccordé en 2005 au branchement privé.

Si on avait pu disposer des données pour l’ensemble de la population étudiée, on aurait pu introduire comme variables explicatives, les inconvénients actuels liés au raccordement (coupures fréquentes, problème de pression). Mais ce n’est pas le cas puisque l’on a ces données que sur la sous population qui est raccordée. Cependant, il est vrai que pour l’ensemble de la population, il existe une question (information) concernant l’opinion des ménages envers la politique menée par la SDE en matière de coût de raccordement mais, cette question (information) semble trop subjective. Plus précisément, cette réponse ne permet pas de réellement mesurer le coût du raccordement (à payer si raccordement) car il est possible que les ménages répondent qu’ils estiment la politique en terme de coût de raccordement mauvaise alors que le coût réel n’est pas élevé et qu’ils décident de se raccorder pour d’autres raisons.

On aurait aussi pu introduire le fait que les ménages ait un voisin prêt ou non à lui fournir de l’eau comme variable explicative mais, nous ne disposons pas de cette information.

On peut également conserver les variables enquêteurs afin de vérifier s’il n’existe pas un biais lié à la manière dont les questions auraient pu être posées par les enquêteurs.

Remarque : Comme dans le cas du modèle 1 logit sur la probabilité d’être raccordé, nous n’avons pris en compte que les données concernant les questions 20 et 21 du questionnaire (voir annexe 2), à savoir les avantages et inconvénients des bornes fontaines. Nous n’avons pas pris en compte les réponses données aux questions 22 et 23. En effet, la question 22 nous semble trop générale (elle n’apporte pas plus d’informations que les questions 20 et 21 qui sont plus précisés. Enfin, nous n’avons pas pris en compte les réponses à la question 23 du questionnaire parce qu’elle porte sur les améliorations futures des bornes fontaines.

Section 4 : Un premier modèle sans restriction sur les