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Dans cette thèse, nous voulons essayer de démontrer que l’ACV peut servir de principe de base pour le développement d’un OEC. En partant des lacunes actuelles d’une ACV (données peu accessibles, figées,…), le problème peut être posé dans le « sens inverse ». Cela devrait permettre aux concepteurs d’utiliser cet outil d’éco-conception, basé sur l’ACV, et cela dès la première étape de conception du produit.

La méthode développée se propose de montrer qu’il est possible de partir « à l’envers » du schéma classique d’évaluation environnementale (Figure2-15) pour construire un nouveau modèle d’éco-conception basée sur l’ACV qui intègre le paramètre environnemental dans un processus de conception long. Plutôt que de partir d’un produit complet et seulement modélisable en fin de conception, l’idée est de pouvoir intégrer le paramètre « environnement » dans les briques technologiques, au même titre que le coût, ou les contraintes techniques.

Cette intégration doit permettre de mieux prendre en compte les impacts d’un produit sur le milieu en facilitant non seulement l’ACV mais aussi le retour en conception et l’amélioration de ce produit. En intégrant les données nécessaires à la réalisation d’une ACV avec celles concernant les données se rapportant plus directement au produit lui-même (les données indispensables pour répondre au cahier des charges), et en facilitant le suivi des composants utilisés pour la fabrication d’un produit, il doit être possible d’utiliser un outil d’éco-conception basé sur l’ACV.

Les trois objectifs indispensables sont donc :

- La création d’une forte interaction amenant les fournisseurs à échanger avec les concepteurs. - Le fait que la démarche doit être applicable à toutes les étapes de conception, phase amont comprise. Ceci nécessite la création d’un outil unique.

- La capacité de cet outil unique à pouvoir non seulement évaluer les performances environnementales d’un produit, mais aussi de pouvoir en améliorer la conception en conséquence.

Toute la démarche développée jusque-là permet de poser les étapes ayant mené à la problématique de la thèse. Le processus de la thèse peut ainsi et enfin être décrit selon les étapes suivantes (Figure 2-18).

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Figure 2-18. Le processus de la thèse.

Après avoir posé la problématique initiale, qui est celle de l‘évaluation des impacts d’un navire sur son milieu, avec la possibilité d’en améliorer la conception, les outils existants ont été passés au crible. Il s’est avéré que l’ACV est l’outil d’éco-conception permettant d’évaluer au mieux les impacts d’un produit, même si son aspect amélioration environnementale est perfectible. En identifiant clairement les limites de l’ACV et ses conditions d’utilisation nécessaires, il est possible de trouver les conditions supplémentaires à mettre en œuvre pour créer un nouvel outil d’éco-conception basé sur l’ACV, qui intègre au mieux le paramètre environnemental. Cela permet de poser la problématique réelle soulevée par cette thèse :

LA PROBLEMATIQUE DE LA THESE :

Comment intégrer le paramètre « environnement » dans le processus de conception pour faciliter l’évaluation environnementale et l’amélioration du produit lors de sa conception, en se basant sur l’outil d’Analyse de Cycle de Vie ?

65 Pour répondre à cette question, un benchmark de l’intégration de l’éco-conception et/ou de la notion d’environnement dans des entreprises fonctionnant sur le même modèle, sur le même type de processus de conception que DCNS a été réalisé. Il a fallu d’abord cibler les entreprises pouvant potentiellement assumer le même type de démarche. Après avoir étudié quelques grandes entreprises cibles, un questionnaire (cf. annexes, pour la version complète) a été envoyé au responsable environnement de ces entreprises. Le but était de :

– tout d’abord, de valider les hypothèses déduites des informations recueillies sur le net

– puis de confirmer la similitude entre ces entreprises, du point de vue processus de conception

– et enfin, d’obtenir des réponses sur des informations un peu plus précises mais non disponibles sur leurs sites internet.

Dans un premier temps, et pour valider la cohérence des hypothèses par rapport aux entreprises ciblées, une brève liste de caractéristiques du processus de conception a été donnée (Figure 2-19). Les questions ont été posées à sa suite.

Figure 2-19. Les caractéristiques du processus de conception « type »

Les réponses ainsi collectées ont confirmé les hypothèses. Le processus de conception de ces entreprises dure 3 à 5 ans, voire plus. Un bilan de masse est défini dès la phase d’avant-projet, car la masse est un critère capital dans leurs secteurs d’activité. Et effectivement, toutes les caractéristiques énoncées pour définir le processus correspondent totalement à leurs produits. L’innovation est présente à la fois en R&D et lors de la conception d’un nouveau produit. Dans ce cas- là, « chacun est invité à innover et à proposer des solutions innovantes en termes de conception. Chez Eurocopter, il existe un processus spécifique visant à favoriser la prise en compte des meilleures idées ». L’entreprise possède les licences pour l’utilisation des principaux logiciels d’éco-conception et d’ACV plus particulièrement, disponibles sur le marché. De plus, l’ensemble du personnel est concerné par la démarche environnementale.

66 Comme cela sera constaté dans les paragraphes suivants, cet ensemble de critères va permettre de poser les paramètres favorisant l’intégration du paramètre environnemental via un OEC réalisant de l’évaluation et de l’amélioration environnementale.

2. EMERGENCE D’UN ENSEMBLE DE PRODUITS SUPPORTANT

L’INTEGRATION DU PARAMETRE ENVIRONNEMENTAL VIA LA