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PARAMETRE ENVIRONNEMENTAL DANS LES DIFFERENTES APPROCHES

1. L’ECO-CONCEPTION ET SON INTEGRATION CLASSIQUE EN

1.3. L’éco-conception

1.3.1 Approche d’un aspect du développement durable par la conception

D’après (WIGUM, 2004), en pratique, il y a trois contributions majeures de la recherche en conception :

– La création d’un support de connaissance pour le processus de conception, comme des guidelines, ou des critères. Ils permettent de créer une méthodologie de conception

– La possibilité de viser certains types de produits

– La création de méthodes d’évaluation pour tester les résultats des méthodologies expérimentées

Dans cette thèse, ces trois types de contributions seront considérés pour développer un outil d’éco-conception.

1.3.

L’éco-conception

1.3.1

Approche

d’un aspect du développement durable par la

conception

Comme cela a été présenté dans le chapitre 1 (cf. chap.1, 1.3.), sur le long terme, il n’y aura pas de développement possible s’il n’est pas économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement tolérable (MELQUIOT, 2003).

Comme pour toutes les contraintes de conception, il est plus efficace de prendre en compte l’environnement en amont des décisions (CIRAIG, 2010). Jusqu’à présent, de nombreux paramètres entraient en jeu lors de la prise de décision, mais l’environnement n’en faisait pas partie. Mais pour assurer un DD, il est nécessaire de prendre en compte ce nouveau paramètre, au même titre que les contraintes techniques, économiques, ou tout autre paramètre pris considéré lors de la conception d’un produit (Figure 2-6).

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Figure 2-6. Les contraintes à prendre en compte lors de la conception d’un produit. L’environnement est la petite dernière de la liste, mais compte autant que les autres. Si l’une d’elles n’est pas respectée, toute la conception peut être

remise en cause (LUTTROPP, et al., 2006).

Ainsi, le paramètre environnement vient se placer au milieu d’une trentaine d’autres paramètres pouvant être pris en compte lors de la conception d’un produit (LUTTROPP, et al., 2006), et entrant en jeu lors de la prise de décision.

Mettre l’environnement au même niveau que le coût, la satisfaction client, la qualité, les problèmes de pénibilités au travail lors de l’industrialisation,… permettrait d’être réellement durable sur le long terme.

Mais, si les autres contraintes sont bien maîtrisées lors d’un processus de conception classique, il n’en est pas de même de l’environnement, qui fait figure de « petit nouveau » non seulement dans un processus de conception très structuré et n’autorisant pas une grande latitude d’action, mais aussi au sein des équipes de conception, qui sont le plus souvent novices vis-à-vis de cette problématique, quand elles ne sont pas récalcitrantes. Il est donc assez délicat d’introduire, d’intégrer ce paramètre dans le processus de conception. De plus, il ne peut pas être intégré dans ce processus à chaque étape de la même manière (Figure 2-7).

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Figure 2-7. Applications possibles pour prendre en compte la notion de durabilité (et donc de l’éco-conception) durant un processus de conception (WIGUM, 2004).

Pour viser un produit durable, ou éco-conçu, les deux grands axes de travail sont les guidelines ou les critères de durabilité (évaluation, choix de conception, …). Mais ces deux aspects sont, jusqu’à présent, presque incompatibles lors d’un processus de conception. Le fait d’intégrer le paramètre environnemental permettrait de le considérer tout au long du processus de conception.

Une analogie d’intégration d’un nouveau paramètre dans un processus de conception peut être faite avec le paramètre qualité. En effet, dans les années 90, les normes QHSE ont été créées. Elles font appel aux groupes de normes ISO 9000 (qualité), 14000 (environnement) et 18000 (hygiène et sécurité). Le but était de prendre en compte le paramètre qualité en premier lieu, lors de la production. Dans un second temps, ce paramètre a pu être pris en compte aussi lors de la conception. Il n’existait aucun outil permettant d’intégrer ce paramètre. Pourtant, au fur-et-à- mesure, la qualité a pris sa place dans les paramètres de prise de décision en conception, grâce entre autres au développement d’outils permettant d’intégrer ce paramètre. Des systèmes de managements, de procédures, d’instructions ont été établis. Le personnel a été formé. Les équipementiers ont été amenés à participer à cette démarche en créant des fiches de non- conformité de leurs produits par exemple.

Il n’est donc pas impossible d’intégrer de nouveaux paramètres à la conception.

Une des approches proposée pour prendre en compte l’environnement est de se baser sur le concept de cycle de vie. En effet, le cycle de vie d’un produit permet de décomposer celui-ci en étapes de vie, de la production (extraction et récolte des matières premières) jusqu'à l’évacuation finale (élimination ou valorisation), en passant par la fabrication, l'emballage, le transport, la consommation par les ménages et les industries et le recyclage ou élimination (MELQUIOT, 2003)

44 (Figure 2-8). Les deux grands axes de réflexion orientés développement durable et basés sur le principe de cycle de vie sont, d’une part la gestion raisonnée des ressources non renouvelables, et d’autre part, une meilleure prise en charge des produits arrivés en FdV (Fin de Vie). Ces derniers peuvent représenter une source importante de nouvelle ressource. L’exemple le plus marquant est le cas japonais. Sur-consommateurs de produits de haute technologie, ils sont en train de constituer un vrai réservoir de métaux précieux dans leurs décharges, à tel point que pour l’or, l’argent, le platine ou encore le palladium ils rivaliseraient avec les « vraies » mines australiennes ou brésiliennes.

Relier la fin de vie des produits en les valorisant, soit en tant que matière soit en tant que source énergétique potentielle permet de boucler le cycle de vie de ces produits, et donc d’établir des relations durables vis-à-vis des ressources naturelles non renouvelables et de la gestion des déchets.

Figure 2-8. Schéma du cycle de vie d’un produit : la fin de vie est peu considérée, sinon du point de vue mise en décharge ou incinération. Le lien entre la FdV d’un produit et la possibilité de créer une nouvelle source de matériaux est assez peu exploité. La gestion des ressources naturelles et de la FdV sont les axes de réflexion majeure à développer pour

réellement mettre en place un cycle de vie fonctionnant en boucle fermée.

Et pour prendre en compte l’ensemble des données caractérisant un produit sur son cycle de vie, il est nécessaire d’y avoir accès, donc de pouvoir établir un dialogue entre les décideurs (les concepteurs) et les fournisseurs.

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