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La fabrication de l’OP sur mesure prend en compte plusieurs éléments tels que le matériel utilisé pour prendre l’empreinte du pied, la position du patient lors de la prise d’empreintes, la position du pied lors de la prise d’empreintes et le matériel composant l’OP.

Plusieurs matériaux ou équipements peuvent être utilisés pour effectuer la prise d’empreintes, tels que le plâtre de Paris (Root, et al. [142]), la boîte de mousse (foam box) (Laughton, et al. [143]) ou le scanneur optique en trois dimensions [61, 143]. Il y a trois principales façons de positionner un individu afin de prendre l’empreinte du pied. Tout d’abord, en décubitus ventral ou dorsal, l’individu est couché sur une table sur le ventre ou sur le dos [143]. Deuxièmement, où l’individu est assis avec le pied en appui au sol [143]. Le clinicien vient alors effectuer l’empreinte du pied lorsque l’individu est en semi-charge. Troisièmement, l’individu est debout et complètement en charge sur ses pieds [143]. Avec

le plâtre de Paris et le scanneur, il est possible de faire la prise d’empreinte en charge, en semi-charge et en décubitus dorsal ou ventral. Avec la boîte de mousse, seulement la prise d’empreinte en charge ou en semi-charge est pratiquée régulièrement en clinique.

Les variables les plus communément évaluées servant à vérifier l’exactitude et la précision de la prise d’empreintes sont la hauteur et la forme de l’arche longitudinale médiale, la largeur de l’avant-pied et de l’arrière-pied ainsi que la relation entre l’arrière- pied et l’avant-pied. La technique reproduisant avec le plus d’exactitude et le plus de précision la forme du pied en ce qui concerne les critères nommés précédemment est la prise d’empreintes utilisant le plâtre de Paris en décubitus dorsal ou ventral [144]. C’est aussi cette méthode qui démontre la plus grande reproductibilité inter- et intra-clinicien [145]. Cependant, à l’heure actuelle, il y a peu d’études comparant les différentes méthodes de prise d’empreinte quant à leur influence sur la biomécanique du membre inférieur ainsi que leur efficacité clinique respective. Une seule étude effectuée par Guldemond, et al. [146] montre que la prise d’empreinte utilisant la mousse en semi-charge répartit d’une meilleure manière les pressions plantaires que celle utilisant le plâtre de Paris en décubitus ventral ou dorsal. Le plâtre de Paris reste cependant supérieur en ce qui concerne son exactitude et sa précision quant à la reproductibilité du pied inter- et intra-clinicien. La théorie de Root expliquée précédemment a été appliquée aux prises d’empreinte d’OP sur mesure afin qu’elles soient efficaces pour corriger une biomécanique du membre inférieur dite fautive. Dans la majorité des études incluant l’OP sur mesure, la prise d’empreinte est effectuée avec du plâtre de Paris en maintenant l’articulation sous-talaire au neutre, le médio-tarse en pronation maximale ainsi que la relation entre l’avant-pied et l’arrière-pied parallèle tel que décrit par Root [147].

C’est donc cette position neutre qui est recherchée lors de la prise d’empreintes servant à fabriquer l’OP sur mesure. Selon cette théorie, l’OP sur mesure permettrait de retrouver cette position juste après le contact talon et à la fin de la période de mi-support prévenant alors les compensations anormales de l’articulation sous-talaire [73]. Comme mentionné précédemment, cette théorie a été démontrée comme étant erronée étant donné que les OP ne permettent pas d’obtenir cette position lors d’une tâche dynamique tels que la marche [148]. La théorie TSMA a donc été émise afin de contrôler davantage la pronation

étant donné que celle postulée par Root n’arrivait pas à accomplir cet effet. Cette théorie a été postulée dans l’unique but de concevoir des OP sur mesure. L’OP en résultant permettrait alors de limiter beaucoup mieux la pronation du pied que celle résultant de la théorie de Root. Cependant, certaines études démontrent qu’elles ne sont pas plus efficaces à réduire les composantes de la pronation que les OP conçues selon la méthode décrite par Root [79, 80].

La méthode de prise d’empreinte postulée par Root est donc encore couramment utilisée en clinique et en recherche. Les principales raisons justifiant encore l’utilisation de la position neutre tel que décrite par Root lors de la prise d’empreinte sont [148] qu’ : 1- Il s’agit d’un point de départ et d’une position de référence pour la communauté

scientifique et clinique

2- Elle est encore largement utilisée en clinique et dans les études scientifiques

3- Cette méthode de prise d’empreinte est bien tolérée par la population et est sécuritaire 4- Aucune autre méthode de prise d’empreintes n’a démontré une meilleure efficacité

clinique.

Comme mentionné précédemment, d’autres théories sont donc venues remplacer ou compléter celle de Root étant donné qu’elle n’explique pas l’efficacité clinique et biomécanique des orthèses plantaires. En fait, aucune donnée n’a été retrouvée dans la littérature permettant d’expliquer avec certitude l’efficacité clinique des orthèses plantaires. Son efficacité peut s’expliquer par son effet sur les mécanorécepteurs plantaires (neuro- proprioceptif), l’activité EMG, la cinétique et la cinématique sur le membre inférieur [72].

La plupart des OP qui sont fabriquées à partir d’une empreinte sur mesure sont faites d’éthyle-vinyle-acétate (EVA) ou de polypropylène. De plus, à partir de ces empreintes, des modifications peuvent être faites sur le positif du pied ou directement sur l’OP. C’est ce qui peut entrer dans la prescription de l’OP et ces modifications sont inspirées de différentes théories telles que la TST, la SALRE, la TFPS, la TVPM ou la TSMA [72].