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III. 1. LE PEUL DU JOLOF, UN ÉLEVEUR NOMADE 71

Il ne semble pas nécessaire d’insister longuement sur la mobilité du Peul du Jolof. L’intérêt de cette analyse réside dans son cadrage en fonction des objectifs de production et de commercialisation de produits animaux dans le Ferlo. Cependant, il reste utile de comprendre que le nomadisme chez le Peul est une quête perpétuelle du naturel. MALIKI (1984 : p. 192) rapporte que chez les Wodaabe du Niger, ce rapport entre l’homme et la nature prend la forme d’une quête initiatique : « Au peul, il faut la nature telle qu’elle est sortie des mains du créateur, afin qu’il puisse l’explorer et l’organiser suivant ses lois à lui. Plus il avance dans la brousse, plus il se sent vivre, reprenant sans cesse un exode toujours re-commencé ».

Ensuite la richesse culturelle du Peul est également renforcée par la mobilité. C’est ainsi que les Peul pasteurs ont eu une histoire évènementielle plus tumultueuse, donc plus riche que celle des commu-nautés d’agro-pasteurs sédentaires (TOURÉ, 1986 : p. 151).

La mobilité peut prendre plusieurs formes en fonction de la durée ; elle est fondée sur l’état des pâturages. Elle varie de moins de trois mois lorsqu’il s’agit d’une mobilité de début de saison à plus de deux ans, quand la migration est définitive (TABLEAU XII). DIGARD et al. (1993) parlent de prise en

70. — Dans la plupart des marchés ruraux créés à la faveur de l’économie de traite, d’autres productions issues des exploitations agricoles prennent de l’importance. Les produits d’élevage, notamment le commerce de bétail sur pied ont permis d’ouvrir plusieurs autres marchés périodiques en milieu rural.

71. — On réserve habituellement le terme « transhumance » à des déplacements affectés d’un rythme saisonnier plus ou moins régulier, et le terme de « nomadisation » à des mouvements de nature plus conjoncturelle, quelle qu’en soit l’ampleur (OUDALAN, 2007 : p. 172).

compte du rayon d’action des déplacements, de leur périodicité, de leur régularité, de leur nombre de pôles, pour distinguer diverses formes intermédiaires et raffiner la classification en semi-nomadisme (entre plusieurs résidences), semi-sédentarité (durant une partie de l’année), nomadisme vertical, entre des étages altitudinaux différents, nomadisme apériodique, etc.

TABLEAU XII

Caractéristiques de la transhumance selon la durée en ZSP

NATURE DURÉE CARACTÉRISTIQUES

polindaaji a < à 3 mois Transhumance de début de saison des pluies ; troupeau bovin ou mixte conduit par un membre

guurtoygol b < à 3 mois Petite transhumance vers les pâturages de saison sèche ; troupeau bovin ou mixte, conduit par une partie du ménage

kodol c 3 à 7 mois Migration saisonnière régulière, habitat de destination + ou – fixe ; troupeau mixte con-duit tout ou partie du ménage

seedoyde d 7 mois Transhumance de saison sèche ; troupeau d’ovins conduit par un jeune couple Fergo e > à 2 ans Emigrer de façon + ou – définitive ; troupeau mixte conduit tout le ménage Source : SY, 2003 : p. 116.

a : Séjour au pâturage en début de saison des pluies quand les premières herbes poussent. b : Transhumer vers les pâtu-rages de saison sèche. c : Migration saisonnière régulière. d : Aller passer la saison sèche. e : Émigration définitive.

Il est par ailleurs important de s’interroger sur les opportunités de développement du commerce mo-derne de lait dans un contexte de mobilité et de dispersion. Le constat majeur est que lorsqu’il s’agit d’un système industriel marqué par les exigences de régularité, il reste indubitable que la collecte tradi-tionnelle fondée sur un élevage mobile pose encore des problèmes. Le choix de la ZSP comme zone de naissage était fondée sur la possibilité d’imposer la sédentarisation puis la concentration du bétail et des hommes. Jusqu’ici, cette zone n’a pu jouer cette vocation tant souhaitée par les décideurs poli-tiques. La production de la viande tant attendue dans la ZSP n’a pas eu lieu du fait de la non-maîtrise des flux et d’une extrême mobilité des hommes ; à ce sujet, BA (1982 : p. 383) concluait que les néces-sités d’une production moderne (de viande) sont incompatibles avec l’une de ses caractéristiques fon-damentales, la dispersion des hommes, des animaux, des unités de production, des parcours et des centres de décision. Dans la politique de stratification régionale de l’élevage (GUÉRIN, 1987 : p. 21), même si la fonction de naissage qui répondait au souci de diminuer les effectifs en augmentant la pro-ductivité par vache est admise, le réélevage et l’embouche deviennent difficiles à réaliser dans ce con-texte, contrairement à la zone de Diourbel-Fatick, particulièrement orientée vers ce type d’élevage. En plus, la distribution spatiale déplace la vocation d’embouche de la ZSP vers les centres urbains.

La charrette asine est le plus souvent utilisée par les familles nomades Peul.

Elle supporte les enfants les plus jeunes, futurs bergers, et les ustensiles de cuisine pour assurer le minimum nécessaire

Elle se déplace en même temps que le troupeau conduit par les plus valides.

©D. DIA, nov. 2005 FIGURE 24. — Déplacement de famille peul en fin de saison des pluies.

III. 2. LE LAIT EN ZONE SYLVOPASTORALE PROVIENT DU BASSIN ARACHIDIER

III.2.1.CADRAGE GÉOGRAPHIQUE DU BASSIN ARACHIDIER

Le bassin arachidier, zone de prédilection de la culture de l’arachide au Sénégal correspond pour l’essentiel, aux Régions de Diourbel, Fatick, Kaolack, Louga, Thiès. Il s’étend donc approximativement de la Gambie au Sud à la limite méridionale du Ferlo à l’Est puis recouvre les plaines du centre-ouest du Sénégal. Cette délimitation est remise en cause par l’expansion de la culture de l’arachide, ce qui a concomitamment engendré l’extension de cette zone dénommée Bassin arachidier vers les régions dites périphériques. La nécessité de cultiver davantage de superficies pour accroître la production et les revenus conduit à la dégradation des sols, d’où l’emblavement de nouvelles terres. C’est ce qui est sur-tout à l’origine du glissement progressif du bassin arachidier des régions septentrionales vers les ré-gions méridionales et méridionales-orientales du Sénégal. La culture de l’arachide a déstabilisé beaucoup de systèmes territoriaux. BA (1982) signale qu’elle a d’abord pris place sur les terroirs an-ciens des pays wolof et serer, avant d’être le moteur d’une extension considérable des terres cultivées aux dépens du domaine pastoral du Ferlo et des forêts du Saloum méridional. La progression est conti-nue depuis plus d’un siècle.

Les facteurs climatiques ont également contribué à l’expansion du bassin arachidier vers les ré-gions les plus pluvieuses. C’est ainsi que la Casamance méridionale est investie par des populations paysannes qui opèrent de nouveaux défrichements, occasionnant plusieurs fois des conflits meurtriers entre des communautés aux modes de mise en valeur des terres discordants. De même, depuis le se-cond quart du vingtième siècle, un front est ouvert dans le Sud-Est de la Région de Kaolack par des

marabouts mourides, progressant jusque dans la Région du Sénégal oriental. Ce front qui consacre la projection du bassin dans la partie orientale qu’il est convenu d’appeler les « Terres neuves » a égale-ment joué un rôle important dans le développeégale-ment agricole du bassin arachidier. Ces deux zones ins-crites entre les isohyètes 500 et 1 000 millimètres sont de plus en plus les zones de développement de l’arachide. Les Départements de Kolda et de Sédhiou dominent dans la culture de l’arachide du point de vue des superficies emblavées depuis 2000.

Du point de vue du peuplement, le bassin arachidier, dans ses Départements de Louga, Kébémer (ap-pelés d’ailleurs le « Vieux bassin »), Mbacké Gossas et Kaffrine abrite des populations Wolof et Peul.

Le bassin est ensuite complété par le « pays serer » dans sa partie centrale.

III.2.2.L’ÉCONOMIE DE TRAITE, UNE INFLUENCE FORTE SUR LÉLEVAGE EN ZONE SYLVOPASTORALE

Il est ici nécessaire de rappeler que dans les multiples plans de colonisation agricole pour approvision-ner la métropole, les colonisateurs ont tenté de domiapprovision-ner plusieurs espaces. Antérieurement au statut de colonie du Sénégal, la vallée du fleuve Sénégal a d’abord intéressé les colonisateurs en raison de son potentiel hydroagricole et hydroélectrique, mais aussi de sa navigabilité. On évoque souvent l’expérience soutenue par le Baron Roger au début du XIXe siècle avec le jardinier Richard à Richard-Toll pour le développement de cultures destinées à l’exportation vers la métropole dont le coton. Ces systèmes de production divergeaient fondamentalement des modes traditionnels d’exploitation connus par les agriculteurs autochtones. Ils étaient fondés sur le recours aux techniques intensives, mais sur-tout sur le développement de la propriété privée de la terre au détriment des agriculteurs de la vallée du fleuve finalement contraints au travail forcé.

L’agriculture de traite ne s’est véritablement développée qu’avec l’introduction de l’arachide cultivée en pluviale à partir de 1850. La Métropole avait à cette période une préférence pour l’huile d’arachide. A cette époque, la collecte ainsi que le transport de la production arachidière vers les ports d’exportation furent assurés par des commerçants ressortissant de Gorée et Saint-Louis, anciens intermédiaires dans le commerce des esclaves et de la gomme. Le relais a été pris par les maisons de commerce fran-çaises à partir du début du XXe siècle. Celles-ci se sont alliées aux traitants libano-syriens pour l’achat de l’arachide et la revente des produits importés. Ces commerçants ont alors bénéficié de l’appui de l’administration coloniale. En effet, ils détiennent le monopole des exportations, mais aussi l’administration a favorisé plusieurs mesures : impôt de capitation (uniquement payé en numéraires) qui favorise la monétarisation de l’économie, défrichement et colonisation des terres vierges, travaux

for-cés, importation de main-d’œuvre saisonnière et pour la récolte (navétanes et firdou) des régions et des colonies périphériques, création du port de Dakar, construction des chemins de fer Dakar-Saint-Louis, Dakar-Bamako, de pistes et de routes, importation des camions, développement de la recherche sur l’arachide à partir de 1913 et création de services de vulgarisation agricole pour favoriser l’utilisation de semences améliorées, puis de la traction animale et des engrais minéraux (BA, 1982 ; FAYE, 2005).

L’environnement de la production et de la commercialisation agricole –créant une prééminence de l’arachide sur les cultures céréalières- est de mieux en mieux organisé après les deux guerres mon-diales, notamment avec l’installation à Dakar de la première usine de transformation de l’arachide. Ces mesures attractives accélèrent les défrichements (des surfaces de plus en plus importantes sont culti-vées), modifient les rapports entre l’homme et la nature avec la rupture des équilibres dans les struc-tures agraires. La monoculture arachidière a transformé les techniques de production de l’agriculture familiale dans le Sine, le Saloum, le Baol, le Cayor et le Djolof. L’usure des sols est précipitée. Cette si-tuation a déjà été abordée par le rapport de mission de PORTÈRES (1952) cité par FAYE (2005), évo-quant ce qu’on a appelé l’agriculture minière et la monoculture de l’arachide.

L’économie de traite a également permis aux agriculteurs de posséder du bétail. Les bovins ne sont plus détenus exclusivement par les propriétaires terriens appartenant aux anciennes classes diri-geantes et qui recrutaient des bergers peul. De plus en plus les paysans wolof accumulent du bétail pour constituer une épargne et contribuer à la fumure des terres de culture. Il est noté ainsi une diffé-renciation sociale, économique dans l’espace. Par ailleurs, la culture arachidière contribuait à sédenta-riser les populations pastorales dans l’espace appelé bassin arachidier. Celles dont les habitudes n’ont pu se conformer à la sédentarisation ont migré vers le Nord et l’Est, dans les bassins du fleuve Sénégal et du Ferlo (BA, 1982). Ainsi, comme le précise BA (1982), la zone sylvopastorale est une création de l’économie de traite ; elle est l’exemple même de l’enclavement des terres non arachidières ; elle est, en outre, l’expression de la dissociation fonctionnelle et spatiale des cultures commerciales (l’arachide d’abord), des activités pastorales, des cultures vivrières et de la cueillette de la gomme arabique.

Aussi, l’économie de traite et la gestion administrative coloniale ont-elles fortement contribué à l’urbanisation du Sénégal. D’une part, des emplois se sont créés avec la multiplication des centres commerciaux, et d’autre part, le développement des escales de traite et des chefs-lieux de cercles est favorable à une urbanisation des principaux lieux centraux du bassin arachidier, élargissant du coup le marché intérieur et structurant les échanges entre l’espace rural et les villes naissantes. En effet, d’importants réseaux de commercialisation se sont structurés dans les villes du bassin arachidier béné-ficiant de ce système de traite.

En outre, le développement des transports dans le dernier quart du XIXe siècle notamment avec les lignes ferroviaires confère une ouverture économique définitive au bassin arachidier avec des es-cales entre lesquelles la contrainte de la distance est plus ou moins transcendée. En réalité, l’avènement du rail construit suivant deux axes stratégiques Ouest-Nord et Ouest-Sud-Est a davantage ouvert le bassin arachidier. Le premier axe qu’il est convenu d’appeler le chemin de fer Dakar-Saint-Louis construit par section a été inauguré en 1885 ; il part de Dakar et traverse Rufisque, Pout, Ti-vaouane, Ngaye Méhé, Ndande, Kébémer, Guéoul, Louga, Mpal pour joindre Saint-Louis, ce qui des-sert le Cayor et tous les points de collecte situés sur cette ligne. Le second axe est appelé le chemin de fer Dakar-Niger. Sur cette ligne, le rail traverse Diourbel (en 1908), Gossas et Guinguinéo (en 1910), Kaolack et Kaffrine (en 1911), puis Koungheul (1913). Un embranchement est achevé entre Diourbel, Mbacké et Touba en 1913. De même, un autre embranchement Louga-Linguère est annexé à l’axe Da-kar-Saint-Louis 72

La fonction commerciale se précise de plus en plus. La plupart des marchés ruraux les plus an-ciens sont nés durant cette période. VAN CHI-BONNARDEL (1978) cite par exemple la création du Marbat de Louga entre 1900 et 1905. Le maillage spatial du Centre-Ouest par les points de traite sont rappelés dans les travaux de MBODJ et BECKER (1999) qui révèlent qu’entre 1932 et la veille de l’indépendance, ces points de traite ont montré une densification du réseau de commercialisation de l’arachide dans les Régions du Sine, du Saloum, de Thiès, la zone de Mbour, Diourbel.

. Dans les lieux les plus importants, des gares sont érigées, points de commercialisa-tion de divers produits, mais aussi des points où se sont établis les quartiers commerçants. A BA (2007) indiqueque « les gares deviennent les principaux points de groupage et de traite desservant le réseau des escales. […] Ainsi naissent les petites villes du Bassin de l’arachide. » (CARTE 16).

L’économie de traite a fortement remanié le centre Ouest du Sénégal colonial. Elle a développé des liens organiques forts qui réunifient des territoires antérieurement isolés, notamment avec la diffu-sion des moyens de communication comme le chemin de fer avant la Seconde Guerre mondiale et le bitumage des grands axes routiers (qui pour la plupart longent la voie ferrée) après la guerre.

72. — Il faut cependant rappeler que seule la ligne Dakar-Bamako qui reste fonctionnelle à ce jour seulement pour le transport de marchandises.

CARTE 16. — Dynamiques du bassin arachidier sénégalais.

FIGURE 25. — Rôle du train et du port dans l’acheminement de l’arachide.

Ici, la production d’arachide en sacs ou en vrac acheminée aux ports de Dakar et de Rufisque avant l’indépendance. Des dockers chargent l’arachide à destination de la Métropole. ©Archives AOF.

La trajectoire économique de cet espace a eu des impacts sur le développement des villes du bassin arachidier, devenues les zones les plus densément peuplées du Sénégal avec d’importants flux migra-toires (saisonniers, voire permanents). Dans la zone agro-écologique du bassin arachidier divisée en quatre parties (TABLEAU XIII), la population a doublé tous les vingt ans de 1960 à 2000 (FIGURE 26).

FIGURE 26. — Evolution de la population du bassin arachidier de 1960 à 2004.

Compilation à partir des données ANSD

TABLEAU XIII

Subdivision du Bassin arachidier en zones

ZONE ENTITÉ RÉGION

Centre du Bassin Arachidier Département de Factick Fatick

Arrondissement de Gandiaye Kaolack

Nord du Bassin Arachidier Arrondissement de Ndande Louga

Arrondissement de Sagatta Louga

Sud-Ouest du Bassin Arachidier Département de Foundiougne Fatick

Arrondissement de Wack Ngouna Kaolack Sud-Est du Bassin Arachidier Arrondissement de Médina Sabakh Kaolack

Arrondissement de Nganda Kaolack

Communauté rurale de Maka yop Kaolack

Communauté rurale de Sali Escale Kaolack Communauté rurale de Koungheul Kaolack Communauté rurale de Koumpentoum Tambacounda

Communauté rurale de Bamba Tambacounda

Communauté rurale de Kahene Tambacounda

Communauté rurale de Makacolibantang Tambacounda

La crise de l’arachide sentie depuis la fin du Programme agricole (1960-1980) et exacerbée avec la libé-ralisation au début des années 2000, marquée par la privatisation de la Sonacos, la fermeture de sa fi-liale, la Sonagraines, et parachevée par les taxes sur les huiles végétales, ont durement affecté le monde rural, notamment dans le bassin arachidier. L’économie de traite ne permet plus aux paysans de créer de grands revenus. De plus en plus, les migrations vers le bassin arachidier connaissent des ten-dances inverses. En 2009, la question de recherche principale à explorer et qui revient au fil des dis-cussions avec les populations rurales est l’avenir de l’agriculture dans le bassin arachidier. La main-d’œuvre agricole se réduit à cause du désintérêt face à l’agriculture. Cette main-main-d’œuvre opte pour les villes les plus occidentales du Sénégal, particulièrement Dakar, mais aussi pour l’émigration vers

l’Europe. Les populations encore restées dans leur terroir développent des stratégies de diversification avec l’adoption à grande échelle de cultures autrefois réservées à des espaces restreints comme les champs de case ou entre deux champs (tool keur ou dig, en wolof). C’est ainsi que la culture du bissap, de la pastèque, du niébé, occupent de grandes superficies dans le bassin arachidier. La marque d’intérêt pour ces cultures réside certes dans leur faible exigence en eau, mais aussi dans leur capacité à se substituer plus ou moins à l’arachide dans ses fonctions commerciales.

Au Sénégal, les zones de culture du niébé se situent dans la moitié septentrionale du pays, consti-tuée majoritairement de l’ancien bassin arachidier. Le niébé y est cultivé en association avec les autres spéculations majeures comme le mil. De plus en plus, il est cultivé dans les Régions de Kaolack, Saint-Louis, Fatick, Thiès, Louga et Diourbel. Ces trois dernières peuvent être considérées comme les véri-tables zones de production du niébé au Sénégal. En effet, 85 % (35 000 tonnes par an) de la production nationale de niébé est issue de ces Régions. Diourbel et Thiès occupent 29 % des superficies cultivées à l’échelon national, tandis que Saint-Louis et Louga représentent 65 % du total. Ces Régions ont une pluviométrie inférieure à 400 millimètres et les sols essentiellement de type dior permettant un dévelop-pement de la culture du niébé.

Tout comme les autres cultures de diversification, le développement du bissap dans la zone du bassin de l’arachide est considéré comme une réponse à la crise de l’arachide. Les Régions de Thiès, Louga, Kaolack, Fatick et Diourbel sont les principales zones de prédilection du bissap au Sénégal. Par exemple la production régionale de Diourbel située entre 150 et 300 tonnes selon les années, en raison de la priorité accordée à la culture ou non, constitue près de 15 % de la production nationale.

Les zones de production du mil au Sénégal sont le Bassin arachidier (principalement les Régions de Kaolack, Fatick, Diourbel et Thiès), la Région de Tambacounda et le Nord de la Région de Kolda. Dans le Bassin arachidier, il s’agit d’une production surtout autoconsommée. De manière générale, la zone septentrionale du Bassin arachidier présente un déficit en mil alors que le Sud connaît en général un excèdent, d’où le développement d’un marché permettant d’approvisionner ces zones déficitaires.

Même dans ces dernières, une partie de la production peut être vendue pour faire face à des besoins.

Même dans ces dernières, une partie de la production peut être vendue pour faire face à des besoins.