• Aucun résultat trouvé

Présentation des terrains et de la méthode

3 Comment évaluer l’acceptabilité, l’acceptation et l’appropriation sociale ?

3.3 Comment évaluer l’acceptabilité sociale : quels outils ? .1 Une analyse par les cas privilégiée

L’usager L’usager est « le destinataire de services publics ou le bénéficiaire d’un bien public » (Jeannot, 2013, p.1). Cette définition renvoie à l’usage d’un bien commun, qui implique un droit de regard vis-à-vis du service proposé, et pose alors la question de sa participation aux décisions concernant l’offre (op. cit). Ici ce sont les usagers du téléphérique qui ont été enquêté à travers l’objectif d’évaluer l’acceptabilité pratique du moyen de transport.

L’usager est interrogé à travers un questionnaire, mais le riverain-usager à travers les entretiens. Ainsi, nous nous sommes focalisés sur deux acteurs principaux. Cependant, afin d’avoir une vision systémique permettant de comprendre le phénomène de l’acceptabilité dans sa globalité et d’apporter des clés de compréhension du système socio-technique du câble urbain aérien, il a fallu interroger un panel d’acteurs plus large. Ce panel a été présenté plus haut dans le protocole d’enquête et les zones enquêtées mais nous y reviendrons plus en détail dans chaque chapitre terrain.

3.3 Comment évaluer l’acceptabilité sociale : quels outils ?

3.3.1 Une analyse par les cas privilégiée Dans le cadre d’une recherche multi-terrains, pour l’analyse, le chercheur se voit le plus souvent confronté à choisir entre deux approches : l’approche par les cas ou l’approche par les variables (Ragin, 1987 in Vigour, 2005). L’approche par les cas renvoie aux études de cas : elle repose sur la confrontation de plusieurs cas, en prenant en compte les dimensions historique, sociale, économique, politique, etc. L’analyse insiste sur « la complexité de l’écheveau de causalité, ainsi que sur l’ancrage national ou historique des catégories d’analyse », ces catégories, contextualisées, deviennent alors peu transposables (Vigour, 2005, p. 203). La méthode qualitative est dans ce cas privilégiée.

hypothèses abstraites qui sont testées et la méthode statistique, quantitative, est le plus souvent privilégiée.

C’est l’approche par les cas qui a ici été retenue. Chaque cas a été étudié et analysé indépendamment des autres. Ce choix fait notamment suite à l’importance donnée au contexte historique, notamment dans les hypothèses, qui nécessitait de tenir compte de chaque contexte local, que des variables transversales n’auraient pas permis de relever. La singularité de chaque cas voulait être soulignée. De plus, la méthode statistique, plus adaptée à l’approche par les variables, ne répondait pas à notre objectif d’aller au plus près des représentations, ressentis et affects des acteurs, en les laissant s’exprimer librement et longuement sans les contraindre à des questions fermées pré-établies.

3.3.2 Comment repérer les représentations ?

Il ne s’agit pas ici d’analyse structurale des représentations au sens de l’école d’Aix, c’est davantage la genèse des représentations qui est étudiée. Ainsi, on recherche les principes organisateurs des différences entre réponses individuelles qui permettent de saisir la/les manière(s) dont les sujets perçoivent, pensent, imaginent (Félonneau, 2003) le téléphérique urbain. Il est supposé qu’il existe une représentation d’ensemble de l’objet commune à un groupe d’individus (op. cit.). L’approche des représentations sociales repose alors sur des entretiens semi-directifs permettant de s’appuyer sur un corpus discursif, dans lequel il s’agit de repérer des « modes de pensée collectifs dans le discours d’un individu socialement inséré » (Félonneau, 2003, p. 154). Ce « repérage » est passé par l’utilisation de deux méthodes principales : l’entretien semi-directif et le questionnaire. La passation d’entretien donne accès à une forme de ‘dictionnaire’ qui révèle le contenu de la représentation (Félonneau, 2003). En repérant dans le discours les structures verbales, apparentes ou sous-jacentes, le rapport à l’objet émerge. Le questionnaire permet de saisir « le sens « objectif » des conduites en les croisant avec des indicateurs des déterminants sociaux » (De Singly, 2012), ainsi l’enquête par questionnaire ne vise pas à décrire les comportements des personnes interrogées, mais à expliquer ce qu’ils font par ce qu’ils sont et non ce qu’ils disent de ce qu’ils font (De Singly, 2012). Le questionnaire permet de recueillir les pratiques et les discours des enquêtés. Deux types de traitement ont prévalu pour l’analyse des questionnaires, selon les terrains : un traitement quantitatif et un traitement qualitatif.

3.3.3 L’association de méthodes quantitative et qualitative pour une analyse inductive 3.3.3.1 Le questionnaire Île-de-France : l’apport du quantitatif

L’approche quantitative cherche le plus souvent à identifier des variables, à expliquer des variations. Ces variables sont mises en relation par des corrélations, elles permettent de relever des liens de causalité ou des déterminants de pratiques sociales observées (Vigour, 2005). Dans notre cas, étant donné l’absence de téléphériques urbains en France au moment de l’enquête (décembre 2015- janvier 2016), les conduites ou comportements des usagers ne peuvent être observés. Le questionnaire permet alors de recueillir un comportement prédictif en proposant aux enquêtés de projeter un téléphérique dans leur ville et dans leur quartier de résidence. Il permet de répondre à un ensemble de questions en suivant une démarche explicative (De Singly, 2012). Ainsi à défaut d’établir un lien de causalité entre une pratique et un milieu social (De Singly, 2012), l’enquête tentera d’identifier des profils sociaux d’usagers plus ou moins enclins à l’emprunt de téléphériques en ville.

Ce questionnaire, composé majoritairement de questions ouvertes a une formation initiale qualitative, en revanche après recodage, nous lui avons attribué un traitement quantitatif. Ce traitement a été réalisé grâce au logiciel de statistiques Stata et sous Excel.

Pour rappel, on appelle population un ensemble d’éléments ayant des propriétés communes, ici les usagers des transports en commun. Les éléments de la population sont appelés les individus (ou unités statistiques) (Gournay, 2012). Les propriétés communes aux individus interrogés peuvent être regroupées par thèmes, qu’on appelle variables statistiques. Deux types de statistiques ont été appliqués aux données : la statistique descriptive univariée, sous Excel, qui permet de décrire de manière synthétique et accessible les données et la statistique multivariée, sous Stata, qui permet de mettre en interrelation plusieurs variables et d’en analyser les correspondances. Pour mettre à jour les principes organisateurs ces analyses factorielles sont pertinentes en ce qu’elles permettent de dégager des profils de réponses rendant possible « la mise au jour d’une structure cognitive complexe » (Félonneau, 2003 p. 159).

Seuls les résultats dits « significatifs » ont été retenus, c’est-à-dire que la probabilité qu’ils soient obtenus par hasard est relativement faible. Nous avons considéré les données dont la significativité était inférieure à P|z| > à 0,1. Lorsque la valeur z est négative, cela signifie que le résultat va à l’inverse de la variable. Trois grandes variables ont guidé l’analyse statistique :

• l’usage antérieur d’un téléphérique

• le profil de l’usager (sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle)

• les territoires : le zonage francilien (intra-muros/1ère couronne/2ème couronne), le métro aérien, les zones avec et sans obstacle(s), les zones desservies et non desservies et les

zones favorisées et défavorisées (en fonction du taux de pauvreté des communes enquêtées).

Le traitement statistique sous Stata a été effectué grâce à la l’aide d’un des partenaires d’I2TC, l’ENSTA ParisTech.

La construction du questionnaire s’est basée sur une précédente enquête Eiffage (Lechleiter, 2013) menée auprès d’usagers potentiels sur leurs perceptions du téléphérique urbain, par mail et de manière aléatoire. Ce travail liste un certain nombre d’appréciations positives et négatives, permettant d’élaborer des hypothèses de freins. L’analyse des premiers bilans de concertation de projets caducs ou en cours, est venue compléter cette première élaboration d’hypothèses. De ces sources, plusieurs enjeux d’acceptabilité sociale sont apparus autour des questions d’impact visuel lié aux pylônes, câbles et aux cabines, des questions de sécurité, d’intrusion visuelle et de performance. Ces enjeux sont directement liés à l’intégration urbaine de ce mode de transport et ce, à plusieurs échelles : le réseau de transport public, le quartier et l’habitation. Ces échelles diffèrent du fait de la proximité physique à l’infrastructure. Par conséquent, les perceptions du transport aérien par câble d’une même personne peuvent littéralement changer d’une échelle à l’autre. Comme évoqué précédemment, les questions du questionnaire ont ainsi été élaborées en fonction de ces trois échelles afin d’observer des variations dans les réponses et d’évaluer ainsi l’acceptabilité pratique et l’acceptabilité sociale. 3.3.4 La démarche qualitative entreprise : une combinaison d’outils

L’approche qualitative permet de mettre en évidence les étapes du processus engendrant un phénomène, à travers une analyse narrative. « L’apparition d’un phénomène n’est pas le résultat de causes, mais le résultat d’une histoire » (Vigour, 2005). Cette approche construit ses catégories par ressemblance, pendant et après l’enquête, et non a priori comme cela est souvent le cas dans l’approche quantitative. Dans cette construction l’implication du chercheur est importante. Ici, l’utilisation simultanée de plusieurs outils va nous permettre d’exercer le recul historique nécessaire à l’appréhension des phénomènes d’acceptabilité et également d’aller au plus proche des représentations et des jeux d’acteurs.

Avant d’aller sur le terrain : le diagnostic

En vue de préparer nos différents terrains étrangers des monographies locales ont été entreprises à travers le recueil des données historiques, géographiques, sociologiques contenues dans les documents et sites internet administratifs. La lecture de la presse locale, des blogs d’associations et d’articles scientifiques. Ces monographies prennent la forme d’un diagnostic territorial. Le diagnostic du territoire est composé de trois sous-systèmes (Moine, 2006) : le contexte naturel du territoire, l’organisation de l’espace et l’organisation des acteurs du territoire. C’est donc sur une

approche spatiale et organisationnelle que repose le diagnostic du territoire, qui permet de tenir compte de l’ensemble des contraintes et des orientations d’un territoire (op. cit.).

Après constitution des diagnostics, une prise de contact avec des personnes-ressources a été effectuée. Celles-ci se sont avérées principalement être, dans un premier temps, les exploitants et les constructeurs des téléphériques étudiés.

La recherche documentaire

Par recherche documentaire il est entendu les documents publics, archives photographiques, en accès libre et qui constituent principalement une littérature grise. Dans le cas de l’étude des projets français, ce sont les comptes-rendus publics des concertations, les sites internet d’associations opposantes et les documents publics de communication des collectivités porteuses de projets, qui ont été compilés et analysés. La revue de presse Une revue de presse a été effectuée dans le cadre du terrain new-yorkais, à partir du quotidien The New York Times, non pas pour suivre l’actualité associée au téléphérique, mais pour déterrer des informations historiques permettant de contextualiser et de reconstruire la chronologie de la naissance du téléphérique et celle de l’évolution de son acceptation. Quotidien renommé fondé en 1851, le New York Times nous a permis d’accéder à 305 articles (figure n°18), de 1970 à 2017, grâce aux mots clés, « Roosevelt Island Tramway ». Selon un critère de pertinence, 46 articles ont été retenus et analysés. Dès 1971, les articles traitent principalement du projet de téléphérique et des contestations qui se sont élevées à l’époque. Milieu puis fin des années 80, le pic du nombre d’articles publiés durant cette période s’explique par plusieurs annonces de fermeture du téléphérique, mais également par les débats autour du projet restructuration de l’île et des enjeux politiques qui y sont associés, ainsi qu’à l’arrivée des résidents et de leur première utilisation du téléphérique. En 2006, une coupure d’électricité bloque l’appareil dans les airs avec 69 personnes à bord de la cabine. Cet épisode fera à nouveau couler beaucoup d’encre. En 2010, après 30 ans de service, l’installation sera entièrement rénovée, ce qui correspond aux derniers articles au sujet du téléphérique. Certains contenus d’articles nous ont été précieux, notamment des témoignages d’habitants, de l’île et de Manhattan, de premiers usagers, ou encore de tensions politiques autour de la nouvelle infrastructure.

Figure n°18 : E•volution du nombre d’articles du New York Times traitant du téléphérique de Roosevelt Island sur les 50 dernières années (D. Giney, 2019) Photos n°26 : Exemples d’archives du New York Times sur l’inauguration du Roosevelt Island Tramway. 74 96 56 67 12 0 20 40 60 80 100 120 1970-1979 1980-1989 1990-1999 2000-2009 2010-2017 No m br e d' ar ti cl es Années

Le dépouillement d’articles de presse a également été entrepris dans le cadre de l’étude du prolongement du téléphérique de San Genesio à Bolzano, auprès des journaux locaux. L’entretien semi-directif L’entretien offre l’opportunité de saisir des pratiques et des représentations lors d’un échange privilégié autour de questions ouvertes, mais structurées par une trame prédéfinie. L’enquêté est donc libre de s’exprimer sur des faits marquants ou au contraire plus insignifiants en lien avec la mise en place et l’exploitation du téléphérique. Plusieurs types d’entretien ont été menés : des entretiens longs et des entretiens de courte durée. De même que des entretiens personnels, l’enquêté répond alors en son nom propre et peut se livrer, et des entretiens impersonnels, dans le cas de représentants d’un groupe s’exprimant de façon impersonnelle (Beaud et Weber, 2010).

La totalité des entretiens longs a été enregistrée par magnétophone, les entretiens d’une plus courte durée étaient rédigés à la main sur le moment même, ou dans la foulée lorsque l’écriture n’est pas permise sur le moment.

À Bolzano, 14 entretiens longs (riverains et représentants), 43 courts (riverains, association touristique et agences immobilières) ont été menés. 45 sont considérés comme « personnels » dans la mesure où il s’agissait des riverains qui parlaient en leur nom. 31 sont considérés comme impersonnels lorsqu’il s’agissait des commerçants, représentants institutionnels et élus.

À New York, 27 entretiens longs ont été réalisés dont 4 impersonnels (association historique et représentants institutionnels) et 23 personnels (riverains-usagers).

À Medellín, étant donné le faible nombre d’entretiens conduits, la totalité (huit) est d’une longue durée. Les personnes-ressources interrogées étant majoritairement des représentants d’institutions privées et publiques ou des chercheurs, ils sont tous considérés comme impersonnels.

Notons, la difficulté à interroger les décideurs (porteur de projet, exploitant, élus, etc.), que certains appellent les « dominants » (Chamboredon et al., 1994 ; Beaud et Weber, 2010), en ce qu’ils contrôlent davantage l’entretien, détournent l’enquêteur des questions délicates ou fournissent un discours consensuel et valorisant pour leur structure. Cette difficulté s’est notamment fait ressentir lors des entretiens menés auprès des porteurs de projets français et de plusieurs acteurs italiens. Des moyens d’objectivation ont alors été recherchés, notamment par la diversification des sources de documentation : les déclarations publiques dans les journaux, les documents de communication sur le projet ou encore la rencontre de subalternes ont parfois permis de « passer derrière les apparences » (Beaud et Weber, 2010).

Le regard critique, sceptique du chercheur peut entraîner sur le terrain une méfiance, que le chercheur, s’auto-identifiant comme neutre, peine à comprendre. Cette réalité sociale qu’il cherche à saisir, à décrire sans filtre, peut se refuser à lui. Dans le cas du terrain à Bolzano, j’ai été confronté à un ‘silence suspect’, qui m’a quelque peu déconcertée. La majorité voire la totalité des acteurs interrogés (à trois exceptions près) restait sur la défensive face au sujet abordé, m’accordant des réponses très succinctes. Sans vouloir l’interpréter hâtivement, j’ai d’abord émis l’hypothèse que ce transport était tellement bien intégré à la ville, au paysage et à la vie des habitants qu’il suscitait une indifférence. Par la suite, je me suis cependant aperçue que le problème du bruit émis par l’installation avait créé une réelle division entre habitants, et que nombre d’entre eux ne voulaient pas être assimilés aux ‘plaignants’. La problématique de la nuisance sonore a polarisé les discours, rendant difficile une exploration des représentations. Le but du chercheur sur le terrain est en effet de garder un regard curieux et critique sur les analyses généralistes, y compris émises par lui-même. À l’inverse, à Medellín, le discours tant politique, journalistique, que scientifique tend vers une uniformisation qui promeut la ville et ses méthodes, jusqu’à faire disparaître toute objectivité et sens critique. La difficulté a ici été de trouver des sources bibliographiques et des acteurs dont le discours nuançait ces analyses généralistes et unanimement élogieuses.

Le questionnaire « riverains du métro aérien »

En parallèle du questionnaire principal administré auprès des usagers des transports publics d’Ile-de-France, un second questionnaire, non traité quantitativement, proposait aux riverains du métro aérien de s’exprimer sur leur expérience du métro aérien. À travers cinq questions ouvertes, ce sont leur usage du métro aérien, leur quotidien et d’éventuels désagréments liés à la proximité, les mesures prises en cas de gêne, le rôle du métro aérien dans le choix de leur logement et l’impact de celui-ci sur le montant de leur loyer, qui étaient investigués. Deux hypothèses ont motivé la passation de ce second questionnaire : la similitude des nuisances potentielles entre le téléphérique et le métro aérien, permettant d’observer les désagréments ou l’accommodation avec celles-ci et les solutions mises en place pour y pallier et, la potentielle plus forte acceptabilité ou inacceptabilité du transport urbain par câble par les riverains du métro aérien, en fonction de l’expérience vécue. Le questionnaire « usagers » Au-delà du questionnaire traité quantitativement, deux autres questionnaires ont été soumis aux usagers des téléphériques en service, à Bolzano et sur l’île de Roosevelt Island (annexes n°3 et 4). Contrairement à l’entretien, le questionnaire permet une relation anonyme au répondant, qui

Le questionnaire administré à Bolzano visait à interroger les usagers du téléphérique à travers des questions ouvertes et des questions fermées, selon un échantillon empirique également « accidentel ». Les usagers étaient enquêtés en fin de journée entre 17h et 19h30 afin de recueillir principalement l’avis des migrants pendulaires au détriment de celui des touristes. Les jours ouvrés ont de fait également été privilégiés. Les lieux de passation de l’enquête se sont focalisés sur les sorties des deux stations du téléphérique. L’enquête auprès des usagers permet de relever la relation entre les fonctionnalités de la technologie et la facilité d’usage. Elle permet également de constater la réponse ou la non-réponse aux attentes des usagers. Dans le cadre du projet I2TC, cette enquête permettait également de fournir des informations utiles aux concepteurs des éléments d’infrastructure du téléphérique français urbain de demain.

Le questionnaire administré sur Roosevelt Island, selon également un échantillon « accidentel » est composé majoritairement de plusieurs questions ouvertes autour de quatre thématiques, présentées dans le chapitre 6. Il est destiné aux touristes ou visiteurs et non aux résidents, ces derniers étant interrogés sur leur usage dans le cadre de l’entretien. L’objectif du questionnaire visait à évaluer le rayonnement international et new-yorkais du téléphérique, afin notamment d’en déduire sa notoriété et son caractère, ou non, de symbole de la ville de New York. Il a été administré en journée, à la sortie de la station du téléphérique située sur Roosevelt Island. Le faible échantillon d’usagers interrogés (33 pour Bolzano et 22 pour Roosevelt Island) n’a pas rendu pertinente une analyse statistique multivariée sous logiciel, un traitement simple sous Excel a été réalisé.

Adopter une démarche inductive pour l’analyse des entretiens

Afin d’analyser les dires des acteurs enquêtés il a été fait appel à la méthode de l’analyse inductive. L’analyse inductive générale est définie comme un ensemble de procédures systématiques permettant de traiter des données qualitatives, ces procédures étant essentiellement guidées par les objectifs de recherche (Thomas, 2006). Elle s’appuie sur différentes stratégies utilisant prioritairement la lecture détaillée des données brutes pour faire émerger des catégories à partir des interprétations du chercheur. L’induction est ici entendue comme une réforme des théories, hypothèses ou intuitions à la lumière de l’expérience et de son analyse. Ainsi, elle est définie comme un type de raisonnement qui consiste à passer du spécifique vers le général ; ainsi à partir de faits rapportés ou observés, le chercheur aboutit à une idée par généralisation et non par vérification à partir d’un cadre théorique pré-établi (Blais et Martineau, 2006).

L’analyse des entretiens permet une confrontation des hypothèses aux faits. La catégorisation du contenu des entretiens permet une analyse thématique inter-entretiens sur chaque terrain.

Adopter une stratégie d’écriture

Confronté à plusieurs terrains, le travail d’analyse doit opter pour une stratégie d’écriture. Hassenteufel (2005) identifie deux options possibles : la « structuration par terrain » ou la