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Collaborer avec le service communication de l’établissement académique

Le service communication d’un établissement de l’ESR a pour objectif de promouvoir l’image de l’établissement ainsi que ses formations et ses activités de recherche, tout en assurant la communication interne au sein de l’établissement. Les bibliothèques académiques ont tout intérêt à collaborer régulièrement avec le service communication et à ne pas s’en faire oublier, afin que sa communication soit relayée plus largement dans l’établissement auquel elle est rattachée.

Les bibliothécaires que nous avons rencontrés ont évoqué quelques modalités de collaboration avec le service communication qui confirment globalement les résultats de l’enquête ADBU de 2016 selon lesquels le lien entre le service documentaire et le service communication de l’établissement prend la forme d’une « collaboration (chacun son périmètre bien défini, avec des collaborations sur certains

227 Le référentiel Marianne - nouvelle version [en ligne]. Septembre 2016 [Consulté le 15 février 2019]. Disponible à l’adresse : https://www.modernisation.gouv.fr/etudes-et-referentiels/referentiels/le-referentiel-marianne-nouvelle-version.

228 Par exemple, les SCD de l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis et de l’Université de Limoges. Voir MIRABAIL, Lola. Label Marianne - La BU de Paris-8 confirmée dans sa démarche qualité. Bulletin des bibliothèques de

France (BBF) [en ligne]. 2016, n°8. [Consulté le 15 février 2019]. Disponible à l’adresse : http://bbf.enssib.fr/matieres-a- penser/label-marianne_66389. Et FLOREANI, Julie. Labellisation Marianne au SCD de Limoges. Dans : Bulletin des

bibliothèques de France (BBF) [en ligne]. 2018. [Consulté le 15 février 2019]. Disponible à l’adresse :

communication

dossiers) » pour 90% des enquêtés, avec des « prestations ponctuelles » pour environ 38% des enquêtés – la délégation complète de l’établissement vers le service documentaire et la délégation complète du service documentaire vers l’établissement étant fortement marginales (0 à 2% des enquêtés)229. La plupart des bibliothécaires interrogés semblent en effet jouir d’une relative autonomie dans la maîtrise de leur communication et revendiquent un travail « en bonne intelligence »230 avec le service communication de leur établissement, signifiant par là que le contrôle exercé par le service communication sur la communication de la bibliothèque reste léger. Les services communication étant chargés de faire respecter l’identité visuelle de l’établissement académique et ayant un droit de regard sur toute communication concernant l’établissement, ils exercent en effet une forme de contrôle sur la communication des différents services. Toutefois, ce contrôle se résume sou vent à vérifier que la charte graphique a été correctement appliquée ou à modérer des listes de diffusion que la bibliothèque est susceptible d’utiliser pour atteindre des publics ciblés.

Ce mode de relation entre le service documentaire et le service communication est confirmé par Marion Musso, chargée de communication à l’Université Nice Sophia Antipolis, selon laquelle le service communication est un « appui technique et professionnel pour les bibliothécaires »231. Cet appui peut aller de la conception à la diffusion des supports de communication, en passant par le conseil et la prise en charge de la communication auprès des médias. Ainsi, certaines bibliothèques travaillent régulièrement avec des graphistes de l’université pour obtenir des modèles de documents ou élaborer leurs supports de communication (par exemple, à Paris 7, à l’INSA de Lyon et au Havre), tandis que d’autres traitent le plus souvent avec un prestataire extérieur (par exemple, à l’UPEC). Quand il n’en prend pas l’initiative, le service communication est presque toujours sollicité pour relayer les publications de la bibliothèque sur les réseaux sociaux, sur les écrans d’affichage dynamique de l’université, voire via la newsletter de l’université permettant de cibler des publics différenciés. Il est l’interlocuteur privilégié pour donner de l’envergure à un évènement puisqu’il gère les relations presse, comme cela a été le cas pour le lancement du Co-learning Montebello à Nice. Quand l’occasion le justifie et quand un public particulier est ciblé, ce n’est pas le service communication de l’établissement qui est sollicité, mais celui de l’une des composantes (faculté, UFR…). Olga Jeannaud remarque d’ailleurs que le service communication de l’Université Nice Sophia Antipolis communique désormais davantage sur la ComUE (communauté d’universités et d’établissements) que sur l’université et que les correspondants communication de chaque BU travaillent donc plus avec les services communication des différents campus232.

D’une manière générale, les collaborations entre la bibliothèque académique et le service communication se font au coup par coup. Toutefois, certaines bibliothèques comme la BUA et celle de Sciences Po ont instauré des réunions régulières avec la Direction de la communication de leur établissement afin de s’accorder sur la planification des évènements et des actions de communication. Une réunion mensuelle

229 Je remercie Émilie Barthet de m’avoir donné accès aux résultats de cette enquête.

230 Pour reprendre les termes de David Benoist. Entretien avec David BENOIST, chargé de mission Web à la Bibliothèque interuniversitaire de Santé, le 6 septembre 2018

231 Entretien avec Marion MUSSO, Chargée de communication de l’Université Nice Sophia Antipolis, le 8 octobre 2018. 232 Entretien avec Olga JEANNAUD, Chargée de la mission communication du SCD de l’Université Nice Sophia Antipolis, le 29 août 2018.

permet en effet de définir ce qui mérite de bénéficier des outils de diffusion de l’établissement, de voir comment le programme de la bibliothèque s’accorde avec celui de l’établissement et les passerelles qui peuvent être faites. Selon Nathalie Clot, la BU ne suit pas « sa propre partition » mais s’appuie sur la stratégie de communication de l’université et cherche pour chacune des actions de communication de l’université de quelle manière elle peut entrer en complémentarité, être « en poupée russe », afin d’éviter de se faire concurrence. Ainsi, à l’Université d’Angers, le 8 mars a longtemps été l’occasion pour plusieurs services d’organiser leurs propres évènements visant le même type de public, ce qui créait une concurrence. Désormais, les divers évènements sont réunis à l’intérieur d’une même opération – le Mois du genre – et font l’objet d’une communication orchestrée par l’université avec une identité visuelle unique et un communiqué de presse commun233.

Puisque l’enjeu est que le service communication pense à elles, les bibliothèques de l’ESR ont tout intérêt à prendre connaissance de ses compétences et de sa stratégie de communication, de s’intégrer à cette stratégie et de savoir mettre en avant leurs atouts. Ainsi, les locaux de la bibliothèque peuvent beaucoup intéresser le service communication, soit parce qu’elle peut être un espace d’exposition ou accueillant des évènements, soit parce qu’elle est un lieu de communication privilégié pour atteindre le public étudiant. Il arrive donc que le service communication fasse appel à la BU pour qu’elle relaie sa communication, comme cela a été le cas à l’Université Nice Sophia Antipolis, lorsque le service communication a demandé au SCD de relayer une campagne contre les violences sexistes et sexuelles lancée par le ministère de l’ESR234. Les bibliothèques et les service communication peuvent donc fonctionner sur un mode de réciprocité.

Coopérer avec d’autres services de l’établissement