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CMH/peptide (biotinylée) Streptavidine PE

Tétramère

CMH/peptide

(biotinylée)

Streptavidine PE

Tétramère

Figure 22 : Structure d’un Tétramère de CMH :

Les peptides (en vert) sont présentés dans la « poche à peptides » des molécules de CMH-I lesquelles sont marquées par de la biotine qui se lie à la streptavidine marqué à la phycoérythrine. Cette structure se fixe sur le récepteur pour l’antigène (TCR) dont elle est spécifique.

H-Vaccination par plasmides ou vecteurs viraux :

L’utilisation de plasmides ou de vecteurs viraux codant pour des antigènes tumoraux est une autre approche utilisée dans des stratégies de vaccinations antitumorales. Dans ce type de vaccination, l’activation de lymphocytes T cytotoxiques (CTL) par les CD présentant des Ag de tumeurs, peut s’effectuer de deux façon différentes. En effet, l’ADN codant pour un antigène tumoral peut être soit directement transfectée ou apportée par infection virale dans des cellules dendritiques. Soit, ce sont des cellules non présentatrices d’antigènes qui sont transfectées ou infectées par cet ADN. Dans la première approche, la protéine tumorale codée par l’ADN est apprétée par la voie endogène de présentation et présentée aux CTL

(Porgador et al., 1998 ; Chattergoon et al., 1998). Dans la deuxième approche, la protéine

tumorale est reprise par des CD puis apprêtée et présentée par cross-présentation (Ulmer et

al., 1996 ; Fu et al., 1997). L’un des avantages de l’utilisation de plasmides vient du fait que

certaines constructions plasmidiques contiennent des motifs CpG nonméthylés, capables d’activer les CD via le récepteur TLR-9 (Sato et al., 1996 ; Klinman et al., 1996). Dans une étude de phase I, portant sur des patients de grade IV, vaccinés avec un plasmide codant l’antigène gp100, 5% des patients ont développé une réponse clinique partielle, paradoxalement sans développer de réelle activation immunologique (Rosenberg et al.,

2003).

L’utilisation de vecteurs viraux, comme les adénovirus, canarypox virus ou virus de la vaccine, codant pour le ADNc d’intérêt, présente l’avantage d’avoir une forte efficacité d’infection des CD (Parkus et al., 1995). Mais la limite de cette technique réside dans le fait que les patients développent souvent une réponse immune antivirale, associée à la production d’anticorps dirigés contre les protéines du vecteur viral. Plusieurs études vaccinales utilisant différents virus recombinants codant pour divers antigènes tumoraux du mélanome (gp100, MART-1, tyrosine) ce sont avérées décevantes, car elles n’ont montré que des réponses immunologiques et cliniques occasionnelles (Van Baren et al., 2005 ;

Lindsey et al., 2006 ; Jager et al., 2006). De plus, même l’utilisation de cellules infectées

par des virus recombinants codant à la fois des antigènes tumoraux et d’autres molécules favorisant l’induction des réponses immunes comme les molécules de costimulation n’ont

donné dans l’ensemble que de faibles réponses sur le plan clinique (Kaufman et al., 2000 ;

Kaufman et al., 2001 ; Kaufman et al., 2003).

I-L’immunothérapie adoptive :

Des modèles animaux de tumeurs expérimentales ont montré que le transfert de lymphocytes T spécifiques d’antigènes de tumeurs pouvait induire une immunité passive, capable d’empêcher le développement des cellules cancéreuses greffées ou même d’éradiquer des métastases établies de ces cancers. Des études récentes montrent l’intérêt de la thérapie adoptive dans le traitement du mélanome chez l’homme. (Dudley et al.,

2002 ; Yee et al., 2002 ; Labarrière et al., 2002 ; Dreno et al., 2002) Ces études établissent

que des lymphocytes T spécifiques d’antigènes de mélanome, sélectionnés et multipliés in

vitro, puis réinjectés, peuvent survivre plusieurs semaines chez le patient et migrer dans la

tumeur. Ainsi, le groupe de S Rosenberg a testé l’efficacité de la réinjection de TIL spécifiques du peptide Melan-A/MART-1, chez des patients atteints de mélanome métastatiques (Dudley et al., 2002). Une déplétion lymphocytaire sévère est d’abord réalisée par l’injection de cyclophosphamide puis de fludarabine. Les TIL spécifiques sont ensuite injectés par voie intraveineuse à ces patients, en association avec de fortes doses d’IL-2. Les résultats montrent que les TIL injectés peuvent survivre plus de 4 mois, se multiplier et migrer dans la tumeur. Sur le plan clinique, des régressions complètes, partielles (diminution de la taille des tumeurs égale ou supérieure à 50%) ou mixtes sont obtenues chez 6 patients sur 13. Cinq patients, dont trois chez lesquels la tumeur a régressé, ont développé en parallèle une réponse auto-immune dirigée contre des cellules pigmentaires, induisant un vitiligo ou une uvéite. Malheureusement, deux patients ont développé des effets secondaires beaucoup plus graves, un lymphome B-EBV et une infection par un virus syncytial. L’émergence de ces maladies est favorisée par les traitements immunosuprésseurs. Au même moment, le groupe de Greenberg, a publié les résultats d’un essai de thérapie adoptive de phase I mené chez 10 patients atteints de mélanomes métastatiques (Yee et al., 2002). Des clones lymphocytaires T spécifiques de l’antigène Melan-A/MART-1 ou gp100 ont été injectés en association ou non avec des injections sous

cutanées d’IL-2 à des patients mais, sans traitements immunosupprésseurs préalables. Vintg quatre heure après l’injection, les clones injectés peuvent représenter jusqu’à 1,5% des lymphocytes T CD8 du sang périphérique et leur survie moyenne est d’environ 17 jours ou 7 jours selon que le patient a reçu ou non de l’IL-2. Les réponses cliniques observées dans cet essai clinique sont plus modestes que dans l’étude de Rosenberg, elles consistent en une stabilisation de la maladie pouvant aller jusqu'à 21 mois. Le risque de complications infectieuses ou cancéreuses que fait courir l’immunodépression préalable associée à l’immunothérapie reste un problème sérieux, et rend indispensable l’évaluation de son utilité et l’analyse de son mécanisme. Cependant des travaux réalisés chez l’animal semblent démontrer la nécessite d’une déplétion sélective de populations lymphocytaires spécifiques telles que les LT reg . Enfin de nouveaux essais cliniques utilisant l’injection de LT CD4 spécifiques des antigènes de tumeurs présentés par les molécules du CMH de classe II, ainsi que d’autres essais avec des cellules NK et NKT ont été entrepris, afin d’évaluer le potentiel thérapeutique de ces types cellulaire dans les stratégies d’immunothérapie adoptives.

J-Electrochimiothérapie et électroimmunothérapie :

L’électroporation est un moyen utilisé pour faciliter le transport de molécules non perméantes dans les cellules. Cette technique est utilisée pour charger des cellules par des sondes d’ADN, d’ARN, des ions ou des protéins in vitro (Gothelf et al., 2003) ainsi que des radiotraceurs ou des drogues in vivo (Rols et al., 1998). Ainsi, l’électrochimiothérapie (ECT) est devenue une nouvelle stratégie permettant d’augmenter la concentration d’agent chimiothérapeutiques dans les cellules tumorales, en les perméabilisant à l’aide d’un champ électrique. Plusieurs groupes ont développé cette technique pour administrer de façon plus efficace à des patients atteints de mélanomes métastatiques divers agents chimiothérapeutiques (electrochimiothérapie) ou encore certaines cytokines (électroimmunothérapie) (Sersa et al., 2000 ; Mir et al., 1998 ; Heller et al., 1996 ; Heller et

thérapeutique non invasive intéressante des mélanomes métastatiques. Elle pourrait être couplée avec d’autres approches comme l’immunothérapie.