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Variability of fresh- and salt-water marshes characteristics on the west coast of France: A spatio-temporal assessment

3.4. Le choix des stations

Ce travail a notamment permis d’émettre quelques règles de base et quelques suggestions concernant le choix des stations du réseau dans un esprit d’optimisation de celui-ci. Le travail mené a permis de déterminer les caractéristiques structurelles que doivent présenter les stations pour permettre une analyse comparative des résultats (variabilités dues à la position de la station sur le marais, des dimensions du fossé, distance par rapport à des rejets spécifiques de polluants…). Certaines stations peuvent être éliminées directement du réseau car en aucun cas leur utilisation ne permettrait l’élaboration d’un référentiel « Marais » ● En particulier, les stations 14, 46, 49, 56, 57 et 67 n’apparaissent pas dans l’analyse de l’article sur les natures d’eau. Ces stations présentaient des concentrations en Escherichia.

coli (1558 cellules pour 100 ml d’eau en moyenne sur l’année) et en entérocoques intestinaux

(984 cellules pour 100 ml d’eau en moyenne sur l’année) quatre fois supérieures aux concentrations moyennes observées pour les autres natures d’eau (E.coli : 385 cellule pour 100 ml ; Entérocoques : 284 cellules pour 100ml). De plus, les concentrations en E. coli dépassaient en moyenne 92% de fois le nombre guide (100 cellules pour 100 ml) et 35 % de fois le nombre impératif (2000 cellules pour 100 ml) et les concentrations en entérocoques fécaux 78 % de fois le nombre guide (100 cellules pour 100 ml) imposé par la directive n°76-160 concernant les eaux de baignade. Selon cette directive, ces eaux sont classées en catégorie de mauvaise qualité, non conforme à la réglementation européenne. Ces stations sont soit très confinées, soit possèdent une sortie d’eau pluviale qui drainent l’eau des villes adjacentes pouvant ainsi expliquer les fortes concentrations en coliformes fécaux. . Afin de statuer sur le maintien de ces stations, il faudra évaluer si leur spécificité est liée aux caractéristiques particulières de la station ou plutôt à un cas « extrême » de disfonctionnement représentatif d’une situation réelle à l’échelle d’un marais. Dans ce dernier cas de figure, le maintien d’une telle station pourrait permettre d’apporter des informations pour évaluer un gradient d’altération

71 ● Dans certaines natures d’eau, un même marais peut être suivi deux fois (en amont et en aval du canal principal) : la station 3 se situe à l’aval de la 4 (groupe F4), la station 5 à l’aval de la 6 (groupe F4), la station 53 à l’aval de la 52 (groupe S3) (Figure 2). Puisque ces stations se retrouvent dans la même nature d’eau, qu’elles soient à l’amont ou à l’aval du marais, il ne semble pas nécessaire de les suivre toutes les deux. Les stations situées en aval qui recueillent l’ensemble des eaux du marais, semblent permettre à elle-seule de faire le bilan du fonctionnement du marais.

● Le groupe F7 regroupant les stations de suivi des marais du Nord Rochefort se trouvant sur le canal d’amenée de la Charente (Figure 2). Ils ne représentent peu ou pas le fonctionnement d’un marais à quelques exceptions, telles que la station 40 qui est déconnectée du canal d’amenée en hiver.

● D’autre part, certaines stations sont uniquement échantillonnées pendant les 3 campagnes estivales ou pendant les 3 campagnes hivernales. La plupart de ces stations se situent au cœur des marais du Nord Rochefort. Parce qu’une grande partie des stations échantillonnées toute l’année dans cette zone géographique se trouvent sur le canal d’amenée de l’UNIMA, il semble essentiel d’annualiser certaines stations se trouvant au cœur du Nord Rochefort (par exemple, les stations 29, 33 et 39) afin de définir dans quels types de nature d’eaux elles se situent.

Le travail sur la typologie des natures d’eau permet d’aider l’UNIMA à optimiser le réseau patrimonial des marais de Charente-Maritime en termes de choix de stations. Cependant, il reste difficile d’approfondir ce choix sans stratégie d’étude précise. Il serait par exemple possible de diminuer le nombre de stations dans les groupes de nature en possédant un grand nombre si la stratégie vise la diversité des nature d’eau, ou d’éliminer des natures d’eau si la stratégie vise à mieux comprendre le fonctionnement de certaines natures d’eau. Enfin, il est nécessaire de tester les stations annualisées jusqu’alors échantillonnées qu’une partie de l’année afin de savoir à quel type de nature d’eau elles appartiennent (surtout pour les marais du Nord Rochefort).

72 Conclusion générale

● La méthodologie statistique développée afin de définir et caractériser la typologie de nature d’eau dans les marais de Charente-Maritime nous a permis : (i) de regrouper les stations en intégrant à la fois les variabilités spatiales et temporelles existantes entre les différents marais ; (ii) de définir les paramètres physico-chimiques discriminants ces groupes et (iii) de les relier à des facteurs environnementaux (fonctionnement hydraulique, occupation du sol…). La méthodologie statistique a été développée dans l’optique d’être transposable à d’autres écosystèmes. Par cette méthode, 12 natures d’eau différentes ont pu être caractérisées : 7 en eau douce et 5 en eau salée.

● Le taux de renouvellement d’eau semble jouer un rôle important dans la différenciation des natures d’eau, particulièrement en eau douce. Ce renouvellement peut être d’origine naturelle (eau des sources) mais aussi et majoritairement anthropique par la réalimentation des marais durant l’étiage. Ce renouvellement va conditionner le fonctionnement du type de marais. En effet, plus l’eau est stagnante, plus le phosphate contenu dans les sédiments peut être relargué dans la colonne d’eau (Correll 1998, Lucassen et al. 2004): ce nutriment étant limitant en eau douce, il conditionne alors les blooms de phytoplancton et peut potentiellement engendrer des phénomènes d’eutrophisation (Schindler 1977, Strain & Yeats 1999).

● La taille du bassin versant et notamment son occupation du sol (principalement des cultures) est aussi un élément clé dans la discrimination des natures d’eau. Plus la taille du bassin versant est importante, plus les taux de nitrates sont importants dans les eaux des marais. Cependant, malgré la forte anthropisation des marais charentais, il semblerait qu’ils aient gardé leur caractère épurateur de nitrates : les valeurs estivales de nitrates sont très faibles par rapport aux valeurs hivernales. Ce caractère épurateur pourrait être dû à l’assimilation des nitrates par les producteurs primaires et/ou à la dénitrification par les bactéries (Andersen 1982, Seitzinger 1988, Verhoeven et al. 2006).

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Chapitre 3 : Fonctionnement du réseau trophique

planctonique selon le type de nature d’eau et la