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Le choix de l’output, les inputs et les variables explicatives de l’inefficacité

Cette section présente les variables qui sont couramment évoquées dans la littérature, pour décrire l’output, les inputs et l’ensemble des facteurs impactant les niveaux d’inefficacité technique.

➢ La variable output

La variable dépendante (𝑦𝑖) représente la production totale d’olives obtenues sur l’ensemble de l’exploitation au cours d'une campagne agricole. Cette variable est exprimée par la quantité totale d’olives en kilogramme récoltées sur chaque exploitation. Lachaal et al. (2005), Artukoglu (2010); Kamiyama et al. (2016) avaient eu à utiliser la production totale d’olives pour exprimer la variable dépendante, dans leur étude qui porte sur la mesure de l’efficacité technique des exploitations oléicoles respectivement en Tunisie et en Turquie.

➢ Les variables inputs

Les facteurs de production de base sont les inputs utilisés dans le processus de production. Les variables inputs (les xi de la fonction production) sont composées de la terre, du travail et des engrais.

Input 1 : La superficie agricole : Le facteur terre, l'un des principaux facteurs de production en agriculture, est pris en compte à partir de la superficie de production, qui correspond à la superficie mise en valeur par l'exploitant. La terre est mesurée par le nombre d'hectares d’olives emblavés sur les différentes parcelles (superficie) de l'exploitation au cours d'une campagne agricole. C'est un actif fixe puisqu’on ne peut pas procéder à une extension illimitée des superficies oléicoles.

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Input 2 : L’engrais (Eng) : Le nombre de kilogrammes des différents fertilisants ajoutés.

Généralement, on parle d’engrais agricoles lorsqu’il s’agit des engrais et fertilisants minéraux et organiques, des produits phytosanitaires ou pesticides chimiques, etc. Cependant, en raison de la faible utilisation des engrais dans la production oléicole, nous comptons dans notre modèle les engrais de types minéraux et organiques uniquement.

Plusieurs auteurs ont introduit, dans leurs études sur l’efficacité technique, la variable engrais comme un input, tels que Bachewe et al. (2015) pour les exploitations céréalières en Éthiopie, Padilla-Fernandez et Nuthall (2009) pour les producteurs de canne à sucre aux Philippines.

Input 3 : Le travail (L) : La quantité de travail utilisée par l’exploitant. Plusieurs auteurs ont proposé différentes mesures du facteur travail.

Il peut être exprimé en coûts de main-d'œuvre (Artukoglu, 2010; Cukur et al., 2013; Atici et Podinovski, 2015; Kamiyama et al., 2016), unités de travail annuelles (Latruffe et al., 2005; Davidova et Latruffe, 2007) ou des heures de travail (Palomares et Martinez, 2011; Reinhard et al., 2000). Dans notre modèle, comme dans le cas d’étude de Beltrán-Estevea (2013) pour les exploitations oléicoles espagnoles, cet input est exprimé en nombre de jours de travail (permanent et occasionnel) engagés pour exécuter toutes les opérations culturales dans le processus de production d’olives.

En effet, le facteur travail a été choisi parce que la production d'olives est une activité qui nécessite différents niveaux de travail en fonction du cycle de production (taille, récolte). Bien que la majorité du recrutement se passe pendant la saison de récolte, tout au long de l'année, les exploitations peuvent embaucher des travailleurs permanents pour réaliser des opérations d'entretien général. En ce sens, il s’agit d’un facteur variable puisque sa quantité peut être ajustée durant toute la période de production. Il prend en compte la main-d’œuvre salariée permanente, la main-d’œuvre salariée occasionnelle, la main-d’œuvre familiale et l’entraide.

Notons que nous n’avons pas pris en considération le facteur capital comme étant un input, car l’échantillon est composé seulement d’exploitations oléicoles de petites tailles caractérisées par un système agricole à faible intensité de capital. En effet, rares sont ceux qui disposent du matériel nécessaire pour une bonne exécution de l’itinéraire technique.

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Parfois, les producteurs ont recours à la location de matériels pour accomplir l’activité agricole concernée.

➢ Les variables explicatives de l’inefficacité technique

Il est important de savoir quelles variables inclure pour expliquer les sources d’inefficacité technique (Vitaliano et Toren, 1994). Ainsi, nous essayerons d’aborder les variables les plus fréquemment utilisées dans la littérature consultée et qui, somme toute, semblent les plus importantes.

Comme l’indiquaient Romain et Lambert (1995), l‘objectif de l‘étude d’efficacité n‘est pas le calcul du niveau de l‘efficacité comme telle, mais plutôt l‘identification des facteurs qui l’influencent.

Dans notre travail de recherche, six variables ont été retenues comme étant des facteurs susceptibles d’agir sur l’efficacité technique des exploitations agricoles (les Ui = Ziδ + Wi). Ainsi, à la lumière de la littérature existante, il sera intéressant de tester les variables suivantes :

❖ L’âge du chef d’exploitation (Z1)

Un volet de la littérature s’intéresse à l’impact de l’âge de l’exploitant sur l’efficacité technique. Pour certains auteurs, les producteurs les plus âgés sont plus efficaces que les jeunes exploitants. Kamiyama et al. (2016) et Selmi et al. (2015) rapportent que cet effet est positif grâce à une solide expérience acquise dans l’exploitation agricole. En effet, avec le temps, l’exploitant a tendance à développer une certaine expertise et un savoir-faire concernant les meilleures pratiques d’utilisation des inputs. Lambaraa et al. (2007) ont confirmé la même chose avec les exploitations oléicoles en Espagne.

Donc, ces producteurs sont supposés se perfectionner dans leur exploitation, ce qui stimule la productivité et entraîne une amélioration de la performance économique des exploitants. Au contraire, pour d’autres auteurs, l’âge du chef d’exploitation peut avoir une incidence négative sur la productivité et l’efficacité technique. Donc, les agriculteurs les plus âgés adopteraient plus difficilement les innovations que les jeunes agriculteurs. En effet, plus l’âge

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de l’exploitant est avancé, plus il y a une limitation vis-à-vis la réception des programmes de vulgarisation et des séances de formation et plus la maîtrise du processus technologique diminue.

Dans ce sens, Ben Nasr et al. (2016), dans une estimation de l’efficacité technique des exploitations irriguées en Tunisie (Kairouan), montrent que plus l’âge des ouvriers est avancé plus l’inefficacité technique est élevée. Cette hypothèse a été empiriquement validée aussi par Coelli et Fleming (2004), Nuama (2006), Latruffe et al. (2008), Lambarra et al. (2009), Konan et al. (2014). Ces auteurs expliquent ce résultat par la baisse de flexibilité et les réserves manifestées par les agriculteurs âgés quant à l’adoption des nouvelles innovations technologies alors qu’un jeune producteur sera plus capable d’assimiler de manière rapide les nouvelles connaissances acquises. D’autres auteurs expliquent ceci par une certaine démotivation des producteurs lorsqu’ils se rapprochent de l’âge de la retraite (Lachaal et al., 2002). Donc, le facteur âge devrait exercer un effet négatif sur le niveau d’efficacité technique.

H1 : L’effet de l’âge sur l’efficacité technique est ambigu (le signe peut être positif ou négatif).

❖ Le niveau d’instruction (Z2)

Le niveau d’instruction du chef de l'exploitation est une autre variable qui peut également améliorer l’efficacité des exploitants agricoles. Le rôle positif de l’éducation a été révélé par la littérature (Lachaal et al. (2004, 2005); Coelli et Fleming, 2004; Latruffe et al. (2008a): Lambaraa et al., 2007; Messaoudi et al., 2016; Konan et al., 2014; Ngom et al., 2016; Kashiwagi (2017)). En effet, un producteur agricole instruit possède une grande réceptivité en matière d’accumulation des connaissances et donc il assimile plus rapidement les formations qui lui sont dispensées. Le contact des producteurs avec les agents de la vulgarisation lui permet d’accéder à l’information et à la formation pratique avec des essais sur terrains. Ces formations portent généralement sur l’amélioration des techniques de production, l’organisation et la gestion du travail ou encore l’utilisation des matériels et des semences. En outre, plus les producteurs sont instruits, plus ils maîtrisent plus facilement les

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techniques modernes de production et donc ils utilisent pleinement leur capacité de production pour optimiser les rendements et accroître leur efficacité productive.

De surcroît, les agriculteurs les plus éduqués possèdent plus d'opportunité d'avoir les informations nécessaires sur l’offre, la demande et les prix du marché. Ainsi, ils s’inscrivent dans une logique de maximisation de profit tout en cherchant à minimiser les risques liés à l’incertitude de production future.

De tels résultats confirment les études de Wossink et Denaux (2006) qui trouvent que l’éducation est le seul facteur présentant un impact significatif sur l’efficacité technique des exploitations cotonnières de la région de la Caroline du Nord aux USA. Dans le même sens, Romain et Lambert (1995) ont montré que l’éducation post-secondaire a un impact positif et significatif sur le niveau d’efficacité technique des producteurs laitiers au Québec.

Néanmoins, d’autres auteurs sont parvenus à la conclusion que l’éducation n’améliore pas l’efficacité de la production agricole. Hasnah et al. (2004), dans une étude menée en Indonésie, trouvent aussi un impact significativement négatif de l'éducation du chef d'exploitation sur l'efficacité technique des exploitations agricoles. Dans notre analyse, on s’attendrait à ce que l’amélioration du niveau d’instruction est en faveur de l’amélioration de la performance des exploitations oléicoles à Chbika.

H2: L’instruction exerce un effet positif sur l’efficacité technique des exploitations oléicoles à Chbika (Tunisie).

❖ L’accès aux crédits agricoles (Z3)

Il est tout aussi évident que le crédit agricole est un indicateur de la capacité financière d’une exploitation agricole et apparait comme un outil essentiel de financement de l’activité de production. Donc, sa disponibilité est capitale pour que les petits producteurs puissent se libérer du « cercle vicieux de la pauvreté et assurer des conditions de vie meilleures ». Notons que le crédit agricole est mesuré par le montant des crédits destinés à l'agriculture au cours d'une campagne agricole dans une exploitation oléicole.

Des études portant sur les déterminants de l'efficacité trouvent l'existence d'un lien positif entre la variable accès au crédit et le score d’efficacité technique des exploitations (Nuama,

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2006; 2010, Kouakou, 2001; Hazarika et Alwang, 2003; Nyemeck et al., 2004). En effet, les crédits sont orientés pour moderniser leurs exploitations agricoles et financer les besoins de campagne de production (main-d’œuvre, le recours à l’achat des facteurs de production (intrants, engrais, pesticides), la mécanisation, l’installation d’un système d’irrigation plus efficace, le forage des puits individuels, etc.), permettant ainsi de sécuriser et développer leurs activités agricoles et donc de mieux réaliser les objectifs de production, ce qui leur confère au final une meilleure aisance à financer les activités agricoles, créant ainsi les conditions d’amélioration de la performance de leur exploitation.

En plus, le recours au crédit agricole peut inciter les exploitants à être productifs. En effet, tant que le producteur est dans la spirale de l’endettement, il doit toujours penser à renforcer ses capacités productives pour arriver à rééquilibrer sa situation financière et rembourser son crédit afin d’honorer ses engagements avec la banque. D’ailleurs, cette motivation des agriculteurs justifie la corrélation positive entre la variable crédit et le niveau d’efficacité technique. En effet, en bénéficiant d’une bonne solvabilité envers les institutions de microfinance rurales, les agriculteurs peuvent accéder à plusieurs avantages par rapport aux services financiers et donc accélérer le rythme de leur développement.

Selmi et al. (2015) montrent que les exploitants ayant bénéficié d’un crédit agricole sont les plus efficaces par rapport à ceux qui n’ont accès à aucun mode de financement. Selon Nuama (2010), l’obtention de crédit réduit certaines contraintes de la production, principalement l’acquisition d’intrants et le recours à une main-d’œuvre salariée.

Cependant, certaines autres études ont relevé que l’accès aux crédits pourrait engendrer un effet négatif sur le niveau d’efficacité. Ceci est confirmé quand les crédits obtenus sont détournés de leur objectif et sont utilisés pour couvrir des dépenses ponctuelles hors de l’agriculture (telles qu’améliorer le niveau de vie, marier un membre de la famille, construire ou améliorer l’habitat, payer les études des enfants). Des résultats similaires ont été signalés par plusieurs auteurs tels que (Nyemeck et al., 2004 ; Onwuchekwa, 2008 ; Albouchi et al., 2005, Binam et al., 2004; Hadley, 2006; Ziaul et al., 2011). Dans le même sens, plusieurs auteurs trouvent que cet effet négatif des crédits sur le niveau d’efficacité technique peut être expliqué par le fait que les producteurs ne sont pas dans la voie d’intensification de leur système de production (Albouchi et al., 2007; Lachaal, et al. 2005). Cette réticence des

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producteurs à intensifier la culture peut s’expliquer soit par l’utilisation du crédit à d’autres fins personnelles, soit par l’absentéisme.

Une autre raison de cet effet négatif est que les producteurs ayant accès au crédit peuvent acheter des facteurs de production, mais cela ne garantit pas toujours une utilisation efficace de ces facteurs, ceci à cause, entre autres, du manque d’encadrement technique des agriculteurs. Dans notre analyse, on s'attendait à ce que les agriculteurs qui ont recours au crédit connaissent plus d'efficacité que ceux qui n’ont pas accès au crédit agricole.

H3 : Le crédit agricole exerce un effet positif sur l’efficacité technique des exploitations oléicole à Chbika (Tunisie).

❖ Le recours au revenu extra-agricole (Z4)

L’agriculture ne représente pas toujours l’unique activité des exploitants de la zone, malgré le fait que la culture oléicole constitue la principale source de leur revenu. En dehors des activités directes de l’exploitation, certains agriculteurs pratiquant l’oléiculture sont engagés dans une autre activité rémunérée, qui les fait bénéficier d’une diversification de leurs sources de revenu.

Plusieurs auteurs trouvent que le recours au revenu extra-agricole contribue généralement à l’amélioration des scores d’efficacité (Albouchi el al., 2007; Messaoudi et al., 2016). En effet, les exploitants pluriactifs réinvestissent les revenus de l’activité secondaire dans la culture principale et ainsi de suite. Cette stratégie leur permet de s’autofinancer, de subvenir à certaines charges de leurs activités agricoles ainsi de pouvoir mieux faire face aux besoins de leur famille. Donc, l’existence d’un revenu extra-agricole peut s’interpréter comme une forme de protection qui permet de compenser le manque de ressources financières durant les mauvaises saisons (mauvaise récolte, sécheresse, maladies, etc.).

Toutefois, d’autres études consultées, tel que celle de Tonsor et Featherstone (2009), ont démontré que la variable relative au recours au revenu non agricole pourrait avoir un effet négatif sur le niveau d’efficacité des exploitations. Donc, les producteurs qui exercent des emplois ou toute autre activité génératrice de revenus ne sont pas aussi efficaces techniquement. L’explication avancée renvoie à l’absentéisme des exploitants en agriculture.

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Ce résultat concorde avec l’étude de Ben Nasr et al. (2016) qui a estimé le modèle de frontière stochastique pour les exploitations irriguées en Tunisie. En effet, le temps consacré au travail hors ferme par les exploitants cause des absences prolongées qui limitent la capacité à adopter les innovations technologiques et la mise en application des nouvelles techniques agricoles reçues. Tout ceci induit des faibles productions agricoles et donc des faibles parts des revenus de provenance agricole. Dans ce cas, l’absentéisme affecte négativement la performance des exploitations concernées.

En effet, le travail agricole est considéré comme pénible, surtout pour les jeunes agriculteurs, ce qui les incite à fuir les champs, créant ainsi un solde migratoire important du milieu rural vers le milieu urbain. L’accroissement du niveau d’éducation des oléiculteurs semble également être associé au recours à l’activité non agricole et même à l’abandon progressif de l’activité agricole. Les travailleurs salariés cherchent ailleurs car les métiers de la ville sont jugés plus rentables que l’agriculture.

Dans notre étude, on envisage que concrètement, un oléiculteur, qui a recours à une activité extra-agricole, toutes choses étant par ailleurs, est considéré comme techniquement moins efficace que l’autre qui n’en a pas.

H4: Le recours au revenu extra-agricole affecte négativement l’efficacité technique des exploitations oléicoles.

❖ Le statut foncier (propriétaire ou locataire) (Z5)

Dans notre modèle, on va inclure une variable qui tient compte du statut foncier des terres agricoles pour juger s’il est bénéfique, pour l’efficacité technique des oléiculteurs, d’être propriétaire d’une exploitation ou non. Des études consultées ont confirmé que l’accès à la terre et la propriété foncière peuvent aider les exploitants à augmenter leur efficacité productive (Chemak et al., 2014). En d’autres termes, les exploitants propriétaires révèlent une efficacité technique supérieure à celle des exploitants opérant sur des terres louées. En effet, les agriculteurs adoptent des logiques distinctes selon leur statut foncier. Les producteurs propriétaires se trouvent dans le besoin de garantir un investissement agricole à long terme et celui de gérer les activés de l’exploitation pour une longue durée. Donc, ils sont

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plus enclins à intensifier les cultures, à utiliser plus efficacement les ressources productives et de ce fait à adopter des technologies qui améliorent la productivité agricole, alors que la location des terres, bien qu’elle soit un moyen pour les exploitations d’élargir l’activité agricole, empêche de mettre en œuvre des améliorations à long terme et n’augmente que faiblement la probabilité d’adopter les nouvelles technologies. En effet, les locataires, en cherchant à produire un maximum de profit, ont tendance à gaspiller les facteurs de production. Cela confirmerait les analyses antérieures de plusieurs auteurs, tels que Ben Nasr et al., 2016.

Par conséquent, la location des terres empêche une utilisation efficace des facteurs de production et donc baisse la productivité des exploitations. À titre indicatif, il est à noter que la majorité des agriculteurs ne possèdent pas de titre foncier. Leur absence empêche le recours aux crédits agricoles et constitue ainsi un obstacle majeur pour stimuler l’investissement. Par ailleurs, les producteurs ayant une situation foncière réglée ont plus de chances de se faire octroyer des crédits et d’obtenir les aides nécessaires permettant de rendre leurs exploitations plus efficaces que les autres n'ayant pas de statut foncier ou ceux qui ont recours à la location.

Dans notre analyse, on supposerait qu’il existe une relation positive entre la variable accès à la terre et le niveau d’efficacité technique des exploitations concernées.

H5 : Le statut foncier affecte positivement le score de l’efficacité technique des exploitations oléicoles dans la région de Chbika.

❖ La proportion des arbres productifs dans l’exploitation (Z6)

Intuitivement, nous nous attendons à ce que les exploitations qui ont des arbres plus productifs aient une efficacité plus élevée, puisqu’elles sont en pleine production. Ainsi, les producteurs sont incités à gérer d’une manière efficace les facteurs de production. Par conséquent, ils parviennent à s’assurer d’une production régulière toutes les années et de la bonne qualité des olives produites. Les articles qui ont analysé l’effet de la proportion des

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arbres productifs sur l’efficacité technique sont tous arrivés à des conclusions significatives (Lachaal et al. (2005), Amores et Contreras (2009)).

Selon l’étude de Lachaal et al. (2005), si nous augmentons la part des oliviers productifs dans l’exploitation, c'est-à-dire ceux qui ont entre 20 et 70 ans, cela va engendrer un effet positif sur l'amélioration de l'efficacité technique, alors que la période improductive des oliviers, due soit à leurs immaturations ou à leur vieillissement, fait en sorte que la production diminue, ce qui affecte négativement l’amélioration de la performance technique des exploitations oléicoles.

H6 : La proportion des arbres productifs exerce un effet positif sur l’efficacité technique des exploitations oléicoles.

La revue de littérature effectuée dans le cadre de ce mémoire laisse entrevoir certaines contributions potentielles à l’avancement des connaissances sur la thématique de l’efficacité technique. Elle a permis, entre autres, d’identifier les facteurs qui sont susceptibles d’influencer la performance des oléiculteurs. Les éléments issus de la revue de littérature ont permis d’élaborer le cadre opératoire de cette étude, présenté à la figure 7.

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Figure 7 : Représentation schématique du modèle conceptuel adopté

Source : Auteur, 2017; inspiré de la théorie de la production.

Le graphique présenté dans l’annexe 6 récapitule les six hypothèses de recherche qui seront testées dans le cadre de la présente recherche et leurs effets attendus. Afin de traiter efficacement l’ensemble de ces différentes hypothèses de recherche, une approche empirique a été privilégiée, et ce, conformément aux objectifs de notre recherche. Nous présentons, dans le chapitre suivant, la démarche méthodologique adoptée pour vérifier nos hypothèses de recherche. Il sera notamment question de présenter les données relatives à notre échantillon. À la fin, on présentera les méthodes d'analyse des résultats.

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Chapitre 3 :

Approche empirique pour l’estimation de

l’efficacité technique des entreprises de la région de