2. Proposition de recherche et revue de la littérature littérature
3.3. Choix d’une analyse qualitative
Le 29 mai 2013, les membres de la Chambre de l’Économie Sociale et Solidaire de Genève, APRÈS-GE, ont voté favorablement au projet d’implémentation d’une monnaie complémentaire dans le bassin genevois. La portée de ce projet se veut novateur dans un système d’échange qui à nos yeux nous semble plus que familier. En effet, nos
habitudes ainsi que nos comportements lors de nos échanges et le rapport que nous avons développé à l’argent conventionnel/classique semblent encore peu évident à explorer. En effet, nos mécanismes face à l’utilisation de l’argent conventionnel/classique se fait grâce à un comportement intégré que chacun applique parfois inconsciemment lors des échanges de biens et de services.
En outre, il faudrait considérer et analyser les aspects qualitatifs afin de pouvoir relever des tendances anthropologiques révélatrices et évaluer quels seraient les impacts sociaux et sociétaux occasionnés par les changements exogènes émanant d’un environnement externe mouvant comme les variations de la conjoncture économique. Considérant que tous ces axes d’analyse puissent influencer notre système d’échange actuel, je souhaite me concentrer sur ces arguments qui me semblent importants à prendre en compte dans l’étude d’une faisabilité lors d’une implémentation d’une monnaie locale. C’est pourquoi, l’analyse des flux transactionnels entre les organisations et les particuliers ne seront pas analysés de manière approfondie dans le cadre de ce travail pour des raisons de pertinence et de temps.
En effet, plusieurs aspects qualitatifs permettent de mettre en évidences les facteurs de réussite d’un tel projet qui se veut nouveau dans la région. Citons pour exemple, la culture locale, la maturité d’intégrer de l’innovation au niveau local, les attentes, les besoins et les intérêts perçus ou ressentis par de potentiels participants.
Ainsi, il faudrait qu’une étude soulève et intègre des indicateurs d’analyse comme ceux-ci pour s’engager effectivement dans la mise en œuvre et dans la conduite d’un projet comme celui-ci. N’oublions pas que les habitudes et surtout l’attachement à l’argent conventionnel/classique méritent d’être considérés et analysés comme facteurs de réussite ou de rejet face au concept de la monnaie complémentaire. Il faut souligner qu’aucun autre système comme le système de la carte Cumulus, mise à part le WIR, ne se veut similaire aux caractéristiques et aux modes d’utilisation de la monnaie complémentaire qui véhiculera des valeurs basées sur l'éthique comme la solidarité envers les personnes défavorisée, le respect des normes écologiques, le soutien des producteurs locaux ou encore la consommation de produits de saison de notre région.
Nous avons en tête des probabilités édifiantes concernant le succès de grands projets comme celui-ci : il s’évalue à environ 25% (MERLIER, 2012). Ce pourcentage est surtout fonction du facteur humain qui représente parfois un frein dans la réussite d’un projet. En effet, les individus considérés complexes par des théoriciens se révèlent souvent réactionnaires face à des changements majeurs. Selon le modèle de conduite du changement de Kurt Zadek LEWIN, la gestion du changement a un impact sur le succès d'un dessein. Notons que le projet précité doit pouvoir prendre en compte cette dimension dans la mise en place de cette initiative pour favoriser sa réussite. Ce modèle se découpe en 3 phases (KAUFMANN, 1968) :
Phase 1 : Décristallisation : remise en question du projet, choc, éveil,
Phase 2 : Transition : reconstruction grâce à une communication claire et à un encadrement des pouvoirs publics, sentiment de sécurité,
Phase 3 : Recristallisation : intégration du projet.En revanche, les aspects quantitatifs, c'est-à-dire l’analyse des flux transactionnels, ne seront pas explorés de façon approfondie dans le cadre de ce mémoire. En effet, une analyse quantitative semblerait prématurée, car le projet est en phase d’analyse, voire de planification. De ce fait, les aspects quantitatifs ne paraissent pas pertinents à intégrer dans cette phase du processus. En effet, selon le processus de l’agencement identifié, la phase de l’étude de faisabilité se situe comme suit :
Figure 2 : Phase actuelle du projet
Source : Auteur
L’étude quantitative menée correspondrait d’avantage à la phase de démarrage de conception, car des outils et des instruments techniques y sont déjà évoqués.
Finalement, une étude qualitative a été menée auprès d’une population hétérogène afin de rendre représentatif et effectif la volonté d’implémentation une monnaie complémentaire dans le bassin genevois ou région du franco-valdo-genevois et de favoriser sa pérennité dans l’économie locale. Notons que l’établissement du questionnaire a été faite selon l’analyse du contexte économique actuel, sur l’analyse d’autres projets similaires aboutis comme le Sol-Violette et par une analyse approfondie de notre environnement PESTEL (JOHNSON, 2008).
• Proposition d'une solution par le groupe de projet. Nous sommes dans une phase où le groupe de projet doit convaincre les parties prenantes Phase de pré planification • Le projet est voté favorablement .Les parties prenantes sont convaincus • Réponse aux questions suivantes : qui, quoi, où, comment , quand, pourquoi Phase de planification • Le groupe de projet analyse les éléments suivants De quoi avez‐vous besoins ? Quels sont les attentes des entreprises et des individus ? Phase d'analyse • Design du concept proposé au parties prenantes Phase de conception • Le groupe de projet travail avec les parties prenantes dans la conception effective du concept Phase de développement • Les parties prenantes test la solution Phase de test de solution • Utilisation et circulation de la monnaie complémentaire entre les parties prenantes Phase de déploiement