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D DE LA RENAISSANCE AU DEBUT DU 19 eme SIECLE Pendant la Renaissance(fin du XIVeme, début du XVIIeme siècle) l’histoire militaire connaît

I DE LA CHEVALERIE A LA CAVALERIE

Amorcé au cours de la guerre de 100 ans le déclin de la chevalerie s’accentue. Même lancés au triple galop, les cavaliers ne pouvaient résister aux décharges des pistoles et des canons. Partout en Europe on se dota donc d’unités de cavaliers légers qui harcelaient l’ennemi à cheval ou en descendaient pour combattre à pied. Comme les nobles rechignaient à descendre de cheval on fit appel à des roturiers pour remplir les misions qu’ils refusaient. Ce fut la naissance de la gendarmerie. Le gendarme se devait cependant de fournir son cheval et ceux de sa «lance », un valet et trois archers. Partis guerroyer en Italie avec les gendarmes, les rois de France en reviendront avec une cavalerie légère. Seuls quelques irréductibles comme le chevalier Bayard continueront le combat. En même temps qu’elle structurait sa cavalerie la France fit appel à des mercenaires venus d’Albanie et de Croatie, les estradiots qui montaient des chevaux agiles et sobres. (17)

Au cours du 16eme siècle la cavalerie évolua peu, moins que les armes et l’amélioration de la race des chevaux.

II LA CAVALERIE EN FRANCE AU 16eme SIECLE

Jusqu'à l'avènement de Henri IV (1589-1610), la cavalerie ne connut pas de grands changements, le manque de chevaux de bonne qualité et le manque d'organisation ne facilitant pas son évolution.

Après les guerres de religion Henri IV tenta d'organiser, de structurer la cavalerie et de faire un élevage de chevaux adaptés à ce qu'on en attendait. L'économie agricole du pays étant alors au plus bas, Henri IV essaya de la relancer mais les critiques ne manquèrent pas et celle d'Olivier de Serres sur l'élevage des chevaux est sévère. Il constate que le royaume doit les importer d'Allemagne, d'Angleterre, de Corse, D'Italie, d'Espagne et de Turquie. Le cheval de selle devint une préoccupation nationale et la nécessité de produire, en France, des chevaux galopeurs à partir d'étalons orientaux s'imposa. L'amélioration de la cavalerie était en marche. (17)

Aux alentours de 1600 la lance disparut des champs de bataille et la solde amoindrie ne permettant plus l’achat de chevaux valables, beaucoup de nobles furent contraints de servir dans le corps des cuirassiers. Ces cavaliers lourds, porteurs d’une armure de 30 à 40 kg, trouvèrent place dans une cavalerie royale renouvelée à côté des arquebusiers à cheval et plus tard des mousquetaires. (108)

Placées sur les ailes de l'armée, les compagnies, composées en moyenne de 80 chevaux, combattaient sur au moins trois rangs (parfois 5 et 6). La cavalerie lourde chargeait au trot, la cavalerie légère exécutait le « caracole » manœuvre qui consistait à s'attaquer aux lignes adverses au pistolet à bout portant puis à faire demi-tour pour revenir en fin de colonne et réitérer. Quand les combats opposaient deux cavaleries, les troupes caracolaient ou chargeaient en haie et le combat se transformait en mêlée où chacun s'affrontait individuellement à l'épée.

Les destriers étaient dressés pour soulever l'avant main au commandement et feindre de parer les coups. Leurs cavaliers pouvaient, à volonté, provoquer des ruades pour écarter l'adversaire et leur permettre d'exécuter une volte afin de lui échapper.

De la fin du Moyen-Age au milieu de la Renaissance, avec l'utilisation des armes à feu et une nouvelle cohérence dans les stratégies de combat, la cavalerie s'impose en tant que corps d'armée. Contrairement à la Chevalerie, elle obéit, respecte les stratégies définies et remplit des missions plus variées.

III LES CAVALERIES DES 17eme ET 18EME SIECLES

1- Composition et tactique

On note peu de changements dans la composition de la cavalerie durant cette période:

Son unité fondamentale est la compagnie, commandée par un capitaine qui en est le propriétaire. L'unité tactique est l'escadron avec100 à 150 chevaux. Quatre compagnies sont généralement regroupées.

Les corps de cavalerie se divisent en cuirassiers qui forment la cavalerie lourde et ne descendent jamais de cheval, en mousquetaires qui escortent les convois et servent d’éclaireurs, en dragons, d’abord appelés arquebusiers à cheval, ils combattent à pied ou à cheval suivant la nature du terrain et en chasseurs à cheval. (55)

A la fin du 18eme siècle on pratiquait le tir prolongé suivi de la charge au trot. Avec la

remit à pratiquer, comme au Moyen Age, le choc frontal rendu nécessaire par la lenteur du chargement des mousquets et la précarité de leur fonctionnement qui les rendait inutilisables par temps de pluie. Ces charges se feront de plus en plus fréquentes, et même quand au 19eme

siècle, les armes à feu deviendront plus sures et terriblement meurtrières les cavaliers refuseront de réduire leur action. La pistole à cheval sera remplacée par le sabre.

La lourdeur des principes de manœuvres rendait les stratégies encore sommaires. Une fois placée sur les ailes de l'armée et soudée à ses flancs, la cavalerie ne pouvait agir que devant et à courte distance. (108) Cette cavalerie va perdurer sur les champs de bataille mais le rôle du cavalier va s'élargir pour lui permettre de remplir des missions plus variées.

2-Les rôles de la cavalerie sur les champs de bataille

Au 16eme siècle, la puissance de choc de la cavalerie avait tellement diminué que le pape Léon

X définissait ainsi les tâches lui incombant: protéger, aller au ravitaillement, observer, fournir des renseignements et maintenir l'ennemi en haleine. (70)

C'est ainsi que le rôle de la cavalerie se diversifia d'autant plus qu'au début du 17eme siècle elle

restait encore impuissante face à l'artillerie. A la bataille de St Denis en 1678, elle resta toute la journée exposée aux canons de l'ennemi sans pouvoir charger de façon efficace. (156) Par la suite la cavalerie retrouvera sa splendeur, mais en raison des échecs passés, elle assumera d'abord les rôles définis par Léon X.

Pendant les guerres suivantes, au 18eme siècle, sa tâche essentielle fut de protéger la retraite

des troupes. Le 30 avril 1792 les chasseurs à cheval protégèrent les troupes obligées d'évacuer Quiévrain. Le 15 juin 1796 ils accompagnèrent la retraite de l'infanterie, se sacrifiant pour elle en résistant à une cavalerie prussienne supérieure en nombre. (156)

3-Les effectifs

Après avoir augmenté au 16 et au 17eme siècles le nombre de cavaliers déclina, du moins en

France, à l’aube de la révolution à cause du problème de la remonte des chevaux et de la difficulté à s'en procurer de bons.

Des pays comme la Prusse ou l'Angleterre n'eurent pas à affronter ces problèmes et leurs effectifs ne diminuèrent jamais. Après des tentatives plus ou moins fructueuses pour améliorer les races chevalines les effectifs atteignirent leur apogée sous Napoléon I .(108)

A l'aube du premier empire, toutes les nations possèdent donc une cavalerie efficace qui charge au sabre, ravitaille et protège les troupes à pied. Les cavaliers sont affectés dans différents corps et leurs missions sont plus variées que par le passé. La cavalerie au cours de ces siècles s'est organisée en un corps d'armée indispensable en temps de guerre.