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A L ANTIQUITE I LES CHEVAUX ET LES CHARS

3- Avantages des chars sur les champs de bataille

Leur rapidité, leur mobilité et la puissance dégagée par les chevaux constituaient les principaux atouts des chars. Par ailleurs, aucun fantassin ne pouvait résister à leurs charges, surtout s’ils les voyaient pour la première fois. (61)

58- Chars égyptiens chargeant au cours d’une bataille. (158)

La puissance permettait de réduire à néant les fantassins quand ils ne prenaient pas la fuite. La mobilité et la rapidité permettaient aux combattants de prendre la fuite quand une nuée de flèches s’abattait sur eux. (61)

Ils pouvaient servir à effectuer des embuscades, poursuivre l’ennemi en fuite sur de courtes distances car les chevaux se fatiguaient vite et étaient rapidement essoufflés à cause des lanières qui les étouffaient en leur serrant gorge et trachée, (146) amener les combattants aux points les plus chauds des combats, surveiller les routes et informer les villes menacées de l’arrivée de l’ennemi (146).

4-Les inconvénients des chars .

Malgré leurs avantages, les chars présentaient un certain nombre d’inconvénients qui en réduisaient les performances.

Le terrain : Ils ne pouvaient être utilisés sur les terrains accidentés. Même sur les plaines, il

arrivait que ce soit périlleux. Quand elles étaient marécageuses, ils devenaient instables et dangereux pour les chevaux qui s’y abîmaient les jambes. Dans les contrées montagneuses ils n’étaient d’aucune utilité. (38 et 146) A la bataille de l’Hydapse en 326 av. JC, les 300 chars du roi indien Poros, enlisés dans la boue furent détruits par la cavalerie légère d’Alexandre le Grand et leurs occupants massacrés. (38) Dans « Les six secrets de l’apprentissage » T’aî Kung (1er millénaire av. JC) parle des différents terrains ou l’on peut ou pas utiliser les chars

et les chevaux.

Le coût : Seule une élite guerrière montait sur les chars car leur construction était un

investissement coûteux nécessitant plusieurs corps de métiers et différents matériaux, bois, cuir et bronze essentiellement. Les guerres demandaient un grand nombre de chevaux, or le

prix d’un cheval était élevé et son entretien revenait cher à celui qui en possédait. Par ailleurs, tous les Empires n’en faisant pas l’élevage, il fallait les importer pour se constituer une armée. La première route de la soie, ouverte par les Chinois, permettait d’échanger celle ci contre des chevaux venant de Perse. (84)

Le ravitaillement des chevaux : En période de guerre, il était plus difficile de nourrir les

chevaux que les hommes et il fallait emmener le foin nécessaire à leur subsistance or les effectifs en équidés engagés dans les campagnes étaient considérables. Les Hittites alignèrent 2500 chars à la bataille de Kadesh et les Egyptiens 600 lors du passage de la mer Rouge. Les rois assyriens, par exemple, ne partaient en guerre que l’été lorsque les moissons venaient d’être achevées. (38)

Les limites de l’attelage : Le timon du char était fixé par une cheville et des liens de cuir au

joug de bois flexible qui reposait sur le garrot des chevaux. Ce joug était relié à une sangle de poitrine qui passait derrière les coudes et à un collier de cuir. (38) Lorsque le cheval se portait en avant, entraînant le char avec lui, le collier se plaquait sur la gorge à l'endroit même où passe la trachée et la comprimait plus ou moins, selon la résistance du véhicule. L'animal menacé de strangulation se trouvait alors dans l'obligation de relever la tête, ce qui entravait son effort. Avec ce système, deux chevaux ne pouvaient pas tracter plus de 500 kg. Ce rendement très faible fut utilisé partout, durant toute l'Antiquité, que ce soit en Egypte, en Assyrie, en Grèce ou en Perse. (84)

Ceci explique pourquoi le cheval ne fut jamais utilisé pour la traction de lourdes charges mais seulement attelé à des chars relativement légers et de ce fait toujours considéré comme un animal noble réservé à la chasse et à la guerre. (38)

C'est seulement au 12eme siècle qu'on inventera le collier d'épaule à armature rigide qui prend

appui sur la base osseuse de l'omoplate et permet au cheval de tirer de tout son poids. (38)

La mentalité des équipages de char : Comme nous l’avons vu, les chars et leurs chevaux

étaient réservés à une élite dont la mentalité de caste se rapprochait de celle des seigneurs du Moyen Age. Dans l’Iliade, un troyen nommé Asios trouve inadmissible de devoir descendre de son char pour combattre les grecs qui avaient construit un fossé autour de leur camp. Il décide de forcer à lui seul et du haut de son char, l’entrée du camp et y perd la vie. Au 6eme

siècle av. JC, les généraux chinois eurent également beaucoup de mal à convaincre les nobles de combattre à pied, dans les régions où l’utilisation du char était impossible. (38)

5- Le déclin du char de guerre et ses dernières utilisations

Peu à peu, dans tous les empires, une autre utilisation du cheval voit le jour: il s'agit de la monte. C'est en Chine, au 10eme siècle av. JC, que les premières cavaleries apparaissent,

suivies au 9eme siècle av.JC par les cavaleries assyriennes. Ces cavaleries vont peu à peu

remplacer les chars. (38)

La dernière utilisation du char fut celle du char à faux des Perses. Très haut, très large et très lourd, attelé à quatre chevaux fortement caparaçonnés, il ne transportait plus de combattants mais seulement un cocher. Il n'était utilisé que pour les chocs frontaux car il était très peu maniable et avait besoin de prendre de la vitesse ce qui causa sa disparition.

A Arbales, ( 331 av. JC) Darius aligna 250 chars à faux devant Alexandre le Grand dans des conditions idéales, une vaste plaine bien plate, mais l'infanterie légère d'Alexandre harcela les chevaux tout en se dérobant devant les chars trop lourds pour être aisément manœuvrés. La plupart des chevaux s'emballèrent et rebroussèrent chemin. Les Macédoniens ouvrirent alors leurs rangs pour laisser passer les chars puis abattirent les cochers par derrière. (38)

Après quelques utilisations encore désastreuses contre les Romains en 190av JC le char à faux finit par disparaître. (38)

Ainsi donc, les peuples de l'Antiquité qui, à l'origine, ne savaient pas se battre à dos de cheval l'utilisèrent d'abord comme animal de bât, soit pour le transport des marchandises, soit pour la guerre, attelés aux chars. Peu à peu la cavalerie prit de l'importance et le char de guerre ainsi que les petits chevaux de l'Antiquité disparurent des champs de bataille.