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I n t r o d u c t i o n

Il y a une série d’arguments assez significatifs pour nous, qui concernent l’abandon de la causalité par Hume. Comme la réflexion est la saisie complète de la causalité, il est important de préciser ce qu’est la causalité chez Biran, ainsi que sa relation avec le mouvement volontaire.

Il nous faut donc traiter de cette question à la fois pour compléter ce que nous avons vu dans le chapitre précédent et pour préparer l’examen de la relation entre l’aperception immédiate et la réflexion.

§ 1 . L ’ A b a n d o n d e l a c a u s a l i t é c h e z H u m e

◊Hume abandonne l’existence de la causalité

Le débat est initié par David Hume (1711-1776). Il a, comme on le sait bien, abandonné la notion de causalité. Contre cet abandon, il y a beaucoup de réfutations possibles. Biran lui aussi s’est intéressé à cette idée de Hume. Chez Biran, il existe une série de notes autour de l’abandon de la causalité. A partir de sa manière de réfuter l’abandon de causalité, nous voyons se dessiner la philosophie biranienne. Constatons d’abord l’abandon de la causalité chez Hume.

Puis, référerons-nous aux notes de Biran, qui nous fait découvrir la réfutation de Hume par un philosophe allemand, Engel, puis la contre-critique de Hume, et enfin la reprise de Biran et la reconstitution de la notion de causalité chez Biran.

Voici le raisonnement de Hume. Hume était un empiriste. Il a essayé d’expliquer tous les phénomènes de la conscience de l’homme à partir de l’expérience. Selon lui, même une « notion » ou une « idée » provient de l’expérience. Le rationalisme moderne l’a conduit à considérer que le point de départ est l’homme et en particulier ses expériences. Parce que, selon lui, l’homme n’est fait que de ses propres expériences. Pour examiner une notion, il faut donc examiner l’expérience originale d’où cette notion dérive. C’est le seul moyen de s’assurer des notions métaphysiques, et de contribuer au développement de cette science.

Dans ses œuvres A Treatise of Human Nature (Traité de la nature humain)2 2 8

et An Enquiry Concerning Human Understanding (Enquête sur l’entendement humain)2 2 9, il

expose sa doctrine, et examine la certitude que contiennent les notions métaphysiques. Lors de son enquête, il découvre une notion dont il ne peut affirmer l’existence, c’est la causalité. Hume a donc nié l’existence de la causalité, en insistant sur le fait qu’elle n’a pas de fondement solide. Ce que nous considérons comme causal n’est pas autre chose qu’une fiction de l’esprit. Si nous examinons les phénomènes avec soin, écrit-il, nous ne trouverons pas de liaison nécessaire entre la cause et l’effet.

2 2 8 D avid H um e, A Treatise of H uman N ature prem ièrem ent publié en 1739-40. N ous nous

référons ici à la version de D over Philosophical Classics, publiée en 2003. Sur la traduction en français, nous nous référons à la version G F-Flam m arion. Traité de la nature

humaine, livre I. L’Entendement, traduit par Philippe Baranger et Philippe Saltel, édition

1995

2 2 9 D avid H um e, A n Enquiry Concerning H uman U nderstanding, prem ièrem ent publié en

1758. La version référée ici est celle de D over Philosophical Classics, publiée en 2004. Sur la traduction française, nous nous référons à Enquête sur l’entendement humain traduit par André Leroy, G F-Flam m arion, 1947 ; neel éd. 2006

Dans cette section, nous suivrons les arguments de Hume, pour confirmer sa doctrine et pour voir comment il est arrivé à sa déclaration.

◊Deux espèces de perception

Hume distingue d’abord deux espèces de « perception ». La perception signifie pour lui ce qui se passe dans la conscience de l’être humain, lorsqu’il a une expérience quelconque. On peut y voir la même signification que dans la perception leibnizienne. Cela dit, elle ne contient pas nécessairement l’activité manifeste de la volonté comme la perception biranienne.

« Toutes les perceptions de l’esprit humain se ramènent à deux espèces distinctes que j’appellerai impressions et idées. La différence entre elles se trouve dans le degré de force et de vivacité avec lequel elles frappent l’esprit et se frayent un chemin dans notre pensée ou notre conscience. Les perceptions qui entrent avec le plus de force et de violence, nous pouvons les appeler impressions ; et sous ce nom, je réunis toutes nos sensations, passions et émotions telles qu’elles se présentent d’abord à l’âme. Par idées, j’entends leurs images affaiblies dans la pensée et le raisonnement […] »2 3 0

Les idées (que Hume appelle aussi « les pensées » dans son Enquête) sont les perceptions « les moins fortes et les moins vives »2 3 1 , tandis que les

« impressions » sont vives.

Mais que veut-il signifier en affirmant que c’est « le degré de force et de vivacité » qui distingue les deux espèces de perceptions ? Il s’agit pour lui, de l’assurance que donne la perception. En disant que les impressions sont les plus vives, Hume présuppose que ces impressions existent indiscutablement, et que

l’entendement humain les reçoit. L’homme ne peut pas être trompé sur ce point. Par exemple, quand il écoute une mélodie, celle-ci est tellement vive que l’homme dans l’immédiateté de sa conscience, a de la difficulté à se rappeler une autre mélodie que celle qu’il écoute actuellement. La mélodie actuelle existe plus fortement et vivement que la mélodie dans sa mémoire. Comme elle est immédiate et vive, il est manifeste qu’elle existe. La vivacité, qui tient à l’immédiateté, nous donne donc toutes les assurances que ces impressions existent. Ainsi, les impressions sont pour ainsi dire les perceptions vécues. Elles sont accompagnées d’une certitude entière.

En revanche, en disant que les idées ou les pensées sont des perceptions « moins fortes et moins vives », Hume fait remarquer qu’elles ont moins de vivacité, d’immédiateté, et par conséquent que leur existence est moins assurée. Les idées ou les pensées sont formées à partir de nos expériences, ce sont des « impressions ». Si nous avons une notion d’une certaine mélodie, c’est parce que nous avons déjà écouté cette mélodie, et que nous en avons formé la notion.

« Quand nous réfléchissons à nos affections et sentiments passés, notre pensée est un miroir fidèle et elle copie ses objets avec vérité ; mais les couleurs qu’elle emploie sont pâles et ternes en comparaison de celles qui habillent nos perceptions originelles. »2 3 2

La mélodie est plus vive quand on en fait l’expérience que quand on s’en souvient après l’expérience. Dans ce sens, l’idée ou la pensée est toujours moins vive que l’impression.

Voilà comment nous arrivons à former des idées ou des pensées, qui servent de termes métaphysiques pour toutes les opérations intellectuelles. Parce que si nous pensons une montagne d’or, nous joignons deux idées de « montagne »

et d’« or », que nous connaissions auparavant. Nous ne faisons qu’une composition des idées. Autrement dit, toutes nos opérations intellectuelles sont un puzzle de nos idées simples, qui dérivent originairement des « impressions ». Ainsi, nous entendons la déclaration fameuse de Hume :

« Bref, tous les matériaux de la pensée sont tirés de nos sens, externes ou internes ; c’est seulement leur mélange et leur composition qui dépendent de l’esprit et de la volonté. Ou, pour m’exprimer en langage philosophique,

toutes nos idées ou perceptions plus faibles sont des copies de nos impressions, ou perceptions plus vives. »2 3 3

« A leur première apparition, toutes nos idées simples dérivent d’impressions simples

qui leur correspondent et qu’elles représentent exactement. »2 3 4

◊ L’homme peut former une nouvelle idée sans se référer à une nouvelle impression, cependant

cette idée tend à se confondre avec les autres idées à cause de son manque de vivacité.

Jusqu’ici, nous avons vu la doctrine principale de Hume : les impressions sont ce qui apparaît à l’esprit immédiatement, tandis que les idées sont les images vagues que notre esprit actuel évoque chez nous. A propos du rapport entre elles, les idées sont les copies des impressions ; personne ne peut penser quelque chose dont il n’a jamais eu l’expérience.

Mais contre cette proposition, il peut y avoir la réfutation qui suit : toutes les idées n’ont pas nécessairement les impressions qui leur correspondent. Parce que, à partir d’une idée, on peut former une autre idée sans se référer à une nouvelle impression. Dans ce cas, la première idée a son impression originale, tandis que la deuxième ne l’a pas. Cette remarque doit être admise. Cependant, il faut aussi noter que la nouvelle idée formée ainsi perd facilement sa clarté et tend

à se confondre avec les autres idées. Ainsi, Hume ajoute un complément à la proposition ci-dessus : il est possible qu’une nouvelle idée formée par abstraction des idées n’ait pas d’impression qui lui corresponde. Pourtant elle a souvent tendance à être confondue avec les autres idées qui y ressemblent. Cette confusion provient de ce que cette nouvelle idée n’a pas d’impression originale. Puisque c’est la vivacité qui donne de la sureté.

« Toutes les idées, spécialement les idées abstraites, sont par nature vagues et obscures ; l’esprit n’a sur elles qu’une faible prise ; il est porté à les confondre avec d’autres idées semblables […] Au contraire, toutes les impressions, c’est-à-dire toutes les sensations, externes ou internes, sont fortes et vives ; leurs limites sont plus exactement déterminées ; il n’est pas facile de tomber dans l’erreur ou de se méprendre à leur sujet. »2 3 5

Ainsi, si nous rencontrons une idée vague et obscure, et si nous souhaitons donner une clarté à cette idée, il nous faut d’abord décomposer l’idée en idées simples et puis vérifier chaque impression originale.

« Quand donc nous soupçonnons qu’un terme philosophique est employé sans aucun sens ni aucune idée correspondante (comme cela se fait trop fréquemment), nous n’avons qu’à rechercher de quelle impression dérive cette

idée supposée. Si l’on ne peut en désigner une, cela servira à confirmer notre

soupçon. En portant les idées sous une lumière aussi claire, nous pouvons raisonnablement espérer écarter toute discussion qui pourrait surgir au sujet de leur nature et de leur réalité. »2 3 6

Selon Hume, cette vérification fournirait à la discussion philosophique plus de clarté et de précision. Voilà un bref rappel de la doctrine de Hume.

2 3 5 H um e, Enquête, pp.67-68

◊Quelques examens sur le principe de causalité

Appuyé sur sa doctrine, Hume vérifie les fondements des notions philosophiques. D’abord la causalité. La septième section de Enquête, intitulée

l’Idée de connexion nécessaire2 3 7, commence par une remarque de Hume :

« Il n’y a pas d’idée, de celles qui se présentent en métaphysique, qui soit plus obscure et plus incertaine que celles de pouvoir, de force, d’énergie, et de connexion nécessaire, dont il nous faut, à tout moment, traiter dans toutes nos recherches. »2 3 8

Cependant, il est vrai quand même que toutes nos recherches scientifiques reposent sur ces idées. Il nous faut donc, écrit Hume, leur donner de la clarté. Comme nous l’avons déjà vu, il nous suffit de nous référer à l’impression originale dont l’idée est une copie, pour éclaircir une idée. Car, comme une seule expérience de l’impression produit immédiatement l’idée correspondante, il n’y a ainsi aucune possibilité pour qu’une obscurité ou une polysémie puisse s’y glisser. Mais quelle impression sert d’original à ces idées ?

« Donc, pour connaître pleinement l’idée de pouvoir ou de connexion nécessaire, examinons son impression ; et, pour trouver l’impression avec plus de certitude, cherchons-la à toutes les sources d’où elle peut découler. »2 3 9

Hume vérifie toutes les impressions douteuses qui pourraient fournir l’original de l’idée de connexion nécessaire. D’abord il s’occupe des impressions des objets extérieurs, que nous recevons par nos sens externes. Mais il s’aperçoit

2 3 7 Selon la note de l’Enquête de G F Flam m arion, « dans les deux prem ières éditions,

l’essai V II avait pour titre : L’idée de pouvoir ou de connexion nécessaire. » p.125 Cela nous explique l’am biguïté de H um e sur ces idées. En fait, com m e nous le verrons, H um e ne fait pas de distinction claire entre les idées de pouvoir, de force, d’énergie, et de connexion nécessaire.

tout de suit qu’il n’y a aucun objet extérieur qui peut produire l’idée de connexion nécessaire.

« Quand nous regardons hors de nous vers les objets extérieurs et que nous considérons l’opération des causes, nous ne sommes jamais capables, dans un seul cas, de découvrir un pouvoir ou une connexion nécessaire, une qualité qui lie l’effet à la cause et fait de l’un la conséquence infaillible de l’autre. »2 4 0

Une impulsion de la première bille de billard s’accompagne du mouvement de la seconde. Je vois que la première bille se meut, qu’elle heurte la deuxième, et que la deuxième se meut. C’est tout ce qui apparaît à mes sens externes. Je ne vois rien qui représente la connexion elle-même. « Voilà tout ce qui apparaît aux sens

externes. L’esprit ne sent aucun sentiment, aucune impression interne de cette

succession d’objets ».2 4 1 Si les objets extérieurs étaient suffisants pour produire

l’idée de connexion nécessaire, nous devrions en avoir l’impression vive et forte par l’expérience en une seule fois. Ainsi, le fait que nous ne trouvons pas l’impression dans l’expérience des objets extérieurs, signifie qu’ils ne participent pas à la formation des idées en question. Pour notre part, il est significatif que ce que Hume cherche ici est la relation entre les deux termes, ou le moyen par lequel les deux se connectent. Cette attitude ne change pas jusqu’à la fin de l’enquête.

Il est aussi inutile de chercher l’origine de l’idée de connexion nécessaire dans les qualités sensibles. « […] il n’y a aucune partie de la matière qui découvre jamais, par ses qualités sensibles, un pouvoir ou une énergie, ou qui nous donne une base pour imaginer qu’elle pourrait produire quelque chose ou qu’elle serait suivie d’un autre objet que nous pourrions appeler son effet. »2 4 2 Les qualités de la

2 4 0 ibidem 2 4 1 ibidem 2 4 2 ibidem

solidité, de l’étendue ou du mouvement sont « toutes complètes en elles-mêmes et elles ne désignent pas d’autre événement qui puisse en résulter. »2 4 3 Par exemple,

même si nous connaissons que la flamme est toujours accompagnée de la chaleur, nous ne pouvons pas conjecturer la relation ou la connexion entre les deux termes. L’observation sur les objets ne nous donne qu’une succession des événements, elle ne présente jamais l’impression de la connexion entre les deux termes.

Puis, Hume tente de trouver l’impression originale de l’idée de connexion nécessaire dans les impressions internes, à savoir, dans l’influence de l’effort sur les organes corporels. On trouve là une problématique qui sera développé avec ampleur par Engel et Maine de Biran.

« Le mouvement du corps suit le commandement de la volonté. Nous en avons conscience à tout moment. Mais les moyens qui en permettent la réalisation, l’énergie qui permet à la volonté d’accomplir une opération aussi extraordinaire, nous sommes si éloignés d’en avoir une conscience immédiate qu’ils doivent échapper pour toujours à nos recherches les plus diligentes. »2 4 4

Que le corps suive le commandement de la volonté, nous ne le savons que par l’expérience. Nous ne voyons jamais l’effet dans la cause. Nous ne pouvons jamais avoir conscience des « moyens qui permettent la réalisation ». Selon Hume, trois faits en donnent les preuves. Premièrement, parce que l’union de l’âme et du corps elle-même est mystérieuse. Deuxièmement, il y a de l’inégalité dans l’influence de la volonté sur le corps. Une partie peut subir la volonté tandis que telle autre ne pourra pas. Nous ne comprenons jamais la raison de cette inégalité. Troisièmement, nous ne connaissons pas non plus comment les nerfs agissent sur les organes, comment ils contribuent au mouvement corporel. Cette remarque

nous renvoie à la première, à savoir le mystère de l’union de l’âme et du corps. Ainsi, dans l’influence de la volition sur le corps, nous ne trouvons pas l’impression originale de la connexion nécessaire.

Peut-être il nous faut chercher dans l’influence de la volonté sur la pensée, « dans nos propres esprits quand, par un acte de commandement de notre volonté, nous faisons surgir une nouvelle idée »2 4 5 ? C’est aussi inutile, déclare Hume.

Comme nous l’avons vu jusqu’ici, « il faut accorder que, lorsque nous connaissons un pouvoir, nous connaissons, dans la cause, cette circonstance même qui la rend capable de produire son effet […] Il faut donc que nous connaissions à la fois la cause, l’effet et la relation qui les unit. »2 4 6 Mais nous ne les connaissons ni par la

volonté, ni par la pensée, ni par leur relation ou leur moyen d’être connectées. De plus, cette influence de la volonté sur la pensée varie selon les situations. Par exemple l’influence de la volonté est plus manifeste quand on est en bonne santé, elle s’affaiblit quand on est malade. Mais cette variété de l’intensité de l’influence ne se connaît que par l’expérience. De plus, cette variété nous force à repenser ce qu’est l’influence de la volonté. Car nous ne savons plus jusqu’où la cause peut aller et à partir d’où l’effet commence. Donc, force est d’admettre que « même ce commandement de la volonté ne nous donne aucune idée réelle de force ou d’énergie »2 4 7.

Est-il possible de trouver le modèle de connexion nécessaire dans la Divinité ? Hume refuse encore soigneusement. Voici ses raisons. D’abord « cette théorie de l’énergie et de l’action universelles de l’Etre Suprême est, me semble-t-il, trop étrange pour jamais apporter avec elle la conviction à aucun homme suffisamment informé de la faiblesse de la raison humaine […]»2 4 8 « Nous

2 4 5 H um e, op.cit., pp.134-135 2 4 6 H um e, op.cit., p.135 2 4 7 ibidem

sommes arrivés dans le pays des fées bien avant d’atteindre les derniers pas de notre théorie ; et là nous n’avons pas de raison de nous fier à nos méthodes courantes d’argumentation, et de penser que nos analogies et nos probabilités habituelles ont quelque autorité. »2 4 9 De plus, la théorie sur la Divinité n’a pas

encore donné le fondement de la manière dont s’effectue la connexion. Non seulement nous ignorons la manière selon laquelle les corps agissent les uns sur les autres, mais aussi nous ignorons la manière par laquelle un esprit, même l’Esprit Suprême, agit sur lui-même ou sur le corps. La théorie d’un pouvoir divin absolu n’est pas convaincante pour Hume, qui a été soupçonné d’être athée.

N’ayant pas trouvé l’impression originale de l’idée de la connexion nécessaire, Hume doute maintenant de l’existence de l’idée elle-même. Puisque nous ne pouvons trouver l’impression nulle part, il ne nous reste qu’à admettre que cette idée n’a pas d’impression qui assure son existence. Ce que nous avons trouvé n’est que la succession des événements, nous n’avons jamais vu la connexion entre eux : « Ils semblent être en conjonction, et non en connexion. »2 5 0

Mais est-il possible pratiquement de nier l’existence de cette connexion ? Ne fournit-elle pas la base de nos inférences scientifiques ?

« Il apparaît alors que cette idée de connexion nécessaire entre les événements naît d’une pluralité de cas semblables où se présente la conjonction constante de ces événements, et que cette idée ne peut jamais être suggérée par aucun des cas considéré sous tous les jours et positions possibles. Mais, dans une pluralité donnée de cas, il n’y a rien qui diffère de chaque cas isolé qu’on suppose exactement semblable aux autres ; sauf