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3-c- Les catégories de plantes, une hiérarchisation aux diverses inspirations

I-3-c- Les catégories de plantes, une hiérarchisation aux diverses inspirations.

A l’époque médiévale, la classification des plantes en catégories s’inscrit dans l’héritage des auteurs de l’Antiquité mais aussi dans des considérations religieuses, les plantes faisant partie d’un ordre voulu par Dieu. La réflexion est plutôt portée sur ce qui la distingue du reste de la Création, même si la diversité au sein du règne végétal est souvent soulignée. Par exemple, chez Hugues de Saint-Victor, l’existence de différentes espèces est représentative de l’ordre voulu par Dieu. Il l’explique dans son De tribus diebus627

, à propos de la beauté : « Nous admirons la configuration de certaines choses parce qu’elles sont particulièrement gracieuses et arrangées de façon harmonieuse, en sorte que la disposition de l’ouvrage paraît elle-même indiquer un soin particulier de la part du Créateur. Une preuve véritable et manifeste de la sagesse divine, c’est que chaque espèce engendre du semblable et que, sur des individus aussi nombreux, une ressemblance unique se soit propagée sans changer la forme reçue depuis l’origine première. (…) La même loi s’observe aussi dans le monde insensible : le tilleul est une essence d’arbre, le hêtre en est une autre, le chêne en est une autre. Chacune a sa propre apparence et chacune garde la ressemblance propre à son essence. Vois une feuille, comme elle se distingue par sa circonférence en dents de scie, comme elle est tramée en dedans de nervures qui se prolongent de chaque côté. Compte sur l’une, compte sur une autre, tu découvriras que tout ce qui est de la même espèce porte la même ressemblance ». La remarque d’Hugues de Saint-Victor invite plus à définir les caractères communs de ce qu’il désigne comme étant de la « même espèce » qu’à dresser l’inventaire de toute la diversité entre individus. Néanmoins, les auteurs de la fin du Moyen Age ne cherchent pas à identifier des grandes familles de plantes. C’est sur le critère de l’apparence qu’ils établissent des distinctions entre les plantes. Par exemple, si Nicolas de Damas et les auteurs qui le reprennent reconnaissent qu’elles peuvent pousser dans différents lieux, ils ne s’en servent pas de critère pour dresser un inventaire des plantes pour chaque environnement. La différenciation est plutôt établie en fonction de ce que la plante possède ou pas, ce qui permet d’établir une hérarchie au sein du monde végétal. De plus, la plante ne

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saurait-être envisagée sans la situer par rapport aux minéraux et aux animaux. Elle incarne un maillon dans l’échelle de la Création.

Pour la classification des végétaux, les auteurs du XIIIᵉ siècle sont très influencés par Aristote qui estime que, dans l’échelle des êtres vivants, il est impossible de déterminer la limite entre deux organismes proches628. Il existe de nombreux intermédiaires et la meilleure façon d’établir une hiérarchie est de juger du degré de perfection. Pour Aristote, dans la chaîne des êtres vivants, la progression se fait par étape, sans rupture majeure : « la nature passe-t-elle sans solution de continuité des êtres inanimés aux animaux doués de vie par l'intermédiaire d'êtres qui ont la vie sans être à proprement des animaux, en sorte que d'un être à un autre la différence n'apparaît que minime tant ils sont tous proches les uns des autres629 ». Cette perception est appliquable aux animaux et aux plantes. Les auteurs de traités botaniques accordent une assez grande importance aux éléments extérieurs à la plante pour la situer dans le monde vivant, comme l’influence du lieu, de la nourriture, des étoiles, de la chaleur... Ils ne s’arrêtent pas seulement sur la plante en elle-même pour établir des catégories. Ce sont des comparaisons avec les minéraux et les animaux qui permettent de les situer, y compris d’établir une hiérarchie entre elles, en fonction de leur degré de perfection. Les auteurs du Moyen Age, à l’image des philosophes grecs, envisagent la nature comme un ensemble, entre l’inerte, le vivant et le spirituel. Certains éléments sont des intermédiaires entre deux règnes. Par exemple, les coraux se situent entre les minéraux et les animaux. Du côté des plantes, les éponges et les Coelentérés sont des intermédiaires entre le végétal et l’animal. Ainsi, Albert le Grand situe-t-il d’abord les plantes par rapport à tous les éléments qui sont dans la nature. Il distingue les être vivants des minéraux en se basant sur le constat que les minéraux n’ont pas d’âme et de sensibilité. Il explique que les non vivants ne peuvent se déplacer et n’ont pas d’appréhension des choses630. Les vivants n’ont, pour certains, qu’une âme nutritive alors que d’autres sont dotés d’une âme sensitive, voire d’une âme rationnelle. Dans cette hiérarchie, la plante est un intermédiaire car elle ne peut pas se déplacer631 : « Ses opérations sont d’attirer

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Janine Bertier, Histoire des Animaux : Traduction, présentation et notes, Paris, Gallimard, coll. « Folio essais », 1994, VIII, i, 588, b 4.

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Parties des Animaux, IV,5,681a 12-15.

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De Vegetabilibus, Livre I, traité I, chapitre 2, § 7 : « Similiter autem moveri secundum locum, imaginari,

habere acceptionem et judicium sensibilium est adeo manifestum opus vitae, quod nihil non vivorum illud participat ».

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la nourriture, de croître et de se reproduire, ce qui la rapproche des non vivants632 ». Aristote explique en effet que la plante représente le genre des vivants qui comprend la partie la plus importante d'éléments terreux et dont la chaleur est la moins grande. Viennent ensuite les insectes : « Mais puisque la nécessité exige que tout être qui s'accroît prenne de la nourriture et puisque la nourriture est pour tous à base de matières liquides ou sèches, dont la coction et la transformation s'opèrent sous l'influence du chaud, il est nécessaire que tous les animaux et toutes les plantes possèdent (...) un principe naturel de chaleur633 ». Les plantes possédant une chaleur en très faible quantité, elles ne peuvent pas assurer la digestion. Elles puisent donc leur nourriture dans la terre qui fait office de ventre634. La proportion de la chaleur détermine celle de mouvement dans les êtres, ce qui explique pourquoi les plantes ne peuvent pas se déplacer. Un être « supérieur » est donc plus autonome que les plantes635. Celle-ci est un être imparfait qui agit par nécessité. Le dominicain suit Aristote en considérant l’animal comme plus achevé que le végétal636.Les plantes auraient été créées pour servir les besoins des animaux et non le contraire637. Elles lui servent de nourriture. Il compare cette situation à un œuf dont le jaune et le blanc servent à la formation du poussin, comme la plante qui semble avoir été créée pour l’animal638

ou la femme créée pour l’homme639. Si les plantes étaient plus parfaites que les animaux, les choses inanimées, qui ne se nourrissent pas, seraient également plus achevées que les plantes, ce qui est totalement absurde640. Albert le Grand critique donc l’opinion de ceux qui estiment que les plantes sont plus parfaites que les animaux car elles

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De Vegetabilibus, Livre I, traité I, chapitre 2, § 8 : « Operationes autem ejus similiter sunt trahere alimentum

et augere et generare, quibus per aliquem modum videntur communicare corpora physica inanimata et non viva ».

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Parties des Animaux, II,3,650a 1-7.

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Parties des Animaux, II,3,650a 20-23 : « Les plantes, en effet, puisent dans la terre avec leurs racines leur nourriture toute élaborée ».

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Génération des Animaux, II,1,732a 16-20.

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De Vegetabilibus, Livre I, traité I, chapitre 8, § 55 : « …et sic perfectius est animal quam planta… » .

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De Vegetabilibus, Livre I, traité I, chapitre 8, § 53 : « amplius autem imperfectior est planta omni animali,

quoniam planta non esse creata nisi propter animal, et animal non est creatum propter plantam ».

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De Vegetabilibus, Livre I, traité I, chapitre 8, § 53 : « Amplius autem imperfectior est planta omni animali,

quoniam planta non est creata nisi propter animal, et animal non est creatum propter planta ; quoniam planta conveniens cibus est animalium multorum, vel potus, sicut est vinum, et animal non est cibus alicujus plantae. Et ideo, sicut in ovo vitellum praeparatur et albumen, ex quo formantur membra pulli, ita planta propter animal produci videtur ».

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De Vegetabilibus, Livre I, traité I, chapitre 8, § 53 : « Est autem hic finis quo planta est propter animal, talis

finis, quem ordinat universalis natura, non particularis, sicut inferius exponemus ; sicut femina est propter masculum, et non propter se ipsam ». Sur la notion de nature universelle ici mentionnée, voir N. Weill-Parot, Points aveugles de la nature, la rationalité scientifique médiévale face à l’occulte, l’attraction magnétique et l’horreur du vide (XIIIᵉ-milieu du XVᵉ siècle), Paris, Les Belles Lettres, 2013, p. 271-368.

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De Vegetabilibus, Livre I, traité I, chapitre 8, § 54 : « si enim pro certo constaret, plantam esse meliorem et

perfectiorem, quam sit animal, tunc eadem ratione res inanimatae, quae nullo omnino cibo indigent neque aliquo exteriori ad suae naturae consistentiam, essent etiam nobiliores quam plantae, quod omnino absurdum est ».

peuvent se reproduire seules, la distinction des sexes chez l’animal étant au contraire une preuve de leur noblesse641. Le dominicain compare très fréquemment végétaux et animaux, s’inspirant de Nicolas de Damas dans le De Plantis. Il explique, par exemple, que certains arbres n’ont de fruit qu’une fois dans l’année, comme les grands animaux ne produisent qu’une semence à la fois, au contraire des petits642

. Il ajoute que le fruit peut être séparé de la plante comme l’œuf de l’animal643

. Dans tous les fruits, les pépins tombent comme le lien maternel, le fruit s’étant développé grâce à l’affluence d’humidité fournie par la plante, comme le sang des menstruations qui permet la croissance de l’embryon644

. De même, « les parties de la plante sont parfois comme les membres officiaux des animaux, parfois s’en rapprochent. Les nœuds, les jointures et les veines se distribuent sur le même modèle que les veines de l’animal, les racines sont comme les membres destinés à nourrir l’animal, mais le bois ou la chair des herbes ont des équivalents chez l’animal ; l’écorce est comme la peau et cela vaut pour plusieurs autres parties de la plante645 ». Albert le Grand reprend la différence classique entre les deux catégories de memebres chez l’animal. Les racines ressemblent à une bouche646 et les nœuds de la plante aux nerfs que l’on trouve dans les ligaments des articulations647. Les champignons, qui naissent de la pourriture, sont comparés aux lombrics : « à cause de leur nature imparfaite, les champignons ne mutent pas vers un autre genre de plante, mais naissent de la pourriture et ne génèrent pas de champignons semblables à eux-mêmes, ni ne font de semence, de la même façon que les animaux les plus imparfaits comme

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De Vegetabilibus, Livre I, traité I, chapitre 13, § 95 : « … indigentia distincti sexus in animali causatur ex

nobilitate et distinctione formae… ».

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De Vegetabilibus, Livre I, Traité II, chapitre 11, § 201 : « Quaedam autem uno anno fructificant, (…) et tales

sunt multae, praecipue magnae arbores, (…) ; sicut etiam magna animalia minus ponunt in semine quam parva ».

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De Vegetabilibus, Livre III, traité I, chapitre 1, § 1 : « Fructus autem, (…), tamen separatur incorruptus, et

non agit operationem suam, nisi postquam a planta separatus est, aliquid habens simile ovis animalium oventium… ».

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De Vegetabilibus, Livre III, traité I, chapitre 5, § 46 : « Omnium autem fructuum pepanorum proprium est

cadere, sicut cadit completus partus ab alligatione matricis. (…) § 47 : Secundus autem status est status augmenti, ad quem etiam exigitur humoris affluentia, qui ministratur a planta, sicut ministratur sanguis menstruus ad incrementum embryonis ».

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De Vegetabilibus, Livre II, traité I, chapitre 3, § 35 : « partes (…) quaedam enim sunt sicut membra officialia

in animalibus, quaedam autem sicut similia. Nodi enim et juncturae et viae per modum venarum extensae et radices sunt sicut membra officialia ad nutrimenti officium deservientia ; sed lignum vel caro herbalis est sicut membro simile in animalibus ; cortex autem sicut pellis in animalibus ; et ad hunc modum est de ceteris partibus plantae ».

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De Vegetabilibus, Livre I, traité II, chapitre 2, § 125 : « Et radices habet ori in animali similes ».

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De Vegetabilibus, Livre I, traité II, chapitre 2, § 125 : « nodos autem habet comparabiles nervis, non quidem

sensitivis et motivis, sed illis, qui dicuntur ligamenta (…) et sunt illi nervi insensibiles, et vocantur ligamenta articulorum ».

les lombrics naissent de la pourriture…648

». Albert le Grand, comme Nicolas de Damas, prend les animaux comme points de comparaison avec les plantes car l’objectif est de montrer que celles-ci sont moins abouties que l’animal. Il situe donc les végétaux par rapport à leur environnement. Il distingue également différentes catégories de plantes.

Le dominicain établit une hiérarchie au sein même des végétaux, de l’herbe à l’arbre : « Au sommet des plantes on trouve l’arbre et à la base l’herbe. La nature n’est pas passée subitement d’un extrême à l’autre mais par des intermédiaires, nombreux…649

». Dans son livre six, il explique : « Nous commençons par les plantes les plus parfaites, les arbres, jusqu’aux herbes, qui semblent les plantes les plus imparfaites650

». Cette hiérachisation se base sur la huateur du végétal mais aussi sur sa résistance. Les arbres sont en effet considérés comme étant plus durs que les herbes651. Il s’inspire de Théophraste, repris par Nicolas de Damas652, qui reconnaît cinq classes principales de plantes, des plus abouties, les arbres, aux moins parfaites, les petites herbes. Théophraste indique en effet que « Voici les catégories fondamentales et essentielles qui comprennent, semble-t-il, la totalité ou la plupart des végétaux : les arbres, les arbrisseaux, les sous-arbrisseaux, les plantes herbacées ». Nicolas de Damas, de son côté, n’évoque les différentes catégories de plantes qu’après avoir traité du type d’âme qui les anime, de leur sexe et de la variété des parties qui les composent. Il considère aussi que l’arbre est au sommet de la hiérarchie des végétaux. Albert le Grand note également que les plantes sont plus ou moins parfaites653. Par contre, le dominicain refuse d’énumérer les espèces incluses dans chaque genre : « si nous prenons chacune d’elle individuellement, cela nécessiterait plus qu’un livre pour les désigner par leur nom654

». De même, il explique que cette classification n’est pas vraiment un modèle car les arbres sont plus divers que les champignons. Tous les végétaux se nourrissent, croissent et grandissent

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De Vegetabilibus, Livre II, traité I, chapitre 2, § 25 : « Sed fungi propter defectum naturae non inveniuntur

mutari ad aliquod aliud genus plantae, sed mox nati putrescunt, nec sibi similia generant, neque semen faciunt, quemadmodum imperfectissima animalium ex putrefactione natorum, sicut sunt lumbrici … ».

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De Vegetabilibus, Livre I, traité II, chapitre 5, § 151 : « Et secundum hoc summum plantae est arbor, et

infimum herba. Et quia natura non subito transit de extremo ad extremum, sed transit per omnia media, quae congruum est fieri inter ea, ideo fecit media multa…».

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De Vegetabilibus, Livre VI, traité I, chapitre 1, § 1 : « incipiamus a perfectioribus plantis –quae sunt

arbores- et usque ad herbas –quae imperfectiores plantae esse videntur… ».

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De Vegetabilibus, Livre V, traité I, chapitre 2, § 14 : « In genere autem plantae debilior videtur esse herba

secundum suum genus, et post hanc olus, et deinde frutex, et fortissima est arbor ».

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Dans le chapitre 12 du livre I du De plantis.

653 De Vegetabilibus, Livre II, traité I, chapitre 2, § 20 : « Licet enim omnia vegetabilia nutriantur et augeantur

et generent, non tamen habent tam perfectos modos nutritionis et augmenti et generationis ceterae plantae sicut arbores… ».

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De Vegetabilibus, Livre II, traité I, chapitre 2, § 28 : « haec autem genera plantae, quae dicta sunt, plurima

sub se habent alia genera et species, quae, si ponantur per singula, modum voluminis excederet, etiam si nomina solum ponantur plantarum ».

mais les arbres sont les plus achevés : « on trouve le plus de diversité chez les arbres car ils sont les plus parfaits des végétaux comme chez les animaux on trouve le plus de perfection chez ceux qui sont grands655 ». A l’opposé, les champignons naissent de la pourriture, sont peu résistants et souvent vénéneux656. Les arbustes se rapprochent des arbres mais n’atteignent pas leur perfection. Les arbrisseaux n’ont pas de bois dur et les herbes ne semblent pas avoir de sève. Par ailleurs, les plantes peuvent changer de genre par leur nourriture et sous l’influence de leur environnement. Le froment, par exemple, peut devenir du seigle en deux ou trois ans et le contraire se produit si le seigle est mal nourri657. C’est ce qu’il qualifie de transmutationes, ces mutations pouvant venir de l’influence du sol, de la nourriture, des étoiles, des greffes et de l’hybridation. Albert le Grand indique que les champignons et les plantes naissant de la putréfaction ou d’une autre plante, comme le lichen, sont en bas de la hiérarchie des végétaux658. Chez Vincent de Beauvais, les données sur les différentes catégories de plantes sont intégrées dans le chapitre sur leur variété. Elles sont considérées comme un élément de diversité au même titre que le fait que certaines plantes aient des fruits et pas ou qu’elles soient domestiques ou sauvages... Barthélémi l’Anglais, de son côté, replace brièvement l’étude des plantes dans leur contexte en les situant après les minéraux. Il ne peut pas constater qu’il existe différentes sortes de plantes car il intègre les propos de Nicolas de Damas dans des chapitres consacrés à des catégories particulières de plante, que ce soit l’arbre ou l’arbre aromatique. Cette contrainte écarte les tentatives de classification. C’est seulement dans sa courte introduction qu’il précise qu’il traitera des arbres, des herbes, des fruits et des graines. En choisissant de décrire les différentes parties de l’arbre dans son premier chapitre, il néglige la description des herbes. D’ailleurs, il inclut souvent les autres catégories de plantes dans sa description des arbres, désignant à la fois les arbres et les plantes en général, « arbores et plante ». Chez Barthélémi l’Anglais, l’arbre sert donc de modèle pour décrire les arbustes, les arbrisseaux ou les herbes.

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De Vegetabilibus, Livre I, traité II, chap. 1 : « De absoluta diversitate partium arborum, quae potiores sunt in generibus plantarum » ; § 118 : « haec igitur est diversitas secunda plantarum, et praecipue in arboribus inventa, quia arbores solae sunt perfectiores plantae, sicut et animalia magnorum corporum perfectiora inveniuntur, quam alia ».

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De Vegetabilibus, Livre II, traité I, chapitre 2, § 21 : « nisi quaedam exhalatio humoris, ex putredine ligni vel

alicujus alterius commixti et putridi evaporans ».

657 De Vegetabilibus, Livre I, traité II, chapitre 10, § 191 : « triticum in siliginem mutatur aliquando, et e

converso siligo in triticum » : « le blé (triticum aestivum L.) mute parfois vers du seigle (secale cereale L.) et au

contraire le seigle vers du blé ».

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De Vegetabilibus, Livre V, traité I, chapitre 2, § 12 : « … et quae hanc generativam non habet, videtur esse

imperfecta, sicut fungorum genera et illae, quae super allias plantas ex plantarum aliqua putrefactione generantur- sicut illa, quae filariter et ut lana quaedam egreditur de truncis plantarum… ».

D’une manière générale, les auteurs de la fin du Moyen Age différencient deux catégories principales de plantes, les arbres et les herbes659. Dans son herbier, le livre VI du

De Vegetabilibus, Albert le Grand classe en effet les monographies d’espèces particulières

selon que ce sont des arbres ou des herbes. Vincent de Beauvais suit également ce modèle, faisant ensuite la distinction entre arbres ou herbes cultivés et sauvages, aromatiques ou pas. Les deux auteurs tentent également de définir les principales différences entre les grands types