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3-b- La physiologie végétale rattachée à la physique

La botanique inclut la physiologie végétale, c’est-à-dire l’étude des mécanismes qui régissent le fonctionnement et le développement des végétaux. Elle s’intéresse à la nutrition, à la respiration et aux échanges gazeux chez les plantes, à la transpiration, aux relations des plantes avec leur environnement, à la croissance, au développement et à la reproduction, qu’elle soit sexuée ou végétative. Les auteurs du XIIIᵉ siècle qui s’intéressent à la physiologie végétale sont influencés par Aristote. Or, ce dernier accorde une grande importance aux quatre éléments et à leurs qualités pour expliquer les phénomènes naturels. Chaque substance présente dans l’univers serait constituée d’un ou de plusieurs de ces éléments. De plus, les éléments se décomposent en quatre qualités élémentaires, le chaud, le froid, l’humide et le sec. Aristote considère que le feu est le mélange du chaud et du sec, l’air, du froid et du sec, la terre, du chaud et de l’humide et l’eau, du froid et de l’humide. Le froid et le chaud sont actifs tandis que le sec et l’humide sont passifs. Pour les auteurs qui reprennent Aristote, beaucoup de phénomènes observables chez la plante s’expliquent par l’effet de l’eau, de la terre, du feu et dans une moindre mesure de l’air. La composition du végétal dépend elle-même des quatre éléments de base. Albert le Grand explique par exemple que la plante est essentiellement composée de terre car c’est l’élément qui apporte la matière538. L’eau permet de rendre la

538 De Vegetabilibus, Livre IV, traité I, chapitre 1, § 3 « virtutem autem, quam habet ex genere terrae, vocant

terre plus compacte. Pure, celle-ci serait trop sèche et se réduirait facilement en poudre539. Le feu évacue l’excès d’humidité et détruit les résidus de la terre. Il permet ainsi d’achever la composition de la plante540. L’air est nécessaire dans les corps poreux541

et les végétaux l’utilisent pour se nourrir542

. Chaque élément de base joue donc un rôle spécifique dans le développement de la plante. Albert le Grand explique également que les plantes sont plus matérielles et plus proches des quatre éléments de base que les animaux. Il indique en effet que « les noeuds, les veines, la chair, le bois, l’herbe des plantes sont composés des quatre éléments et dans ces différentes composantes de la plante, les qualités des éléments sont plus grandes que dans les parties de l’animal car les plantes sont plus matérielles et plus proches des éléments et les éléments sont moins altérés que dans le corps des animaux543 ». Cette hiérarchisation se retrouve au sein même des plantes. Laurence Moulinier note en effet qu’ « on trouve trace (…) chez Albert d’une distinction entre pureté des éléments entendus comme principes qualitatifs (elementa), et pureté moindre des corps composés de ces éléments (elementata), lorsqu’il dit des arbres en général : dans l’arbre, les qualités élémentaires sont éloignées au plus haut point des grandeurs qu’elles ont dans les éléments eux-mêmes544». De même, il affirme que les compositions issues du mélange des éléments sont plus parfaites que celles faites d’éléments simples. Il en fait le titre de l’un de ses chapitres : « l’admirable mélange des éléments545 ». Les indications thérapeutiques que fournit Albert le Grand sont également basées sur la théorie des qualités élémentaires. Par exemple, l’hysope officinale est présentée comme chaude et sèche tandis que le pourpier est une plante fraîche et humide546. Une plante sèche assèche et une plante fraîche corrige un excès de chaleur547. Ces considérations sont tirées du De Plantis et se retouvent dans le De

539

De Vegetabilibus, Livre IV, traité I, chapitre 1, § 4 : « Terra enim pura plantarum non accipit figuram et esse (…) sed per aquam commixta ducitur et figuram plantae ».

540

De Vegetabilibus, Livre IV, traité I, chapitre 1, § 5 : « facit exsudare superfluum humidum, et residuum terminando digerit et adunat cum terreo. Et tunc perficitur esse plantarum ».

541

De Vegetabilibus, Livre IV, traité I, chapitre 1, § 9 : « oportet aërem inesse omnibus corporibus porosis tam

animalium quam plantarum » : « il est nécessaire que de l’air soit présent dans les corps spongieux tant chez

l’animal que chez la plante ».

542

De Vegetabilibus, Livre IV, traité I, chapitre 1, § 11 : « Oportet igitur in plantis, quando nutriuntur, esse

spongiositatem aëram ».

543

De Vegetabilibus, Livre I, traité II, chapitre 4, § 149 : « Nodi autem et venae et caro, lignea vel herbalis,

plantarum (…), constant omnia ex quatuor elementis, et in ipsis virtutes inveniuntur elementorum magis quam in partibus animalium, eo quod plantae materialiores et viciniores sunt elementis, et minus in eis quam in animalium corporibus elementa sunt alterata ».

544

Laurence Moulinier, « deux jalons du savoir botanique »…, p. 96.

545

De Vegetabilibus, Livre V, traité II, chap. 1 : « De mirabilitate mixtionis elementorum ».

546

De Vegetabilibus, Livre VI, § 477 et 406.

547 De Vegetabilibus, Livre VI, traité II, chapitre 11, § 369 : « lingua arietis… et siccitas eius, ut diximus, non

Proprietatibus rerum ainsi que chez Vincent de Beauvais, quand ce dernier se réfère à

Aristote.

C’est dans le second livre du De Plantis que Nicolas de Damas livre des explications sur la physiologie végétale. Albert le Grand le reprend dans le quatrième livre du De

Vegetabilibus. Le pseudo-Aristote accorde une très grande importance à l’humeur, à la

coction et d’une manière plus générale à la composition de la plante. Il souligne également l’influence du milieu, notamment par rapport à la quantité ou à la qualité de l’humeur qu’il présente et qui a une incidence immédiate sur la plante. Quand il évoque ce qui est nécessaire au végétal, il reste dans des considérations générales. Le fait en lui-même ne semble pas le point de départ de sa réflexion mais l’illustration de considérations physiques générales qui font intervenir le rôle de la chaleur, des différents éléments, de la digestion… Ainsi, avance-t-il des explications sur l’influence des lieux sur les plantes mais reste-t-avance-t-il évasif sur le type de plante qui y pousse, contrairement à Théophraste. Il remarque par exemple que si les fleurs et les feuilles des petites herbes sont nombreuses dans les lieux tempérés, elles sont peu nombreuses chez une plante qui pousse près des lieux enneigés, ou dans les endroits très secs et salés. En revanche, les plantes sont nombreuses en montagne. Il ne donne pas d’exemple car c’est le phénomène expliqué qui importe. Il ne cite que celui du nenufar pour illustrer le cas des plantes qui poussent en eau douce. Au total, ce ne sont que neuf ou dix exemples de plantes qui sont citées dans le second livre du De Plantis. Dans le chapitre sept, quand il note qu’une plante peut pousser d’une autre, il relève que c’est souvent le cas des plantes qui ont beaucoup d’épines, comme la cuscute et celles qui sont similaires. En notant le terme de « similaires » (similia), il prouve qu’il ne souhaite pas faire l’inventaire des plantes concernées. Dans le chapitre huit, quand il explique qu’il existe le cas d’une plante qui n’a ni racine, ni feuille et qui a une tige sans fruit et feuille, il donne l’exemple de la joubarbe des toits. Quand il cite le cas des plantes qui ont des feuilles persistantes, il note que celles-ci résistent au froid et deviennent blanches, sans tomber, comme l’olivier, le myrte et les plantes similaires. Dans le chapitre quatorze, à propos des arbres qui ont leur bois entre le noir et le blanc, il note que cela va de l’ebène à l’orme. De même, pour les plantes qui n’ont pas de fleurs, il cite l’exemple du palmier. Dans le chapitre quinze, pour illustrer le cas des arbres qui ont une écorce épaisse, il prend les exemples du pin et du palmier. Il donne également celui de l’arbre appelé aletafur. Enfin, dans le chapitre dix-sept, il cite l’exemple du prunier

sèche, non agressive et pour cette raison soigne une plaie… » ; Livre VI, traité II, chapitre 14, § 402, orpinum, fraîche et humide, « valet autem calefactioni hepatis, et infrigidat vehementer » : « est efficace pour un foie échauffé car elle refroidit fortement… ».

(mirabelle). Les mentions de plantes particulières ne figurent donc qu’à titre exceptionnel. Au contraire, quand Théophraste évoque les végétaux et leur environnement dans son quatrième livre des Recherches sur les Plantes, il cite de très nombreux exemples de plantes et ne livre pas d’explication physique. Il décrit les flores de différences régions : « là encore les faits varient suivant la région qui convient particulièrement à chaque espèce d’arbres548

». Par exemple, quand il mentionne le cas de plantes pouvant pousser près de la neige, il part du cas du cyprès : « Toujours est-il qu’en Grèce, dans le massif de l’Ida et dans ce qu’on appelle les monts Blancs, il y a, paraît-il, du cyprès sur les sommets d’où jamais la neige ne se retire ; c’est en effet la principale essence forestière de l’île en général et de ses montagnes549

». Nicolas de Damas explique l’effet du froid alors que Théophraste s’en tient au constat. Il relève simplement que « D’une manière analogue, dans les montagnes mêmes, les unes (espèces) habitent les bas-fonds, les autres la région des cimes, ce qui leur permet de devenir plus belles et de prospérer. Mais partout et pour toutes les essences forestières, le bois est au nord plus compact, plus madré et en un mot plus beau…550

». Théophraste s’arrête sur des éléments descriptifs. Il explique ainsi que « Quand les arbres sont serrés, ils se développent et s’accroissent plutôt en hauteur : de ce fait, ils poussent sans nœuds, rectilignes et droits, et fournissent de très beaux bois de rames. Les arbres clairsemés tendent davantage à devenir touffus et gros, ce qui rend leur bois plus tors, plus noeux, et dans l’ensemble plus ferme et plus compact551 ». L’évocation de l’influence du lieu sur les caractéristiques de la plante ne relève pas du même type d’explication que chez Nicolas de Damas. Alors que Théophraste explique que le bois est plus compact quand les arbres sont clairsemés, Nicolas de Damas note que le bois d’ébène est compact et coule dans l’eau car il ne contient pas d’air552

. Les deux auteurs incarnent deux approches différentes de l’étude des caractéristiques des plantes. Les auteurs du Moyen Age reprennent le type d’explication apporté par Nicolas de Damas. Par exemple, Alexandre Neckam, dans le De naturis rerum, donne une place importante à l’étude de la composition de la plante ou à l’influence des éléments extérieurs. Il commence par se demander pourquoi les plantes sont vertes553. Il y répond par des explications en lien avec les éléments qui la composent. Comme la terre est froide et sèche, sa couleur naturelle

548

De Vegetabilibus, Livre IV, traité I, chapitre 1, § 3.

549 De Vegetabilibus, Livre IV, traité I, chapitre 1, § 3.

550

De Vegetabilibus, Livre IV, traité I, chapitre 1, § 4.

551

De Vegetabilibus, Livre IV, traité I, chapitre 1, § 4.

552

De Vegetabilibus, Livre II, chapitre 14 : « Ebenus quoque et quae sunt illi vicina, merguntur, quia in eis est

parva raritas, unde non erit in ipso aër, qui ipsum posset extollere : merguntu ergo… ».

553

est noire. L’eau, qui est froide et humide, est blanche. Entre ces deux couleurs existent des nuances554. Dans le chapitre suivant, il se demande pourquoi les propriétés des plantes changent en fonction du lieu où elles poussent555. Par exemple, le cresson des fontaines est plus chaud quand il pousse dans l’eau que dans le jardin556. Il donne l’exemple du roseau qui dispose de quatre nœuds : « le roseau (Acorus calamus L.) a toujours quatre nœuds. Ce genre de plante a des graines consistantes avec beaucoup de farine ; il est donc nécessaire d’avoir des organes permettant d’achever la purification, et ceci se fait grâce à quatre digestions (…) du quatrième nœud à l’épis ou au sommet la digestion de l’humidité est des plus subtiles grâce à l’effet de la chaleur557

». Cette approche de la physiologie végétale se retrouve également chez les auteurs du XIIIᵉ siècle et se mesure à l’importance qu’ils accordent à la composition de la plante, au processus de digestion et à l’influence de l’environnement.

La plupart des phénomènes constatés s’explique par la composition de la plante. Par exemple, pour Nicolas de Damas, si la feuille flotte, cela n’est pas dû à sa légèreté mais à sa compacité558. Ce n’est pas la connaissance de phénomènes physiques propres aux plantes qui semble l’intéresser mais l’explication de mécanimes faisant intervenir certaines de leurs parties. D’ailleurs, il s’appuie parfois sur des exemples qui n’ont rien à voir avec le végétal. Il explique par exemple que certaines pierres flottent, bien que généralement elles coulent559. Ce n’est qu’ensuite qu’il fait la comparaison avec tous les arbres lourds. Il explique aussi quels mécanismes conduisent à l’apparition des sources et des cours d’eau, notant simplement à propos des plantes qu’elles ne poussent pas quand ces sources d’eau sont sous terre, par manque d’air560. Il s’interroge également sur les raisons qui font que la terre près de la mer est

554

De naturis rerum, éd. Th. Wrigth, 1863, p. 164/248 : « Ex aquatico siquidem humore et terrae qualitatibus

hunc mutuantur colorem. Cum enim terra sit frigida et sicca, colore ejus naturalis est nigredo. Color aquae, que est frigida et humida, est albedo. Inter hos colores mediastinus est viror. Hinc est quod virides nascuntur herbae ».

555

De naturis rerum, éd. Th. Wrigth, 1863 : « Quare in eadem terra herbae nascantur contrariorum

effectuum ».

556

De naturis rerum, éd. Th. Wrigth, 1863, p. 164 : « Calidius est nasturcium aquaticorum quod in aquis crescit

quam hortulanum ».

557

De naturis rerum, éd. Th. Wrigth, 1863, Livre II, § 40 : « …semper calamus quatuor nodos inveniatur

habere. Cujus causa est, quod illud genus plantae habet grana solida multae farinae (…) propter quod oportet habere organa depurantia completa puritate, quod non fit nisi per quatuor digestiones (…) et ab illo (quartum) usque ad aristam sive ad culmum subtiliatur valde et acuitur propter caloris actionem in humidum subtile optime digestum ».

558

De Plantis, Livre II, chapitre 2 : « ergo non propter folia mergitur, nec propter ponderositatem, sed quia est

solidum. Sed rarum non mergitur omnino ».

559

De Plantis, Livre II, chapitre 2 : « Lapides quoque quidam aquae supernatant, propter inanitatem, quae est

in eis major quam quantitas suarum partium, eritque idem locus aëris major loco coporis terrae. Naturaque aquae super terram ascendere, aëris vero super aquam ».

560 De Plantis, Livre II, chapitre 2 : « Et eodem modo fluvii, qui sub terra generantur a montibus ; materiaque

salée561, ne faisant référence aux plantes que par un bref rappel sur le fait que les racines aient besoin d’eau douce562

. Il soumet également une expérience avec de l’eau sans traiter des plantes à proprement parler. Il propose ainsi de prendre deux récipents identiques, l’un rempli d’eau douce et l’autre d’eau salée. Si on pose un œuf dans chaque récipient, celui qui est dans l’eau douce va couler alors que celui qui est dans l’eau salée va flotter. Il fait alors la comparaison avec la Mer Morte563. Tributaire de sa source, Albert le Grand peut aussi s’éloigner de son sujet. Mais il tâche davantage que Nicolas de Damas de faire le lien avec la question des plantes. Il précise par exemple, après une longue digression, qu’il vient d’expliquer quelles étaient les propriétés des lieux secs et salés, dans lesquels peu de plantes poussent par manque de nutriments564. Pour donner plus de concret à certaines explications du

De Plantis, il donne des exemples. Il cite celui de la saxifrage pour les lieux chauds peu

propices à la croissance des plantes565, ceux des joncs et des iris d’eau pour les plantes qui poussent dans les eaux stagnantes566. A propos des plantes qui font du lait, il veille à citer des exemples qui ne figurent pas chez Nicolas de Damas, celui du figuier, de l’euphorbe ésule et du pissenlit567. Quand le pseudo-Aristote donne quelques éléments caractéristiques des plantes aquatiques, celles-ci n’ayant pas de feuilles et présentant des sortes de filaments, Albert le Grand ajoute que certaines, comme les lentilles d’eau, ont de toutes petites feuilles568. Il prouve également sa volonté de partir de l’observation quand il prend l’exemple des petits

propter conspissionem interius, scindetque terram, et apparebunt fontes et flumina, quae prius cooperta erant. Praemisimus, autem generationes fontium et fluviorum in libro meteororum. Et terrae motus ostendit saepe fontes et flumina, quae prius non apparuerant, quando scinditur terra ex vapore. Saepe invenimus fontes et flumina submergi, quando fit terrae motus. Sed hoc plantae non contingit , quia aër est in raritate partium ejus… ».

561

De Plantis, dans le chapitre 3 du second livre.

562

De Plantis, Livre II, chapitre 3 : « eodem quoque modo sciendum est de salsedine aquarum maris, quia radix

omnium aquarum est dulcis, nec accidit ei salsedo, nisi ut diximus ».

563

De Plantis, Livre II, chapitre 3 : « Accipiamus ergo duo vasa aequalia, ponamusque in illis aquam dulcem et

aquam salsam ; postea accipiamus ovum, et ponamus ipsum in aqua dulci, et mergetur ; poseta ponamus in salsa, et natabit. Ergo ascendit super partes aquae salsae, quia partes ejus non merguntur, sicut partes aquae dulcis, et illae partes potuerunt sustinere illud pondus, et non est mersum. Sic autem in mari mortuo non mergitur animal nec generatur, quia vincit siccitas in eo, et est propinquum figurae terrae ».

564

De Vegetabilibus, Livre IV, traité I, chapitre 3, § 33 : « Omnia autem haec dicta sunt, ut sciamus, principium

generationis arenarum esse idem, quod est salsedinis principium ; propter quod etiam fundus arenarum salsum habet humorem, et parum generat plantas, aut nutrit eas nisi habeat immixtam terram dulcem ».

565

De Vegetabilibus : « In talibus igitur locis aut non generatur omnino planta, aut rara et debilis essentiae,

sicut est saxifraga, et quaedam alia gramina parva »

566

De Vegetabilibus, Livre IV, traité II, chapitre 4, § 80 : « Exemplum autem hujus est in locis paludosis, quae

praedicto modo sunt disposita. Siqua autem viscositas sive vaporositas spiraverit, proveniet planta stagnorum, sicut persicaria aut junctus aut aliquid hujusmodi, et plantae, quae non multum differunt in figura, sicut junctus et gladiolus ».

567

De Vegetabilibus : « ficus, esula, secundum omnes species suas, illud genus endiviae, quod vocatur rostrum

porcinum et multa alia genera plantarum ».

568

filaments verts des troncs de sapin pour illustrer le cas des plantes qui poussent sur d’autres569

. Ainsi, à plusieurs reprises, ajoute-t-il des éléments concrets qui permettent au lecteur de mieux saisir ce qu’il explique. Il témoigne également de son sens de la pédagogie en comparant les différentes qualités de l’humeur quand la plante produit la feuille en même temps que le fruit à la chaleur qui agit dans l’œuf, le blanc devenant de moins en moins visqueux car l’humidité s’en échappe570

. Soucieux de livrer tous les détails nécessaires à la compréhension d’un phénomène, Albert le Grand approfondit le commentaire. C’est le cas par exemple quand il explique pourquoi les arbres qui ont une écorce épaisse, comme le pin et le palmier, poussent en hauteur. Alors que Nicolas de Damas note que c’est sous l’effet de