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DISTRIBUTION ARCHÉOLOGIQUE, OCCUPATION HUMAINE ET RÉSEAU

2. La dynamique du peuplement dans les bassins fluviaux

2.2. Le cas du Roussillon 1. Le bassin de l’Agly

2.2.1.1. Le Bronze Final IIIb

En l’état actuel des connaissances sur l’occupation humaine dans le bassin de l’Agly, seuls deux points de peuplement sont connus pour cette période (fig. 91). Ils se localisent dans la moyenne vallée à Cavanach (3) (Mazière, Abelanet 1999, 94-100), en bordure du cours d’eau, mais en zone non inondable, et à Caramany, sur la hauteur de Foun de l’Oum (6a) (Vignaud 1995, 294 ; Claustres 1997, 33), dominant la vallée. Les rives de l’étang de Salses-Leucate n’ont pas livré de traces d’installation se rapportant à cette période. Il en va de même du bassin du Verdouble dans les Corbières. Comme nous le verrons pour les époques suivantes, la basse plaine alluviale n’a pas livré de vestiges d’occupation protohistorique, mais il n’est pas exclu qu’un épais comblement sédimentaire empêche de fait le repérage des données archéologiques superficielles. Le bassin de l’Agly est également le seul cas roussillonnais à ne pas présenter d’escarpements dans la plaine alluviale qui auraient pu éventuellement servir d’assise à une implantation humaine.

2.2.1.2. Le premier âge du Fer ! VIII-VIIe s.

Le bassin de l’Agly reste peu occupé durant le début de l’âge du Fer (fig. 92 et fig. 17). Le site de plaine de Cavanach n’a livré aucun indice se rapportant aux VIIIe-VIIe s. Plus à l’ouest, toujours au bord du fleuve, la découverte de la nécropole de Caramany (6), qui sera utilisée pendant deux siècles (Porra 1995, 459-463), montre une continuité de l’occupation dans ce secteur de la moyenne vallée, bien que le site perché de Foun de l’Oum soit délaissé.

Des signes de fréquentation apparaissent dans le bassin du Verdouble ; il s’agit d’une installation probable en bordure de la rivière aux Bounissous à Tautavel (10) (Genty 1984) et d’un possible dépôt de bronze de type launacien dans les Hautes-Corbières à Rouffiac (11) (Guilaine 1972, 351).

! VIe - premier quart du Ve s.

La situation évolue de manière radicale avec le VIe s. dans le bassin de l’Agly (fig. 17). On constate une augmentation considérable des sites dans l’ensemble du bassin (fig. 93). Trois secteurs sont particulièrement plus densément occupés : la zone de piémont, le bassin du Verdouble-Torgan et surtout l’arrière-pays montagneux. Cependant, on

soulignera que ce mouvement ne se met réellement en place qu’à partir de la fin du VIe s. av. n. è. puisqu’on ne connaît pas d’habitat antérieur à cette phase.

Fig. 17 : Répartition du nombre de sites par période dans le bassin de l’Agly

L’habitat perché fait son apparition, en particulier dans la haute vallée et dans le bassin du Verdouble, c’est-à-dire dans les zones les plus montagneuses. Dans cette zone, des traces de fréquentation sont connues dans la grotte des Fountetes à Maury (12). On remarque aussi la réoccupation de la colline de Foun de l’Oum à Caramany (6a) sur la rive droite. En face, sur la rive opposée, la nécropole des Coudoumines est toujours utilisée et désormais un établissement rural l’avoisine (6). Au regard de la documentation archéologique, les établissements de plaine se localisent plutôt dans la zone limitrophe entre la basse et la moyenne vallée et à l’écart des inondations du fleuve. La basse plaine inondable reste vide. En revanche, les rives de l’étang de Salses comptent désormais un habitat groupé du premier quart du Ve s. (1a) (Mazière 2004). L’implantation en bordure de la lagune est donc plutôt tardive par rapport à ce qui se passe ailleurs dans le bassin.

Les données sont donc encore très limitées concernant l’occupation du bassin de l’Agly entre le VIe et le début du Ve s. Il est difficile dans ces conditions de comprendre l’importance et le rôle respectif des sites les uns par rapport aux autres et d’autant qu’aucun d’entre eux, sauf la nécropole de Caramany, n’a été fouillé. On peut cependant noter que les implantations de plaine entre Rivesaltes et Cases-de-Pène paraissent d’ampleur assez limitée (2, 3, 4). La concentration des sites de hauteur que l’on observe dans l’arrière-pays et leur implantation sur des éperons rocheux d’accès difficile (7, 13, 14, 15), offrant un système de défense naturelle renforcée parfois par un rempart, laissent

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envisager que ce type d’établissement joue un rôle particulier, peut-être lié à la surveillance d’un passage (Mazière, Abelanet 1999).

Fig. 18 : Evolution des habitats perchés et/ou groupés par rapport aux établissements ruraux dans le bassin de l’Agly

2.2.1.3. Le second âge du Fer

Le nombre des sites diminue dans le bassin de l’Agly au cours du Ve s. (fig. 17). Mais, dans le détail, on remarque que cette tendance ne concerne que les établissements de plaine qui sont installés dans le secteur de Rivesaltes-Cases-de-Pène ou dans le bassin du Verdouble (fig. 18 et fig. 94). Seul se maintient en plaine l’habitat groupé de Salses (1b), au bord de l’étang. Cependant, par rapport à l’occupation initiale, il s’est légèrement délocalisé, de quelques centaines de mètres, et surtout il semble s’être considérablement développé. L’habitat se structure le long d’une rue, à l’abri d’un rempart (Ugolini et al. 2000). Il constitue alors l’habitat le plus important du bassin.

Les reliefs de l’arrière-pays continuent de constituer un pôle attractif à l’échelle du bassin. Cette tendance se maintient au IVe s. alors que seules la moyenne et la haute vallée fournissent des données permettant d’évaluer la répartition des sites (fig. 95). Les hauteurs de la commune de Lesquerde semblent en effet toujours occupées (13, 14), alors que partout ailleurs dans le bassin, on constate la disparition des autres habitats.

Après le IIIe s., qui se présente comme une phase de recul total (fig. 17 et 96), c’est encore dans le secteur des Hautes-Corbières qu’une reprise des implantations, aussi limitée soit-elle, intervient au début du IIe s. (fig. 97). On compte en effet deux sites perchés à

IXe s. VIIIe-VIIe s. VIe-début Ve s.Ve s. IVe s. IIIe s. fin IIIe-début IIe s.

habitats perchés et/ou groupés établissements ruraux

Lesquerde (13, 14) et un autre à Trévillach dans le Fenouillèdes (15), à des emplacements déjà occupés à la fin du premier âge du Fer. Un seul site de plaine est connu pour cette phase dans le bassin moyen à Baixas (5) (Coutures 1986). On soulignera, encore une fois, l’absence de données archéologiques dans la basse plaine alluviale.

Le bassin de l’Agly demeure faiblement occupé durant l’âge du Fer. La période comprise entre le VIe et la fin du Ve s. constitue le seul temps fort de l’occupation, aussi bien pour les sites groupés que pour les petits habitats de plaine (fig. 17 et fig. 18). Après cette phase, on constate un retrait du peuplement, particulièrement net au IIIe s. Une reprise s’effectue à la transition des IIIe et IIe s.

2.2.2. Le bassin de la Têt 2.2.2.1. Le Bronze Final IIIb

L’occupation est clairsemée au IXe s. dans le bassin de la Têt (fig. 91), où l’on compte moins de 10 gisements pour cette phase. D’une manière générale, les sites se localisent plutôt le long du fleuve et se dispersent peu en dehors du couloir fluvial principal, sauf dans le bassin du Boulès. L’essentiel des données répertoriées montre une concentration dans le bassin inférieur et sur la rive droite du fleuve. Par ailleurs, l’état des connaissances reste très lacunaire, aucune structure d’habitat appartenant à cette période n’ayant été véritablement fouillée.

La partie septentrionale de l’étang de Canet compte une installation, Sainte-Anne (2), repérée en prospection ; elle domine le lit du fleuve. A quelques kilomètres à l’ouest, à Ruscino (9), le Bronze final IIIb est bien attesté par la présence de céramiques décorées au double trait identifiées dans divers niveaux archéologiques et à plusieurs endroits du plateau (Marichal, Rebé 2003). Quelques tombes appartenant au Bronze final IIIb y ont été également mises en évidence (Marichal, Rébé et coll. 2003, 137-144). Ruscino apparaît comme la seule hauteur occupée à cette époque dans la basse plaine. L’installation semble aussi prolonger une implantation plus ancienne se rapportant au Bronze final II et IIIa (Marichal, Rébé et coll. 2003, 56-59). En l’état actuel de la documentation, il semble donc que Ruscino constitue un point de peuplement majeur dans le bassin de la Têt durant l’extrême fin de l’âge du Bronze.

Dans la zone de transition entre la plaine et la montagne, les sites se concentrent au niveau du Boulès. A Millas, les connaissances concernent principalement le premier âge du Fer. L’utilisation de la nécropole des Canals (19) révèle toutefois une certaine stabilité humaine dans cette zone. Dans le même secteur, la grotte de Montou (21) semble être fréquentée par des bergers (Treinen-Claustre 1987).

2.2.2.2. Le premier âge du Fer ! VIIIe – VIIe s.

Le nombre de sites se multiplie par deux au début du premier âge du Fer. Dans la vallée de la Têt, c’est le seul moment où se manifeste cette relative expansion (fig. 19) ; mais on souligne, comme c’est le cas dans tous les autres bassins, que le VIIIe s. est peu représenté. Pour ce siècle, un seul site est attesté au Mas Bruno (7) dans le bassin inférieur, en bordure du cours d’eau (Genty 1984).

Fig. 19 : Répartition du nombre de sites par période dans le bassin de la Têt

Les connaissances se rapportent essentiellement au VIIe s. L’occupation reste toutefois peu dense et se maintient toujours plutôt le long de la Têt. La basse plaine concentre la majeure partie des installations (fig. 92). Le secteur littoral compris entre le fleuve et la partie nord de l’étang de Canet connaît un renforcement et devient un foyer important de peuplement. En revanche, on constate l’abandon du site perché de Ruscino. A l’amont, dans la zone de piémont, la grotte de La Caune (22) (Treinen-Claustre, Rancoule 1986) a livré des traces d’installation dans le secteur de la nécropole des Canals à Millas (19) qui continue d’être utilisée, alors que l’habitat qui lui correspondait au Bronze final IIIb est délaissé sans que l’on perçoive où il a pu se déplacer. Dans l’arrière-pays montagneux, le site perché, et vraisemblablement fortifié, de Tarerach (25) rappelle les éperons rocheux du bassin de l’Agly.

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! VIe – premier quart du Ve s.

Alors qu’à l’ordinaire cette phase se caractérise par une augmentation considérable du nombre de sites, leur présence devient moins forte dans le bassin de la Têt (fig. 19 et fig. 93) et on ne constate pas non plus la création d’établissements ruraux, sauf dans le secteur de Ruscino (fig. 20).

Fig. 20 : Evolution des habitats perchés et/ou groupés par rapport aux établissements ruraux dans le bassin de la Têt

Pour le domaine funéraire, la période n’est représentée que par la tombe, ou les tombes, de Peirafita à Prades (26), située au bord du fleuve, au pied des reliefs pyrénéens et datant de la première moitié du VIe s. (Martzluff 1987, 71-89). Tandis que l’arrière-pays paraît déserté, la basse vallée concentre à elle seule l’ensemble des installations. On assiste à un glissement des établissements implantés auparavant à proximité de l’étang à Canet vers l’ouest, mais toujours sur la même ligne de collines bordant la rive droite de la Têt.

Après un hiatus de près de 200 ans, le site de Ruscino (9) connaît un nouveau développement au cours du VIe s. av. n. è. Pour cette phase, une cabane à plan absidial a été fouillée, ainsi que quelques structures annexes (Marichal, Rébé et coll. 2003). Elle présente des modes de construction semblables à ceux qui ont été observés au Traversant à Mailhac (murs en matériaux périssables à armatures en bois) (Gailledrat et al. 2002). A partir du milieu du VIe s., le secteur de Château-Roussillon devient le pôle de peuplement exclusif dans le bassin. La surface d’occupation est estimée à 8 hectares (Marichal, Rébé 2003, 278). Le véritable essor de Ruscino n’intervient toutefois qu’entre le dernier quart du VIe s. et le début du Ve s., phase la mieux documentée par le mobilier. Son développement

IXe s. VIIIe-VIIe s. VIe-début Ve s.Ve s. IVe s. IIIe s. fin IIIe-début IIe s.

habitats perchés et/ou groupés établissements ruraux

territorial se manifeste par l’augmentation d’établissements dispersés à vocation agricole autour de l’agglomération (11, 13, 15). L’établissement du Soler (17), situé à quelques kilomètres de Château-Roussillon, est plus isolé (Mazière, CAG à paraître). Un statut différent doit être attribuée au site perché de Puig Sutré (10) (Mazière, CAG à paraître), situé à environ 600 m de Ruscino. Par son ampleur et sa richesse, le Puig Sutré semble constituer un second pôle d’habitat dans ce secteur (Mazière, CAG à paraître). Ainsi, Ruscino apparaît comme le site le plus important du Roussillon.

2.2.2.3. Le second âge du Fer

Le Ve s. se caractérise par une situation semblable à celle qui préexistait (fig. 19). Le peuplement reste centré sur la colline de Ruscino qui seule polarise maintenant l’espace puisque le Puig Sutré est délaissé (fig. 94). Malgré cette relative stabilité, on note que la phase comprise entre 475 et 400 av. n. è. est assez peu documentée à Ruscino. Parmi les sites de plaine installés autour de l’habitat groupé, certains sont abandonnés (Le Soler et la Cadireta 2). Les autres se maintiennent et on voit apparaître deux nouveaux établissements au Camp Bossut (14) et au Mas Canteroux (12). Il est intéressant de souligner que tandis que dans la plupart des autres bassins, le Ve s. marque une période de décroissance de l’habitat de plaine et de repli vraisemblable sur les hauteurs, on assiste ici à un renforcement des petits sites à vocation agricole autour de l’agglomération (fig. 20).

La situation reste stable au IVe s. dans le secteur de Château-Roussillon. La grande nouveauté concerne la reprise de l’occupation dans l’arrière-pays, avec la fondation de l’habitat de hauteur de Lo Castello à Vinça (23), dans la zone de transition plaine/montagne, qui s’accompagne peut-être d’un établissement situé au pied de la colline ( 24) (Mazière, Abelanet 1999, 83-86).

Comme partout ailleurs, le IIIe s. marque un net recul du peuplement dans le bassin de la Têt (fig. 96 et fig. 19). Le site de Lo Castello semble déserté, de même que les habitats de plaine autour de Ruscino. Ce dernier a livré une couche d’occupation datée entre 300 et 100 av. n. è. (Marichal, Rébé 2003, 115). Dans ces conditions, il est difficile de donner une image du site pour le IIIe s. et d’envisager un repli du peuplement sur le site perché. On ne peut pas non plus conclure de manière sûre à une occupation de la colline de Ruscino en continu durant le IIIe s. A partir de la fin de ce siècle ou du début du IIe s., bien que cette phase reste actuellement très peu documentée, une reprise pourrait s’amorcer (fig. 97). Pour le moment, elle concernerait Ruscino (9) et le site de Lo Castello (23) (Mazière, Abelanet 1999).

Dans le bassin de la Têt, contrairement à ce qui a été vu dans les bassins examinés précédemment, le figure 19 montre que le début du premier âge du Fer constitue la période où les sites sont les plus nombreux. Après cette phase, leur nombre est divisé par deux. En revanche, ce chiffre restera stable jusqu’à la fin du IVe s. Une nouvelle déprise caractérise le IIIe s.

2.2.3. Le bassin du Tech 2.2.3.1. Le Bronze final IIIb

D’une manière générale, en Roussillon, le nombre des sites apparaît toujours plus important dans le bassin du Tech qu’ailleurs. Cela s’explique par le fait que plusieurs campagnes de prospections, menées dans les années 1990, sont venues enrichir le corpus des gisements inventoriés entre le Réart et les Albères (Kotarba et al. 1989 à 1993 ; Passarius 1994).

Le Bronze final IIIb est la période la mieux attestée (fig. 21). L’occupation du sol, majoritairement représentée par des habitats implantés en plaine, sur des surfaces réduites, se concentre dans les bassins inférieurs (fig. 91). Cependant, la basse plaine alluviale reste peu concernée. Un recouvrement sédimentaire important explique peut-être ce déficit d’informations, constant tout au long de la période. De plus, contrairement à ce qui se passe dans la vallée de la Têt, les rives de la principale artère fluviale ne constituent pas des zones d’installation privilégiées. Les sites sont plutôt dispersés, bien à l’écart du lit majeur, sans que l’on parvienne à expliquer ce constat.

Fig. 21 : Répartition du nombre de sites par période dans le bassin du Tech

Dans le bassin inférieur, le seul gisement dominant le cours d’eau, serait celui d’Elne (1), où quelques fragments de vases du Bronze final IIIa-b sont signalés en contrebas de la colline (Mazière, Pezin 2003). Ces données, trop pauvres, ne permettent pas de déterminer s’il s’agit là d’une implantation durable ou sporadique.

L’arrière-pays est quasiment vide. On y recense une grotte fréquentée occasionnellement (l’Abri de la Porte de Fer : 19), ainsi qu’une nécropole sur la rive

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gauche du Tech, à Céret (18). Ce gisement est riche d’une soixantaine de tombes, ce qui est remarquable pour la période. Malgré le faible nombre de sites dans ce secteur du bassin, celle-ci traduit un noyau de peuplement stable sur les berges du lit moyen. A environ 20 km en amont, la présence de quelques tombes du Bronze final IIIb dans la nécropole de Serralongue (20) indique un point de fixation du peuplement le long du cours supérieur du Tech.

Les sites se concentrent d’une part dans le bassin du Réart, depuis le rivage méridional de l’étang de Canet, où on recense une installation en zone basse à Saint-Nazaire (33), ainsi qu’une nécropole à Alenya (34), jusqu’à la zone de transition plaine/montagne avec l’habitat de Lou Falgara (39) (Mazière, CAG à paraître) et la nécropole des Bagueres (38) qui borde la Canterrane (Genty 1984). Sur la rive droite du Réart, un foyer de peuplement paraît se mettre en place en périphérie de l’ancienne dépression humide de Bages (fig. 112). On compte là, en effet, une installation de plaine (41), une nécropole à incinération et un des rares habitats perchés répertoriés dans le bassin, la Serrat de l’Esquerrot (35) (rens. F. Mazière). Un second secteur de peuplement concerne le piémont des Albères depuis la côte rocheuse jusqu’au bassin de la rivière de Villelongue (21, 30, 25, 24, 3, 12, 29). Le seul site perché pour ce secteur est celui du Ravaner (28), établi sur un promontoire côtier. L’installation semble s’étendre dans la partie basse de la colline, en bordure d’un ruisseau (Vignaud 1992 ; Mazière 2003). Il est encore difficile de caractériser ce site, mais sa position dominante et sa superficie semblent indiquer un statut singulier. En tout cas, ses caractéristiques le distinguent nettement des autres installations répertoriées dans le bassin du Tech au Bronze final IIIb (Mazière 2003). 2.2.3.2. Le premier âge du Fer

! VIIIe - VIIe s.

Contrairement à ce qu’on peut observer dans la vallée de la Têt, le premier âge du Fer se caractérise dans le bassin du Tech par une diminution nette du nombre de gisements (fig. 21 et fig. 92). Comme partout, le VIIIe s. est quasiment absent du répertoire des gisements. A l’heure actuelle, le seul site attesté est celui des Closes (13) situé en piémont des Albères (Kotarba et al. 1991).

En ce qui concerne le VIIe s., on remarque tout d’abord que l’habitat de plaine semble toujours constituer la forme principale d’installation. Les nécropoles, au nombre de deux, ne forment pas l’essentiel de la documentation. Celle de Serralongue (20), utilisée dès le Bronze final IIIb, traduit une permanence de l’occupation de ce secteur de la haute vallée.

Malgré la décroissance du nombre de sites au début du premier âge du Fer, les deux principales zones de fixation du peuplement, celles qui ont été aussi les plus prospectées, le bassin du Réart et de la Massane dans les Albères, restent inchangées sans que réellement leur poids s’accroisse. Dans le premier cas, on constate un abandon des implantations dans la basse plaine et on a l’impression que les sites du rivage sud de l’étang de Canet se sont

déplacés vers le nord, en bordure de la Têt. Dans les terres, quelques sites modestes suivent le tracé du Réart, de part et d’autre de son cours, à Ponteilla (37), à Villemolaque (44) et peut-être à Bages sur la colline de Serrat de l’Esquerrot (35). Dans le second secteur, le peuplement ne concerne plus que la vallée de la Massane, et en particulier son cours supérieur, où l’on compte une nécropole (La Pave à Argelès : 22) associée à des petits