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Les caractéristiques structurelles des réseaux de collaborations pour les auteurs en médecine spatiale et sciences de la vie seront présentées dans cette section.

Mesures de centralité

Les mesures de centralité, calculées à partir des réseaux produits avec NodeXL permettent de quantifier et qualifier la position des individus au sein des réseaux. Les mesures utilisées dans cette étude sont les mêmes que l’étude de cas précédente, soit le degré de centralité, l’intermédiarité et les cliques. Le Tableau 4.21 présente les moyennes pour chaque période ainsi que les valeurs de maximum et minium obtenues.

Tableau 4.21: Mesures de centralité, Réseaux Médecine spatiale et sciences de la vie

Degré de centralité Intermédiarité Clique

Min Max Moyenne Min Max Moyenne Min Max Moyenne

2003-2007 1 24 6,5 0 89 1,5 0 1 0,9

2008-2012 1 45 9,0 0 2444 25,3 0 1 0,9

Degré de centralité : On observe une augmentation considérable du nombre de liens de

collaborations des auteurs à la deuxième période. Toutefois, cette moyenne est affectée par la grande connectivité d’un plus faible nombre d’individus. Il est possible d’observer ceci dans les réseaux de co-auteurs présentés dans la section précédente.

Intermédiarité : Cette valeur augmente de concert avec le degré de centralité puisque

l’augmentation des liens collaboratifs a pour effet de lier différents groupes, augmentant ainsi la moyenne de l’intermédiarité des auteurs. On peut également remarquer que la valeur maximale obtenue en 2008-2012 est considérablement plus élevée que 2003-2007, encore une fois, causée par un faible nombre d’auteurs.

Coefficient de clique : Les valeurs sont constantes et l’affinité à former des cliques demeure

forte pour les deux périodes. Tel qu’il était possible de le visualiser dans les figures de réseaux de co-auteurs, ceux-ci forment des cliques, mais avec un certain effet d’isolement entre elles.

Il est donc possible de constater que cette apparence d’augmentation de collaborations dans la seconde période présentée dans les figures de co-publication des auteurs est donc confirmée par les mesures de centralités. Ainsi, un plus grand nombre d’auteurs en 2008-2012 occupe des positions centrales et est en mesure de contribuer au flux d’information et à la diffusion, ce qui peut éventuellement augmenter les capacités d’innovations. Pour ce qui est des valeurs de cliques, les auteurs ont une capacité de former les cliques qui a été conservée d’une période à

l’autre. Les cliques permettent certes de faciliter les échanges par une proximité des nœuds voisins, mais puisque ces cliques sont isolées les unes des autres cela crée de petits ilots hermétiques. En 2008-2012, certains auteurs occupent en effet des positions stratégiques de ponts permettant de connecter ces divers petits regroupements d’auteurs, ce qui leur conférera une valeur plus élevée d’intermédiarité, mais un moins grand coefficient de clique.

Corrélations

Pour les deux périodes, les valeurs d’intermédiarité sont fortement corrélées avec le nombre de liens de collaboration; les auteurs centraux sont donc ceux avec de nombreux liens de collaboration (Tableau 4.22). Ces mesures sont également fortement corrélées avec le nombre d’articles et le PageRank. Les auteurs ayant ainsi une position centrale et de nombreux liens de collaboration sont également productifs et connectés avec d’autres auteurs bien positionnés. À l’instar du cas de Radarsat, l’intermédiarité est négativement corrélée avec l’affinité à former des cliques. En 2003-2007, le regroupement des auteurs en communautés isolées se traduit par un grand nombre d’auteurs avec une intermédiarité nul et une valeur de clique maximale de 1, de par leur proximité aux voisins, et ce sous forme de réseau de type cohésion (tous les auteurs collaborant les uns avec les autres, sans trou structurel). Certaines composantes du réseau entretiennent des connexions plus complexes, par exemple pour les composantes impliquant un plus grand nombre d’auteurs : la valeur d’intermédiarité des auteurs augmente et la valeur de clique diminue légèrement puisque les nœuds ne sont plus tous connectés à leur voisin. En 2008- 2012, bien que les trous structurels se fassent rares, les stratégies de collaborations des auteurs les plus centraux tendent vers une stratégie mixte (entre cohésion et trou structurel). Il n’est alors pas surprenant de dénoter cette corrélation négative.

Le niveau de formation de clique est positivement corrélé avec le nombre de liens de collaboration (degré), dénotant ainsi le manque de diversité de liens d’une majorité d’auteurs. Le nombre moyen de liens de collaboration augmente en effet considérablement à la deuxième période, passant de 6 à 9 collaborateurs. Cette augmentation semble se faire principalement au sein de même clique sans augmentation significative de liens entre ces cliques. Rappelons que selon Burt, bien qu’un réseau de type cohésion permet de faciliter les échanges au sein d’un groupe connecté, les opportunités d’innovation et de créativité peuvent diminuer de par le manque de diversité des collaborations.

Si l’on s’attarde aux auteurs influents avec le plus de citations, on constate que le nombre de citations en 2003-2007 est corrélé avec le nombre d’articles, le nombre de collaborateurs et la position centrale dans le réseau. Pour la seconde période, seul le degré de centralité est positivement corrélé avec le nombre de citations obtenues. En effet, les valeurs d’intermédiarité moyenne du réseau augmentent considérablement d’une période à l’autre, et ce, de par entre autres le rôle joué par un nombre limité d’auteurs liant certaines cliques isolées. Ainsi, l’intermédiarité n’est plus tout autant un signe d’influence quant à la qualité des publications, mais davantage une indication de l’amélioration du flux potentiel de connaissances. En 2008- 2012, les auteurs hautement connectés, soit avec beaucoup de liens de collaborations différents, auront tendance à accumuler plus de citations.

Tableau 4.22: Corrélations entre les mesures de centralité des réseaux d’auteurs, Médecine spatiale et sciences de la vie

2003-2007 Degré de centralité Intermédiarité Coefficient de clique PageRank Nombre d’articles Nombre de citations Degré de centralité 1,0000 Intermédiarité 0.3938*** 1,0000 Coefficient de Clique 0.4438*** -0.3014*** 1,0000 PageRank 0.3936*** 0.5840*** -0.1600** 1,0000 Nombre d’articles 0.3644*** 0.8230*** -0.2888*** 0.4870*** 1,0000 Nombre de citations 0.2057*** 0.2303*** -0.0137 0.0891 0.2449*** 1,0000 2008-2012 Degré de centralité Intermédiarité Coefficient

de clique

PageRank Nombre

d’articles Nombre de citations Degré de centralité 1,0000 Intermédiarité 0.3782*** 1,0000 Coefficient de Clique 0.2171*** -0.4447*** 1,0000 PageRank 0.5712*** 0.5429*** -0.2221*** 1,0000 Nombre d’articles 0.2688*** 0.8107*** -0.4613*** 0.4710*** 1,0000 Nombre de citations 0.1885*** -0.0420 0.0992 0.0978 0.0039 1,0000 *** p ≤ 0,001 ** p ≤ 0,01 * p ≤ 0,05 Mesures de structure

Les mesures de structure des réseaux sont présentées au Tableau 4.23. Ces données servent d’indicateurs de cohésion du réseau.

Tableau 4.23: Mesures de la structure des réseaux, Médecine spatiale et sciences de la vie Distance moyenne des chemins Diamètre Plus grande composante connectée Modularité Nombre de composantes connectées 2003-2007 1,019 4 25 0,7115 53 2008-2012 2,1984 6 94 0,7532 40

Distance moyenne des chemins : On constate que la distance moyenne des chemins augmente

d’une période à l’autre. Ceci est causé par l’augmentation des liens entre différents nœuds qui peuvent être plus lointains, mais connectés par un petit nombre d’individus. Tel qu’observé dans les réseaux de co-auteurs 2008-2012, les regroupements isolés sont connectés par un petit nombre d’auteurs; les nœuds sont donc davantage connectés entre eux, mais plus lointains par le faible nombre d’auteurs les connectant.

Diamètre : Tout comme pour la mesure précédente, celle-ci augmente pour les mêmes raisons.

Plus grande composante connectée : Elle fait plus que tripler pour la période 2008-2012 par

rapport à la période 2003-2007. En effet, le rôle joué par les quelques auteurs plus connectés a pour effet de connecter un plus grand nombre d’auteurs, augmentant ainsi le potentiel du flux d’information.

Modularité : Cette variable ne change pas beaucoup puisque l’augmentation des regroupements

est causée par quelques individus ce qui fait qu’au final la qualité de regroupement de l’ensemble des joueurs n’est que quelque peu augmentée.

Nombre de composantes connectées : Le nombre de composantes diminue pour la deuxième

période, conséquence des quelques agents de liaison qui connectent plus de nœuds ensemble, comme il a été possible d’observer dans les réseaux et les variables précédentes.

Il est donc possible de confirmer avec ces données que les connexions sont améliorées pour la seconde période, et ce, grâce aux connexions d’un petit nombre d’individus. En effet, la plus grande composante connectée est de 3,75 fois plus grande en 2008-2012 comparativement à 2003-2007. Il y a ainsi moins de composantes isolées des unes des autres en 2008-2012 (40, comparativement à 53 pour la première période), augmentant les opportunités futures

d’interactions. En conséquence de cette augmentation d’auteurs interconnectés, les valeurs de diamètre et distance des chemins les plus courts sont plus élevées pour la deuxième période, avec des connexions plus denses entre les auteurs de ce réseau.

Structure de petit monde

Contrairement à l’étude de cas précédente, les réseaux en médecine spatiale et sciences de la vie ne correspondent pas à la configuration en petit monde pour les périodes prises séparément. Le Tableau 4.24 ci-dessous présente les variables utilisées pour les calculs de structure de petit monde. On remarque que pour les réseaux de chaque période, les ratios de la distance moyenne des chemins (Lratio) sont plus petits que 1 ce qui tend à exclure ces réseaux de la structure de petit monde. Les réseaux présentés aux figures précédentes vont dans le même sens puisqu’il est clairement observable que les communautés (grappes) sont isolées les unes des autres. Le réseau de 2008-2012 tend à se rapprocher de la structure de petit monde, mais sa valeur de Lratio demeure plus petite que 1 et le Q est également peu élevé si on compare par exemple aux réseaux précédents de Radarsat. Il est intéressant de constater que lorsque l’on combine les deux réseaux pour ne donner qu’un seul réseau de 2003-2012, les données correspondent à la structure de petit monde. Ceci peut être expliqué que de manière générale, sur une période de dix ans, l’ensemble des auteurs sont plus connectés. Cependant, une majorité d’auteurs ne sont pas constants dans leur production d’articles au fil des années; en ne contribuant qu’à une des deux périodes étudiées, les liens entre les auteurs sont moindres et la structure entière du réseau en est affectée. Tableau 4.24: Variables pour mesure de structure de petit monde, Médecine spatiale et sciences de la vie

Lactuel Cactuel Laléa Caléa Lratio Cratio Q

2003-2012 4,5067 0,859 2,9633 0,017 1,521 50,529 33,225

2003-2007 1,019 0,853 2,9008 0,025 0,351 34,120 97,130

2008-2010 2,1984 0,885 2,7761 0,028 0,792 31,607 39,913

Légende : L= Distance moyenne des chemins; C = coefficient de clique; actuel= valeur pour le réseau actuel; aléa=réseau aléatoire; ratio = réel/aléa; Q=mesure de structure de petit monde

Le travail cloisonné et le manque de connexions entre les différentes communautés influencent certes les capacités d’échanges d’informations. Une amélioration de la connectivité des auteurs favoriserait davantage le partage de connaissances afin de stimuler la recherche scientifique, la production de nouvelles idées et l’innovation.

Faits saillants