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Les caractéristiques physiques de l’adversaire et le choix de la catégorie de poids

Chapitre 3. Les enjeux stratégiques et sportifs du contrôle du poids corporel

3.1 Les représentations du corps performant et idéal sur le ring

3.1.1 Les caractéristiques physiques de l’adversaire et le choix de la catégorie de poids

« […] mes forces ne sont pas vraiment les miennes, mais ce sont les faiblesses de mon adversaire; mon échec n’est pas vraiment le mien, mais c’est le triomphe de mon adversaire »

- Joyce Carol Oates, De la boxe (2012, p. 19)

Dans un combat de boxe, l’affrontement avec une adversaire est inévitable. Le combat implique donc toujours une relation entre deux adversaires. Cet aspect relationnel est une modalité de base du combat qui peut sembler banale. Cependant, tout un ensemble de

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Je dois cette expression à Élisabeth Mercier, ma directrice de recherche, et à son interprétation de la perspective foucaldienne (Foucault, 1976, 2014; Foucault, Defert, Ewald, et Lagrange, 1994).

représentations du corps, plus particulièrement de son corps en relation avec celui de l’adversaire, se déploie et sous-tend les logiques d’action des boxeuses, notamment dans le choix de leur catégorie de poids pour la compétition. En vue d’un combat, les boxeuses analysent, lorsque cela est possible, les forces, les faiblesses et le style de boxe de leur adversaire. Cette étape de la préparation physique et stratégique d’avant-combat consiste notamment à examiner les caractéristiques physiques de l’adversaire en lien avec ses propres caractéristiques (taille, gabarit, corpulence, masse musculaire, masse adipeuse, etc.). Les boxeuses recherchent alors une certaine égalité ou, si possible, un avantage « corporel » et « pondéral » sur l'adversaire. En faisant le choix de s’inscrire dans telle ou telle catégorie, les boxeuses choisissent du même coup un certain bassin d’adversaires potentielles ou connues. Les propos des participantes montrent que certaines caractéristiques physiques sont associées aux diverses catégories de poids. Par exemple, la rapidité est souvent associée aux catégories de poids plus légers tandis que la force de frappe l’est à celles de poids plus lourds. Par conséquent, descendre de catégorie impliquerait de se battre contre des adversaires plus rapides, alors que monter de catégorie de poids signifierait affronter des adversaires plus fortes.

Durant les entretiens, lorsque venait le sujet de la façon dont elles choisissent leur catégorie de poids, toutes les participantes ont abordé les caractéristiques physiques de leurs adversaires – que ce soit des adversaires contre qui elles se sont déjà battues, contre qui elles pourraient se battre (comme c'est un petit milieu et que les boxeuses se connaissent presque toutes entre elles) ou encore « imaginaires », c'est-à-dire selon l'image construite qu'elles se font d'une boxeuse à tel ou tel poids corporel. Chez les boxeuses expérimentées comme chez les débutantes, leurs appréhensions sont souvent basées sur des expériences personnelles dans le ring. Les boxeuses se comparent physiquement aux autres en fonction de ces expériences et, de ce fait, évaluent dans quelle catégorie de poids il est avantageux pour elles de se classer (Rouleau, 2014, p. 41). La connaissance de sa propre corporalité s’acquiert donc à travers un « rapport de son corps à l’autre » (Rouleau, 2014, p. 40). Les séances de sparring – c’est-à-dire les situations de combat reproduites en entraînement – sont aussi une occasion de faire l'expérience des caractéristiques physiques des partenaires d'entraînement.

Une première caractéristique physique concerne la grandeur. La taille des adversaires constitue un élément central dans l’élaboration de la stratégie entourant le choix de la catégorie de poids. Il est à noter que cette caractéristique physique n’est pas considérée de manière isolée du poids corporel. Il s'agit plutôt d'un rapport entre la grandeur et le poids : être grande dans sa catégorie de poids signifie avoir un avantage sur des adversaires qui ont le même poids que soi. Par conséquent, affronter une adversaire plus grande est souvent vécu comme un désavantage dans le ring. Cette expérience semble largement partagée chez les participantes. Par exemple, concernant l’existence d’un corps idéal pour la boxe, Anna affirme d'abord spontanément qu'il n'y en a pas, que « tout le monde peut faire de la boxe », se situant dans le thème de l'éthos égalitariste (abordé dans le chapitre 1) et reprenant le discours d’une certaine promotion de la diversité corporelle dans le sport (Lunde et Gattario, 2017, p. 87). Cependant, Anna précise plus tard sa réponse :

Ben c'est sûr qu'une fille qui mesure 5 pieds 2 versus une fille qui mesure 6 pieds, mais qui pèsent le même poids, tu comprends… […] C'est pas tout le monde qui peut faire de la boxe, parce qu’à un moment donné, comme je disais tantôt, 5 pieds 2 versus 6 pieds, oublie ça. Ça l'arrive sûrement, mais je ne suis pas trop confiante des résultats! Je ne pense pas que la fille de 5 pieds 2, elle va avoir le dessus non plus. Fait que oui, il y a certaines restrictions à cause de ça, c'est sûr (Anna).

Le rapport grandeur-poids représente un enjeu stratégique important en situation de combat, notamment parce que les boxeuses plus grandes sont avantagées par leur portée supérieure. Une grande portée est d’ailleurs la première caractéristique physique que Sophie nomme lorsque je la questionne au sujet du corps idéal pour boxer. Carolanne va dans le même sens dans sa description du corps idéal ou, plutôt, du corps avantagé dans la boxe : « C'est d'avoir une bonne portée et je trouve que les personnes grandes ont l'air à trouver ça plus facile. Souvent c'est ça. […] Moi je suis très compacte! J'ai des petits bras. Je suis plus, pas trapue, mais non, pas trapue, mais je ne me trouvais pas avantagée en tant que boxeuse. Et on m'a souvent niaisé avec ça justement, parce que ‘ah ils vont être plus grands que toi, c'est sûr’ ». Carolanne met ainsi en opposition les corps avantagés « longs » et grands avec les corps désavantagés petits et compacts.

Nora, qui d’après elle se trouve parmi les plus petites boxeuses des catégories de poids dans lesquelles elle s’inscrit, affirme que les boxeuses plus petites doivent s’adapter au physique

de leur adversaire et changer de style de boxe sur le ring : « en étant petite, il faut que tu connaisses tous les styles, parce que c'est plus dur pour toi ». En effet, les caractéristiques physiques de l’adversaire influencent le style de boxe à privilégier. Par exemple, être plus grande et avoir une portée plus longue que son adversaire permet plus facilement de « boxer à distance », c'est-à-dire de garder une distance avec l'adversaire qui permet de pouvoir « toucher sans se faire toucher »18. Le style de boxe que doivent adopter les boxeuses plus petites que leur adversaire, soit celui de « rentrer »19, est perçu comme étant plus difficile à mettre en place. À ce sujet, Brigitte, qui s’est battue le plus souvent contre des adversaires plus grandes qu'elle, a choisi de descendre de catégorie de poids au courant de son parcours de compétition :

Les filles étaient trop grandes pis c'est vraiment difficile à la boxe quand tu as une différence de grandeur, parce que les filles ont les bras plus longs pis tu dépenses plus d'énergie à atteindre la personne, parce qu'il faut que tu passes en dessous, il faut que tu bouges plus souvent. Il faut que tu t'imposes, que tu rentres. Pis l'autre personne a juste à garder sa distance et envoyer des coups en ligne droite. Fait que, elle, elle a tout l'avantage pis, toi, tu dépenses beaucoup plus d'énergie. Fait que c'est vraiment plus dur de gagner. Mettons, à égalité de compétences, la fille la plus grande va gagner, parce qu'elle a un avantage. C'est pour ça que, souvent, il faut que tu descendes de catégorie pour arriver à atteindre une fille qui est vraiment ta shape, pis que tu es capable d'avoir égalité, t’sais qu'il n’y ait personne qui a un avantage sur l'autre, à part les compétences (Brigitte).

Cette représentation du corps idéal dans le ring encourage ainsi la descente de catégorie de poids comme stratégie sportive. Toujours à la recherche d’une égalité ou d’un avantage physique dans le ring, les participantes soulignent à quel point elles préfèrent se battre contre des adversaires plus petites ou de taille égale. Carolanne affirme : « c'est la seule fille contre qui je me suis battue qui était plus petite et c'était tellement l'fun ». Au contraire, aucune participante n’envisagerait de monter de catégorie de poids en raison de la grandeur potentielle des adversaires. En parlant des boxeuses se trouvant dans la catégorie de poids au-dessus de la sienne20, Anna dit : « c'est des filles, comme je le disais, extrêmement grandes. Fait que non, je ne serais pas confortable du tout à ce poids-là ». Dans le cas

18 Dans ce style, on favorise les coups en ligne droite plutôt que ceux en crochet afin de rester hors de la portée de l’adversaire.

19 Face à une adversaire plus grande, une stratégie courante consiste à se rapprocher d’elle le plus possible. 20

Je ne précise pas toujours les catégories de poids des participantes pour éviter de les rendre identifiables, puisque certaines catégories n’accueillent que très peu de boxeuses au niveau provincial.

d’Anna, comme dans le cas de la plupart des participantes, l’attrait de se battre dans des catégories de poids plus basses la motive à perdre du poids.

Afin d’atteindre la catégorie de compétition souhaitée, Nora en particulier doit perdre beaucoup de poids. Elle explique ce besoin de devoir descendre de plusieurs catégories par le fait qu’elle est petite :

Camille : De quelle façon s'est fait ton choix de catégorie de poids?

Nora : Ben moi, je suis allée voir mon coach. Il m'a regardé de la tête au pied et il m'a

dit « toi, tu descends le plus bas que tu peux ». Il m'a dit « je te dis ton avenir, ça va être ça, ça, ça ». Et il n'a pas menti. C'est un coach. Avant nous, il n'avait pas coaché de filles, mais il savait c'était qui les filles et il savait c'était quoi la boxe pour les filles. À cause de ma grandeur, comme mon reach qui n'est pas long. Il m'a dit « toi, ça va être ça ». À moins que tu sois vraiment forte physiquement à 120, 125 livres, ok, mais à part de ça, tu ne peux pas. Pis il a raison.

Le corps de Nora a ainsi fait l’objet d’une évaluation négative relativement au rapport entre sa grandeur et son poids, dans le sens où son corps, tel qu’il était à ce moment, n’était pas considéré comme conforme aux normes corporelles de performance pour la boxe. Elle a donc dû perdre du poids pour « rentrer dans le moule ». Les pratiques de contrôle du poids peuvent alors se comprendre comme un effet des normes corporelles propres à la boxe (Chapman, 1997) qui, par ailleurs, entrent en cohésion avec les discours sur le genre et la santé dans la promotion de la perte de poids (chapitres 4 et 5).

Les boxeuses n’adhèrent toutefois pas de manière absolue à la norme de grandeur qui caractérise la représentation du corps performant et idéal dans le ring. Étant donné que je m'intéresse à la manière dont les boxeuses négocient avec ces représentations du corps, il est important d'examiner aussi la manière dont certaines participantes nuancent et déconstruisent ces représentations. Certaines participantes nuancent l’importance de la taille de leurs adversaires en misant plutôt sur leur capacité à adapter leur style de boxe en conséquence. Carolanne, qui se considère comme une petite boxeuse n'ayant pas une grande portée, parle de son style de boxe adapté spécifiquement pour cette situation de combat :

Les personnes un peu plus trapues, plus petites, souvent sont obligées de foncer. Il faut qu'ils foncent, il faut qu'ils rentrent à l'intérieur. Moi, j'ai appris comme ça. J'ai essayé

d'autres techniques, ça allait bien aussi, mais c'est juste que naturellement, on va avoir tendance à le faire, moi je pense. Moi, je vais boxer bas, pour justement être tannante, pis je vais rentrer, je vais foncer, parce que la personne est tout le temps obligée de se reculer, donc ça m'avantageait dans un sens. Ben ça ne m'avantageait pas pantoute, mais c'est la façon que je développe... Je savais comment boxer à ma grandeur (Carolanne).

Bien qu'elle soutienne toujours le fait qu'être plus petite est loin d'être un avantage, elle dit avoir appris à boxer avec cette caractéristique physique particulière. Mayra parle également d'adaptation par le changement de style de boxe pour minimiser l'importance de la différence de taille entre les adversaires :

Ton style est différent quand tu es petite, tu rentres plus. Fait qu’il n'y a pas vraiment d'avantage. C'est juste toi et ton style. […] les filles sont soit de ma taille, soit plus petites ou plus grandes, fait que je joue beaucoup avec les styles. Je ne peux pas vraiment avoir toujours le même style. Il faut que je m'ajuste. Je trouve que c'est un avantage pour moi, parce que je maîtrise différentes choses. C'est plus dur, parce que je n'ai pas toujours le même style. Quand j'ai perdu aux Gants dorés, elle était plus grande. Il fallait que je me colle dessus et que je frappe, mais je n'étais pas habituée. Fait que c'était plus dur, mais c'est un avantage aussi (Mayra).

Une fois que le style et les techniques de boxe appropriés sont maîtrisés, l’avantage de grandeur de l’adversaire s’annule, en quelque sorte.

Une seconde caractéristique physique des adversaires considérée dans le choix de catégorie de poids concerne la force de frappe. Selon cette deuxième représentation du corps performant, la force de frappe est comprise comme étant intrinsèquement liée au poids corporel : plus les boxeuses sont lourdes, plus elles frappent fort. Cette association entre la force de frappe et le poids des adversaires prend une signification importante lorsqu’il est question de réfléchir au choix de catégorie de poids et aux enjeux de performance sur le ring. Il est important de rappeler ici que cette représentation se trouve au cœur du système pugilistique, puisque l’existence même des catégories de poids repose sur celle-ci. Le poids corporel étant associé à la force de frappe, les catégories de poids servent à protéger les athlètes des mauvais coups, en plus d’assurer une certaine égalité dans les combats. Par conséquent, une boxeuse de 150 livres ne peut pas se battre contre une boxeuse de 110

livres21, parce que le déséquilibre dans la force de frappe est trop grand (à l’avantage de la boxeuse la plus lourde), bien que plusieurs autres qualités sportives et physiques, comme la rapidité, soient susceptibles d’avantager la boxeuse plus légère. Comme la taille, la force de frappe ressort de manière beaucoup plus marquée dans les entretiens que d’autres caractéristiques ou qualités physiques comme la souplesse, l’agilité et la rapidité qui sont aussi susceptibles de jouer un rôle sur le ring.

Isabelle relate la prise de décision qui s’est faite avec son entraîneur au sujet du poids fixé pour son combat : « je pense que c'était pour m'aider justement qu'il voulait que je sois dans le plus petit poids possible, vu que c'était mon premier combat ». Boxer dans une catégorie de poids plus basse sert donc aussi à s’aider et se protéger contre des coups trop puissants qui pourraient perturber le déroulement du combat et même nuire à la santé des athlètes (considérant le risque accru de commotion cérébrale, par exemple). Pour Isabelle, cela était d’autant plus important que c’était son premier combat. La première expérience de combat se fait souvent sous forme d’exhibition ou de démonstration, qui est une version plus contrôlée de combat dans le but de protéger davantage les athlètes qui débutent dans le monde de la compétition. Dans le cas d’Isabelle, étant donné que son premier combat n’était pas sous forme de « démo », une autre solution pour la « protéger » était de l’inscrire dans une catégorie plus basse dans le but d’avoir une adversaire potentiellement moins « dangereuse » en raison de sa force de frappe supposée moindre.

D’ailleurs, à l’instar de plusieurs participantes, Sophie et Dominique expliquent que les catégories de poids sont nécessaires pour protéger les athlètes : « C'est important pour la sécurité des personnes. Le poids, ça joue pour beaucoup, parce que la force de frappe qui vient avec. C'est des coups de poing qu'on se donne. Personne ne peut nier que le poids, ça a un impact » (Sophie); « C'est important, parce qu'une personne de 130 livres cogne vraiment pas comme quelqu'un de 120 livres. Ça, c'est sûr. C'est de la physique rendu là » (Dominique). Les catégories de poids permettent donc de regrouper plus ou moins parfaitement les différentes forces de frappe afin de protéger les athlètes. Pour cette raison,

21 Pour parler de leur poids corporel, les participantes utilisent les livres, tandis que pour parler des différentes catégories de poids, elles utilisent tant les livres que les kilogrammes. Pour parler de leur taille, elles utilisent les pieds et les pouces comme unité de mesure. Je tente ici de conserver la même logique pour que les termes du texte restent cohérents avec les citations des participantes.

aucune participante ne remet en question la nécessité des catégories de poids, même si certaines dénoncent les effets pervers (sous-alimentation, déshydratation, pratiques et comportements obsessionnels, etc.) qu'elles peuvent entraîner : « Ben c'est un requis [les catégories de poids] parce que sans ça, ça serait trop deux poids deux mesures là dans le fond. Fait que c'est bon pour protéger les boxeurs, mais en même temps ça peut induire des comportements de troubles alimentaires » (Isabelle). Le fait qu’un poids plus haut soit associé intrinsèquement à une force de frappe plus élevée amène les boxeuses à vouloir compétitionner dans des catégories plus basses. Toutes les participantes abordent cet aspect à un moment ou l'autre de l'entrevue. Par exemple, en parlant de la possibilité de monter de catégorie de poids, Sophie dit que « plus tu vas haut, plus ça cogne fort ». Comme la grandeur, la force de frappe potentiellement supérieure chez les athlètes plus lourdes représente un obstacle pour les boxeuses à l’idée de monter de catégorie de poids : « Comme moi, qui est comme dans un entre-deux, c'est sûr que je vais aller pour le plus bas. Je ne vais pas aller pour le plus haut parce que le plus haut ben... elle va être plus forte c'est sûr. Elle est plus forte physiquement, fait que c'est sûr que je vais aller vers le plus bas. T'as comme pas le choix vraiment » (Anna). De plus, Isabelle justifie sa perte de poids comme suit : « ça fait partie de la game, les volées que j'aurais mangées auraient été plus grosses ».

D’un point de vue d’éthique sportive, Dominique explique que, pour elle, arriver à un gala avec un poids supérieur à celui qui était fixé au départ constitue une forme de triche : « c'est comme si tu te donnais de l'avantage, parce que tu es plus lourd en quelque sorte ». Comme le mentionne Alexandra Rouleau dans son mémoire portant sur les pratiques de déshydratation volontaire chez les combattants d’arts martiaux mixtes : « [les] différences de poids peuvent avoir un effet important non seulement sur l’issue du combat, mais aussi sur les blessures potentielles » (2014, p. 10). La force de frappe des adversaires joue alors un rôle important dans la manière dont les boxeuses se positionnent dans le contexte des