stœchiométrique et l’hydroxyapatite dopée au
B. V.4 Caractérisation physique des poudres : mesure de surface spécifique V.4.1 Technique de caractérisation
La manométrie d’adsorption d’azote est devenue une méthode incontournable lors de l’analyse des matériaux nouvellement synthétisés. En effet, elle permet de vérifier qu'un matériau
est de bonne qualité (homogénéité de la taille des pores, microporosité présente ou non). Grâce à cette technique d'analyse, plusieurs caractéristiques texturales des solides peuvent être déterminées : surface spécifique, volume poreux total, distribution de tailles de pores et microporosité. Cette analyse se fait à la température de saturation du gaz employé (-196 °C ~ 77 °K pour N2).
L'échantillon est évacué sous vide à une température donnée (80 °C pour les matériaux hybrides organique/inorganique et 200 °C pour les matériaux inorganiques) afin de s'affranchir des composés
physisorbés (eau ou solvants). La quantité d’azote physisorbé à température constante (77°K) à la surface d’un solide est mesurée en fonction de la pression. Une isotherme d’adsorption en
travaillant à pression croissante puis une isotherme de désorption en travaillant à pression décroissante est ainsi obtenue.
Les phénomènes d’adsorption de gaz à la surface de solides sont dus à des forces d’interaction, liaisons de Van der Waals et liaisons hydrogène, entre les atomes constituants la
couche superficielle de ce solide et les molécules de la phase gazeuse. Ces phénomènes interviennent quelles que soient les natures du matériau et du gaz.
L’appareil Autosorb-1 MP/LP (Quantachrome) utilisé au laboratoire, permet de mesurer par
une technique volumétrique la quantité de gaz adsorbée par le solide (cm3/g) en fonction de la
pression relative, qui présente la pression d’équilibre du gaz P par rapport à sa pression de vapeur
saturante P0. Dans le cas de cette étude, le gaz sonde employé est l’azote, mais il peut s’agir d’eau,
de benzène ou d’argon. La courbe résultante est une isotherme d’adsorption-désorption de N2
Figure II.17. Allure générale des isothermes d’adsorption.
La partie de l’isotherme enregistrée à de faibles pressions, entre P/P0 = 0,05 et 0,15,
correspond à la formation d’une monocouche d’azote à la surface du matériau. A des pressions
relatives plus élevées et jusqu’à P/P0 > 0,4 s’effectue l’adsorption de la seconde couche de
molécules gazeuses et le remplissage des micropores. Pour P/P0 > 0,4, l’isotherme traduit
l’adsorption multicouche ainsi que la condensation capillaire du gaz dans les mésopores et une
partie des macropores du matériau. Au fur et à mesure que la pression relative augmente, la pression
des pores remplis par l’azote augmente jusqu’à saturation c’est-à-dire P/P0=1, présentés sur la
Figure II.18.
Figure II.18. Différentes zones des isothermes d’adsorption.
L’adsorption est un phénomène réversible qui peut être obtenu par diminution de la pression
de gaz et auquel est associée une isotherme de désorption. A chaque structure poreuse d’un solide correspond une isotherme caractéristique, l’UICPA (Union Internationale de chimie pure et appliquée) en recense six types [56], présentés Figure II.19 :
Les isothermes de type (I) correspondent à des solides microporeux, c'est-à-dire possédant
des pores de diamètres inférieurs à 2 nm. En effet, cette isotherme est caractéristique d’une
adsorption limitée par effet stérique à une ou deux couches, ou d’un remplissage des
Figure II.19. Classification des isothermes d’adsorption définie par l’IUPAC.
Les isothermes de types (II) et (III) correspondent à des solides non poreux ou
macroporeux, pour lesquels le diamètre de pores est supérieur à 50 nm. Le type (III) est très rare et est lié à une chaleur d'adsorption quasiment nulle. Le nombre de couches de
molécules d’azote adsorbées se constitue sur le solide n’est en principe pas limité. La section
quasi-linéaire du graphe correspond à l’augmentation progressive de l’épaisseur de la
couche d’azote adsorbée qui continue jusqu’à ce que la pression de condensation soit atteinte. L’adsorption sur ce substrat est totalement réversible.
Les isothermes de type (IV) et (V) sont caractéristiques de solides possédant des pores de
diamètres compris entre 2 et 50 nm (mésopores) dans lesquels se produit une condensation
capillaire. La désorption de l’azote condensé par capillarité dans les mésopores n’est pas réversible : une hystérésis de la désorption par rapport à l’adsorption est généralement observée. La différence de pression entre le remplissage d’un pore et sa vidange est dû à l’énergie nécessaire pour former un ménisque dans un pore plus important que celle qu’il
faut pour le détruire. Le type (V) est très rare et est associé à des solides dont la chaleur d'adsorption est quasiment nulle.
Les isothermes à marche du type (VI) sont rares également. Elles correspondent à une
adsorption multicouche sur un substrat non poreux ou macroporeux, ayant des surfaces assez bien définies comme des noirs de carbone graphités.
La surface spécifique des poudres (SBET) est déterminée par la méthode B.E.T. (Brunauer-
Emmett- Teller du nom des auteurs l’ayant établie) d’adsorption d’azote à vingt points (Autosorb-1 MP/LP Apparatus - Quantachrome). Avant d’effectuer les mesures, la poudre subit un dégazage sous vide à 150°C pendant 11 h. Les valeurs de surface sont obtenues à partir de la mesure de
branches de l’isotherme de désorption du diazote N2 basées sur le méthode de Barrett- Joyner-
Halend (BJH).
Le diamètre moyen des particules élémentaires supposées sphériques (Φmoyen) peut être
estimé à partir de la mesure de la surface spécifique (SBET) et de la masse volumique de la poudre
(ρ), selon l’expression II-3 où Φmoyen, SBET et ρ sont exprimés respectivement en nm, g.cm-3 et
m².g-1.La densité théorique des échantillons a été estimé à 3,156 g/cm3pour les poudres HA et HA- Mg.
Φmoyen= 6 / ρ.SBET