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Canevas d’entretien pour les directeurs, les enseignants ordinaires et les ECSP

5. METHODOLOGIE

5.3. E LABORATION DE L ‟ ENTRETIEN ET DES VIGNETTES

5.3.1. Canevas d’entretien pour les directeurs, les enseignants ordinaires et les ECSP

Le canevas d‟entretien pour les directeurs de l‟enseignement ordinaire, les enseignants ordinaires et les ECSP comprend trois parties distinctes : des questions liées aux vignettes, des questions générales ainsi que des questions institutionnelles, selon les formulations suivantes :

Questions liées au sentiment de responsabilité dans l’orientation de l’élève et posées en lien avec les vignettes

1) Dans le ou les cas d’élèves que vous jugez susceptible(s) d’un passage en division spécialisée, jusqu’où vous sentiriez-vous responsable et inversement, où s’arrêterait votre responsabilité ? Pourquoi ?

Cette question posée à la suite de la lecture des quatre vignettes associe une question ouverte et une question plus ciblée. Pour y répondre, les acteurs ont le choix d‟un ou plusieurs cas fictifs d‟élèves qui les auraient interpellés et sur qui ils souhaiteraient émettre des suggestions, voire des pistes d‟action en lien avec leur sentiment de responsabilité dans l’orientation de l’élève. Nous attendons des professionnels qu‟ils se livrent d‟une part quant à leur rôle institutionnel, qui est lié à leur cahier des charges, et d‟autre part qu‟ils évoquent une responsabilité davantage morale.

2) A partir de quel moment ne vous sentez-vous plus responsable de cet ou ces élèves ?

Cette question-relance est prise en considération si nous jugeons que les interlocuteurs n‟ont pas suffisamment justifié leur choix quant aux limites de leur responsabilité lors de la question précédente.

3) Pourquoi ? Pensez-vous n’être plus en mesure ? Où pensez-vous que c’est à quelqu’un d’autre de s’en charger ?

Ces questions qui s‟apparentent également à des relances ont pour but d‟accompagner et de guider les acteurs dans leurs réponses s‟ils n‟ont toujours pas pu se justifier quant aux limites de leur responsabilité. Toutefois, ces relances ont été utiles puisque nous cherchons spécifiquement à intercepter s‟il existe un moment-clé où l‟acteur ne peut plus endosser la responsabilité de l‟élève et si tel est le cas, à qui revient-elle donc.

4) Si vous deviez décrire ce que vous feriez dans ce ou ces cas d’éventuel(s) signalement(s), quelle description donneriez-vous ?

a) j’endosse la responsabilité b) je garde la responsabilité c) je renonce à la responsabilité d) je délègue la responsabilité e) j’évite la responsabilité

f) je refuse la responsabilité g) je fuis la responsabilité h) autre

Cette question dirigée interroge la responsabilité prospective des interviewés dans le ou les cas d‟élèves qu‟ils ont traité(s) dans les questions précédentes. Cette manière directe de les guider à travers différents degrés de responsabilité nous permet de cibler davantage notre objectif.

Questions générales

5) Que pensez-vous de ces affirmations :

« Signaler un élève n’est pas un acte responsable ».

« Il ne faut jamais lâcher un élève ».

Après des questions liées aux vignettes, nous proposons aux acteurs de revenir sur des questions plus générales, ayant trait à la perception de leur responsabilité, ne leur demandant plus de parler d‟un point de vue strictement personnel étant donné qu‟ils ne sont plus en situation. Bien qu‟à première vue, ces interrogations peuvent refléter un caractère plutôt banal, nous attendons cependant qu‟ils les justifient en s‟aidant de leurs expériences professionnelles, personnelles, ainsi que des vignettes, s‟ils le souhaitent.

Questions liées aux rôles

6) Dans le processus de signalement, quel est votre rôle ? Comment agirez-vous avec l’élève tout au long du processus ?

Cette question directe replace les interlocuteurs au cœur de leur fonction professionnelle. Il s‟agit pour eux de décrire leur rôle endossé lors de l’orientation d’un élève en classe spécialisée tant d‟un point de vue personnel qu‟institutionnel. Précisons que cette question n‟intervient seulement qu‟en fin d‟entretien, ceci dans l‟espoir qu‟une confiance se soit établie entre l‟acteur et le chercheur puisqu‟aucun détour n‟est ici possible, comme il en était peut-être le cas lors des questions relatives aux vignettes.

7) Quel est le rôle des autres acteurs du système scolaire (directeurs, enseignants ordinaires, ECSP, enseignants spécialisés) ?

En fonction des expériences et représentations des interviewés, nous visons à recueillir les rôles qu’ils attribuent à chacun des acteurs précités, et ce, toujours lors du processus de signalement. Les réponses à cette interrogation sont essentielles pour comprendre les différentes représentations des groupes d‟acteurs quant au degré de responsabilité.

5.3.2. Canevas d’entretien pour les enseignants spécialisés

En ce qui concerne le canevas d‟entretien pour les enseignants spécialisés, celui-ci n‟inclut pas de questions liées aux vignettes. En effet, étant donné que la responsabilité de ces professionnels n‟est que très peu, voire pas du tout considérée dans le processus de signalement de l‟élève, nous n‟avons pas jugé utile de leur proposer des cas fictifs d‟élèves sur lesquels les questionner. Au contraire, il s‟agit ici de recueillir des données dans l‟espoir de mieux saisir leur degré de responsabilité lié à la période suivant le signalement de l’élève. Ainsi, nous espérons cerner s‟il existe chez les acteurs scolaires, une continuité ou une rupture de sentiment de responsabilité morale lorsque l‟élève passe de l‟enseignement ordinaire à celui de spécialisé.

1) Lorsqu’un élève arrive dans votre classe, de quelle manière vous sentez-vous responsable ou non, de ce dernier ?

Ici, nous tâchons de comprendre si les enseignants spécialisés interrogés ressentent un degré de responsabilité lorsqu’ils accueillent un élève et durant l’ensemble de sa scolarité dans sa classe. Nous nous attendons à ce qu‟ils évoquent des cas liés à leurs expériences.

2) Sur quoi porte cette responsabilité ? Sur quoi ne porte-elle pas ?

Cette question-relance invite ces enseignants à différencier leur engagement et leur limite quant à leur degré de responsabilité. Ici, la demande du chercheur est donc directe et précise.

3) Comment vous positionnez-vous par rapport aux passés d’élèves ?

Les enseignants spécialisés interrogés prennent-ils en compte le passé de leurs élèves, et donc leurs vécus, leurs parcours scolaires ainsi que leurs orientations en classe spécialisée ou ne s‟en soucient-ils pas ? Le but est de saisir si ces acteurs contribuent à créer une continuité ou une rupture entre l‟enseignement ordinaire et l‟enseignement spécialisé. De là, leur degré de responsabilité morale se cantonne-t-il à leur classe ou s‟enquiert-t-il de la globalité de l‟élève et donc, de ses années scolaires précédentes ?