1 CHAPITRE I : REVUE DE LITTÉRATURE
2.3 Contexte géologique
2.3.2 Cadre géologique de la zone d’étude
La zone d’étude couvre une partie du socle Birimien du Liptako-Gourma et une grande
partie du bassin des Iullemmeden. Nous détaillerons dans les paragraphes suivants les
formations géologiques du socle Birimien et les séries sédimentaires du Bassin des
Iullemmeden, plus spécifiquement celles qui sont situées dans la zone d’étude.
2.3.2.1 Le socle du Liptako Gourma
Le socle du Liptako-Gourma d’âge Protérozoïque inférieur est situé sur la bordure
Nord-est du craton ouNord-est-Africain. Les déformations birimiennes de ce socle sont attribuées à 3 ou
4 phases D1, D2, D3 (Milési et al., 1989 ; Fabre, 1995) et D4 (St-Julien, 1992 ; Soumaila,
2000). Il comprend des ceintures de roches vertes constituées de métavolcanites (roches
basiques) et métasédiments associés au Birimien et de roches intermédiaires (métadacites et
métarhyodacites), avec des batholithes granitiques syn- et post-tectoniques liés à l’orogénèse
éburnéenne datée vers 2,1 GA (Reichelt, 1961 ; Machens, 1973 ; Bessoles, 1977 ; Milési et al.,
1989 ; Dupuis et al., 1990). Les formations qui recouvrant le Birimien, attribuées au Tarkwaien,
résultent de l’érosion de la chaîne birimienne ; ce sont des conglomérats et grès typiques de
dépôts de « Fan delta » (Milési et al., 1989). Les formations archéennes sont uniquement
représentées par des gneiss, des leptynites / amphibolites, des schistes et micaschistes sous
formes de reliques ou d’enclaves au sein des granitoïdes éburnéens.
2.3.2.2 Le bassin des Iullemmeden
2.3.2.2.1 Les contours naturels du Bassin
Décrit pour la première fois par Radier (1957), le bassin des Iullemmeden (Figure 2-3)
tire son nom de l’importante fédération Targuie qui peuplait sa partie centrale. Ce bassin est
délimité par les méridiens 1° et 9°E et les parallèles 10° et 21°N (Greigert, 1966a). Il est limité
au nord par le massif du Hoggar (Algérie) et ses prolongements méridionaux, l’Adrar des Iforas
au Mali et l’Aïr au Niger ; au nord-ouest par le fossé de Gao ou détroit soudanais ; à l’est par le
socle du Damagaram-Mounio et l’Aïr et au sud par le bouclier nigérian. Le bassin des
Iullemmeden couvre une surface de plus de 500.000 km
2(Projet PNUD/DCTD -
NER86/001/NEX, 1997). Il s’étend sur une longueur de nord-sud d’environ 1100 km et une
largeur est-ouest de l’ordre de 800 km (Greigert, 1966b).
2.3.2.2.2 Les séries sédimentaires du bassin selon les données générales
La sédimentation dans le bassin des Iullemmeden datée du Silurien inférieur a débuté au
Nord du 17ème parallèle. Le remplissage sédimentaire est essentiellement constitué de grès, de
sables et de silts à intercalations argileuses datés du Silurien au Quaternaire et de calcaires et
marnes du Crétacé supérieur/Yprésien (Guero, 2003). Le bassin comprend de bas en haut
(Greigert, 1966) :
Les formations du Paléozoïque : constituées de grès fins, de schistes et de grès fins argileux
respectivement du Dévonien inférieur, moyen et supérieur de 300 à 400 mètres d’épaisseur.
Au-dessus, se sont déposés des grès grossiers, argilites et argiles ligneuses du Viséen
inférieur sur 500 m d’épaisseur.
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Les dépôts du Namurien sont constitués par une alternance de séries marines et continentales
gréseuses, argilo-gréseuses, silteuses et calciteuses d’environ 400 mètres d’épaisseur. Au
sommet, la série des sédiments continentaux d’âge Permien sont représentés par des arkoses
fines à grossières avec un ciment argileux et calciteux. Ils constituent selon Greigert (1966)
la base du Continental Intercalaire.
Les formations du Secondaire : du Trias au Cénomanien inférieur, la sédimentation est
uniquement continentale sur 1300 à 1600 mètres d’épaisseur fait de dépôts du domaine
fluvio-lacustre avec la série des argiles de L’Irhazer (500 m) et la Formation du Farak (300
à 800 m de grès et argiles) pour les deux plus importantes.
Au Cénomanien quatre transgressions marines ont envahi le territoire sur toute l’étendue
du bassin des Iullemmeden, (Greigert, 1966 ; Lang et al., 1980). Parallèlement à ces
transgressions se déposa suivant les secteurs, du Cénomanien supérieur à l’Eocène inférieur
la série lagunaire du Continental Hamadien (300 à 600 m d’épaisseur). Les dépôts du
secondaire sont constitués de bas en haut des :
o Dépôts continentaux allant du Continental Hamadien : ce sont les grès d’Agadez d’âge
Trias-Jurassique moyen, les argilites d’Irhazer, le groupe de Tégama d’âge Néocomien à
Albien et les dépôts continentaux du Crétacé supérieur, le Continental Hamadien.
Figure 2-3: Localisation du bassin paléozoïque à phanérozoïque des Iullemmeden (en grisé),
avec les principaux linéaments et fossés mésozoïques de l’Afrique de l’Ouest (Bellion et al.,
1989). 1 : Socle précambrien métamorphique ; 2 : chevauchement panafricain ou paléozoïque ;
3 : Linéament ou faille majeure ayant joué ou rejoué au Mésozoïque ; 4 : Dolérites liasiques ;
5 : Fossé jurassique de Nara ; 6 : Fossé crétacé. Le rectangle rouge est la zone d’étude.
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o Dépôts marins du Crétacé supérieur (Cénomanien supérieur – Masestrichtien) : il s’agit
des argiles grises ou vertes et de grès, à efflorescences salines et lentilles de gypse
surmontés par des grès, des grès calcaires glauconieux à gastéropodes et Nigericeras du
Cénomanien supérieur au Turonien inférieur. Au Turonien Supérieur, la série est
constituée de calcaires blancs (Greigert, 1966). Le Cénomanien inférieur est marqué par
le dépôt d’un ensemble argileux fossilifère. Au sommet, les dépôts du Maestrichtien sont
composés d’argilites, siltites, sables et une alternance marnes/grès/sables dans l’Ader
Doutchi. Ces formations finement détritiques se sont déposées en milieu réducteur
(Greigert, 1966).
Les dépôts du Tertiaire : ils sont constitués :
o Dépôts marins du Paléocène à l’Eocène. Du Paléocène à l’Yprésien, une transgression
marine a permis le dépôt de roches calcaires, marno-calcaires à operculinoïdes, marnes et
schistes argileux.
o Dépôts continentaux du Tertiaire : le Continental Terminal. Il s’agit de formations
détritiques quartzo-kaoliniques à faciès sidérolithique. Dans ce complexe du Continental
Terminal, (Greigert ; 1966 ; Gavaud, 1969) distinguent trois séries, décrites de bas en
haut : série sidérolithique de l’Ader (CT1), la série argilo-sableuse à lignites (CT2) et la
série des grès argileux du moyen – Niger (CT3).
Les dépôts du Quaternaire : les formations du Quaternaire sont essentiellement représentées
par des alluvions d’âges variés comblant les vallées fossiles ou en voie de fossilisation et des
sables éoliens fixés ou non, formant des ergs (Gavaud, 1970).
Le socle du bassin des Iullemmeden est affecté par des accidents régionaux. Le rejet de
certains de ces structures durant le Secondaire et le Tertiaire a induit, dans la couverture
sédimentaire, des plis et des flexures pouvant être localement importants.
2.3.2.2.3 Séries sédimentaires selon les coupes géologiques synthétiques
Nous détaillons dans ce paragraphe les traits de la géologie du socle du Liptako-Gourma
et les séries sédimentaires du bassin des Iullemmeden, spécifiquement celles situées dans la
zone d’étude. La description générale prend en compte les éléments existants sur la géologie du
secteur ainsi que les coupes lithologiques des forages réalisés dans le cadre des différents
programmes d’hydraulique villageoise (Projet FAO/SF : 281/NIR 8, 1970 ; Programme
hydraulique villageoise, 1997; FORACO, 2014) ou des reconnaissances hydrogéologiques.
Les différentes coupes synthétiques I, II, III et IV (Figure 2-5 à Figure 2-8) sont
matérialisées sur la Figure 2-4. Sur cette dernière, nous pouvons constater qu’une partie des
sites de la zone d’étude est située sur le socle Birimien (sites de Torodi et Tillabéry) et l’autre
partie (sites de Ouallam, Say, Fillingué, Dosso et Guéchémé) dans le bassin des Iullemmeden.
La présentation de la géologie est basée sur l’emplacement des différents sites constituant la
zone d’étude. Les dépôts concernent la partie sud-ouest du bassin des Iullemmeden. La
localisation de chaque gisement latéritique ainsi que la formation géologique qu’il surplombe
sont indiquées sur la Figure 2-4.
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Figure 2-4:Carte géologique de la bordure Sud-ouest du bassin des Iullemmeden et la position
des différents sites de la zone d’étude.
1 : socle précambrien, 2 : Continental Hamadien ou grès et calcaire Sénoniens. 3 : marnes et
calcaires du Paléocène-Yprésien. 4 : CT1 ; 5 : CT2 ; 6 : CT2/CT1 indifférenciés. 7 : CT3.
8 : Quaternaire (d’après Greigert & Pougnet, 1965 ; Lang et al., 1980 (in; Favreau, 2000)). Les
traits indiquent les traces des coupes synthétiques des Figure 2-5 à Figure 2-8.
Figure 2-5: Coupe géologique synthétique I de la bordure sud-ouest du bassin des Iullemmeden
montrant qu’à l’ouest de la coupe le site de Guéchémé se situe sur des sables oolithiques CT3.
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Figure 2-6: Coupe géologique synthétique II de la bordure sud-ouest du bassin des
Iullemmeden montrant qu’à l’ouest de la coupe le site de Dosso se situe sur des sables et silts
du CT3.
Figure 2-7 : Coupe géologique synthétique III de la bordure sud-ouest du bassin des
Iullemmeden montrant qu’au Nord le site de Fillingué se situe sur les argiles ligneuses et sables
fins moyens du CT2.
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Figure 2-8 : Coupe géologique synthétique IV de la bordure sud-ouest du bassin des
Iullemmeden montrant qu’au Sud-ouest de la coupe le site de Guéchémé se situe sur des sables
et argiles du CT3.
L’analyse et l’interprétation des différentes coupes de forage montrent une stratigraphie
comprenant de bas en haut (Figure 2-5 à Figure 2-8) :
Le socle précambrien (granites et gneiss) sub-affleurant en bordure du fleuve Niger
(entre Koulou et Sia). En dehors de ce secteur, il n’est atteint par les forages qu’à Sambéra et à
Bengou à des profondeurs respectives de 375,0 et 342,0 m.
La série du Continental Hamadien. Elle est constituée de grès fins à grossiers à ciment
kaolinique et de sables moyens à grossiers plus ou moins consolidés dans le Dallol Maouri
(Figure 2-5 et Figure 2-7). Le faciès paraît plus grossier et plus homogène vers le Sud. Dans la
partie centrale de la zone (secteur de Dogondoutchi ; Figure 2-7 et Figure 2-8) ainsi que dans
le Nord-dallol Bosso (secteur de Bonkoukou), le Continental Hamadien présente un faciès plus
fin et argileux constitué d’alternances de sables fins et d’argiles sableuses d’âge Sénonien
reposant sur des grès fins à grossiers du Continental Intercalaire.
Les dépôts marins du Paléocène/Yprésien : Constitués de calcaires, marnes,
marno-calcaires et d’argilites (attapulgite) au sommet, la série Paléocène-Yprésienne est reconnue dans
tous les forages profonds de la zone d’étude. Le faciès lithologique essentiellement
marno-calcaire, passe verticalement ou latéralement à des marnes et argiles gris-bleues (attapulgites)
à l’Ouest du Dallol Foga, et vers le Nord (Nord dallols Maouri et Bosso). L’épaisseur de la série
varie de 0 m dans le sud-dallol Maouri (à la hauteur de Bana ; Figure 2-7) à 50 m et plus dans
les environs de Dogondoutchi et de Bonkoukou (Figure 2-7 et Figure 2-8).
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La série du CT1 se caractérise également par des variations de faciès et d’épaisseur
dans la zone d’étude. Elle repose soit sur les calcaires et marno-calcaires, soit sur les argiles
gris-bleues (attapulgites). Le faciès essentiellement sableux moyen à grossier passe à des
alternances de sables fins argileux et d’argiles sableuses à traces d’oolithes ferrugineuses, de
pyrite dans la partie Nord du Dallol Maouri (entre Guéchémé et Koléfou) et dans le secteur de
Dosso (Figure 2-7 et Figure 2-8). À l’Ouest du Dallol Foga (Secteur Sabongari – Mamandeye ;
Figure 2-6 et Figure 2-7), la série du CT1 est constituée de grès tendres oolithiques tandis que
dans le Dallol Bosso (Bonkoukou - Gao Sabon Gari) elle est représentée par des graviers et des
oolithes dans une matrice argileuse et d’argiles peu silteuses à éléments détritiques et passées
charbonneuses.
la série du CT2 est constituée par deux couches d’argiles grises à lignites et tourbes
contenu au sein d’une couche de sables et/ou d’oolithes ferrugineuses. La couche inférieure
d’argiles (base du CT2) présente un faciès sablo-argileux ou argilo-oolithique riche en lignites
et en pyrite et passe à des grès tendres oolithiques et lignites à l’ouest du Dallol Foga (secteur
de Mamandeye – Kigoudou Koira ; Figure 2-5 et Figure 2-6). Elle disparaît par biseautage dans
le bas-dallol Maouri (au sud de Yelou) et n’existe pas dans la partie Sud-ouest de la zone (à
l’Ouest de Sabongari), (Figure 2-5). L’épaisseur maximale de cette couche est observée entre
Tibiri et Dogondoutchi où elle atteint 65 m (Figure 2-7). La couche supérieure d’argiles grises
(sommet du CT2) est absente dans le bas-dallol Maouri (au Sud de Koutoumbou) et dans la
partie Sud-ouest de la zone d’étude (à l’ouest de Sabongari), (Figure 2-7). La couche intercalée
entre les deux niveaux d’argiles, est essentiellement formée de sables fins à moyens plus ou
moins argileux sur la majeure partie de la zone d’étude. Des lentilles argileuses y sont
fréquemment observées. Dans le Dallol Bosso (secteur de Bonkoukou – Gao Sabon Gari) cette
couche correspond à des argiles sableuses contenant des éléments détritiques grossiers et de
nombreux débris végétaux houillifiés. Le faciès passe à des grès friables et à des sables
oolithiques ou à des oolithes sablo- argileuses dans les environs de Baléyara (Dallol Bosso) et
au Sud de la latitude 13°.
la série du CT3 est constituée essentiellement de sables, de grès hétéro-granulaires et
de silts plus ou moins argileux. Elle présente de brusques et fréquentes variations latérales et
verticales des faciès lithologiques. Le CT3 comporte une proportion importante d’argiles
silteuses bariolées et de latérites dans ses termes supérieurs et des sables et silts plus ou moins
argileux vers sa base. La série est constituée de sables fins à moyens consolidés ou non et de
silts plus ou moins argileux avec de rares oolithes ferrugineux disséminés en partie centrale de
la zone d’étude. La puissance de la série du CT3 varie de 0 m dans le bas-dallol Maouri et
175 m à l’aplomb du forage de Dogondoutchi (Km - 300), (Figure 2-5 à Figure 2-8).
2.3.2.2.4 Synthèse
Le contexte litho-stratigraphique de la zone d’étude est essentiellement représenté par des
sédiments continentaux crétacés supérieurs (Continental Hamadien) et tertiaires (Continental
Terminal) séparés par des marno-calcaires marins Paléocènes/Yprésiens.
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La série crétacée est constituée de sables et grès fins à grossiers d’épaisseur dépassant
600 m dans le secteur du forage de Dogondoutchi au point kilométrique 300. Les faciès
lithologiques des différents termes du Continental Terminal tels que livrés par les forages de la
région d’étude, montrent que:
le CT1 est constitué pour l’essentiel de sables moyens à grossiers, le faciès sidérolithique
riche en oolithes ferrugineux ne s’observe que dans les secteurs de Kiessé, Say et Dosso et au
Sud-ouest du Dallol Foga. Dans les secteurs de Dogondoutchi et dans le Dallol Bosso, le CT1
présente un faciès plus fin et argileux.
le CT2 est caractérisé par une abondance de débris végétaux et de lignite,
particulièrement dans les secteurs de Dogondoutchi et de Bonkoukou. La fraction détritique
grossière est essentiellement sableuse (sables fins à moyens), passant à des grès et sables
oolithiques ou à des oolithes sableux et argileux.
le CT3 est essentiellement constitué de sables, de grès et de silts plus ou moins argileux
dans la majeure partie de la zone d’étude. Des faciès plus argileux sont observés dans les
secteurs de Gagila –Dogondoutchi et de Loga.
2.3.3 Description des séquences pédologiques retrouvées au droit des
Dans le document
Caractérisation et valorisation des matérieux latéritiques utilisés en construction routière au Niger
(Page 100-107)