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Chapitre II CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL

2.3 Cadre conceptuel

Pour ce travail de recherche, nous avons utilisé un certain nombre de concepts (dynamique intracommunautaire, néo-Québécois, association et communauté) qui ont été identifiés à partir de notre question de recherche ; de la théorie du parcours de vie et dont nous précisons ici le sens dans lequel ils doivent être compris dans le cadre de ce travail.

2.3.1 Dynamique intracommunautaire

La dynamique est un « Ensemble de forces qui entraîne, provoque un mouvement, une évolution à l'intérieur d'une structure » Larousse en ligne (2015). Il s’agit des facteurs positifs ou négatifs, existant ou non et produisant des effets dans les relations entre deux instances. D’après ce même dictionnaire, le terme intra est un « Préfixe indiquant la présence à l'intérieur de quelque chose. » Quant à la communauté, pour Sarason (1974) cité dans Arsenault et Cossette (2013), elle peut être définie comme « le sentiment d’appartenir et de faire partie d’un réseau de support et de relations sur lequel on peut s’appuyer ». Dans le cadre de cette recherche, nous nous intéresserons uniquement aux communautés ethniques camerounaises et nous excluons toutes les autres formes d’associations dans lesquelles pourraient évoluer des Camerounais.

Ainsi, en nous basant sur les travaux des chercheurs mentionnés plus haut, nous avons retenu la définition de la dynamique intracommunautaire comme étant la réalité des mécanismes de vie ou de survie et des liens existants entre des immigrants à l’intérieur d’un groupe d’immigrants en particulier en terre d’accueil.

2.3.2 Le parcours de vie

Le parcours de vie est selon Gherghel et Saint-Jacques, « une séquence d’événements qui se déroule en fonction des groupes d’âge et qui est socialement définie et ordonnée dans le temps et le contexte historique ». Cette définition met en avant deux éléments fondamentaux présents dans l’approche : « relier le développement individuel

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aux temporalités et aux contextes sociaux. » Le développement individuel est ainsi et de manière considérable, « influencé par les temporalités sociales et historiques, ainsi que par les contextes de vie » (2013, p. 14). Nous retiendrons cette définition de Gherghel et Saint- Jacques (2013) dans le cadre de cette recherche.

2.3.3 Cheminement social

Le cheminement social est également connu sous les appellations « trajectoire sociale » ou « trajectoire de vie ». Elles représentent selon Gherghel et Saint-Jacques « l’ensemble des trajectoires (familiale, éducationnelle, professionnelle et résidentielle) généralement suivies par les individus et les groupes dans une société. » » (2013, p. 15) Ces trajectoires sont influencées selon Elder et coll. (2004) par le lieu dans lequel se trouve une personne dans un espace donné, le temps, dans une période historique tout en tenant compte de la société dans laquelle elle évolue. Cet ensemble est ainsi, selon Gherghel et Saint-Jacques, « déterminés et structurés par les régulations sociales, politiques et économiques. » (2013, p. 15) Cette trajectoire de vie prend en compte trois aspects importants notamment dans la vie d’un immigrant. Il s’agit du vécu pré-migratoire, migratoire et post-migratoire.

Selon Elder et coll. (2004, p. 8) cité par Gherghel et Saint-Jacques « La trajectoire est composée de séquences de rôles et d’expériences qui sont définies ou délimitées par des transitions caractérisées comme des périodes d’instabilité (ex. : l’émancipation, la parentalité, la retraite). Les périodes entre les transitions, appelées stades ou étapes de vie, représentent des périodes de stabilité des comportements, des rôles et des statuts. Les transitions nécessitent des changements de statut ou d’identité sociale et personnelle, ainsi que d’éventuels changements de comportements et de pratiques (ex.: les modifications du réseau social après le mariage ou après une migration) » (2013, p. 16). Ainsi, nous retiendrons la trajectoire comme le processus généralement suivi par certains individus et/ou certains groupes en vue de leur intégration à une société donnée.

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2.3.4 La transition

La transition fait référence à une période de changement entre différents stades successifs qui impliquent un changement accéléré (Levy et Pavie Team, 2005). Malgré l’existence de plusieurs approches, les chercheurs s’accordent sur l’existence de trois éléments des transitions (Levy et Pavie Team, 2005, p. 15) cité par Gherghel et Saint- Jacques :

« 1- La transition consiste en un processus plus ou moins clairement délimité dans le temps (même s’il peut avoir des conséquences à long terme). 2- La transition engendre habituellement un résultat, c’est-à-dire qu’à son terme, un nouveau statut ou fonctionnement stable est mis en place ; tout de même, les critères d’évaluation d’une transition varient d’une discipline à l’autre, étant plus ou moins précis. 3- La transition est appliquée le plus souvent aux parcours de vie individuels, mais peut aussi être utilisée comme notion plus large (transition sociale, démographique, familiale, etc.) » (2013, p.18). Dans ce travail, nous retiendrons la transition comme un changement de stade ou de situation à une autre ; d’une période, d’un statut et/ou d’un rôle à un autre.

2.3.5 Associations et communautés

Une association selon le Registraire des entreprises du Québec en ligne (2016) est un « groupe de personnes réunies dans un intérêt commun, autres que la réalisation de profits à partager entre les membres, dont les activités visent à promouvoir l'étude, la défense et le développement des intérêts économiques, sociaux ou moraux de ses membres. »

Considérant la littérature que nous avons présentée dans la recension des écrits et bien que la notion d’association présente une dimension plus formelle en ce sens qu’elle doit être enregistrée auprès du Registraire des entreprises du Québec et que la notion de communauté soit plus souple, les notions d’association et de communauté sont, selon la vision des immigrants camerounais, toutes deux restrictives dans la mesure où elles

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précisent certains critères d’adhésion. C’est ainsi que pour eux, en raison de ce caractère restrictif, les deux notions ont la même signification.

De ce fait, les termes communauté et association dans cette étude signifieront tous deux un groupe d’immigrants d’origine camerounaise unis par des caractères, des liens d'intérêts communs et partageant des activités visant à défendre les intérêts des membres et à promouvoir la solidarité en terre d’accueil sur la base des origines communes.