• Aucun résultat trouvé

449 Nombres de Restes et 751 NR ont été découverts lors des diagnostics de 2010. 173 NR (28 NMI) fouille 2011

Le contexte de découverte correspond principalement à des niveaux d'épandage liés certainement à une occupation très proche. Une grande partie des individus découverte lors de la fouille 2011 provient d'une dépression (mare?) intitulée St 02.

Les groupes techniques :

Cette production est caractérisée par plusieurs groupes techniques dont deux principaux, les GT 1p et 3k. Cet ensemble s'identifie par une pâte moyennement fine avec de nombreux 213Voir présentation des résultats de ces opérations dans le rapport du PCR de 2011 et dans le présent rapport, présentés

par Bastien Gissinger, titulaire de ces opérations.

dégraissants. La distinction entre 1p et 3k se base sur la couleur de la pâte liée éventuellement à un type de cuisson sachant que l'argile utilisée paraît identique à la binoculaire.

Cet ensemble représente le plus grand nombre de tessons médiévaux puisqu'il totalise presque la moitié des NR et des NMI.

Les caractéristiques de cet ensemble se rapproche des groupes techniques identifiés sur des aires de production potières repérées par prospection pédestre sur les communes de la Gripperie Saint Symphorien et de Saint Sornin 215. Il s'agit du seul rapprochement pour l'instant possible avec une aire de production.

Les autres groupes techniques identifiés sur le site du cimetière n'ont pas d'origine de production identifiée. Il s'agit des GT 6a et 6c qui sont assez proches l'un de l'autre, la densité du dégraissant faisant la différence. La pâte, de couleur principalement beige, est très cuite et la surface de la céramique en est rugueuse. Le GT 6y est particulièrement cuit donnant un aspect grésé qui est une caractéristique des productions du haut Moyen-Âge. Tandis que le GT 17az, très peu représenté, se distingue par la présence très importante de mica.

Répartition par Groupes techniques (période médiévale) à partir de l'échantillon provenant de la fouille.

GT 1p 3k 6a 6c 6y 17 az

NR 34 47 58 22 10 2

NMI 6 6 4 5 4 1

Les formes :

Le corpus du cimetière de Saint-Symphorien est à l'image traditionnel du vaisselier médiéval où les formes fermées dominent largement. Il s'agit de pots avec ou sans anses mais dont l'état fragmentaire des tessons ne permet pas toujours de distinguer l'oule du pot à anse. Un pichet a pu être identifié avec un groupe technique spécifique (figure 2 n° 27).

On peut distinguer quatre grands profil de lèvres :

un type de bord en bandeau plus ou moins marqué (figure 1 : n° 1 figure 2 : n° 7, 8, 9, 21, 22) que l'on peut retouver par ailleurs dans des régions proches : sur les sites de La Laigne (Charente- Maritime) daté des XIe-XIIe (Véquaud 2004), du XIe s à Nancras (Charente-Maritime) (Véquaud 2010) et des XIe-XIIe siècles à Yves (Charente-Maritime) (Demeure 2009 216) .

un profil de lèvre plutôt convexe avec une gorge plus ou moins marquée (figure 2 : n° 11, 15, 16, 23) datée à Nancras des Xe-XIe siècles (Véquaud 2010).

une lèvre droite plus ou moins déjetée (planche 2 : 10, 12, 13, 17, 20, 27). Certains éléments présentent une extrémité renforcée soulignée à l'extérieur par une rainure. Pour ce dernier profil (n° 13) élément un exemplaire similaire attribué à une cruche et découvert à La Laigne dans un contexte de la fin du XIIe s (Véquaud 2004). D'autres lèvres plus ou moins déjetées présentent des stries de tournage sur la face supérieure (planche 2, n° 17 et 27). On retrouve cette forme sur le site d'habitat littoral à Yves (Demeure 2009 - planches 42 et 44, vol.2) datée des Xe-XIe siècle. A noter que le tesson n° 27 possède un bec verseur permettant l'identification d'un pichet ou d'une cruche.

Une lèvre déjetée présentant un profil en amande (planche 2 : 24, 25, 26). Ce profil appartient à un type ancien qui remonte au VIIIe- début IXe siècle sur le site de Nancras (Véquaud 2010), au 215Prospection réalisée par l'équipe de Pierre-Philippe Robert dans le cadre du PCR « Les marais charentais au Moyen-

Âge : environnement, économie, population », Voir Robert 2011. 216Etude céramique réalisée par Fabienne Chiron-Champagne.

VIIIe siècle à Saint Georges de Coteaux (Charente-Maritime) (Véquaud 2010) et au VIIIe-IXe siècle à Saint Xandre (Maurel 2008217). D'après Brigitte Véquaud, ces lèvres en amande lorsqu'elles deviennent tombantes et assez développées, associées à des lèvres annonçant le bandeau appartiennent plutôt au contexte du Xe siècle (véquaud 2010, p. 273). Cette forme a également été rencontrée lors de la fouille de Pépiron (Commune de Saint Just Luzac) dans le comblement d'un puits 218.

Quelques éléments assez anecdotiques méritent d'être signalés : Il s'agit de lèvres à sommet plat à pâte fortement micasée parfois agrémentées de stries sur la face supérieure (planche 2 : n° 28). Pour cet élément on retrouve un profil similaire attribué à un pot pourtant daté de la fin du XIIe s. à La Laigne (Véquaud 2004). Des éléments datés des Xe-XIe siècles ont été trouvé à La Chalonnière à Tonnay-Charente (Charente-Maritime) (Dartevelle 1998). Ils correspondent plutôt à des pichets ou cruches.

Par contre la céramique souvent très cuite parfois grésée à l'image du groupe technique 6y est considérée comme appartenant à une production du haut Moyen Âge commençant dès le VIIIe siècle (Véquaud 2010).

Enfin, plusieurs éléments appartenant à la catégorie des mortiers (Figure 1 : n° 4,5,6), découverts dans la phase des diagnostics complètent cet ensemble médiéval. Ils appartiennent au même groupe technique que la grande majorité des pots déjà présentés. Ils se caractérisent par un diamètre assez étroit et un profil plutôt turiforme. Deux renforts disposés de manière symétrique, marquent parfois le bec verseur permettant de vider le mortier de son contenu. Ces formes sont souvent décorées d'ocelles estampées ou d'incisions géométriques (décor de fougère?). Il est très intéressant de noter que cette forme a été déjà été rencontrée dans un rayon géographique assez proche du site de la Gripperie. Des individus similaires ont été découverts lors de la découverte d'un dépotoir à Cadeuil mais également au cours des prospections d'ateliers de terre cuite sur la commune de la Gripperie Saint Symphorien (Robert 2011). D'autres ont été identifiés par Brigitte Véquaud sur le site de la Coudrée, commune de Nancras, et appartenant à la phase 2 d'occupation du site ce qui correspond au Xe siècle (Nibodeau 2007). Cette forme de mortiers, grâce à ses caractéristiques morphologiques et ses décors facilement identifiables peut devenir un repère chronologique très utile au sein de cet aire de production des abords du golfe de Saintonge.

On devine à travers cette étude deux orientations chronologiques issues des groupes techniques et de la morphologie des céramiques découvertes à Saint Symphorien.

Tout d'abord, il apparaît que nous nous trouvons en face de productions du haut Moyen-Âge. Il s'agit de formes avec lèvres droites plus ou dejetées (n° 10, 12, 17, 27), celles incurvées avec renflement à son extrémité (n° 13) ou déjetée à sommet plat (n° 18, 19). Une autre catégorie correspond aux lèvres à profil en amande. Toutes ces céramiques sont réalisées dans une pâte très cuite voire grésée. Il s'agit de formes attribuables au haut Moyen-Âge et principalement à l'époque carolingienne même si la question de la céramique attribuable à cette période pour les pays charentais reste encore un domaine de recherche à explorer. La plupart de ces céramiques a été découverte dans les niveaux les plus anciens de l'occupation du site. Il s'agit de la fosse 38 pour laquelle des datations au 14C ont révélé une occupation des VIIe e-XIIIe s. Le tesson a été découvert dans le fossé 50 qui paraît être antérieur à la grande mare (St 02) elle-même datée à partir de charbons de bois des IXe-Xe siècles. Il faut noter que les pots à lèvres en amande proviennent de la première US d'utilisation de cette dépression.

217Etude céramique réalisée par Armelle Guériteau.

218Fouille Camille Gabet , étude de la céramique par Philippe Duprat dans le cadre du PCR « Marais charentais du Moyen-Âge à l'époque moderne ».

L'autre ensemble retrouvé dans les niveaux médiévaux appartient plutôt à la période des Xe- XIe siècle voire XIIe siècle. Il s'agit de formes fermées plus connues de type pots ou oules. Leur lèvre en petit bandeau (n° 7, 8, 9, 21, 22) ou à profil convexe (n° 11, 15, 16, 23) est assez caractéristique de cette période . Le seul atelier fouillé dans la région attribuable à ce Moyen-Âge central est celui des Champs Rougeaud fouillé par Daniel Baurraud219. Il a livré des formes similaires : pots globulaires à lèvre en bandeau et quelques cruches, l'ensemble étant daté du XIe siècle. De nombreux tessons offrant les mêmes caractéristiques morphologies ont été découverts lors des deux diagnostics qui ont précédé la fouille (Gissinger 2009 et 2010). Ils ont été découverts dans un secteur plus proche de l'église paroissiale actuelle, d'anciens bâtiments attenants et de son cimetière. La présence de cette céramique des Xe-XIIe siècles avait déjà été observée par Camille Gabet dans les années 1960 à proximité du lieu de culte et leur découverte en nombre lui avait fait penser à la présence de rebuts d'ateliers de potiers (David, Gabet 1972). A ce jour les céramiques découvertes en 2009 et 2010 offrent plus les caractéristiques d'un vaisselier consommé que de rejets de production.

Il en ressort deux occupations médiévales :

− une inscrite vraiment dans le haut Moyen-Âge, carolingienne, voire légèrement antérieure dont les traces sont assez diffuses et sont piégées dans des structures fossoyées ou des épandages situées plutôt au sud du terrain du cimetière ,

− une autre plus récente couvrant une période encore mal définie allant du Xe au XIIe siècle mais dont les datations 14c pour le site de Saint-Symphorien permet de recentrer la production consommée sur place vers l'an Mil. La céramique de cette période est présente sur la totalité du site (zone de la fouille mais également dans les tranchées de diagnostic) et fait penser à une occupation plus importante et étendue.

Un constat : l'absence ou la quasi-absence de céramique du bas Moyen-Age pour cette partie du site alors que ce secteur est à nouveau occupé au XVIe siècle. En effet, seul un tesson appartient à des productions datées des XIIIe-XIVe siècles pour le secteur ayant fait l'objet de la fouille. Il s'agit de la partie supérieure d'un pichet glaçuré de type saintongeais à lèvre assez droite et à bec ponté. Il sera intéressant de vérifier si ce hiatus au nouveau du mobilier se confirme sur l'ensemble des structures mises au jour lors des différentes opérations sur ce site.