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La sexualité à l’épreuve de la réalité

Chapitre 1 : Terrain d’étude

1.3 Les bisexuels et les autres

Généralités et statistiques

Vingt-quatre des quarante-deux individus interrogés ont déjà eu une relation sexuelle avec une personne à la fois du même sexe et aussi du sexe opposé, sept d’entre eux se disent bisexuels, six se disent homosexuels (ayant déjà eu une ou des relations sexuelles et amoureuses avec des personnes du sexe opposé), sept ne souhaitent pas se définir sexuellement et quatre affirment être hétérosexuels et avoir été tentés par l’expérience, poussés par leur curiosité sans pour autant vouloir réitérer cet acte. Les 43% restants sont des homosexuels et des hétérosexuels que nous qualifierons de « stricts » parce qu’ils n’ont eu de rapports sexuels qu’avec un des deux sexes. Parmi ces personnes que la bisexualité ne touche pas, dix-huit au total, quatorze se disent strictement hétérosexuelles et quatre se disent strictement homosexuelles.

Il est avant tout frappant de voir que plus de 57% des personnes que nous avons rencontrées sont concernées par la bisexualité contre seulement 43% de non concernés. Lorsque nous parlons de personnes concernées par la bisexualité, nous ne parlons pas seulement de ceux qui se définissent bisexuels, mais aussi de ceux qui ont déjà pratiqué la bisexualité. Ainsi, sur ces vingt-quatre individus pour qui la bisexualité n’est pas étrangère, seuls sept s’incluent dans la catégorie des « bisexuels » alors que les dix-sept autres sont homosexuels, hétérosexuels ou ne souhaitent pas être insérées dans une catégorie stricte. Il est d’abord intéressant de constater qu’il est important pour l’ensemble des interrogés, de s’inclure dans une communauté bien définie, même, et peut-être surtout, pour ceux qui souhaitent ne pas apparaître dans une catégorie puisque, nous le verrons plus tard, s’exclure des catégories sexuelles principales, c’est déjà s’inclure dans une nouvelle catégorie. Notons d’ailleurs que nous avons choisi délibérément de créer cette catégorie et de la nommer à la demande de la majorité des

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Nous étudierons cette notion de tolérance lorsque nous travaillerons sur celle, également essentielle dans notre étude de terrain, de consentement, dans le second chapitre de cette partie.

interrogés concernés la « sans étiquette ». Mais nous étudierons ce cas à part dans le chapitre suivant.

Ainsi, nous nous retrouvons avec une grande majorité de sujets interrogés ayant pratiqué au moins une fois la bisexualité, alors que plus de la moitié d’entre eux ne se disent pas bisexuels. Fait étonnant, la catégorie bisexuelle, est, une fois de plus une minorité alors même que ce qui la définit n’est pas exceptionnel. En d’autres termes, il semble que la pratique de la bisexualité est majoritaire alors que la représentation et surtout la définition identitaire de celle-ci ne l’est pas. Est-ce une raison de plus pour aller dans le sens de ceux qui considèrent que la bisexualité n’existe pas, mais que seuls existent des homosexuels et des hétérosexuels qui ont déjà eu des rapports sexuels avec les deux sexes ? Il semble que cette affirmation serait trop rapide, mais nous pouvons d’emblée nous demander ce qui, dans ce cas, différencie les bisexuels des homosexuels et des hétérosexuels qui pourtant pratiquent, eux aussi, la bisexualité sans pour autant la définir réellement comme étant de la bisexualité. Nous devons ici, de nouveau, faire face à la limite de la bisexualité, c’est-à-dire, à sa définition qui, à elle seule, nous contraint dans la compréhension de nombreuses questions sexuelles, mais surtout dans la problématique de la définition de l’identité sexuelle puisque c’est elle qui fait que la définition de la bisexualité est multiple et toujours discutable. Or, si nous nous appuyons sur la définition la plus simple et la plus facile d’accès, nous ne pouvons nier la possibilité de définir les dix-sept individus qui ne se considèrent pas comme étant bisexuels, comme des bisexuels puisque la première définition de la bisexualité est la pratique de la sexualité avec les deux sexes sans distinction. Et c’est peut-être parce que nous aiguisons la définition de par l’utilisation d’une nuance, « sans distinction » que nous détenons la clé de cette différence entre les bisexuels et les hétérosexuels ou homosexuels qui pratiquent la bisexualité avec des distinctions très marquées. C’est ici que nous pouvons maintenant mieux comprendre ce qui nourrit, à la fois, la nécessité de se définir comme étant bisexuels et aussi la différence qui oppose définitivement les bisexuels des autres communautés sexuelles malgré des pratiques a priori identiques. Pour illustrer notre travail, nous avons sélectionné les entretiens le plus représentatifs de leur « catégorie », mais aussi les plus enrichissants par rapport à notre étude et ses interrogations. Evidemment, tous les entretiens ont nourri notre réflexion, et ce, sans exception, mais nous ne pouvons malheureusement pas citer tous les propos recueillis dans les annexes dans le corps de la thèse. Pourtant, une trace de chaque dialogue que nous avons eu, de chaque rencontre, de chaque histoire marque profondément la

structure de cette partie consacrée au terrain, de la construction de son plan, à l’échafaudage de l’argumentation, en passant par les réponses que nous apporterons à la dernière partie de cette thèse. En cela, ces entretiens ont largement dépassé notre attente en répondant à une multitude de problématiques et de raisonnements jusqu’alors restés dans l’ombre.

Les hétérosexuels « ouverts »

Nous nous retrouvons face à dix-huit hétérosexuels sur les quarante-deux personnes avec qui nous nous sommes entretenus. Parmi eux, quatre sont ou ont été concernés par la pratique de la bisexualité, les quatorze restants n’ont jamais eu de rapport sexuel ou amoureux avec une personne du même sexe. Sur ces quatorze hétérosexuels « stricts », neuf d’entre eux, soit une majorité notoire, sont ouverts à la possibilité d’être un jour concernés par l’expérience bisexuelle, que celle-ci soit uniquement sexuelle ou amoureuse.

Notre première démarche est de savoir comment ces hétérosexuels se sont distingués en tant qu’hétérosexuels d’abord, puis d’hétérosexuels « ouverts » (rappelons qu’il s’agit d’hétérosexuels ayant déjà eu une relation avec quelqu’un du même sexe), d’hétérosexuels « stricts » ensuite et enfin, d’hétérosexuels « stricts » qui ne sont a

priori pas réticents à l’idée de rencontrer une personne du même sexe et d’envisager

une relation quelle qu’elle soit avec elle. Il y a donc, au total, quatre catégories d’hétérosexuels : les hétérosexuels « ouverts », les hétérosexuels « stricts » et parmi ces derniers, les hétérosexuels (qu’ils soient « ouverts » ou « stricts ») pour qui la possibilité de pratiquer un jour la bisexualité n’est pas totalement exclue.

Les hétérosexuels « ouverts » ont des parcours très différents les uns des autres. C’est même peut-être ceux-ci, de toutes les catégories que nous avons rencontrées, qui sont les plus hétérogènes dans leur façon d’exprimer leur sexualité et nous pouvons même aller jusqu’à dire qu’ils semblent les plus marginaux parce qu’ils ne désirent pas se détacher de leur condition d’hétérosexuels malgré une pratique sexuelle des plus libres et des plus ouvertes et donc pas nécessairement hétérosexuelle. Si le parcours de ces personnes est si différent, c’est bien parce que la définition même de leurs pratiques sexuelles ne correspond à aucun schéma précis et surtout, ne correspond pas à la communauté à laquelle ils se rattachent pourtant avec nécessité. Comment est-il alors possible de s’inclure dans une communauté aux codes et pratiques bien déterminés sans

pour autant répondre exclusivement à ces codes et pratiques ? Globalement, les personnes interrogées, toutes catégories sexuelles confondues, définissent la bisexualité de la même façon : la capacité à aimer et à désirer une personne quel que soit son sexe et ce, de façon égale et non exclusive. En d’autres termes, dès lors qu’il y a attirance et/ou sentiments amoureux pour une personne de sexe masculin ou féminin quel que soit son propre sexe, c’est être bisexuel. Or, alors que tous définissent de cette façon la bisexualité, il y a une nuance qui apparaît étrangement lorsque nous nous penchons sur les hétérosexuels qui ont pourtant connu cette situation. Il y a bien une notion qui se glisse dans cette définition et qui fait toute la différence, comme nous l’avons déjà affirmé plus tôt, et cette notion semble être celle de l’identité sexuelle. Comme s’il y avait des codes précis qui régissaient chaque catégorie sexuelle et qui, donc, dicteraient les règles pour chaque membre de cette catégorie, les hétérosexuels se devaient de rester hétérosexuels même si leur comportement n’était pas hétérosexuel. Ce mécanisme tiendrait uniquement à cette identité à laquelle ils ont décidé de se rattacher, même s’ils n’en suivent pas parfaitement les règles. Fanny, 28 ans, affirme être hétérosexuelle – alors même qu’elle a déjà eu deux aventures avec des femmes – uniquement parce qu’elle n’est jamais tombée amoureuse d’une femme. Le sentiment amoureux peut effectivement, à plusieurs reprises au cours des entretiens, être la condition sine qua non d’un rattachement à l’une ou l’autre des catégories sexuelles, mais pas uniquement. Lorsque les interrogés parlent d’identité sexuelle, ils semblent mettre un mot sur une notion qu’ils ne maîtrisent pas tout à fait et qui pourtant est au cœur de leur préoccupation. Mathilde, 39 ans, parle de ce qu’elle ressent être au fond d’elle par opposition à ses envies sexuelles qui sont tout autres :

Je pense qu’il faut faire la différence entre ce qu’on ressent au plus profond de soi et ce qu’on fait de son corps. En réalité, je couche avec des filles et des garçons comme bon me semble, mais jamais je ne me dirai bisexuelle. Je sens bien que ça peut être difficile à comprendre, mais au fond je sais que je suis complètement hétéro, non pas parce que je n’aime que les hommes, mais parce que lorsque je suis amoureuse d’un homme, je suis à fond dedans. Jamais il n’y a autant de légèreté et d’amusement que lorsque j’entame une relation avec une fille. Mon rapport aux hommes est plus profond, plus grave, plus intense aussi.

Nous pourrions considérer ce témoignage comme révélant un paradoxe, or, il ne semble en rien paradoxal de pratiquer une sexualité qui s’apparente à celle des bisexuels et se

dire hétérosexuel, l’identité des premiers n’ayant rien à voir avec celle du second. Ainsi, les pratiques sexuelles de chacun ne définissent peut-être pas la sexualité de chacun. Mais Fanny nous éclaire en posant une nouvelle question :

On a un comportement bisexuel, mais pas d’identité bisexuelle. Je ne sais pas si je m’exprime bien, c’est compliqué mais c’est peut-être parce que j’ai déjà eu des relations avec des filles par le passé alors que je me sens profondément hétérosexuelle en même temps. Je suis paradoxale ou peut-être que je n’arrive pas à dépasser mes principes éducatifs et préfère me croire hétéro plutôt que bi. […] J’ai déjà couché avec des filles. Deux en fait. Je ne le regrette pas, c’étaient de belles expériences, mais je ne me voyais pas pour autant fonder un couple soudé avec elles. A chaque fois, c’était…purement sexuel. […] Si je rencontre une fille avec qui ça devient sérieux, si je tombe amoureuse, alors là, je changerai peut-être d’avis sur la bisexualité en tant qu’identité.

Le cas de Fanny est intéressant parce qu’il soulève nos deux notions clés pour comprendre ce phénomène d’hétérosexualité partielle : l’identité sexuelle et le sentiment amoureux.

Si, pour certains, le sentiment amoureux est la condition sine qua non pour définir son identité sexuelle, nous ne sommes pas encore en mesure de comprendre ce qui fait que nous pratiquions une sexualité plutôt qu’une autre. Puisque ces hétérosexuels ne considèrent leur aventure homosexuelle que d’une façon sexuelle et non une relation amoureuse, ils ne se situent pas réellement comme étant bisexuels. Mais nous sommes maintenant confrontés à un nouveau problème qui, lui, soulève beaucoup de questions pour lesquelles nous aurons du mal à trouver des réponses. Pourtant, ce sentiment amoureux qui semble marquer la différence absolue entre les différentes identités sexuelles, est ce qui va donner cette singularité entre les homosexuels/hétérosexuels et les bisexuels. Si la relation devient exclusive et prend sa source dans le sentiment affectif, comment les bisexuels peuvent-ils trouver cet équilibre exclusif avec leur partenaire ?

Le doute de l’exclusivité amoureuse

Nous avons déjà travaillé sur les notions de temporalité et de visibilité dans la question de la pratique de la bisexualité. Mais cette temporalité est ici plus importante que jamais puisqu’elle engendre une nouvelle possibilité de comprendre la bisexualité à

travers les notions d’exclusivité et d’harmonie – terme qui, nous allons l’étudier, revient souvent dans nos entretiens – qui paraissent ébranlées par la vision de ces hétérosexuels « ouverts » qui n’accordent pas la même nature à leurs relations homosexuelles et hétérosexuelles. Hiérarchiquement parlant, les opinions sont mitigées ; beaucoup de ces hétérosexuels ne considèrent pas que les relations homosexuelles qu’ils ont eues, ont moins d’importance sur leur vie et sur leur construction personnelle que les relations hétérosexuelles vécues. En revanche, il semble clair que malgré tout, ils n’ont pas réellement construit de relation de couple avec leur(s) partenaire(s) du même sexe et que cette constatation a abouti à l’auto-proclamation d’une identité hétérosexuelle. Une reconnaissance intime est donc préférable à un manque de positionnement sexuel qui semblerait alors « déranger » les personnes que nous avons interrogées. Fanny s’octroie un doute quant à son choix de se sentir et de se dire hétérosexuelle et affirme qu’elle n’arrive « peut-être pas à dépasser [ses] principes éducatifs et préfère [se] croire hétéro plutôt que bi ». Mais Gaspard, 35 ans, hétérosexuel « ouvert » donne encore une autre explication à cette différence entre un hétérosexuel « ouvert » et un bisexuel en excluant l’argument de Mathilde et Fanny qui mettent en avant la condition sentimentale de la définition de l’identité sexuelle :

Quand je me suis séparé de mon copain avec qui j’avais une relation amoureuse très fusionnelle et intense pendant 3 ans et demi, je ne me suis pas dit que j’allais fuir tous les garçons. J’ai mis du temps à faire cicatriser mes plaies, mais je n’excluais pas du tout une autre histoire avec un autre homme. Je me croyais profondément homo ou bi, à la limite (parce que c’est vrai que les filles m’intéressaient toujours). La vie a fait que je suis tombé amoureux d’une fille qui m’a montré comment on pouvait aimer sans être dans la fusion passionnelle et finalement dangereuse. Notre histoire n’a pas duré, mais après elle, je n’ai plus jamais été attiré par un garçon. Est- ce une coïncidence ou un raisonnement inconscient qui sert à me protéger d’une tendance trop passionnelle et violente que j’ai avec les hommes ? Je ne sais pas répondre aujourd’hui.

Gaspard nous confie qu’il ne sait pas exactement si son aventure homosexuelle avait été, selon ses termes, un « incident de parcours », l’évènement révélateur de « ce qu’il rejette dans une relation fusionnelle » ou plus simplement une expérience de jeunesse qui l’a aidé à se construire dans son identité sexuelle qui maintenant est « indiscutablement hétérosexuelle » parce que « c’est une relation hétérosexuelle qui

me fait me sentir bien dans ma peau, en accord avec moi et les autres » et surtout, « avec une fille, je me sens en harmonie, comme si je complétais mon amoureuse, c’est très gratifiant alors qu’avec un homme, la relation est toujours plus complexe, plus tortueuse dans notre positionnement par rapport à l’autre ».

Ce que nous apprenons ici est primordial : la relation hétérosexuelle serait encore nourrie par la notion de complémentarité à laquelle Platon faisait déjà allusion dans le

Banquet. L’harmonie qui unit deux personnes serait liée à la différence entre les deux

sexes. Pourtant, ce n’est pas non plus ce qu’affirme exactement Gaspard qui n’appauvrit pas pour autant l’union entre deux sexes identiques, au contraire. Il parle de relation « complexe » et « tortueuse » et nous pouvons nous demander si cette complexité est le résultat du regard social sur l’homosexualité ou au contraire une réalité qui prendrait sa source dans le fait que les partenaires seraient trop semblables et qu’il serait donc difficile de trouver sa place au sein du couple.

Mais là encore nous sommes face à une nouvelle difficulté : à travers ces témoignages, nous analysons surtout des relations hétérosexuelles qui se comparent à des relations homosexuelles et de ce fait, nous ne sortons pas du schéma binaire dont nous avons parlé plus tôt dans notre travail et qui oppose deux sexualités qui se complètent de par leur différence qui les définit. Or, si nous ne sortons pas de cette dualité, nous ne pouvons pas comprendre la bisexualité qui ne correspond pas à ce schéma permettant pourtant de nourrir les questions de choix sexuels, d’identité sexuelle et de revendications sexuelles. Et c’est, nous y revenons maintenant, ce qui donne accès à la question que beaucoup se posent, à savoir l’exclusivité et la fidélité des personnes bisexuelles. Le comportement sexuel de la majorité des bisexuels que nous avons interrogés va de pair avec le respect du partenaire et l’exclusivité sexuelle et amoureuse. Mais nous pouvons nous demander comment leurs sentiments peuvent être si exclusifs alors même que leur sexualité est doublement composée, doublement nourrie et peut-être donc, doublement satisfaite. En d’autres termes, un bisexuel peut-il être comblé en étant exclusif avec son partenaire alors même que son identité sexuelle induit un désir pour deux sexualités bien différentes ? Grâce aux entretiens que nous avons partagés avec des hétérosexuels « ouverts », nous avons pu comprendre qu’il y avait bien une différence notoire entre une relation avec une personne du même sexe et une relation avec une personne du sexe opposé et que c’est même cette différence qui a fait qu’ils se sont d’eux-mêmes catégorisés sexuellement dans un groupe plutôt qu’un autre. La difficulté que nous rencontrons maintenant est qu’un bisexuel se catégorise de

lui-même dans un groupe sexuel qui se définit sur une double possibilité. Rien ne semble donc interdit, ni même réellement autorisé. Des bornes manqueraient-elles à la bisexualité pour que celle-ci existe pleinement ? Il semblerait que non si l’on se penche sur les témoignages que nous avons récoltés.

Notons que seule une minorité des hétérosexuels ayant déjà eu une relation avec une personne du même sexe ont parlé de ces expériences avec leurs partenaires du même sexe et que les hétérosexuels « stricts » voient cette pratique – à la fois l’expérience homosexuelle, mais aussi et surtout le fait de le taire aux autres partenaires – comme une façon de nier leur possible homosexualité et surtout une façon de ne pas être honnête avec ceux dont ils sont amoureux. Dans ce cas de figure, nous pouvons citer Eric, 31 ans qui, lorsqu’on lui demande s’il est concerné par la bisexualité nous répond : « Non. J’aurais peur de vivre un dédoublement, une confusion des sens. Peut- être de me perdre dans mon identité sexuée. Bizarrement j’associe sexualité et sexualisation. »

Cette réponse laisse alors peu de place à la clarté exigée par la plupart des partenaires