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Chapitre 3 État de l’art de l’utilisation de la réalité virtuelle en psychiatrie et

3.1 Exploitation de la réalité virtuelle en psychiatrie

3.1.5 Bilan des applications en psychiatrie

Ainsi que le montre cette revue, l’utilisation de l’ERV en psychologie clinique continue de se développer. A ce jour, l’efficacité clinique de l’ERV est validée pour le traitement de l’acrophobie, l’arachnophobie, l’agoraphobie avec conduite de panique, les troubles du schéma corporel, l’hyperphagie compulsive et la peur de prendre l’avion (Riva, 2003). De nouvelles études contrôlées et randomisées sont nécessaires pour étudier la possibilité de recommandation de l’ERV en pratique clinique. De nombreuses interrogations demeurent concernant l’efficacité à long terme, le transfert dans le monde réel, les risques potentiels. Le tableau suivant (Tableau 1) récapitule les avancées de la réalité virtuelle en psychothérapie.

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Tableau 1 : Applications de la réalité virtuelle dans le traitement des troubles psychologiques

Intervention Auteurs Objectif Conclusion

Acrophobie (Rothbaum et al., 1995b) Étude de cas, traitement par ERV12 pendant huit séances (visiocasque)

Accoutumance du patient, diminution des symptômes d’anxiété, d’évitement (Hodges et al.,

1995)

Étude contrôlée, comparaison ERV et liste d’attente (visiocasque)

L’ERV graduée est efficace dans le traitement de l’acrophobie

(North et al.,

1996b) Étude de cas, traitement par ERV pendant huit séances La RV est efficace pour traiter l’acrophobie (Choi et al.,

2001)

Etude de cas, traitement par 8 séances d’ERV et 4 séances de relaxation (visiocasque)

La RV, accompagnée de relaxation, est efficace pour traiter l’acrophobie (Emmelkamp et

al., 2001)

Etude contrôlée (n=10), 2séances ERV puis 2 séances in

vivo (visiocasque)

L’ERV permet de réduire les niveaux d’anxiété et d’évitement

(Emmelkamp et al., 2002)

Étude contrôlée (n=33), comparaison ERV et exposition

in vivo (visiocasque)

L’ERV est aussi efficace que l’exposition in vivo. Maintien des améliorations à six mois.

(Bouchard et al., 2003)

Évaluation de l’efficacité d’une thérapie par ERV, exploration du mécanisme d’efficacité (n=7) (visiocasque)

Différence significative pour

l’ensemble des sujets sur majorité des variables évaluées, maintien des gains (Krijn et al.,

2004a)

Étude contrôlée, comparaison de moyens d’immersion (n=37) (CAVE versus visiocasque)

Pas de différence d’efficacité entre les deux moyens d’immersion. Mais présence supérieure dans le CAVE Aéro-acrophobie (North et al., 1998a) Étude de cas, traitement par ERV pendant huit séances

(visiocasque)

Mise en évidence du transfert des acquis en ERV dans le monde réel (North et al.,

1997b)

Étude de cas, traitement par ERV pendant cinq séances (visiocasque)

L’ERV permet de réduire les symptômes liés à l’anxiété (Rothbaum et al.,

1996)

Étude de cas, traitement par ERV pendant six séances + gestion de l’anxiété (visiocasque)

Efficacité du traitement sur les mesures d’anxiété, d’évitement et d’amélioration générale

(Wiederhold et al., 1998)

Étude de cas, traitement par ERV graduée (visiocasque)

Mise en évidence de la réduction de la conductance de la peau après ERV

(Klein, 2000)

Étude de cas, description du protocole de traitement par ERV associée à de la relaxation (visiocasque)

Efficacité du traitement par ERV et maintien des bénéfices à long terme (Rothbaum et al.,

2002)

Étude contrôlée, comparaison traitement par ERV, traitement standard et liste d’attente (n=49) (visiocasque)

Maintien des gains du traitement 12 mois après

(Wiederhold et al., 2002a)

Étude contrôlée, comparaison traitement par ERV et exposition par imagination (n=30)

(visiocasque)

Le traitement par ERV est plus efficace, le feedback physiologique ajoute à l’efficacité

(Maltby et al., 2002)

Étude contrôlée, comparaison ERV versus placebo traitement de groupe (n=45)

(visiocasque)

La RV est plus efficace, mais disparition des différences dans le suivi à six mois

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(Muhlberger et al., 2003)

Étude contrôlée, comparaison de trois traitements avec ou sans ERV, avec ou sans mouvement (n=55) (visiocasque)

Le mouvement augmente la peur mais n’accélère pas l’habituation.

Importance de l’exposition aux stimuli visuels et auditifs dans ERV (Wiederhold and

Wiederhold, 2003)

Suivi à 3 ans de patients (n=30) ayant subi 3 conditions de traitement

Rôle du feedback visuel des signaux physiologiques dans le maintien des gains

(Botella et al., 2004b)

Étude contrôlée, efficacité à court et long terme

(n=9) (visiocasque)

Efficacité de l’ERV, maintien des gains Trouble panique et Agoraphobie (North et al., 1996a) Étude contrôlée (n=60), comparaison traitement ERV et pas de traitement (Visiocasque)

Amélioration significative liée à l’ERV, diminution de l’anxiété liée à l’accoutumance

(Moore et al., 2002)

Exploration des réponses physiologiques de non phobiques (n=9) à des EVs (Visiocasque)

Définition de niveaux de réponses pour les comparaisons ultérieures avec des personnes phobiques (Vincelli et al.,

2003)

Étude contrôlée (n=12), comparaison ERV, TCC12 et liste d’attente (visiocasque)

ERV et TCC permettent de réduire le nombre d’attaques panique. L’ERV raccourcit le traitement.

(Botella et al., 2004c)

Étude contrôlée (n=47), exposition graduée de patients à cinq EVs, protocole clinique (Visiocasque)

L’ERV est efficace dans le traitement de l’agoraphobie avec troubles panique

(Cottraux et al., 2005)

Étude contrôlée multicentrique (n=90), TRV pure, TCC, liste d’attente (Visiocasque)

Les résultats des 90 patients prévus sont à venir

Peur de parler en

public (North et al., 1998b)

Première étude contrôlée (n=16), prise de patients parole face à une audience (visiocasque)

L’exposition sous RV peut réduire l’anxiété

(Slater et al., 1999)

Étude de l’influence sur des participants de l’attitude d’une audience d’agents virtuels (visiocasque)

Les humains répondent de façon appropriée à des audiences positives ou négatives, même si elles sont totalement virtuelles

(Anderson et al.,

2000) Étude de cas (visiocasque) La RV est efficace dans ce cas (Botella et al., 2004a) Programme de télépsychologie: Talk To Me : diagnostic, traitement, évaluation (n=1) (écran d’ordinateur)

Diminution des niveaux d’anxiété et d’évitement

(Lee et al., 2002)

ERV fondée sur le rendu d’images et de vidéos capturées en temps réel et le contrôle individuel de l’audience (visiocasque)

Pas de résultats publiés

(Pertaub et al., 2002)

Étude de l’influence de l’attitude d’une audience d’agents virtuels, comparaison de moyens

d’immersion (n=40) (écran plat, visiocasque)

Réponses appropriées des sujets, niveaux d’anxiété plus élevés avec l’audience négative. Impact de l’immersion supérieur chez les femmes

(Harris et al., 2002)

Étude contrôlée sur 14 sujets, comparaison ERV à liste d’attente (visiocasque)

L’ERV améliore la confiance de parler en public

(Slater et al., 2004)

Étude contrôlée auprès de phobiques (n=16) et non phobiques (n=20), ERV à une audience ou une pièce vide (visiocasque)

Augmentation significative des niveaux d’anxiété des phobiques lors de l’ERV à l’audience, pas de changement chez les non phobiques

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Phobie sociale (Herbelin et al., 2002)

Traiter des phobiques sociaux par ERV brève, représentation symbolique d’une audience (visiocasque)

Ce système d’ERV provoque l’anxiété et peut remplacer l’exposition in vivo

(Roy et al., 2003)

Étude pilote auprès de phobiques sociaux (n=8), Protocole

clinique pour comparer l’ERV (4 situations d’exposition) à la TCC (écran d’ordinateur)

Les résultats préliminaires montrent l’efficacité de l’ERV dans le traitement de la phobie sociale (Anderson et al.,

2003)

Étude de deux cas, thérapie supportée par ERV (visiocasque)

Ces résultats préliminaires montrent que l’ERV peut être efficace dans le traitement de la phobie sociale (James et al.,

2003)

Étude pilote (n=10),

comparaison d’une ERV de 2 minutes à deux EVs (un métro et un bar, des agents virtuels) (CAVE)

L’ERV génère l’anxiété sociale malgré absence de réalisme. Réduction de la génération de l’anxiété lors d’expositions répétées Niveau d’anxiété sociale supérieur dans le bar à vin

(Klinger et al., 2005)

Étude contrôlée (n=36), comparaison ERV et TCC auprès de phobiques sociaux (écran d’ordinateur)

Améliorations statistiquement et cliniquement significatives dans les 2 conditions. Concluion : Efficacité de l’ERV

Arachnophobie (Carlin et al., 1997)

Étude de cas, ERV sur 12 séances, augmentation tactile (visiocasque)

L’ERV avec augmentation tactile diminue la peur des araignées (Garcia-Palacios

et al., 2002)

Étude contrôlée auprès de 23 patients phobiques, comparaison ERV et liste d’attente

(visiocasque)

L’ERV avec augmentation tactile est efficace dans le traitement de l’arachnophobie

Claustrophobie (Botella et al., 1998)

Étude de cas, huit séances d’ERV graduée

(visiocasque)

Déclin de l’anxiété et de l’évitement, maintenu un mois après

(Botella et al., 2000b)

Étude de 4 cas, enrichissement de l’EV précédent

(visiocasque)

L’ERV est efficace sur toutes les mesures, maintien à trois mois

Phobie de la

conduite (Wald and Taylor, 2000)

Étude de cas, trois séances d’ERV, quatre EVs (visiocasque)

Déclin de l’évitement et de l’anxiété, maintien à 7 mois

(Wald and Taylor, 2003)

Étude de 5 nouveaux cas, huit séances d’ERV hebdomadaires (visiocasque)

Résultats prometteurs, même si variés selon les participants

(Walshe et al., 2003)

Étude ouverte (n=14), Efficacité de l’utilisation combinée de jeux de conduite et d’EVs (visiocasque ou écran)

Ces deux techniques d’exposition ont un rôle à jouer dans le traitement de la peur de conduire

SPT (Rothbaum et al., 1999)

Étude de cas, traitement d’un vétéran du Vietnam par ERV (visiocasque)

L’ERV est efficace dans le traitement de SPT, maintien à six mois

(Rothbaum et al., 2001)

Étude ouverte (n=10) Vietnam virtuel (visiocasque)

Rôle prometteur de l’ERV dans le traitement du SPT

(Difede et al., 2002)

Étude de cas auprès d’un survivant du World Trade Center (visiocasque)

L’ERV graduée permet de diminuer les symptômes aigus de SPT

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(Rizzo et al., 2005)

Développement d’une ERV pour les soldats d’Irak (visiocasque)

Description du système virtuel fondé sur un jeu vidéo

TOC (Clark et al., 1998)

Étude contrôlée (n=13 + 10), trois séances hebdomadaires d’ERV

Rôle potentiel de l’ERV dans les TOC

Troubles conduites

alimentaires (Riva, 1997)

Développement du système VEBIM pour traiter les troubles de l’image du corps

(visiocasque)

Efficacité de la RV testée lors de deux études

(Riva et al., 2001b)

Étude contrôlée chez 28 obèses, comparaison ERV et TCC (visiocasque)

L’ERV est plus efficace que la TCC : satisfaction, motivation

(Riva et al., 2002)

Étude contrôlée auprès de 20 personnes boulimiques, comparaison ERV et TCC (visiocasque)

A court terme, l’ERV est plus efficace que la TCC

(Riva et al., 2003b)

Suivi à six mois (n=36), comparaison de 3 traitements : traitement multifactoriel incluant la RV, TCC et groupes

nutritionnels (visiocasque)

Efficacité supérieure du traitement incluant la RV

(Riva et al., 2004)

Reprise des travaux précédents dans le projet VEPSY, ajout d’un groupe de contrôle (visiocasque)

Résultats prometteurs de l’utilisation de la RV, nécessité de nouveaux essais cliniques (Gutierrez- Maldonado and Ferrer-Garcia, 2005)

Étude des réactions

émotionnelles de 30 patientes avec troubles alimentaires. Proposition du BIAS pour l’évaluation de l’image du corps

Les EVs comportant de la nourriture haute calorie sont les plus anxiogènes. Le BIAS évalue la distorsion de l’image corporelle et l’insatisfaction du patient

Troubles sexuels masculins

(Optale et al., 1998)

Création d’un EV fondé sur retour à l’enfance, participation à un tournoi et marche en forêt (visiocasque)

Définition d’un protocole

thérapeutique au cours de 12 séances

(Optale et al.,

2000) Traitement couplé avec IRMf

12

(visiocasque)

Mise en évidence de changements de l’activité de régions du cerveau impliquées dans les mécanismes de l’érection

(Optale et al., 2004)

Étude contrôlée menée dans le cadre du projet VEPSY et reprenant l’EV précédent (visiocasque) Résultats attendus Troubles développement apprentissage (Strickland et al.,

1996) Enfants autistes (n=2) Expérience dans des EVs (visiocasque)

Acceptation du visiocasque Participation des enfants

(Trepagnier et al., 2002)

Exploration du traitement des visages, 5 autistes et 6 contrôles (visiocasque avec suivi des yeux)

Les contrôles regardent l’intérieur des visages ; les autistes regardent à la périphérie.

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Addictions (Kuntze et al., 2001) ERVS

12 évocateurs de drogue,

comparaison aux techniques classiques (n=15)

(visiocasque)

La RV est aussi efficace que les moyens traditionnels d’évocation

(Lee et al., 2003b)

ERVS évocateurs du désir de fumer, comparaison aux techniques classiques (images) (n=22) (visiocasque)

La RV est plus efficace, l’envie de fumer est plus forte que devant des images

(Lee et al., 2004) ERVS évocateurs tabagisme couplée avec IRMf (n=8) (visiocasque)

Mise en évidence des différences d’activation du cerveau lors de l’envie (Baumann, 2004) ERVS évocateurs tabagisme couplée avec IRMf (n=15)

(écran)

Les signaux évocateurs suscitent l’envie de fumer, activent de façon appropriée le cerveau

(Bordnick et al., 2004)

Étude contrôlée, comparaison de l’effet de signaux évocateurs / neutres dans un EV (n=13) (visiocasque)

Efficacité des signaux évocateurs dans l’induction de l’envie de fumer. (Bordnick et al.,

2005)

Étude de cas, exploration du rôle de variables physiologiques (visiocasque)

Réactions spécifiques sur la conductance de la peau lors de l’ERVS tabac

(Graap, 2004) ERVS évocateurs drogue Attente de résultats