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2. F AIRE TRADUIRE

2.2 Les différentes options

2.2.2 Traduire en interne

2.2.2.1 Les avantages

L’entreprise a franchi le pas : elle a créé son propre service de traduction. Elle a donc calculé la rentabilité d’un service interne par rapport à l’externalisation systématique des traductions et elle a conclu qu’il était préférable d’avoir des ressources disponibles en son sein. Mais quels avantages retire-t-elle de la création d’un service interne ?

Le service interne s’occupe, parfois en collaboration avec un secrétariat, de la gestion des traductions, depuis la réception du mandat jusqu’à sa livraison au donneur d’ouvrage. Les autres secteurs de l’entreprise n’ont donc pas besoin de se soucier de tout ce qui a trait à la traduction et peuvent par conséquent se concentrer sur leurs propres activités. Cet avantage n’est pas négligeable, surtout actuellement, étant donné que toutes les entreprises visent à augmenter leur productivité.

De plus, traduire au sein d’une entreprise présente un autre avantage important : la connaissance du domaine. En effet, les traducteurs du service interne d’une entreprise

5 À raison de 25 pages par semaine et de 46 semaines par an (après déduction des vacances et des jours fériés), le traducteur traduira entre 1100 et 1200 pages par an.

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apprennent, au fil des années, à connaître les procédures et le secteur auquel appartient l’entreprise, devenant des spécialistes du domaine. Ils ont ainsi une bonne vue d’ensemble sur les sujets qu’ils doivent traiter sans devoir entreprendre des recherches parfois laborieuses. Prenons l’exemple d’un traducteur qui travaille pour une assurance-maladie. Avec le temps, il découvrira le domaine, les procédures, le fonctionnement de la compagnie, la terminologie et les exigences des donneurs d’ouvrage. Certes, un traducteur indépendant peut être spécialisé dans les assurances, mais il ne connaîtra pas forcément les règles et les procédures appliquées par l’entreprise. De plus, le donneur d’ouvrage ou le responsable du service n’a pas besoin de donner beaucoup d’explications sur la manière de procéder lorsqu’il confie un texte à un traducteur.

Connaissant les procédures, le traducteur connaît la manière de faire et où trouver les informations. Sur ce point, l’entreprise gagne donc du temps.

Par ailleurs, le service de traduction définit généralement une politique linguistique. La Chancellerie fédérale décrit cette notion comme suit :

Une politique linguistique peut consister à faire évoluer le corpus d’une langue en adoptant un système d’écriture, en fixant le vocabulaire par l’établissement de lexiques ou de dictionnaires, en arrêtant des règles grammaticales et orthographiques, en favorisant la création terminologique pour limiter les emprunts aux langues étrangères, etc.6

Ainsi, le service peut avoir une pratique uniforme et harmonisée. Les outils d’aide à la traduction, les corpus, lexiques et modèles de documents ainsi que les programmes de gestion des données sont une aide précieuse pour les traducteurs d’un service interne :

6 Tiré du site de la Chancellerie fédérale :

http://www.bk.admin.ch/themen/lang/00936/index.html?lang=fr, consulté le 15 mai 2010

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ils leur permettent notamment d’harmoniser la terminologie, la phraséologie et la mise en page.

Les membres d’un service interne de traduction ont également l’avantage de la proximité, non seulement avec leurs donneurs d’ouvrage, mais également avec les auteurs des textes – qui ne sont pas toujours les donneurs d’ouvrage –, les réviseurs et les spécialistes du domaine. En règle générale, toutes ces personnes appartiennent à la même entreprise que les traducteurs internes, qui peuvent par conséquent obtenir facilement des renseignements ou des explications. En outre, les relecteurs ou réviseurs appartiennent également au service de traduction et ils peuvent par conséquent discuter des textes directement avec le traducteur. Le dialogue est ainsi facilité à tous les niveaux.

En outre, le service de traduction présente l’avantage de la confidentialité. Il est en effet plus facile de gérer en interne les documents « sensibles » (par ex. : évaluations, lettres de licenciement, textes ayant trait à la stratégie marketing) : l’entreprise n’a pas besoin de faire sortir ces textes et, le cas échéant, la documentation qui s’y rapporte, en les envoyant à un traducteur externe ; ces documents restent au sein de l’entreprise. Les risques de fuites et d’indiscrétions sont donc limités.

Par ailleurs, le service interne a l’avantage de la disponibilité immédiate : le traducteur est pour ainsi dire sous la main des autres collaborateurs de l’entreprise. Il peut immédiatement traduire quelques mots ou un texte urgent et relire un texte rédigé par l’un de ses collègues. L’entreprise n’a donc pas besoin de courir après un traducteur indépendant dès qu’un des collaborateurs a une question d’ordre linguistique.

En ce qui concerne les coûts, la traduction en interne implique des frais fixes constants. L’entreprise sait donc ce qu’elle va dépenser chaque mois pour le service

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interne, ce qui n’est pas le cas lorsqu’elle externalise les traductions. Certes, il se peut que le service de traduction ait énormément de travail à certaines périodes et doive donc donner davantage de mandats en externe, ce qui augmente les frais de l’entreprise, mais en règle générale, les dépenses liées à la traduction en interne sont relativement régulières.

Un dernier avantage, et non des moindres, est le contrôle de la qualité.

Notamment grâce à leur connaissance du domaine et des processus, à leur proximité avec les principaux intervenants tout au long de la procédure de traduction et aux outils d’aide à la traduction, les traducteurs peuvent, en appliquant la politique linguistique de leur entreprise, livrer des textes de qualité. Ils savent comment le mandat est traité, ce qui n’est pas le cas lorsque les textes sont traduits en externe ; les traductions confiées à l’extérieur peuvent notamment être sous-traitées par le traducteur choisi par l’entreprise.

Dans le contrôle de la qualité, le réviseur7, désigné pour vérifier le texte produit par le traducteur, joue un rôle prépondérant ; il dispose d’une plus grande distance par rapport au texte et le considère d’un œil nouveau. Il met souvent le doigt sur les imprécisions ou incohérences du texte et contribue par conséquent grandement à sa qualité. En conclusion, et pour toutes les raisons précitées, il est possible de conclure que les traductions effectuées en interne sont de meilleure qualité et plus fiables.

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