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Autant de politiques du titre que de régions ? 

Dans le document Le titre et le marché (Page 33-35)

Plusieurs responsables institutionnels pointent le fait qu’on ne peut pas parler d’une politique unique  du  titre  dans  sa  mise  en  œuvre :  « il  y  a  autant  de  politiques  du  titre  qu’il  y  a  de  régions,  voire  de 

départements ». Au sein des Dirrecte, une équipe de quelques personnes est en général chargée de 

piloter et d’animer la politique du titre en région. Les interviews réalisées auprès de ces services dans  quatre  régions  métropolitaines  donnent  matière  à  préciser  les  représentations  autour  de  la  déconcentration de la politique du titre : « pour nous, l'objectif final est bien sûr d'assurer la notoriété 

au titre, de faire en sorte qu'il y ait une reconnaissance des titres par les branches et les entreprises,  et peut‐être à terme une meilleure reconnaissance dans les conventions collectives ; il est important  de  réaffirmer  que  nous  travaillons  dans  le  cadre  d'une  mission  régalienne,  avec  des  directives  nationales  que  l’on  est  chargé  de  faire  appliquer,  et  avec  pour  objectif  du  principe  républicain  d’égalité  d’accès ;  c’est  pourquoi  l’équipe  régionale  est  répartie  sur  l'ensemble  de  la  Région  et  que  l’on  travaille  à  la  mise  en  place  de  procédures,  de  critères  et  d'outils  communs  pour  faire  en  sorte  d'avoir une action cohérente au niveau de la région ». 

 

Un  axe  important  de  l’action  des  services  déconcentrés  en  région  est  l'animation  des  Unités  départementales (UD) sur les questions de certification, sous la forme de rencontres régionales qui  auparavant étaient organisées par l’AFPA ; mais à la suite d’une décision consensuelle, ce rôle n’a pas 

été maintenu par souci de modifier les images superposant souvent les titres aux formations AFPA et  par  souci  de  préserver  la  neutralité  de  ces  lieux  d’échanges.  Sur  période  récente,  les  services  déconcentrés  de  l’Etat  mettent  aussi  en  place  plusieurs  fois  par  an  des  journées  techniques  d'information  collective,  d’une  part  pour  les  nouveaux  centres  agréés,  et  d’autre  part  pour  les  centres rencontrant des difficultés que les UD ont identifiées. 

 

Parmi les questions les plus fréquentes auxquelles ces services régionaux se disent confrontés dans le  déploiement de la politique du titre, reviennent souvent celle du non‐respect du délai de dépôt des  demandes  d’agrément  ou  des  dossiers  systématiquement  incomplets  en  raison  d’erreurs  de  compréhension des questions qui y sont posées. Le lien entre la Direction régionale et les UD repose  également sur la (re)mise en place d’une politique de contrôle qui est une prérogative étatique.    

Mais  l’action  des  services  déconcentrés  n’est  pas  la  seule  venant  influencer  l’usage  des  titres  professionnels et les comportements des opérateurs du marché. C’est pourquoi il est important de  tenir compte des mesures d’incitation portées par la commande publique des prescripteurs que sont  Pôle emploi et les Conseils régionaux.    

Quels partenariats Etat‐région pour la promotion locale de la politique du titre ? 

Les protagonistes en région indiquent que sur la période récente, une dynamique est née autour de  la promotion des titres à l’échelon départemental ; toutefois, l’objectif d’égalité territoriale de l’offre  n’est pas jugé atteint, comme le souligne l’un d’entre eux : « La répartition inégalitaire du titre sur le  territoire régional demeure, on a des départements où il y a très peu d’organismes de formation, au  niveau de l’apprentissage on retrouve cette dimension mais en plus accentuée … ».   

Pour  reprendre  une  formule  d’un  responsable  régional  :  « les  pratiques  collaboratives  entre  les 

services déconcentrés de l’Etat et les Conseils régionaux varient fortement d’une région à l’autre » sur 

le  sujet  des  certifications  du  ministère  du  Travail.  Il  décrit  de  manière  imagée  les  rapports  entre  région  et  services  déconcentrés  de  l’Etat :  « le  Conseil  régional  serait  la  locomotive  et  la  Direccte 

serait  le  tendeur.  La  région  a  besoin  des  services  de  l’Etat  pour  s'assurer  de  la  qualité  de  la  certification  et  les  services  de  l’Etat  ont  besoin  de  la  commande  de  la  région  qui  est  le  plus  gros  acheteur de formation et donc de certifications ». 

 

Outre  cet  intérêt  mutuel  bien  compris,  il  est  fait  référence  à  deux  champs  de  collaboration  entre  région  et  services  déconcentrés  de  l’Etat.  Le  premier  a  trait  à  la  procédure  et  à  la  définition  des  calendriers pour l’agrément établis en correspondance avec l’agenda de l’action régionale. Le second  domaine de coopération est nouveau ; il concerne l’apprentissage et en particulier la réalisation de  l’état  des  lieux  au  plan  régional  et  au  niveau  des  branches  pour  identifier  les  titres  professionnels  pertinents à promouvoir en réponse aux besoins.   

 

La  politique  du  titre  étant  reconnue  par  les  services  déconcentrés  de  l’Etat  comme  un  champ  d’action  assez  fortement  déconcentré,  cela  a  pour  conséquence  de  rendre  les  structures  et  les  acteurs de terrain interdépendants les uns des autres pour sa mise en œuvre. D’où l’importance, à  leurs yeux, des partenariats et de leur bon fonctionnement pour une régulation d’ensemble efficace,  d’autant plus essentielle que le marché de la certification est en expansion depuis son ouverture à la  concurrence. Dans ce contexte, le nombre de centres agréés ne cesse de croître, élargissant l’offre, le  nombre de candidats et impliquant  une croissance  du nombre d’agréments  délivrés sur les années  récentes. Mais les services de l’Etat en région notent que le pilotage et l’animation sont perçus assez  différemment  selon  les  régions,  des  points  de  vue  critiques  s’élevant  dans  celles  où  le  statu  quo  prend le dessus : « il n’y a pas vraiment de plans d’actions venant soutenir la politique du titre ; il  n’y 

a  pas  un  réel  conseil  et  un  appui  aux  organismes  de  formation,  les  services  déconcentrés  ne  font  qu’agréer les organismes, ils ne sont que sur cette partie de vérification des dossiers et des prérequis ; 

au sein de la Directe, ce sont les UD qui effectuent le travail préparatoire aux sessions d’examen, sur  les jurys ». Dans d’autres régions, au‐delà de leur fonction de contrôle, les services déconcentrés sont 

justement  reconnus  par  les  acteurs  locaux  pour  leur  rôle  d’accompagnement  et  de  conseil  des  centres agréés. 

 

Dans le document Le titre et le marché (Page 33-35)

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