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Une augmentation des sécheresses estivales mais une forte incertitude sur la durée, et une répercussion sur le risque d’incendie de forêt

Encadré n°1 : Qu’est-ce que l’îlot de chaleur urbain ?

6.1.3.2 Evolution possible des aléas météorologiques extrêmes et des risques climatiques associés

6.1.3.2.2 Une augmentation des sécheresses estivales mais une forte incertitude sur la durée, et une répercussion sur le risque d’incendie de forêt

Les projections sur l’indice de période de sécheresse (Figure 151) indiquent une augmentation au cours du XXIème siècle mais une grande variabilité sur l’ensemble de modèles. L’augmentation se concentre majoritairement sur l’été tout en gardant une grande incertitude sur la distribution des modèles (les autres saisons ayant une trop grande variabilité pour exprimer une tendance significative).

Figure 151 : Anomalies du nombre annuel de jours de période de sécheresse par rapport à la période de référence sur la métropole Aix-Marseille Provence. RCP4.5 : scénario visant à stabiliser les émissions de GES. RCP8.5 : scénario sans politique climatique.

Figure 152 : Anomalies du nombre saisonnier de jours de période de sécheresse par rapport à la période de référence sur la métropole Aix-Marseille Provence. RCP4.5 : scénario visant à stabiliser les émissions de GES. RCP8.5 : scénario sans politique climatique.

Reçu au Contrôle de légalité le 14 octobre 2019

Les sécheresses ont également été étudiées comme impact du changement climatique en regardant l’évolution de l’indice SPI (Standardized Precipitation Index19), indice d’impact permettant de mesurer la sécheresse météorologique (définie comme une période prolongée d'un taux de précipitations en dessous de la moyenne) et développé au cours du projet Climsec coordonné par Météo-France. Il s’agit d’un indice de probabilité qui repose seulement sur les précipitations. Les probabilités sont standardisées de sorte qu’un SPI de 0 indique une quantité de précipitation médiane (par rapport à une climatologie moyenne de référence, calculée sur 30 ans). La façon dont le SPI a été construit présente de nombreux avantages. En particulier, il ne requiert que les précipitations mensuelles (alors que les indices météorologiques ont été construits en moyennant des données quotidiennes) et il garantit une cohésion spatiale (i.e. des régions présentant des climats différents peuvent être comparées entre elles).

Les valeurs du SPI sont telles qu’un SPI positif correspond à des conditions plus humides (plus de précipitations que la normale) et un SPI négatif à des conditions plus sèches (moins de précipitations que la normale). L’échelle de valeur est telle que :

‒ -0.99 < SPI < +0.99 : précipitations proches de la normale

‒ SPI < - 2.0 : extrêmement sec

‒ SPI > 2.0 : extrêmement humide

Les projections pour l’indicateur sécheresse météorologique (Figure 153 & Figure 154) indiquent globalement un léger assèchement pour la métropole Aix-Marseille Provence par rapport à la médiane des précipitations du territoire pour la période de référence, quoique l’indice SPI reste inférieur à -1 (i.e. une situation modérément sèche, proche de la normale). L’assèchement n’est pas systématiquement progressif sur les horizons futurs et les scénarios comme le sont la plupart des indices atmosphériques. A part pour la saison estivale à l’horizon proche présentant une situation légèrement plus humide que la normale, toutes les saisons à tous les horizons présentent une situation modérément sèche, avec une répartition assez hétérogène.

19 Indice de précipitation standardisé

La Figure 155 nous donne l’évolution de l’indice SPI sur la France entière. Une nette tendance à l’assèchement ressort pour l’ensemble du territoire français au cours du XXIème siècle, avec des régions plus touchées que d’autres, mais pas de grosse différence entre les deux scénarios. En particulier, toute la côte méditerranéenne dont la métropole AMP conserve une situation proche de la normale. Etant une région déjà très sèche à l’heure actuelle, la tendance à l’assèchement, bien que présente, se fait bien moins ressentir que dans des régions où les pluies sont bien plus intenses comme la côte Atlantique.

Ces projections doivent tout de même être prises avec plus de précaution que les indices atmosphériques précédents car il s’agit ici de projections pour un seul modèle (alors que l’on avait accès à un ensemble de modèles pour les indices atmosphériques). Il s’agit donc d’une indication avec une incertitude plus élevée.

D’autre part, ce sont les anciens scénarios SRES qui sont utilisés pour le SPI (intermédiaire A1B et pessimiste A2), présentant des différences avec les scénarios RCP. Il faut donc se garder de comparer les graphiques d’indices d’impacts et météorologiques entre eux car il ne s’agit pas de données directement comparables.

Reçu au Contrôle de légalité le 14 octobre 2019

Figure 153 : Indicateur sécheresse météorologique (SPI) annuel sur la métropole Aix-Marseille Provence. Scénario A1B : concentration moyenne de CO2. Scénario A2 : forte concentration.

Figure 154 : Indicateur sécheresse météorologique (SPI) saisonnier sur la métropole Aix-Marseille Provence

Reçu au Contrôle de légalité le 14 octobre 2019

Figure 155 : Cartes de l’évolution de l’Indicateur sécheresse météorologique en France selon les scénarios et les horizons temporels, modèle Arpege de Météo-France.

Source : Drias

Reçu au Contrôle de légalité le 14 octobre 2019

La Métropole Aix-Marseille-Provence est une zone particulièrement touchée par le risque d’incendie sur la période estivale. Le risque incendie est l’un des risques les plus importants sur le territoire de la métropole, du fait de la forte proportion d’espaces naturels, de la très forte inflammabilité du couvert végétal, des conditions climatiques très favorables à la propagation des incendies de forêt (chaleur et sécheresse estivale accompagnées d’épisodes venteux), des franges urbaines caractérisées par l’imbrication d’espaces habités et d’espaces boisés, et d’habitats diffus présents au cœur des pinèdes (source : Atlas cartographique, « Comprendre l’espace métropolitain », 2016, AGAM).

Etudier l’impact du changement climatique sur le danger de feux de forêt est donc essentiel à la planification et à la bonne gestion du territoire.

L’indice feu météo (IFM) caractérise le danger météorologique d’incendie. Plus il est élevé, plus les conditions sont propices aux incendies. Il est calculé uniquement pour les saisons printanières, estivales et automnales. Tout comme l’indice SPI, il s’agit ici des projections pour un seul modèle, et pour les scénarios SRES A1B et A2. On retiendra que le risque d’incendie est faible pour un IFM inférieur à 20, réel au-dessus de cette valeur et très élevé au-dessus de 60. D’après Météo-France, le suivi de cet indicateur sur la période 1958–2008 a montré que le grand Sud-est avait subi une augmentation du risque de feu non seulement en été mais aussi durant le printemps.

D’après le rapport de la mission interministérielle de 2010, intitulé « Changement climatique et extension des zones sensibles aux feux de forêts », une augmentation de la température moyenne de +1°C mènerait à une hausse de +20% de l’aléa départ de feux, la température étant la variable la plus importante pour le danger d’incendie.

La métropole AMP présente, pour la période de référence (1989-2008), un nombre annuel de jours avec un IFM>60 (risque d’incendie très élevé) s’élevant déjà entre 20 et 25 pour la région autour de l’étang de Berre, la chaîne de la Fare et Fos sur Mer (Figure 156). La zone de Marseille et du parc des Calanques comprend entre 4 et 7 jours par an d’IFM>60. Le nombre de jours présentant un risque très élevé va augmenter pour les deux scénarios aux trois horizons futurs sur l’ensemble du territoire

de la métropole. Il dépasse 20 jours par an sur la région des Calanques à l’horizon proche (2031-2050) et 30 jours aux horizons moyen (2051-2070) et lointain (2081-2100).

C’est toujours autour de la zone de Fos que cet indicateur projette d’être le plus élevé, avec un nombre de jours dépassant 50 dès la moitié du siècle pour le scénario A1B, et à la fin du siècle pour les deux scénarios, avec une zone plus étendue dans le cas du A2.

Cette hausse significative du danger météorologique d’incendie est marquée sur les 3 saisons et notamment le printemps et l’automne d’après le constat de Météo-France sur l’allongement de la saison propice aux incendies avec un début plus tôt au printemps et une fin plus tardive en automne20.

La répartition spatiale des projections de l’IFM sur la France (Figure 157) souligne bien que le sud-est méditerranéen est déjà la région la plus sujette au risque d’incendie sur la période de référence, et que ce risque va s’intensifier au cours du XXIème siècle sur toute la France avec une augmentation plus intense sur cette même région méditerranéenne, notamment autour de la Métropole Aix Marseille Provence.

Reçu au Contrôle de légalité le 14 octobre 2019

Figure 156 : Cartes du nombre de jours où l’indice feu météorologique est supérieur à 60, correspondant à un danger très élevé. Modèle Arpège de Météo-France.

Scénario A1B : concentration moyenne de CO2. Scénario A2 : forte concentration.

Source : Drias

Figure 157 : Cartes de l’évolution de l’indice feu météorologique (IFM) en France selon les scénarios et les horizons temporels, modèle Arpege de Météo-France.

Scénario A1B : concentration moyenne de CO2. Scénario A2 : forte concentration.

Source : Drias

Reçu au Contrôle de légalité le 14 octobre 2019

6.1.3.2.3 Des aléas de pluies intenses bien présents et dangereux mais sans