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Chapitre 7 : Inventaire des structures spatiales

I. Campagnes de mesures dans les ATUE

I.3. Autres ateliers de l’installation

Les trois autres ateliers de l’installation des ATUE ont également fait l’objet de campagnes de mesures non destructives utilisant les mêmes dispositifs de mesures que ceux déployés pour la campagne de l’atelier D. Le maillage utilisé est de 1 m pour les mesures surfaciques (α et ) et de 3 mètres pour les mesures par spectrométrie gamma in situ.

Atelier A

L’atelier A des ATUE a connu plusieurs phases d’exploitation : traitement d’uranium très en- richi (conversion d’hexafluorure d’uranium UF6 en lingots métalliques ou en oxyde frittable selon deux voies, sèche ou humide, fluoration d’oxyde d’uranium ou d’UF4 en hexafluorure d’uranium UF6), incinération de liquides faiblement radioactifs, et installation Démosthène. Il en découle une isotopie plus complexe que pour l’atelier D.

L’atelier A mesure environ 15 m par 27 m. Les différentes pièces où étaient situés les procé- dés se répartissent le long d’un couloir central traversant l’atelier dans toute sa longueur.

Les mesures par spectrométrie gamma in situ mettent en évidence deux spectres types : le premier composé principalement d’uranium et correspondant aux locaux de traitement de l’uranium, le second, majoritairement composé de césium, d’américium et de plutonium, corres- pond aux activités d’incinération des liquides faiblement radioactifs. Ce double spectre dans le même atelier ne pose pas de problème pour la cartographie du signal émergent mais complique le traitement multivariable avec les prélèvements destructifs.

La valeur maximale de signal émergent a été mesurée sur un point complètement isolé. Ce point était par ailleurs déjà connu par l’analyse historique et fonctionnelle de l’atelier. Mis à part ce point particulier, la structure spatiale observée est comparable à celle observée dans l’atelier D : augmentation de la variabilité jusqu’à 5 m environ, puis stabilisation, pas d’anisotropie, effet de bord au-delà de 7-8 m dans la direction transversale du fait de la largeur de l’atelier, etc.

Les mesures ont été faites par une société spécialisée dans les mesures nucléaires : en plus du comptage brut du signal émergent, une mesure de bruit de fond a été réalisée par zone de 3 m par

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3 m, ce qui permet d’obtenir par soustraction un comptage net. L’analyse variographique des transformées gaussiennes de ces deux grandeurs est présentée Figure 66.

Figure 66 : Effet du retrait du bruit de fond sur le variogramme expérimental des mesures surfaciques dans l'atelier A.

Cette comparaison variographique met en évidence une structure spatiale plus variable pour le comptage net, donc un phénomène moins bien structuré. En fait, le bruit de fond possède égale- ment une structure spatiale au sein de l’atelier : il n’est pas constant mais varie progressivement en fonction des zones. Ainsi, le retrait de cette composante déstructure la variabilité spatiale qui peut être observée. Il est donc préférable de travailler sur le comptage brut plutôt que sur le comp- tage net (le bruit de fond ayant localement été soustrait de manière plus ou moins arbitraire et déterministe, ce qui détériore la structure spatiale du phénomène).

En revanche la conversion du comptage net exprimé en cps à une activité surfacique en Bq/cm² est absolument transparente quant à l’analyse structurale et aux résultats d’estimation (au coefficient de conversion près).

Atelier B

L’atelier B de l’installation des ATUE était destiné à la conversion de l’hexafluorure d’Uranium (UF6) en dioxyde d’Uranium (UO2) frittable. C’est un procédé par voie sèche et l’enrichissement maximal en 235

U était de 10 %.

Le plan d’échantillonnage est le même que celui employé pour la cartographie du signal émergent de l’atelier A. L’atelier B mesure environ 11 m par 30 m. Il est à noter que l’atelier B a fait l’objet d’un assainissement partiel par écroûtage des murs, des plafonds et d’environ deux tiers des sols. Cependant, sur les sols, ce traitement des surfaces sur 1 cm ne permet pas d’enlever toute la contamination présente ; il reste encore des taches de contamination. Les données rela- tives aux zones non écroûtées sont beaucoup plus dispersées et les valeurs maximales mesurées sont plus importantes que celles des zones écroûtées.

L’analyse variographique est dans un premier temps réalisée séparément sur les deux zones (Figure 67) en utilisant deux anamorphoses distinctes. Ici encore, l’analyse variographique montre une évolution nette de la variabilité spatiale avec la distance. La portée est de l’ordre de 3-4 m.

Figure 67 : Variogrammes expérimentaux des zones écroûtées et non écroûtées de l'atelier B.

Les allures des deux variogrammes sont relativement semblables ce qui permet par la suite de ne considérer que le variogramme global de toutes les données sans distinction du caractère écroûté ou non du sol. Si l’on compare par la suite le traitement des données avec distinction des zones écroûtées ou sans distinction, les différences les plus importantes apparaissent lors de l’estimation par krigeage, en particulier aux frontières entre les zones écroûtées et celles qui ne le sont pas. La mise en place de barrières de calcul permet alors de modéliser cette discontinuité physique.

Atelier C

L’atelier C a également connu de nombreuses phases d’exploitation différentes. Cependant la fonction principale a été la récupération d’uranium (potentiellement fortement enrichi) contenu dans divers déchets et rebuts afin de l’amener sous forme d’oxydes purs (voie humide principale- ment).

L’atelier C mesure environ 45 m par 16,5 m, soit un peu moins de 750 m² pour l’ensemble de l’atelier. Les différentes pièces où étaient situés les procédés se répartissent le long d’un couloir central traversant l’atelier dans toute sa longueur.

L’analyse exploratoire et variographique est en tous points semblable à celle réalisée pour l’atelier D : distribution statistique très dissymétrique, structure spatiale de la transformée gaus- sienne qui augmente rapidement jusqu’à une distance de 6-7 m, puis plus progressivement, pas d’anisotropie, etc. La similitude des procédés et des voies de transfert entre l’atelier C et l’atelier D se retrouve donc dans la structure spatiale (seul change le taux d’enrichissement, l’atelier D ayant travaillé en-dessous de 10 % et l’atelier C jusqu’à 80 %).

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