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Assurer le maintien des peuplements à structure interne complexe encore

6. Solutions aux enjeux liés aux attributs de structure interne des peuplements et au bois mort

6.1 Forêt décidue

6.1.2 Recommandations visant l’élaboration d’un plan de restauration des attributs de

6.1.2.2 Assurer le maintien des peuplements à structure interne complexe encore

6.1.2.2 Assurer le maintien des peuplements à structure interne complexe encore présents sur le  territoire aménagé et viser à en augmenter la proportion 

De manière générale, il faut s’attendre à ce que les peuplements présentant une structure interne complexe soient relativement rares actuellement. Parce que cette situation constitue fort probablement un écart important par rapport à la forêt naturelle, une attitude prudente doit être adoptée avec les reliquats encore présents. Tous les efforts raisonnables doivent être consentis pour que la proportion des peuplements de catégories A et B demeure la même à court terme.

En continuité avec les actions entreprises en vertu des OPMV appliqués dans les plans d’aménagement de 2008-2013, on devrait aussi déployer des efforts en vue d’augmenter progressivement cette proportion.

Afin d’atteindre cet objectif, les plans d’aménagement peuvent comprendre les options suivantes : laisser croître les peuplements en allongeant les rotations ou moduler les interventions sylvicoles en conséquence.

a) Laisser croître en allongeant les rotations (îlots de vieillissement)   

En retardant le moment de la récolte, on peut maintenir des peuplements de catégorie A ou B en place pendant une certaine période. Cette approche permet aussi de laisser vieillir des peuplements de catégorie B pour qu’ils développent, au bout d’un certain temps, les caractéristiques des peuplements de catégorie A. Cette action permet au peuplement de remplir son rôle écologique pendant cette période sans toutefois empêcher son exploitation au moment où des peuplements recrus viennent assurer un remplacement. Cette approche correspond à la notion d’îlots de vieillissement mis en place dans les PGAF de 2008-2013 (Leblanc et Déry, 2005). Les îlots de vieillissement actuellement localisés sur le terrain continuent de remplir leur rôle et devraient être maintenus en place à moins de pouvoir être remplacés par des peuplements présentant des attributs des peuplements de catégorie A ou B (amélioration par rapport à la situation actuelle). À court terme, cette approche est plus prudente. D’ici à ce que les actions sylvicoles aient été éprouvées par la pratique et que les conditions économiques les rendent plus réalisables, le volet « allongement des rotations » constitue donc un élément essentiel du plan de restauration.

b) Moduler les traitements sylvicoles en fonction d’une cible de structure complexe1 

Une autre option s’offre pour maintenir ou augmenter le degré de complexité structurale des peuplements. Il est possible de moduler une intervention sylvicole de manière à maintenir ou à favoriser le développement des attributs de structure des peuplements de catégorie A ou B.

Dans les vieux peuplements peu perturbés (catégorie A), l’option de les laisser croître est souvent la solution idéale pour conserver les attributs de vieilles forêts. Bien que cela est très contraignant sur le plan financier, dans certaines circonstances, il serait toutefois envisageable de pratiquer une coupe partielle de faible intensité (ex. : réduire la surface terrière de 29 m²/ha à 26 m2/ha) pour maintenir le peuplement à l’intérieur de la catégorie A (les seuils associés à chaque catégorie de peuplements sont présentés à l’annexe S et les figures 11 et 12 offrent une synthèse des options sylvicoles en fonction de chaque catégorie de peuplements). Ce type de coupe partielle est en expérimentation au Vermont (Keeton, 2006) et en Outaouais (McCullough et Doyon, 2010). Le prélèvement sera faible (13 % selon l’exemple illustré plus haut), de façon à maintenir une forte surface terrière ainsi qu’une proportion élevée de gros arbres. Les arbres maintenus en place devront être vigoureux afin d’atteindre un âge avancé.

Dans certains cas, il est possible que les conditions trouvées dans les chantiers de récolte (distribution et taille des reliquats, emplacement des chemins forestiers, etc.) amènent un peuplement de catégorie A à être traité comme un peuplement de catégorie B, et le fassent ainsi régresser vers la catégorie B. Bien que cette situation ne soit pas souhaitable, elle peut être envisagée si les aménagistes s’assurent que, sur l’ensemble du territoire d’analyse, la superficie des peuplements de catégorie A soit globalement maintenue, et que la superficie totale des peuplements de catégories A et B augmente.

Dans les vieux peuplements modérément perturbés (catégorie B), il est possible d’en conduire certains vers la catégorie A en pratiquant le même type de coupe partielle que celle décrite au point précédent, dans le but de favoriser le développement de gros et de très gros

1. Il s’agit de modulations de traitements connus. Ces modulations visent le maintien ou le développement des attributs de structure recherchés. Elles sont expliquées plus en détail à l’annexe B du présent document.

arbres. Encore une fois, le prélèvement sera faible de façon à maintenir une grande surface terrière (viser 26 m²/ha) ainsi qu’une proportion élevée de gros arbres de bonne vigueur.

Cependant, le plus souvent, on cherchera à les maintenir dans les conditions propres à la catégorie B, en pratiquant une coupe de jardinage (CJ variante+ a) ou une coupe progressive irrégulière à couvert permanent (CPICP variante a). Dans les deux cas, la modulation des traitements vise le maintien des caractéristiques de structure de la catégorie B, ce qui permet d’obtenir un taux de prélèvement un peu plus élevé (ex. : réduire la surface terrière de 26 à 20 m²/ha, voir le tableau 7 et celui de l’annexe S). Les peuplements de catégorie B ainsi maintenus dans le paysage offriront des conditions de structure interne qui oscilleront à proximité des valeurs de la catégorie A. Il s’agit d’une façon de diminuer l’écart avec la forêt naturelle, tout en offrant des options sylvicoles qui sont plus susceptibles de répondre à des critères de rentabilité financière ou économique.

Vieux peuplements

Échelle relative de la quantité de gros bois et de surface terrière totale

C

Stades de développement du peuplement

X

Figure 11 Synthèse des options sylvicoles à prendre en considération dans un plan de restauration des  attributs de structure des peuplements feuillus, végétations potentielles FE3 et RT1 (voir les détails relatifs  aux traitements sylvicoles à l’annexe U) 

Source : adapté de Y. Boucher et autres, 2011

Dans les peuplements jardinés ou irréguliers d’allure jardinée (catégorie C), il est possible de conduire certains de ces peuplements vers la catégorie B en pratiquant une variante d’éclaircie jardinatoire (EJ variante a) pour favoriser le développement des gros et des très gros arbres. Le prélèvement sera faible (ex. : réduire la surface terrière de 25 à 20 m²/ha), de façon à maintenir une surface terrière modérée ainsi qu’une proportion élevée de gros arbres de bonne vigueur. Cependant, si on doit couper davantage dans ces peuplements, il faudrait alors viser à les maintenir dans la catégorie C avec des coupes de jardinage (CJ variante b et CJT) ou une coupe progressive irrégulière à couvert permanent (CPICP variante b), modulée pour maintenir une structure irrégulière, mais proche d’une structure jardinée. Ainsi, ces peuplements demeureront des recrues potentielles pour la catégorie B à la prochaine rotation.

6.1.2.3 Favoriser la succession de la composition des peuplements vers des stades évolutifs