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Dans les aspects de la vie en France qui attirent l’attention des Brésiliens, ont été

relevés l’organisation des villes, l’efficacité du système des transports en commun, la

tranquillité et la sécurité dans les rues.

“O transporte aqui é excelente. Na França, o sistema de trem deles é perfeito, perfeito, não tem como reclamar. E aqui em Grenoble o transporte é perfeito” (Rafael).

[Le transport ici est excellent. En France, le système de train est parfait, parfait, il n’y a pas de quoi en réclamer. Et à Grenoble le transport est parfait].

“... a organização da cidade em si, mesmo do transporte, aqui funciona direitinho, tudo é pontual” (Beatriz).

[... l’organisation de la ville, le transport, ici tout marche bien, tout est ponctuel]

“... a qualidade de vida, a tranquilidade pra andar na rua. Tu sair de casa e tu estar tranquilo na rua, não importa o horário. Essas coisas realmente me atraíram bastante e confirmaram minhas expectativas, daquilo que eu já sabia, que eu acreditava e as pessoas já tinham me dito no Brasil”. (Felipe)

[… la qualité de vie, la tranquillité pour marcher dans la rue. Tu peux sortir de chez toi et être tranquille dans la rue, peu importe l’heure. Ces choses m’attiraient beaucoup et j’ai confirmé mes expectatives, de ce que je savais déjà, de ce que je croyais et que les personnes m’avaient déjà dit au Brésil].

Rafael mentionne le fait que les salaires entre les différentes fonctions n’est pas trop

grand. Cet aspect attire l’attention des Brésiliens, car au Brésil il y a une distance salariale

considérable entre les fonctions dans une entreprise par exemple, ce qui provoque une

disparité entre riches et pauvres :

“não existem muitas pessoas ricas na França assim como não existe quase nenhuma pessoa pobre. Todo mundo é mais ou menos igual. A diferença não é tão grande”. (Rafael)

[ il n’y a pas beaucoup de personnes riches en France, ainsi comme il n’existe presque pas de personnes pauvres. Tout le monde est plus ou moins égaux. La différence n’est pas si grande].

Pour Lorena ce qui attire l’attention à Grenoble c’est que les quatre saisons de

l’année sont bien définies : l’été, l’automne, l’hiver et le printemps. Elle vient d’une région

du Brésil où il n’y a pas beaucoup de changements climatiques, donc elle est fascinée par la

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transformation naturelle engendrée par les différentes saisons. Elle est ravie d’avoir pu

assister à ce spectacle.

“Na minha região, Amazonas, as estações não são bem definidas. O clima aqui é bem diferente, estou conhecendo de perto a mudança das estações, é fantástico! No inverno a paisagem é linda , é como um sonho que vai ficar sempre registrado ...” (Lorena)

[Dans ma région, l’Amazonas, les saisons ne sont pas bien définies. Le climat ici est bien différent, je connais maintenant le changement des saisons, c’est fantastique ! Pendant l’hiver, le paysage est très beau,

c’est un rêve que je vais garder au fond de moi pour toujours…]

Comme on l’a dit, quelques interviewés admirent la politesse française et le fait de

saluer même si on ne se connaît pas, une habitude qu’on commence à perdre au Brésil,

surtout dans les grandes villes où tout le monde se méfie des autres. Par contre, la politesse

et les formalités dans le traitement interpersonnel en France, peuvent rendre difficile la

création de liens affectifs et amicaux, selon l’opinion de quelques interviewés. Ils ont

rencontré des difficultés pour se faire des amis français, comme on peut le remarquer dans

divers discours :

“Eu acho um pouco estranho também a questão das relações sociais. (...) Eu senti um pouco de dificuldade no relacionamento com os colegas franceses na universidade, no Master. Principalmente este ano eu fiquei muito chateada porque eu me senti excluída por ser estrangeira (...) Isso realmente me atrapalhou muito e eu achei muito estranho, porque às vezes eles são muito próximos de quem eles querem e eles são capazes de passar por você e não falar « oi ». (Daniela)

[je trouve un peu bizarre cette question des relations sociales (...) J’ai eu un peu de difficultés dans les relations avec des camarades français à l’université, en Master. En particulier cette année, je me suis fâchée parce que je me suis sentie exclue d’être étrangère (…) Ça m’a vraiment dérangée et j’ai trouvé cela très étrange, parce que parfois ils sont très proches de ceux qu’ils veulent et ils sont capables de passer à côté de toi et ne pas dire « salut »].

“... na relação entre as pessoas, eles são mais formais, talvez demora um pouco mais pra criar vínculo, pelo menos na minha percepção de amizades” (Beatriz).

[.... la relation entre les personnes est plus formelle, peut-être que ça prend du temps de créer une relation, du moins dans ma perception de l’amitié].

“Eu acho que… como eu disse, o tempo que se leva pra se estabelecer laços de amizade, pra ter maior intimidade com as pessoas (...) Não estou colocando valor nisso. Não digo nem que seja bom, nem que seja ruim. Simplesmente foi uma diferença que me deixou um pouco desestabilizada” (Carla)

[Je crois que... comme je l’avais dit, le temps qui se prend pour créer des liens d’amitié, pour avoir une intimité avec les personnes (…) Je n’y mets pas de valeur. Je ne dis pas que c’est bien ou mauvais, tout simplement que ça a été une différence qui m’a rendue un peu déconcertée].

“é estranho você utilizar os transportes em comum e ninguém ficar te olhando, ou mesmo ninguém “puxar uma conversa” eventualmente, ou mesmo o fato de um vizinho mal te cumprimentar dentro do elevador” (Ana)

[C’est bizarre quand tu utilises les transports en commun, personne ne te regarde pas, personne ne te dirige par la parole, c’est aussi bizarre le fait de saluer à peine un voisin dans l’ascenseur].

“Acho que [me chama a atenção] o jeito do francês. O jeito deles assim, frios. Mas educados ao mesmo tempo. Isso chamou a minha atenção porque eu não achei que eles seriam tão fechados” (Cristiane)

[Je crois que ce qui m’attire l’attention est la façon d’être du Français. Cette façon d’être froide. Mais poli en même temps. Ça m’a attirée l’attention parce que je n’ai pas cru qu’ils seraient si enfermés]

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“[a politesse] é um recurso cultural deles que tem muitos pontos positivos, mas ao mesmo tempo faz com que eles se distanciem. (...) Eles têm muita dificuldade em ser espontâneos uns com os outros por conta disso. A politesse cria uma barreira a mais pra ultrapassar. Bom, é a impressão que eu tive”. (Eduardo)

[la politesse est un recours culturel qui a plusieurs points positifs, mais en même temps ça crée une certaine distance. (…) Ils ont beaucoup de difficultés à être spontané envers les autres. La politesse crée une barrière de plus pour surmonter. Bon, c’est l’impression que j’ai eue].

“Na sala de aula, por exemplo, com os alunos. É a interação entre eles, sabe? É muito diferente (...) Aqui a gente não consegue fazer amizade. Eu achei que quando eu chegasse todo mundo ia perguntar: “ah, você é estrangeira?” porque é assim [no Brasil], quando chega alguém diferente, a gente sabe que a pessoa é diferente, a gente vai lá perguntar, né? A gente faz isso. Aqui não. Eu esperava que eles viessem me perguntar “e aí? Você é estrangeira? De onde? Como é o Brasil?” esse tipo de coisas. Eles não fazem”. (Helena)

[Dans la salle de classe, par exemple, avec les étudiants. C’est l’interaction entre eux, tu sais ? C’est très différent (…) On n’arrive pas à lier des amitiés. J’ai cru que lorsque j’arriverais tout le monde me demanderait: « ah, tu es étrangère ? » parce que c’est comme ça [au Brésil], quand quelqu’un de différent arrive, on sait que la personne est différente, on va lui demander, n’est-ce pas ? On fait ça. Pas ici. J’attendais qu’ils viennent me demander « tu es étrangère ? D’où ? C’est comment le Brésil ? » Ce type de questions. Ils ne font pas ça].

On peut observer que les Brésiliens espèrent des Français un comportement qui est

semblable à celui des Brésiliens : créer des relations amicales avec tous les camarades de

l’université, parler avec des inconnus dans la rue ou dans les transports en commun,

proposer de l’aide à une personne étrangère ou qui vient d’arriver à l’université. Cependant,

les Français ne correspondent pas à cette attente, ce qui frustre un peu les Brésiliens. Ils ont

également tendance à croire que les Français sont individualistes.

Un autre élément qui attire l’attention d’Eduardo est le rationalisme français. Ce

rationalisme aide à être plus organisé et facilite pour écrire un texte, par exemple. Mais en

même temps, cela bloque la créativité. Il pense que les Brésiliens ne sont pas structurés,

mais sont plus créatifs, ils s’adaptent à n’importe quelle situation. Pour lui, c’est cette

question qui distingue le plus les Brésiliens des Français.

“Uma coisa que eu tinha impressão que era assim, mas não desse grau, dessa forma, é como eles são mais racionais. Realmente o Descartes nasceu aqui (risos) (...) É um sistema totalmente diferente do nosso. É mais organizado mesmo. Um jeito meio impessoal, até. Facilita muito pra escrever, eu tenho a impressão, eles são muito melhores na forma escrita, tudo muito bem encaixado e tal. Mas eu acho que eles se preocupam tanto com isso que às vezes acaba afetando o conteúdo. É uma coisa que eu tinha idéia de que poderia ser assim, mas só conhecendo pra sentir o que é isso. Foi uma das coisas que mais me chamou a atenção aqui. Isso é uma das coisas que mais separam a gente deles, eu acho”. (Eduardo)

[Une chose dont j’avais l’impression qui serait ainsi, mais pas à ce point : c’est cette façon d’être plus rationnels. Vraiment Descartes est né ici (rires) (…) C’est un système complètement différent du nôtre. C’est plus organisé, vraiment. Même un peu impersonnel. Ça facilite beaucoup pour écrire, j’ai l’impression qu’ils sont meilleurs en expression et production écrite, tout est bien introduit. Mais, je crois qu’ils se préoccupent trop de ça en dépit du contenu. C’est une chose que j’imaginais mais il faut connaître ça pour le sentir vraiment. Ça a été une des choses qui a attirée le plus mon attention ici. C’est une des choses qui nous séparent le plus d’eux, je crois].

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Bruna ne s’attendait pas à voir des personnes qui demandent de l’argent dans les

rues ; elle ne savait pas qu’il y avait autant d’immigrés en France.

“Eu não esperava encontrar muitas pessoas pedindo dinheiro na rua. (...) E também não sabia que tinha tanto imigrante. Não que seja um problema, só que eu não esperava encontrar” (Bruna)

[Je ne m’attendais pas à voir autant de monde faire la manche dans la rue (...) Et je ne savais pas non plus qu’il y avait autant d’immigrés. Je ne dis pas que c’est un problème, mais je ne m’attendais pas à ça].

L’utilisation du verlan pour désigner les Maghrébins ou les Africains attire l’attention

de Marisa :

« Eles usam “rebeu”, que é o inverso de “beure”, que são os árabes (por conta da cor amarelada deles); usam “renoi”, para os “noires” que são os negros... Eles até falam que não é feio usar o verlan para isso, mas falar “noire” logo de cara é indelicado ou feio! Francamente, acho uma hipocrisia e discriminação disfarçada.” (Marisa)

[Ils disent que « rebeu » c’est l’inverse de « beurre », pour les arabes (à cause de la couleur jaune de leur peau) ; ils disent « renoi » pour les « noirs » … Ils disent que ce n’est pas péjoratif d’utiliser le verlan dans ces cas, mais dire « noir » tout de suite est indélicat ou mauvais ! En fait, je trouve que c’est de l’hypocrisie et une sorte de discrimination déguisée].

La difficulté d’adaptation au système de cours à l’université a été aussi l’un des

aspects commenté par les interviewés. Le manque de connaissance du système universitaire

en France ainsi que la difficulté de s’y intégrer dès les premiers jours ont été ressentis par

quelques étudiants.

“... aqui eu cheguei, eu não tive nenhum acolhimento na minha universidade. Eu chegava lá ninguém sabia quando que era a inscrição, ninguém sabia de nada... Eu perdi um monte de aula porque eu não entendia o horário. No Brasil a gente tem aquela coisa do horário semanal, aqui não. (...) Eu acho que a formação que eu tive no Brasil é muito melhor que a formação que eles têm aqui”. (Priscila)

[…je suis arrivée ici, aucun accueil ne m’était réservé à l’université. J’arrivais et personne ne savait quand c’était l’inscription, personne ne savait rien… J’ai manqué plusieurs cours parce que je ne comprenais pas l’emploi du temps. Au Brésil, on a l’emploi du temps hebdomadaire, pas ici (…) Je crois que la formation que j’ai eue au Brésil est bien meilleure que celle qu’ils ont ici].

“Eu cheguei muito, muito perdida.... eu ia lá na faculdade quase todo dia (...). Ninguém sabia me informar quais as matérias que eu poderia fazer, eu tive que sair descobrindo coisas sozinha, perguntar pras outras pessoas (...) Foi muito complicado”. (Helena)

[Je suis arrivée très, très perdue... j’allais à l’université presque tous les jours (…) Personne ne savait me renseigner sur les disciplines que je pouvais choisir, j’ai dû découvrir des choses toute seule, demander aux autres personnes (…) C’était très compliqué].

“... o professor dita! É um ditado a aula! E todo mundo anotando. (...) Não é uma aula de exposição e um debate (...) Eu achei um absurdo isso! A aula no Brasil tem mais participação dos alunos e aqui, nada”. (Cristiane)

[...le professeur fait une dictée! C’est une dictée le cours ! Et tout le monde prend des notes. (…) Il ne s’agit pas d’un cours d’exposition ou d’un débat (…) J’ai trouvé cela très absurde ! Les étudiants au Brésil participent aux cours, mais ici les étudiants ne participent pas]

En définitive, plusieurs aspects qui attirent l’attention en France ont été énumérés

par les interviewés, des aspects positifs, comme l’efficacité des transports et la tranquillité

pour marcher dans les rues, la politesse des Français, et d’autres aspects moins favorables

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telles que la difficulté d’adaptation au système universitaire et la difficulté de nouer des liens

amicaux avec les Français, qui ont été les aspects négatifs les plus cités par les Brésiliens.