• Aucun résultat trouvé

Parcours théorique : l’origine périphrastique de DO en question

6. In the 15 th century periphrastic do became generally accepted in prose later in the East than elsewhere Causative do remained longest in

2.3 Approches syntaxiques

Les hypothèses développées sur la base des théories syntaxiques ont été généralement jugées insatisfaisantes parce qu’elles ne rendaient le plus souvent pas compte des insuffisances de la synchronie actuelle par laquelle

38 PRO

arb étant en théorie sémantique, une catégorie vide ayant une référence purement arbitraire comme

elles ont souvent tenté d’explorer les développements d’ordre diachronique39.

L’hypothèse substitutive (ou anaphorique) telle que développée par Robert B. Hausmann (1974 : 172) s’appuie d’une part sur le rapprochement entre la syntaxe du vieil-anglais et celle de l’allemand moderne ; et d’autre part sur les similarités syntaxiques entre les dialectes germaniques et l’anglais moderne. Il en découle que l’emploi périphrastique de DO est commun aux langues issues du groupe germanique. R. Hausmann émet même l’hypothèse non vérifiée d’une possible existence du DOPER en Proto-

germanique. Ayant constaté que son étude du do-insertion (< do-support) impliquait la forme périphrastique et la forme substitutive (PRO) de DO en anglais contemporain, R. Hausmann postule que la forme périphrastique est issue de la forme substitutive ; le passage de l’emploi substitutif à l’emploi périphrastique se faisant à la suite des transformations par simples restructurations ou « rule reoderings ».

Tout comme R. Hausman, Lenerz (1982 : 215)40 évolue rétrospectivement de ses observations des faits dans l’état de langue actuel pour formuler des hypothèses sur le vieil et le moyen-anglais. Ainsi, à partir d’une étude sur la classe des auxiliaires, il soutient que DO se comportait comme un verbe modal en vieil-anglais et en moyen-anglais. S’il est attesté que l’existence d’auxiliaires modaux en vieil-anglais est imprécise, on sait néanmoins qu’ils se construisaient avec l’infinitif sans to alors que DO en admettait et se construisait même avec des participes passés, etc.

39 Ce point de vue peut être jugé comme étant partiel (voire parcellaire) ; nous le reconnaîtrons volontiers

et attribuerons cette propriété à la vertu de la contrastivité théorique.

40 Lenerz, J. 1982. « On the development of periphrastic do in the history of English », in Welte, W. (éd.) Sprachtheory und angewandte Linguistik: Festschrift für Alfred Wollmann zum 60. Geburtstag.

Quant à l’hypothèse de l’auxiliation telle qu’elle est présentée par Warner (1990 & 1992), elle peut être considérée comme le prolongement (en termes de vérification) de l’hypothèse de Lightfoot (1979), qui ayant remarqué que l’emploi périphrastique de DO coïncidait avec le développement d’une classe d’auxiliaires modaux en moyen-anglais, attribue à l’émergence périphrastique de DO la nécessité de créer une nouvelle classe syntaxique : celle des auxiliaires. Ce qui selon lui est une conséquence du déclin général de la flexion verbale ; car une fois que les terminaisons plurielles et infinitives des modaux disparaissent, ces derniers ne fléchissent plus qu’à la deuxième personne du singulier comme dans ‘thou canst’41.

Le travail de A. Warner quant à lui, ne cherche essentiellement pas à attribuer une origine à la forme périphrastique de DO mais fonde ses investigations sur l’existence supposée ou vraie d’une classe d’auxiliaires en vieil-anglais. Pour les besoins de sa démarche, cette approche se sert en outre des outils formels tels que l’ellipse post-verbale, le pseudogapping, la transparence aux constructions impersonnelles. Nous reviendrons en détail sur ces outils dans la troisième partie de notre recherche (cf. § 10 et passim). Il en ressort qu’en moyen-anglais, les modaux must et shall, contrairement à d’autres modaux, formaient déjà une classe d’auxiliaires n’ayant plus de forme lexicale proprement dite. Ce qui revient à dire qu’il n’y a pas eu une création ad hoc d’une catégorie AUX mais il y aurait eu une

assimilation (par affinité) des autres verbes modaux dans la catégorie des auxiliaires au cours de la deuxième période du moyen-anglais.

41 Dans cette perspective, Roberts (1985), tout comme Kroch (1989), pense que l’apparition des modaux

épistémiques en lieu et place du temps et de l’accord (cf. INFL) lors du délitement du mode subjonctif est justifiée par la coloration subjonctive de la sémantique même de ces modaux.

Dans ce sillage, le développement le plus plausible reste celui proposé par Roberts (1985) et affiné par Kroch (1989). Ce dernier (Kroch 1989 : 216) part du constat selon lequel les modaux tout comme have et be n’apparaissent pas comme des complements de DOPER. « This fact argues

that, from its first appearance, periphrastic do subcategorizes only for verbs that never function as auxiliaries and hence that the categorial distinction auxiliary/non-auxiliary must have been available from the beginning of the Middle English period, when the first instances of periphrastic do appear. » Ajoute-t-il. A. Kroch va ensuite dans un développement de la grammaire transformationnelle et générative, attribuer l’émergence de DO à la disparition de la règle de la montée du verbe lexical au nœud INFL (rule of V(erb)-to-I(NFL) raising)42 en moyen-anglais. En termes transformationnels, l’arbre syntagmatique qui correspond à la schématisation de la rule of V-to-I pouvant être représenté de la façon (analytique) suivante : figure 1.

CP (COMP Phrase =>S’)

(élément wh-) C’

COMP IP (INFL Phrase =>S) (that)

NP I’ (position sujet)

INFL VP (Verb Phrase) temps accord ADVP V’ (always, etc.) V (verbe) (compléments)

Figure 1 : représentation syntagmatique de la règle de la montée de V à I. (Adapté de Kroch (1989 : 18))

Il en résulte que le marquage temporel du verbe lexical par la règle de la montée de celui-ci à la position INFL (telle qu’illustrée ci-dessus) va disparaître au cours du moyen-anglais au profit du marquage temporel par transfert de l’affixe du INFL au verbe lexical en structure profonde (démarche inverse !). Ce qui correspond au affix hopping. Ce transfert étant désormais bloqué en structure profonde par la présence du négateur de phrase not antéposé au verbe lexical, DOPER est donc inséré pour apporter un

support lexical aux affixes contenus dans INFL. Kroch (1989 : 219) ajoutera « it seems clear that the basic syntactic change that transformed the syntax of the INFL or auxiliary verb position between Middle and

Modern English was the restriction of verb raising to INFL to auxiliary verbs; and one might, therefore, expect the change in status of the modals to be a reflex or an extension of that change. »

La thèse de l’analyse en termes de affix hopping ne faisant pas l’unanimité au sein même de l’école générativiste, les causes inhérentes à la disparition du V-to-I raising restent inexpliquées ; et rien ne dit pourquoi DO a été privilégié par rapport aux auxiliaires SHALL et MUST qui formaient déjà une classe. Etant donné l’orientation syntaxique de cette investigation, nous nous proposons d’analyser les tenants et les aboutissants connexes à cette démarche dans les chapitres de la troisième partie de notre recherche, consacrés à l’auxiliation.

Bien que cette approche brille par sa formulation, nous déplorerons néanmoins l’unique prise en compte des critères purement syntaxiques et l’abstraction faite des facteurs externes ou connexes (variations dialectales, diglossie, alternance codique, etc.) au changement.