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Apparition de réactions de confort et de bien-être

CONSEQUENCES SUR L’ORALITE ?

SOIN EFFECTUE

C. POSSIBILITE D’INTEGRER LE PIMS AUX SOINS QUOTIDIENS

1. Apparition de réactions de confort et de bien-être

Un des objectifs de l’étude était d’évaluer la tolérance du PIMS, grâce à l’observation des comportements d’inconfort. Nous avons montré que des manifestations d’inconfort sont apparues lors de l’application du PIMS dans 60 à 70% des cas selon que l’on se base sur l’EDIN ou la grille d’inconfort, et aucune n’est apparue dans les 2 minutes suivant l’administration du protocole.

Mais l’inconfort s’arrête là où commence le confort…

Alors qu’en est-il des réactions de bien-être ?

Sans pouvoir encore parler d’efficacité, l’application du PIMS a toutefois généré des réactions immédiates autour du comportement pré-alimentaire du nouveau-né, et semble avoir eu des répercussions au niveau de son bien-être.

Au fur et à mesure de l’étude, nous avons trouvé intéressant d’élaborer une « grille de confort », dans laquelle nous avons recueilli chaque comportement « positif », concernant soit une réponse-réflexe, soit une manifestation de bien-être, ainsi que le facteur ayant favorisé ce comportement. Une grille a été remplie pour chacune des administrations du PIMS.

Voici toutes les réactions que nous avons recensées au cours de l’application du PIMS : auto-stimulations (coordinations main/visage, main/bouche), comportements de succion (mouvements de bouche, succion d’un doigt, de la main, du coton-tige, protrusion linguale, réflexe d’orientation), ouverture des yeux, regard attentif et prolongé, sourires. Nous avons évalué leur fréquence dans le graphique ci-dessous.

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Un nourrisson qui ouvre les yeux et regarde attentivement son environnement se trouve dans un état d’éveil prolongé. La protrusion linguale, la succion non nutritive, l’attraction main-bouche… sont des réactions-réflexes pré-alimentaires favorisant la nutrition orale. Ainsi, ces comportements sont encourageants, et constituent les prémisses d’une possible efficacité du PIMS.

Le tableau qui suit représente la synthèse de toutes les réactions de confort observées au cours des 30 applications de PIMS (en lignes) et, les facteurs qui les ont déclenchées (en colonnes).

Graphique n°17 : Fréquence d’apparition des réactions de confort au cours de l’application du PIMS

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Tableau n°9 : Grille de confort : synthèse de toutes les manifestations de bien-être observées au cours de toutes les applications de PIMS, et leurs origines

L’Interaction qui suscite le plus souvent des manifestations de bien-être correspond aux balancements produits au début du PIMS, et quasiment toutes les Interactions sont susceptibles d’entraîner des comportements de bien-être, et notamment de succion.

Chaque application a généré en moyenne 4 réactions de confort pour chaque nouveau- né, de manière répétée et/ou durable au cours des Interactions. Dans la plupart des cas, ces réactions pouvaient encore être observées 2 minutes après l’application du PIMS.

A la fin de chaque application, tous les bébés se trouvaient dans un état d’apaisement global, même ceux qui avaient débuté les Interactions avec des pleurs, ou ceux qui avaient manifesté diverses réactions d’inconfort au cours du PIMS. La nature et le nombre de comportements de bien-être observés au cours de chaque application de PIMS ne sont donc pas corrélés au terme de naissance, à l’âge post-conceptionnel, à l’âge civil, ni au sexe.

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Ainsi, au-delà du fait qu’il soit toléré par les nouveaux-nés, on remarque déjà que le PIMS semble avoir une influence positive sur leur comportement pré-alimentaire et de bien- être durant et juste après son application. De plus, les réactions de confort sont plus fréquentes que les manifestations d’inconfort ; il en résulte un état d’apaisement systématique à la fin de chaque administration.

Puisqu’il est indéniable que le PIMS génère des manifestations de bien-être et des comportements pré-alimentaires réflexes, lors de son application, et jusqu’à 2 minutes après, il serait intéressant de proposer ce programme de manière quotidienne à des nouveaux-nés prématurés. Cela permettrait d’observer non seulement l’évolution de leur tolérance, mais aussi les conséquences à plus long terme, sur l’alimentation, le langage et les relations avec leurs parents et leurs pairs. Une population plus large, de même qu’un groupe contrôle non stimulé seraient indispensables pour confirmer l’efficacité ou non du protocole.

Parvenir à repérer l’origine des réactions réflexes pré-alimentaires et de bien-être est primordiale pour mieux connaître l’enfant. De cette manière, la stimulation favorisant ces comportements pourrait être reproduite lors d’un soin désagréable, douloureux, ou lorsque le nouveau-né se désorganise : si les stimulations cutanées profondes des membres inférieurs l’apaisent, les soignants pourront les lui proposer de manière privilégiée si besoin.

Néanmoins, il reste important de présenter le PIMS régulièrement et de manière globale, en proposant tous les items suivant la progression indiquée. Tout d’abord, parce qu’il est possible que le confort soit généré davantage par la succession et la progression de plusieurs Interactions, que par une seule Interaction. De plus, ce qui engendre du confort ou de l’inconfort à un moment donné peut procurer une sensation opposée à un autre moment. Il s’agit donc de fournir régulièrement au nouveau-né un « panel » d’interactions, afin qu’il se saisisse de ce qui l’apaise, et nous communique son ressenti par ses réactions comportementales. En fait, le PIMS initie un échange entre celui qui l’administre et le nouveau-né : c’est un véritable « outil de communication » qui permet de comprendre l’enfant grâce à l’observation et l’empathie.

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2.

Le PIMS : à partir de quel moment pour le nouveau-né