Analyse des flux de matières du recyclage des câbles

3.1.1.1

Précisions sur la méthodologie utilisée pour l’outil MFA

Nous utilisons l’analyse de flux de matières (MFA) comme un outil de modélisation des processus de recyclage. Nous n’apportons pas de modifications à la méthodologie de calcul des intrants et sortants des processus unitaires de recyclage dont nous présentons la modélisation dans le paragraphe 4.2.2.3. L’utilisation faite de la MFA est une vision statique des matières. Cette vision des flux de matières et de produits nous permet de quantifier l’ensemble des flux qui composent les scénarios de recyclage. À la différence de l’ACV, la

méthodologie MFA n’est pas standardisée ou normée donc la méthode reste assez libre dans sa mise en œuvre.

Il s’agit de quantifier à la fois la quantité de matière séparée, mais aussi de représenter le taux de captage et donc l’efficacité du tri. Les résultats obtenus sont directement exploitables pour la modélisation de l’Inventaire de cycle de vie. La MFA est donc nécessaire pour construire la représentation ACV. Les résultats sont aussi utilisés pour le calcul de certains paramètres techniques issus de la vérification ETV que nous détaillons dans le chapitre 4. Enfin, cette approche MFA nous permet aussi de calcul les données économiques en lien avec l’approche comptable de l’évaluation LCC.

Dans le cas de l’évaluation environnementale du recyclage des câbles chez MTB, l’unité fonctionnelle traduit une approche centrée sur la production d’un produit principal d’aluminium haute pureté. Cependant, l’outil MFA nous permet d’obtenir une vision filière qui sera nécessaire lors de la comparaison des scénarios de recyclage.

3.1.1.2

Présentation des résultats de l’évaluation MFA

Le recyclage des câbles en aluminium au sein de l’usine MTB de Trept s’articule autour de quatre phases de transformation : prébroyage, granulation, affinage mécanique et séparation des plastiques. Les phases de prébroyage et de granulation mélangent les trois familles de méta-processus. Alors que les phases d’affinage et de séparation des plastiques regroupent uniquement des méta-processus de séparation et manutention sans processus de broyage. Pour cette représentation, nous ne considérons que les opérations de traitement réalisées au sein de l’usine de Trept.

Ces quatre phases de transformation permettent d’obtenir onze flux sortants qui sont pour certains mutualisés, pour aboutir à huit flux de matières issus des différents processus de recyclage. L’ensemble de ces flux de matières sont représentés sur la figure 3-2 avec les proportions associées. Nous nous basons sur le flux de la période 2009-2014 et nous exprimons l’ensemble des compositions en proportions relatives par des pourcentages.

Chaque phase regroupe plusieurs processus de recyclage, nous n’avons représenté seulement les phases de séparation sur la figure 3-2. Pour plus de détails sur les étapes du processus, la modélisation complète commune à l’analyse MFA et ACV est présentée dans l’annexe 5. De même, l’annexe 7 présente des photos des déchets entrants ainsi que des flux sortants.

Cette représentation des flux permet de noter l’importance des coproduits au regard de la production de grenaille d’aluminium dans ce scénario de recyclage. En effet, pour garantir une pureté optimale du flux il est nécessaire de limiter au maximum la contamination du flux d’aluminium. La ligne de recyclage de l’aluminium chez MTB permet de produire trois qualités d’aluminium divisé en quatre sorties de conditionnement. Les deux premières qualités (A et B)

sont des productions d’aluminium garanties pures à plus de 99,6 % sans plastiques. La seule différence se fonde sur la granulométrie des grenailles. La troisième qualité d’aluminium est séparée du mélange de plastiques. Il s’agit d’un aluminium pur à 97 % en mélange avec 10 à 50 % de plastique.

Le rendement (paramètre de performance présenté dans le tableau 4-3) de la ligne traduit la capacité de l’unité de recyclage à récupérer l’ensemble des quantités de matériaux présents initialement dans le câble. Cette information est extrêmement pertinente, car elle permet de quantifier le taux d’efficacité globale (basé sur la captation, présentée sur la figure 4-19) des technologies séparatives de la ligne. Nous n’avons pas calculé le rendement de la ligne, car cette information demande de connaître avec précision la composition du flux entrant, or la ligne ne traite pas des flux homogènes de câbles. Cependant, nous avons estimé la pollution de l’aluminium par la ligne de traitement à 0,01 %, c’est-à-dire que la pureté de l’aluminium entrant est réduite de 0,01 % au cours du traitement.

La qualité en entrée et en sortie dans le cas du procédé de recyclage chez MTB est équivalente, il n’y a donc pas de notion de sous-cyclage. Sans modification de la qualité par le processus de recyclage, les propriétés de la matière ne sont pas altérées, ce qui permet de garder un niveau de qualité de l’aluminium équivalent pour conserver les fonctionnalités du matériau. Toutefois, il est important de noter que le flux d’aluminium recyclé par MTB avec un haut niveau de pureté est majoritairement régénéré en mélange avec d’autres flux d’aluminium primaire ou secondaire moins purs. Ce mélange s’apparente à une dilution qui ne permet pas de garantir le niveau fonctionnel initial inhérent à la pureté de l’aluminium utilisé dans les câbles.