3. Variation lexicale
4.4 Résultats de la validation des pss : analyse et interprétation
4.4.2 Analyse détaillée des résultats
En plus des observations d’ordre général présentées dans la section 4.4.1, les réponses obtenues
au moyen du questionnaire nous ont également permis d’analyser de façon détaillée les résultats
de chaque équipe d’experts et de les comparer aux résultats des autres équipes.
La figure 4.7 décrit la répartition des réponses au questionnaire entre les trois groupes
d’experts, en mettant en évidence les points d’unanimité (entre deux ou trois experts). Les
trois cercles symbolisent les trois groupes d’experts interrogés pour chacun des trois pays. Les
différentes intersections des cercles représentent les points d’unanimité entre les experts validant
un pss. L’unanimité peut concerner les trois experts ou uniquement deux sur trois experts
(partialité). À l’intérieur de chaque intersection est inscrit (en rouge) le nombre de réponses
communes fournies par les groupes d’experts des pays concernés.
Fig. 4.7– Les combinaisons de réponses.
Les données de cette figure montrent qu’au total 217 constructions (c’est-à-dire 89,30%)
ont reçu des réponses identiques attribuées par au moins deux experts sur trois. Parmi ces
constructions, 66 (30,40%) ont reçu des combinaisons de réponses identiques (aaa,bbb ou ccc)
de la part des trois experts et 151 (69,58%) de la part de deux experts sur trois. Ces chiffres
démontrent clairement que les représentants des trois communautés d’experts partagent des avis
communs en ce qui concerne l’usage (par les experts) de la majorité des constructions proposées.
Ces constructions validées à l’unanimité ou par deux experts sur trois sont immédiatement
retenues comme entrées de la ressource de simplification, car l’unanimité ou la majorité des
experts est le premier critère que nous prenons en considération pour la constitution de la
nomenclature de la ressource.
En outre, les informations que présente la figure 4.7 appuient l’observation faite dans la
section 4.4.1 en ce qui concerne la similarité des réponses obtenues entre les équipes française et
belge, par opposition aux réponses de l’équipe canadienne. On observe ainsi une prédominance
de résultats similaires entre les experts français et belges, qui se manifeste à travers le nombre
élevé de réponses qu’enregistre l’intersection France-Belgique (65 c’est-à-dire 43% des réponses
communes obtenues).
Deux hypothèses sont émises pour expliquer l’écart qui existe entre les résultats des équipes
française et belge, par opposition à ceux de l’équipe canadienne. Cette distance pourrait
traduire la discordance qui caractériserait les niveaux d’expertise des personnes interrogées.
Cette remarque est cohérente avec les données du tableau 3.7 qui indiquent que les répondants
des équipes française et belge sont en majorité des médecins (5 et 3 respectivement), tandis que
l’équipe canadienne est la seule constituée exclusivement d’infirmiers. La divergence de niveaux
d’expertise entre médecins et infirmiers pourrait donc être à l’origine de l’écart observé. Cette
première hypothèse s’applique bien au cas présent car les médecins ont une plus grande aptitude
à reconnaître les constructions verbales spécialisées, puisqu’ils sont plus susceptibles d’utiliser
et d’entrer fréquemment en contact avec ce type d’expressions langagières dans l’exercice de
leurs fonctions.
La divergence observée entre les résultats des équipes européennes et de l’équipe canadienne
pourrait également être l’expression de la différence qui existerait entre le français parlé en
Europe (France, Belgique, Suisse, etc.) et le français canadien. La question de la variation
entre le français de l’Europe (de la France en particulier) et celui du Canada fait l’objet de
nombreux travaux de recherche depuis longtemps (Gendron, 1966 ; Ashby, 1988 ; Mougeon,
1995 ; Simoni Aurembou, 2000 ; Bagola et al., 2007). Du fait de sa large diffusion à travers
le monde, notamment en Amérique du Nord et dans la région québécoise, le français, langue
vivante, a été et est encore de nos jours soumis à une grande variation géographique. Cette
diffusion géographique de la langue française a un impact non seulement aux niveaux lexical
(à travers l’élargissement du lexique) et phonétique, mais aussi au niveau de l’usage de la
langue. Un bon nombre d’usages différents de part et d’autre de l’océan Atlantique ont ainsi
vu le jour, ce qui favorise le développement des variantes géographiques entre le français de
l’Amérique du Nord, notamment du Canada, et celui de l’Europe. Ce phénomène est d’autant
plus important que des dictionnaires (Bélisle, 1974 ; Cajolet-Laganière, 2009) sont créés pour
la description et surtout la mise en relation de ces différentes variétés du français. Certains
colloques internationaux (Simoni Aurembou, 2000 ; Bagola et al., 2007) sont exclusivement
dédiés aux travaux portant sur l’étude contrastive du français canadien et du français de France.
Bien que les travaux cités dans cette argumentation portent sur la langue générale, nous pensons
que certains langages de spécialité comme le langage médical sont susceptibles de subir des
phénomènes de variation similaires à celui que nous avons décrit ci-dessus.
Les résultats obtenus grâce au formulaire nous ont également permis de prendre du recul par
rapport aux choix de réponses qu’ont fait les experts. Dans un premier temps, nous allons discuter
des constructions qui n’ont pas fait l’unanimité entre les experts. Il s’agit plus particulièrement
des constructions qui ont été attestées par un seul expert sur trois. D’après les données du
tableau 4.22, on en dénombre 19 (sur 80 cas de validation partielle), qui sont présentées dans
le tableau 4.23. Chaque construction est précédée du numéro qu’elle porte dans le formulaire
qui a été remis aux experts et est suivie des lettres représentant les réponses fournies par les
experts interrogés pour chaque pays. La dernière colonne du tableau propose les fréquences de
ces constructions dans le corpus.
Tab. 4.23 – Les 19 patrons validés partiellement (1/3 experts).
Num. Constructions Fr. Be. Ca. Freq.
243 STASOCIAL présente MALADIE c b c 25
95 MALADIE est associée à FONCTION_de_ORGANISME a c c 22
7 STASOCIAL pratique PROCEDURE c a c 20
23 PROCEDURE implique PROCEDURE b c c 15
37 METIER envisage PROCEDURE b c c 12
206 MALADIE est associée à PROCEDURE c b c 12
107 METIER évoquer MALADIE a c c 10
153 PROCEDURE abaisse FONCTION_de_ORGANISME a c c 10
4 ANATOMIE contrôle FONCTION_de_ORGANISME c b c 9
177 MALADIE est traitée par PROCEDURE c a c 8
151 MALADIE se développer b c c 7
26 MALADIE se manifeste chez STASOCIAL a c c 5
141 ORGVIVANT induit MALADIE b c c 3
191 METIER diagnostique STASOCIAL c a c 2
38 PCHIMIQUE présente FONCTION_de_ORGANISME b c c 1
200 ANATOMIE synthétise FONCTION_de_ORGANISME c a c 1
207 AGENT affecte ANATOMIE c a c 1
226 PROCEDURE dépiste FONCTION_de_ORGANISME c c b 1
238 MALADIE se réalise c c a 1
section 4.22 selon lequel l’équipe canadienne totalise le plus grand nombre de réponses (c),
qui renvoient à la non-attestation d’un patron par les experts interrogés. En effet, dans la
colonne qui présente les résultats des experts canadiens, l’on compte 17/19 patrons (contre
10 et 11 pour la France et la Belgique respectivement), c’est-à-dire 89% des patrons, associés
à(c). Il faudrait souligner que ces résultats ont été fournis par différents experts. Ce constat
évoque une fois de plus l’hypothèse portant sur la différence de niveaux de spécialisation entre
les répondants médecins (pour la plupart) des équipes française et belge et les infirmiers qui
constituent l’ensemble de l’équipe canadienne.
En ce qui concerne la fréquence des patrons listés dans le tableau 4.23, notre attention est
attirée par le fait que 8/19 constructions ont une fréquence en corpus moyenne (f≥10), tandis
qu’un peu plus de la moitié (11/19) de ces constructions ont une très faible fréquence (f<10).
Cette remarque laisse penser qu’il peut y avoir un lien entre la fréquence des pssdans le corpus
et leur utilisation par les experts en médecine.
Par ailleurs, l’on pourrait émettre l’hypothèse que la faible fréquence dans le corpus des
11 dernières constructions est un indicateur du fait qu’elles ne font pas vraiment partie du
vocabulaire des membres du corps médical. Une telle réflexion impliquerait que les constructions
concernées soient aussitôt mises à l’écart dans la suite de ce travail de recherche. Cependant,
une observation faite sur les constructions sélectionnées à l’unanimité par nos experts, et qui
par conséquent sont d’office retenues pour la suite de cette étude, nous pousse à ne pas exclure
immédiatement les 11 constructions concernées mais à les garder pour une autre phase de tri.
En effet, parmi les 161 PSS (cf. tableau 4.22) qui ont été attestés collectivement par les experts
des trois pays, nous avons détecté plus d’une dizaine depss (cf. tableau 4.24) qui s’avèrent
eux aussi avoir une très faible fréquence dans le corpus (f<10). Pourtant, ces patrons ont bel
et bien fait l’unanimité chez les experts en ce qui concerne leur caractère spécialisé.
Cette remarque suscite au moins deux questions qui nous semblent importantes : qu’est-ce
qui pourrait motiver la sélection de telles constructions par trois experts de différents pays ?
Qu’est-ce qui pourrait expliquer que des constructions soient reconnues comme faisant partie
du langage spécialisé de la médecine alors qu’elles sont très peu fréquentes dans un corpus
médical ?
Par exemple le patron stasocial relever de maladie a été attesté à l’unanimité, pourtant
il n’a que deux occurrences dans le corpus. Le même constat a été fait pour les patrons
procédure évoquer maladie et fonction_de_organisme/maladieest isolée
11qui
comptent moins de 10 occurrences dans le corpus mais qui ont été attestés à l’unanimité. Il
11. L’absence d’accélérations pendant le travail était de signification incertaine si elle restait isolée.Dans cet exemple tiré de notre corpus, le verbe isoler signifie « qui n’est pas associé à ... ». Il s’agit donc d’un symptôme (L’absence d’accélérations) qui se manifeste seul, sans être accompagné d’autres symptômes qui seraient attendus dans ce genre de situation.
Tab. 4.24 – Quelques patrons sélectionnés à l’unanimité mais ayant moins de 10 occurrences
dans le corpus.
Num Constructions Fr Be Ca
9 ORGVIVANT associer à MALADIE a a a
34 ANATOMIE traduire FONCTION_de_ORGANISME
en FONCTION_de_ORGANISME a a b
42 MALADIE réaliser MALADIE b b b
65 ANATOMIE présenter MALADIE a a b
68 FONCTION_de_ORGANISME présenter
FONCTION_de_ORGANISME b b b
75 AGENT est envisagé a b a
81 ANATOMIE est augmentée a b b
85 PROCEDURE dépister MALADIE a a a
103 MALADIE évoquer MALADIE a a b
113 METIER évaluer STASOCIAL b a a
134 STASOCIAL relever de MALADIE a a b
172 STASOCIAL est évalué b a b
237 FONCTION_de_ORGANISME relever de
FONCTION_de_ORGANISME b a b
faudrait signaler que dans cet emploi, le verbe isoler a un sens très spécialisé n’ayant rien à
voir avec celui de « mettre à l’écart par mesure de protection » (isoler un malade) qui est bien
connu et même cité par des dictionnaires de la langue générale comme le dictionnaire Larousse
consultable en ligne
12.
Les questions posées ci-dessus soulèvent le problème d’exhaustivité du corpus et nous renvoie
au rôle de la fréquence. En effet, bien qu’étant un extrait représentatif, un corpus ne saurait
être exhaustif au point de couvrir de façon équitable tous les phénomènes linguistiques qui
caractérisent la langue de spécialité concernée. Cette question d’exhaustivité est très fréquente
dans les travaux sur les terminologies spécialisées et les ressources terminologiques (Borinet al.,
2007b). Il en ressort que la fréquence à elle seule n’est pas un critère suffisant pour décider
du caractère spécialisé d’un patron syntaxico-sémantique. L’avis des experts du domaine est
un critère de poids et, d’après nous, l’un des plus importants. Le type de catégories Snomed
impliqué dans les patrons joue aussi un rôle déterminant dans la sélection despss, d’autant
plus que ces catégories déterminent le sens de la construction. Nous pensons que ces catégories
doivent avoir une incidence dans le jugement des experts. Si l’on se fie uniquement à la fréquence,
l’on risquerait de passer à côté de constructions spécialisées mais très peu récurrentes comme
les 11 que présente le tableau 4.23. De même, en s’appuyant exclusivement sur la fréquence,
l’on aurait tendance à retenir uniquement les patrons très fréquents, mais qui ne seraient pas
pour autant spécialisés. Cette réflexion est d’ailleurs l’un des facteurs ayant motivé la décision
d’entreprendre une validation manuelle de nos patrons par des experts en médecine.
En ce qui concerne les 11 constructions les moins fréquentes du tableau 4.23, deux autres
hypothèses pourraient être émises par rapport à leur faible fréquence dans le corpus et à leur
attestation partielle par 1/3 experts. D’une part, ces patrons pourraient décrire des emplois très
spécialisés des verbes concernés mais spécifiques à des branches particulières de la médecine,
d’où l’attestation par un seul expert qui, dans ce cas, exercerait dans le sous-domaine médical
concerné, puisque nos experts appartiennent à différentes branches de la médecine.
Ce type d’emplois verbaux pourrait donc cacher des phénomènes intéressants qui mériteraient
d’être analysés dans une étude linguistique telle que la nôtre. Les exemples suivants visent à
illustrer les deux hypothèses émises ci-dessus :
45) maladieévoquer maladie : Appendicite pelvienne évoquant une infection urinaire ou
gynécologique, mais avec des signes francs au TR. appendicite méso-caeliaque retentissant
plus volontiers sur le transit (diarrhée ou sub-occlusion).
46) métierévoquer maladie: On évoque ici une maladie de Kawasaki, devant l’association
d’une fièvre avec : un exanthème, des adénopathies cervicales, une conjonctivite, une
atteinte de la muqueuse buccale et une atteinte de la paume des mains (desquamation
en lambeaux) ou de la plante des pieds.
47) procédure dépister maladie: L’appréciation de la symptomatologie fonctionnelle
(claudication intermittente, douleurs de décubitus, troubles trophiques, ulcères et
gan-grènes), la palpation et l’auscultation des artères assurent, dans la majorité des cas, le
diagnostic positif de l’artérite, renseignent sur la sévérité de l’ischémie, sur la topographie
des lésions selon les sites d’audition des souffles et le niveau d’abolition des pouls, et
peuvent dépister une lésion anévrismale (aor-tique, iliaque ou poplitée).
48) procédure dépister fonction_de_organisme : Un interrogatoire alimentaire
détaillé dépistera les consommations d’aliments riches en sel caché (fromage, pain,
charcuterie, pizza) bouillons cubes..
Lorsqu’on observe le patron maladieévoque maladiequi a moins de 10 occurrences dans
le corpus mais qui a été attesté à l’unanimité, et le patron métier évoque maladie (10
occurrences) qui n’a été attesté que par 1/3 experts, force est de constater qu’il s’agit de deux
variantes sémantiques d’une même construction syntaxique du verbe évoquer, la construction
transitive directe. On remarque également que la principale disparité entre ces deux patrons
est la catégorie sémantique de l’argument sujet qui est d’un côté non humain, non animé
(maladie) et de l’autre animé et humain (métier). Cette différence confère un caractère
particulier à chacun de ces emplois du verbe évoquer, car la variation de types sémantiques
des sujets implique également une nuance ou une différence au niveau de l’interprétation du
sens du verbe. Dans la phrase 46, le verbeévoquer signifie ‘fait penser à’ et dans la suivante, il
signifie ‘soupçonner’, ‘penser à’. Une remarque similaire s’applique aux patrons des exemples 47
et 48, où le verbe dépister veut dire respectivement ‘permet de détecter’ et ‘permet d’exposer’.
Les analyses faites ci-dessus permettent de remarquer que la plupart des constructions du
tableau 4.23, en particulier les constructions les moins fréquentes, expriment des sens peu
courants et même spécialisés des verbes. Le fait qu’elles aient été attestées par un expert peut
être considéré comme une preuve. Mettre toutes ces constructions à l’écart parce qu’elles n’ont
pas été attestées à l’unanimité n’est donc pas la solution idéale dans cette étude dont le but est
de rendre compréhensible les emplois verbaux peu courants, spécialisés, susceptibles de créer
des difficultés de lecture chez des personnes non expertes. Ainsi, la sélection des constructions
du tableau 4.23 s’est effectuée de la façon suivante :
— 5 constructions (246, 7, 23, 37, 151) ont été sélectionnées du fait d’avoir déjà fait l’objet
d’une étude dans nos travaux précédents.
— 7 (95, 206, 107, 153, 4, 177) ont été retenues sur la base de la fréquence : les constructions
ayant un nombre d’occurrences ≤ à 5 dans le corpus ont été retenues, à l’exception du
patronMALADIE se manifester chez STASOCIAL qui a été exclu car le verbe y a un sens
appartenant au registre standard.
— 6 (38, 200, 207, 226, 191, 141) ont été retenues de par le caractère spécial (rare) du sens
des verbes.
— la dernière construction (238) a été éliminée car il semble manquer un élément au patron.
La phrase qui l’illustre donne la même impression.
maladieréalise :Cette maladie réalise en véritable handicap avec une déficience d’origine
respiratoire qui se complique d’incapacité puis de désavantage social avec une participation
rapidement systémique.
Le verbe réaliser est transitif direct, mais dans cette phrase, aucuncod n’est identifié.
On a l’impression qu’il s’agit d’une forme pronominale (se réaliser), mais l’absence du
pronom réflexif se remet cette hypothèse en question. Il pourrait s’agir d’une erreur de
l’énonciateur qui aurait oublié le pronom se. Ces différentes hypothèses sans réponses ont
débouché sur la suppression de ce patron.
Au terme du processus de sélection, une dixaine de pss a été écartée car les emplois verbaux
concernés semblent compréhensibles (donc pas de nécessité d’être simplifiés) pour des personnes
n’ayant pas d’expertise en médecine (cf. tableau 4.25).
Les phrases exemples peuvent être consultées à travers le CD-ROM qui sera livré avec cette
thèse. Ce support contiendra notre ressource de simplification et l’ensemble des phrases exemples
illustrant lespss.
Tab. 4.25 – Les pss ne nécessitant pas de simplification.
id pss
25 maladie se manifester commemaladie
26 maladie se manifester chezstasocial
38 medecinsuit stasocial
61 stasocial montre maladie
65 anatomieprésente maladie
67 pchimique présente fonction
76 procedure est proposée dans/commeprocedure
79 procedure est proposée chezstasocial
193 procedure montre maladie
220 stasocial présente anatomie(affectée par quelque chose)
4.4.3 Bilan
Dans cette section, il était question, d’une part, de présenter les résultats du questionnaire qui a
été soumis aux experts et, d’autre part, de fournir les critères qui nous ont permis, à partir des
patrons validés par les experts, de constituer la liste des patrons qui figureront dans la ressource
de simplification. Ci-dessous ces critères :
— L’unanimité des experts sur le statut spécialisé des patrons a été le critère dominant
et donc le principal critère considéré dans la prise de décision. Au total, 222 patrons
syntaxico-sémantiques ont été ainsi retenus.
— La fréquence, le fonctionnement et les propriétés syntaxico-sémantiques des pss ont
facilité la prise de décision pour les 19 patrons partiellement validés par les experts. Au
total, 18 ont été retenus grâce à cette combinaison de paramètres.
— La fréquence des patrons a joué un rôle non négligeable de par sa double fonction.
D’un côté, les fréquences (f≥10) ont permis de confirmer la sélection d’un certain
nombre de constructions qui avaient déjà été retenues par un expert sur trois.
Tandis que de l’autre, certaines faibles fréquences ont mis en évidence les emplois
verbaux qui pourraient être très spécialisés, ou qui seraient rarement utilisés, et
ceux qui pourraient être le fruit d’une erreur de l’énonciateur.
— Le contraste des patrons syntaxiquement identiques, mais présentant une
dissimi-litude au niveau de la sémantique, a également joué un rôle important dans le
processus de sélection des patrons partiellement attestés par les experts.
Sur la base de ces éléments, nous avons mis en place la liste définitive (cf. annexe D.4) des 230
patrons verbaux spécialisés qui constituent les entrées de la ressource de simplification.
Le dépouillement des résultats de la validation a également permis de faire certaines remarques
et de prendre du recul par rapport au travail de validation qu’ont effectué nos experts en médecine.
Nous avons ainsi pu observer que les résultats obtenus à travers le questionnaire reflètent la
cohérence qui existe entre les données extraites de notre corpus et les avis des experts (cf.
section 4.4). De même, les résultats du questionnaire permettent de voir que le verbe peut
fonctionner comme pivot pour l’extraction de connaissances spécialisées, puisque lespssextraits
des corpus traduisent les connaissances du domaine médical.
Par ailleurs, le fait d’avoir entrepris une méthode de validation tripartite, associant des
évaluateurs français, belge et surtout canadien, a permis de mettre en évidence un aspect qui
n’a pas amplement été abordé dans ce travail (car il relève d’une autre thématique), mais qui
constitue une piste de recherche intéressante. Il s’agit de l’utilisation des constructions verbales
au sein des différentes communautés de médecins francophones. Une étude autour de cette
thématique pourrait consister à analyser et comparer le français parlé par les professionnels de
la santé exerçant au Canada et celui parlé par ceux qui exercent en Europe, en mettant un
accent particulier sur les constructions verbales que chaque communauté utilise pour s’exprimer
et décrire des situations médicales précises.
Dans le document
Analyse contrastive des verbes dans des corpus médicaux et création d’une ressource verbale de simplification de textes
(Page 183-191)