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L’analyse de contenu est définie par Bardin (2013, p.35) comme un ensemble de de techniques d’analyse des communications. Elle regroupe divers techniques et courants qui se veulent systématiques et objectifs. Bardin décrit une méthode en trois temps. Tout d’abord, la préanalyse qui a pour but d’opérationnaliser et systématiser les idées pour aboutir à un plan d’analyse. Deuxièmement, l’exploitation du matériel où l’on va appliquer systématiquement les décisions prises dans la préanalyse. Le but est de créer des catégories en élaborant des grilles ou tableaux rassemblant des éléments ayant des caractères similaires sous un titre générique (Bardin, 2013).

Finalement, on peut traiter les résultats par des opérations statistiques avec lesquelles on peut tirer des interprétations ou traiter de manière qualitative les données (Bardin, 2013).

Afin de pouvoir traiter ces résultats, il est nécessaire de procéder au codage des données. Il s’agit d’une « transformation – effectuée selon des règles précises – des données brutes du texte » (Bardin, 2013, p.134). Le but de cette opération est de faire dégager une représentation ou description des caractéristiques du contenu du corpus (Bardin, 2013). Il faut ensuite déterminer l’unité d’enregistrement qui est définie comme l’unité de signification à coder, celle-ci peut être un mot, un thème, un objet ou référent, un personnage ou un document. Elle peut aussi être une unité de contexte, qui elle correspond à la phrase ou au paragraphe (Bardin, 2013). Après avoir défini l’unité d’enregistrement, Bardin (2013) note l’importance de définir les règles d’énumération.

Pour ce faire, on peut s’appuyer sur la présence ou l’absence, la fréquence, la fréquence pondérée, la direction, l’intensité, l’ordre ou encore la co-occurrence des unités d’analyse. Finalement, il s’agit de catégoriser les contenus, la catégorisation est

« une opération de classification d’éléments constitutifs d’un ensemble par différenciation puis regroupement par genre d’après des critères préalablement définis » (Bardin, 2013, p.150.). Une catégorie devient alors une rubrique ou classe qui regroupe un groupe d’éléments sous un titre générique (Bardin, 2013). Ce processus comporte deux étapes ; l’inventaire, où l’on isole les éléments et la classification, dans laquelle on répartit et organise les éléments.

Dans ce travail, nous allons donc procéder à une analyse catégorielle. Celle-ci va nous permettre de faire dégager des catégories et comprendre à quelle fréquence les différents types de contenus sont partagés par les sportifs et sportives.

Afin de comprendre quels types de contenus les sportifs et sportives partagent sur Instagram nous allons appliquer la méthode explicitée ci-dessus. Cette première

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analyse va nous permettre d’appréhender les contenus en région antérieure et postérieure que les sportifs et sportive vont partager.

Pour cette première analyse, nous procédons à une analyse thématique qui « consiste à repérer des noyaux de sens qui composent la communication et dont la présence ou la fréquence d’apparition pourront signifier quelque chose pour l’objectif analytique choisi » (Bardin, 2013, p. 137). Notre unité d’enregistrement sera donc le thème. Les thèmes dégagés par les différentes images du corpus sont l’unité de base de notre analyse. Lors de la phase de codage, nous dénoterons la fréquence d’apparition des unités d’enregistrement. De cette manière, nous postulons que toutes les unités d’analyse ont la même importance et que le nombre croissant d’apparition de cette unité est significatif. Étant donné que nous essayons de comprendre quel type de représentation les sportifs et sportives utilisent le plus, nous pensons que ce choix est le plus indiqué.

Afin de créer les catégories requises, nous nous appuyons sur la typologie de Geurin-Eagleman et Burch (2015) et les combinons avec les résultats d’une pré-analyse de notre corpus. Ceci nous permettra de baser notre recherche sur des variables déjà utilisées et validées tout en les adaptant à notre corpus et questions de recherche.

Dans leur étude d’analyse de contenu des posts de 12 athlètes olympiques sur Instagram, les deux auteures utilisent les catégories suivantes : Photos de vie personnelle, photos de vie professionnelle, relative au sport de l’athlète, relative à d’autre sport ou athlète, des références culturelles ou mèmes6 et des reposts de photos ou contenu de fans.

Les photos de vie personnelle représentent la vie quotidienne des sportifs et sportives.

Elles ont pour contenu des moments de vie ordinaires, des moments en famille, des sorties entre amis, des voyages, des paysages hors terrains sportifs ou encore des loisirs comme par exemple la lecture ou le cinéma. Nous considérons dans cette catégorie les posts mettant en valeur des moments de vie du sportif qui se situent en dehors de leur pratique sportive.

Nous allons ensuite prendre en compte les photos liées à la vie professionnelle des athlètes. Nous allons diviser cette catégorie en deux pans. Premièrement, les contenus propres à la vie professionnelle des athlètes hors sport, c’est-à-dire les posts incluant le travail au bureau ou à l’extérieur ou les études.

Deuxièmement, les publications relatives à la vie professionnelle sportive, nous inclurons les posts de sponsoring, les placements de produits et les contenus propres aux marques personnelles potentielles des sportifs et sportives. En effet, il est important de noter que les athlètes sont professionnels et remportent aussi de l’argent en utilisant leur notoriété et leur image, comme l’ont notamment avancé Arai, Ko &

Ross (2014). Dans cette catégorie, nous allons distinguer les photos prises par l’athlète, sur le vif, des photos professionnelles, de campagnes officielles par exemple.

Deuxièmement, nous prendrons en compte, pour les sportifs pratiquant des sports collectifs, si la photo le représente lui ou son équipe en supposant qu’en représentant son équipe il sert d’autres intérêts.

6 Un mème peut être défini comme un élément culturel reconnaissable, reproduit et transmis par l’imitation du comportement d’un individu par d’autres individus selon l’Oxford English Dictionnary.

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La catégorie relative à la vie sportive est au cœur de notre analyse. Nous allons la diviser en deux catégories afin de pouvoir mieux appréhender les contenus de coulisses et les contenus propres à la performance sportive en compétition, sur la scène. Nous créons donc une catégorie des contenus sportifs relatif à la compétition, elle regroupe les publications des sportifs en action, durant leur échauffement, à la mi-temps ou après la compétition. Celles-ci représenteront les représentations en premier plan des sportifs, il s’agit des contenus traditionnels des sportifs.

Ensuite, nous distinguerons les posts de vie sportive relatif à l’entraînement, sont inclus des moments de pratique du sport, l’échauffement ou les pauses de récupération, les soins liés à la régénération comme par exemple des séances de massage ou chez le médecin. Nous effectuons cette distinction car nous considérons les instants d’entraînement ou de régénération comme étant des moments de coulisse, non propre à la performance sportive de premier plan. En effet, comme nous avons pu le voir, les médias sociaux permettent aux sportifs de partager des dimensions inconnues et plus personnelles avec leurs fans.

La catégorie de contenu relatif au sport et à la culture en général incluent des photos en rapport avec le monde sportif ou culturel mais pas directement avec l’athlète lui-même. Il peut s’agir de partage d’autres athlètes, de rencontres avec d’autres sportifs ou autres célébrités et d’autre compétitions.

Les deux dernières catégories de Geurin-Eagleman et Burch sont adaptées.

Premièrement, en plus des contenus de fans repostés nous allons aussi inclure les photos avec des fans, que ce soit à des rencontres ou lors de compétitions mais aussi tous types de contenus représentant des cadeaux de fans, des lettres ou tout autres messages de fans.

Deuxièmement, les références culturelles ou mèmes seront inclues ainsi que les publications relatives à des évènements culturels, comme par exemple des journées internationales. De plus nous prendrons en compte les images contenant des textes, comme des citations de motivation ou des dessins graphiques.

Finalement, nous créons la catégorie des photos de représentations publiques. Nous incluons les évènements où les sportifs sont invités, les articles de presse, les couvertures de journaux ou encore les conférences de presse. Ici, les sportifs se présentent en accordance avec leur soi public comme le mettait décrivait Marshall (2010) à l’inverse des moments de vie personnelle qui représentent leur soi privé . Le tableau suivant récapitule les définitions de toutes les catégories que nous allons prendre en compte.

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Tableau N°1 – Récapitulatif des définitions des catégories de contenus

Catégorie de contenus Définition

Photos de vie personnelle

Contenus représentant les moments de vie quotidienne des sportifs, par exemple des moments entre amis ou familles.

Photos de vie professionnelle hors

sport

Contenus représentant des moments professionnels se situant hors de l’activité professionnelle sportive, par exemple de travail au bureau ou des moments d’études.

Photos de vie

professionnelle sportive Contenus représentant les sponsorings, placements de produits ou propres aux marques des sportifs.

Photos de vie sportive

en compétition Contenus représentant les moments de sport en compétition, les moments d’action des sportifs.

Photos de vie sportive

en entraînement Contenus représentant les moments sportifs de préparation, à l’entraînement, par exemple des moments d’entraînements, de massage ou de régénération.

Photos relatives au sport et à la culture en général

Contenus représentant le monde sportif en général, par exemple des rencontres avec d’autres sportifs, des partages d’autres compétitions ou encore des rencontres avec d’autres personnes connues.

Photos de fans ou reposts de fans

Contenus représentant la relation avec les fans, par exemple des reposts de fan, des moments avec des fans ou des cadeaux.

Références culturelles Contenus représentant des références culturelles communes, par exemple des mèmes ou citations.

Représentations publiques

Contenus représentant des moments de vie publique, par exemple des évènements, articles de presse ou des conférences de presse.

Nous allons donc compter les occurrences de ces contenus à l’aide de deux différents tableaux afin de confronter notre première hypothèse. Tout d’abord, nous allons appliquer les contenus de chaque sportif à chaque catégorie pour avoir une idée précise des contenus partagés individuellement à l’aide du tableau suivant.

Tableau N°2 – Type de contenus partagés individuellement

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Deuxièmement, nous allons rassembler ces données dans un tableau général regroupant tous les sportifs afin de pouvoir avoir une vision générale des contenus publiés. Nous allons donc présenter le tableau suivant :

Tableau N°3 – Ensemble des types de contenus partagés

De plus, afin de mieux comprendre les dimensions des contenus de vie professionnelle sportive, nous appliquerons ces derniers dans le tableau suivant. Ceci nous permettra d’envisager les stratégies utilisées.

Tableau N°4 – Photos de vie professionnelle sportive

Afin de pouvoir affirmer ou infirmer notre hypothèse postulant que les sportifs et sportives publient plus de contenus en région postérieure qu’antérieure, nous considèrerons que la région postérieure sera définie par les contenus des catégories suivantes : Photos de vie personnelle, photos de vie professionnelle hors sport, photos de vie professionnelle sportive, photos de vie sportive hors compétition, photos de fans et les références culturelles. Alors que la catégorie photos de vie sportive en compétition représentera la région antérieure.

Tableau N°5 – Région postérieure et région antérieure

Photos de

Prises par l’athlète Photo professionnelle Athlète Équipe Objet

Contenus en région postérieure

Photos de vie personnelle, photos de vie professionnelle hors sport, photos de vie professionnelle sportive, photos de vie sportive hors compétition, photos de fans et

références culturelles

Contenus en région antérieure Photos de vie sportive en compétition

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Nous allons donc rassembler les résultats trouvés par catégories dans ces deux thèmes principaux pour pouvoir répondre à notre première hypothèse.

Tableau N°6 – Type de contenus partagés en région postérieure et antérieure Contenus en région postérieure Contenus en régions antérieure

Afin d’analyser ces résultats, nous procèderons premièrement à une analyse plus chiffrée en notant et analysant les occurrences des types de contenus afin de pouvoir les confronter à notre hypothèse de recherche. Cependant, une analyse plus qualitative sera aussi effectuée, en effet au vu de la taille relativement petite de notre échantillon, il est intéressant de pouvoir revenir sur les éléments mis en avant dans les différentes catégories et si des exceptions ou ressemblances émergent. Cela permet de pouvoir analyser plus en détail les types de contenus publiés dans les diverses catégories et de comprendre quels impacts ceux-ci peuvent avoir sur la communication de ces athlètes sur Instagram. De cette manière, nous faisons émerger des sous-catégories permettant de comprendre de manière plus précise quels aspects sont présentés. Nous partons donc du plus général pour aboutir à une analyse plus spécifique sur quels types de contenus sont inclus dans ces catégories.

Pour comprendre si la variable du genre impacte ou non les contenus partagés et si nous pouvons observer une différence entre l’image renvoyée des sportifs et sportives.

Nous procédons, ici aussi, à une analyse de contenu catégorielle avec pour unité de mesure le thème. Nous utilisons les mêmes catégories définies précédemment. Nous nous appuierons sur les données récoltées pour celle-ci. En plus de ces thèmes, nous prenons en compte la variable du genre. Nous affronterons d’un côté les sportifs et de l’autre les sportives. Les sportifs incluent les personnes de sexe masculin. Alors que les sportives représentent les personnes de sexe féminin. Nous retenons alors un critère de sélection purement biologique.

Nous comparons alors la fréquence de publication des athlètes de sexe masculin et féminin dans les différentes catégories. Ce premier tableau permet de d’avoir une vision d’ensemble de quels types de contenus les femmes et les hommes publient.

Tableau N°7 – Comparaison des types de contenus partagés selon le genre

Photos de

Photos de vie professionnelle sportive Photos de vie sportive

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Tout comme pour la première hypothèse, nous regrouperons ces résultats dans les deux thèmes principaux : les contenus en région postérieure et les contenus en région antérieure. Ceux-ci représentent la vision plus générale de la question et permettent de définir de manière claire quels types de contenus chacun des genres partagent et en quelle quantité.

Tableau N°8 – Comparaison des régions postérieure et antérieure

Contenus en région postérieure Contenus en régions antérieure Sportifs

Sportives

En plus d’obtenir des résultats plus généraux et quantifiés, et de pouvoir aller plus en profondeur dans l’analyse des contenus partagés, nous analysons aussi les contenus de manière plus qualitative et mettrons en évidence certains aspects. Comme énoncé dans notre partie théorique, il y existe des différences de contenus et d’approche selon le genre. A l’aide des données récoltées, nous décrirons les contenus mis en avant et les différences, ou similitudes de contenus entre les hommes sportifs et les femmes sportives.

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