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Analyse comparative des réalisations concernant l’ODD 8 : promouvoir

Chapitre II : Analyse comparative de la réalisation des ODD sélectionnés dans les

II. Analyse comparative des réalisations concernant l’ODD 8 : promouvoir

taux était de 14% dans les écoles primaires et de 100% dans les lycées (2017), alors qu’au Soudan, il était de 13.4% en primaire et aux collèges et de 100% dans les lycées (2016). En Tunisie, les taux étaient respectivement de 95,6, 9,.8 et 98,4% (2018).

Le taux de connexion des établissements scolaires au réseau Internet en Egypte s’élevait à environ 47% dans le primaire et les collèges et à 50,1% dans les lycées (2016). Au Maroc, 79% des écoles primaires étaient connectées à l’Internet contre 88,4% et 91% pour les collèges et les lycées (2018). En Tunisie, ces taux s’élevaient respectivement à 48,7, 99,5 et 95,4 (2018).

En matière de dotation en équipements et infrastructures adaptés aux élèves présentant un handicap, les seules données disponibles concernent le Maroc où la proportion des établissements qui en sont dotés s’élevait à 17,3% dans les écoles primaires, 30,4% et 34,9% dans les collèges et les lycées (2018).

II. Analyse comparative des réalisations concernant

par les gouvernements de ces pays pour assurer l’atteinte de l’objectif. Il sera tenu compte de l’aspect genre tout au long de l’analyse.

1. Analyse selon les indicateurs

Les performances des PAN du point de vue des progrès qu’ils ont accomplis dans la réalisation de cet objectif seront analysées selon les indicateurs associés à l’ODD 4. L’analyse s’appuie sur des données provenant de trois bases de données, celles des Nations Unies48, de la Banque mondiale49 et de l’Organisation internationale du Travail (OIT)50.

1.1 Croissance économique soutenue et durable

D’une manière générale, la croissance économique réalisée par les PAN ces deux dernières décennies est assez faible et se caractérise par une forte fluctuation. Les tendances de long terme de cette croissance qui se dégagent sont au mieux stagnantes sinon baissières. Le PIB par tête subit l’effet de l’accroissement démographique, d’où un niveau de vie de la population qui stagne de façon générale. Cette croissance économique est donc loin d’être durable ; de plus, toutes les catégories sociales n’en bénéficient pas de manière équitable. Les inégalités persistent et la précarité se répand, donnant lieu à la formation d’un secteur informel de plus en plus important.

Une des sources les plus importantes de la croissance, qui est la productivité, est en panne et témoigne d’une inefficience économique. La croissance économique repose soit sur l’exportation de ressources naturelles (Algérie, Libye, Mauritanie), soit sur des industries intensives en travail à faible valeur ajoutée dont les produits sont destinés principalement à l’exportation.

48 https://unstats.un.org/sdgs/indicators/database 49 https://data.worldbank.org/

50 https://www.ilo.org/global/statistics-and-databases/

Figure 66: Evolution du taux de croissance du PIB réel

-1001020-1001020-1001020

2000 2005 2010 2015 20202000 2005 2010 2015 2020

2000 2005 2010 2015 2020

Algérie Egypte Libye

Maroc Mauritanie Soudan

Tunisie

TCPIB

Année Source : https://data.worldbank.org/, compilation de l’auteur.

1.2 Emploi et travail décent

La croissance économique faible n’a pas permis la création d’emplois, en nombre suffisant et en qualité, d’où la montée du chômage surtout parmi les jeunes et plus particulièrement les jeunes diplômés.

Le taux de chômage dans les PAN suit une tendance à la hausse, sauf au Maroc et en Algérie, quoique ce pays ait connu une nouvelle hausse du chômage ces dernières années. En Tunisie, le taux de chômage a connu une forte augmentation ces dernières années du fait de l’échec de la transition économique malgré une transition démocratique qui a nourri les espoirs des jeunes en un avenir meilleur. En 2018, il atteignait globalement 15,5%, soit 12,5% chez les hommes et 22,8% chez les Figure 67: Evolution du taux de croissance du PIB réel par employé

-50050100-50050100-50050100

2000 2005 2010 2015 20202000 2005 2010 2015 2020

2000 2005 2010 2015 2020

Algérie Egypte Libye

Maroc Mauritanie Soudan

Tunisie

SL_EMP_PCAP

Année Source : https://unstats.un.org/sdgs/indicators/database

Figure 68: Evolution du taux de chômage global et de celui des jeunes (âgés de 15 à 24 ans)

010203001020300102030

2000 2005 2010 2015 20202000 2005 2010 2015 2020

2000 2005 2010 2015 2020

Algérie Egypte Libye

Maroc Mauritanie Soudan

Tunisie

SL_TLF_UEMUP15_T SL_TLF_UEMUP15_M SL_TLF_UEMUP15_F

Année

102030405010203040501020304050

2000 2005 2010 2015 20202000 2005 2010 2015 2020

2000 2005 2010 2015 2020

Algérie Egypte Libye

Maroc Mauritanie Soudan

Tunisie

SL_TLF_UEMUP1524_T

Année

Source : https://unstats.un.org/sdgs/indicators/database

femmes. Chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans, il était de 35% (2015). En 2017, l’Egypte a enregistré un taux de chômage estimé à 11,7% au niveau national, soit 8,2% chez les hommes et 23% chez les femmes. Depuis 2013, ce taux suit une tendance à la baisse. Chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans, il a atteint 29,6% en 2017. Cette année là, l’Algérie a enregistré un taux de chômage au niveau national de 13,6%, soit 10,8%

chez les hommes et 26,2% chez les femmes. Chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans, le taux de chômage atteint 39,3%. Parmi tous les PAN, le Maroc enregistre le taux de chômage le plus faible puisqu’en 2016, ce taux n’était globalement que de 9.3%.

Le secteur informel occupe une place importante dans les PAN ; il procure des emplois précaires à une frange de la population qui ne bénéficie ni de protection sociale ni de jouissance des droits qui règlementent la durée et les conditions du travail.

C’est un secteur refuge pour tous ceux qui n’ont pas réussi à trouver un emploi dans le secteur formel. Le secteur informel ne cesse de se développer dans tous les pays de la région et on estime que sa contribution au PIB dépasse les 40% voire plus et occupe une proportion importante de la main d’œuvre. Bien qu’il n’y pas de données disponibles sur ce secteur dans la plupart des PAN, les chiffres de l’Egypte Figure 69: Evolution globale, par âge et par sexe, de la proportion de l’emploi informel

506070809050607080905060708090

2000 2005 2010 2015 20202000 2005 2010 2015 2020

2000 2005 2010 2015 2020

Algérie Egypte Libye

Maroc Mauritanie Soudan

Tunisie

SL_ISV_IFRM_T SL_ISV_IFRMUP15_M SL_ISV_IFRMUP15_F

Année

202530354020253035402025303540

2000 2005 2010 2015 20202000 2005 2010 2015 2020

2000 2005 2010 2015 2020

Algérie Egypte Libye

Maroc Mauritanie Soudan

Tunisie

SL_TLF_NEET1524_T

Année

Source : https://unstats.un.org/sdgs/indicators/database

témoignent de l’étendue du secteur qui, selon les estimations du BIT, assurait environ 63,8% des emplois51 en 2017. Selon ces mêmes estimations, le secteur informel au Soudan procurait environ 87% des emplois en 2011. En Tunisie, on estimait la part du secteur informel dans l’emploi total à 33% en 201852.

L’un des aspects de l’échec des politiques de formation et d’emploi dans la plupart des PAN est la proportion de jeunes dont l’âge est compris entre 15 et 24 ans et qui ne sont ni scolarisés, ni employés, ni en formation. En effet, les données montrent que cette proportion était estimée à 21% en Algérie en 2017 après un niveau record de 26% en 2011. En Egypte, cette proportion a été de 26,9% en 2017, atteint 39,5%

en Mauritanie (2012) et 32,8% au Soudan (2011). En Tunisie, elle était d’environ 25,2% en 2010.

Un autre aspect non moins important des limites des politiques de protection de l’enfance dans les PAN est le travail des enfants. Le taux d’enfants engagés dans des activités économiques en violation des lois nationales et des conventions internationales qui interdisent le travail des mineurs est alarmant dans certains pays de la région. Il a atteint 3,7% en Algérie (2012), 3,6% en Egypte (2014), 12,6% en Mauritanie (2015), 15,3% au Soudan (2014) et 1,8% en Tunisie (2011).

2. Passage en revue de quelques politiques et programmes visant la

croissance inclusive et le travail décent