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Algorithmes pour les lignes de d´ efaut

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Variations lamellaires

7.3 Algorithmes pour les lignes de d´ efaut

Qu’est-ce qui caract´erise une ligne de d´efaut ? Avant d’en donner une d´efinition math´ema-tique, disons qu’elles passent pr`es des endroits o`u les lames pr´esentent un d´ecalage lat´eral de leur axe. Si nous parvenions `a couper les lames `a ce niveau, c’est-`a-dire transformer la flexion en fracture, nous serions ramen´es au probl`eme classique. Comment d´eterminer les flexures ? Nous dirons que ce sont les endroits o`u la fronti`ere des particules pr´esente une forte courbure. Nous allons donc dans un premier temps d´eterminer ces points.

7.3.1 Recherche des points de forte courbure

D´efinir math´ematiquement la courbure d’une courbe deux fois d´erivable est simple. Mal-heureusement, dans le cas digital o`u toutes les courbes sont polygonales, le probl`eme est d´elicat et n’a d’ailleurs pas encore trouv´e de solution g´en´erale satisfaisante.

7.3.1.1 Les solutions morphologiques

Pla¸cons-nous d’abord dans le plan continu. Parmi les solutions morphologiques, citons l’ouverture par un disque, qui met en ´evidence les “irr´egularit´es plus fines que le diam`etre du disque”. Cependant, la courbure doit ˆetre un crit`ere purement local, alors qu’un point sera conserv´e par ouverture si et seulement si la fronti`ere en ce point pr´esente un rayon de courbure sup´erieur `a celui du disque et sil’´el´ement structurant tangent `a la fronti`ere est totalement inclus dans l’objet. La deuxi`eme partie de cette condition montre que les zones de faible ´epaisseur des objets, bien que pr´esentant une courbure faible seront ´elimin´ees au mˆeme titre que les zones de forte courbure (figure 7.15).

X (X)B X

(X)B

Figure 7.15 :Les deux effets de l’ouverture par un disque.

Dans notre cas, seule une ouverture de tr`es petite taille peut ˆetre envisag´ee, car les lames ont une largeur de 5 `a 7 pixels. Donc au del`a de la taille 2, le caract`ere non local de l’ouverture sera pr´epond´erant. Il en est de mˆeme pour la fermeture, car l’espace entre les lames est de l’ordre de l’´epaisseur des lames. Cependant, nous pouvons effectuer la fermeture composante connexe par composante connexe, car nos lames sont en premi`ere approximation rectilignes. (Attention : la transformation qui `a un ensemble associe l’union des ferm´es de chaque composante connexe

n’est pas une fermeture, car non idempotente. Il est donc possible de l’it´erer et d’agglom´erer progressivement certaines composantes connexes. Combien de fois it´erer la transformation ?) Malheureusement, les r´esultats (figure 7.16) sont loin de ce que l’on attendait, et cela pour deux raisons :

• Malgr´e l’utilisation de cercles digitaux euclidiens, la diff´erence entre le ferm´e et la forme initiale n’a pas une ´epaisseur sup´erieure `a deux pixels.

• Du fait de la digitalisation, certains pixels au bord de l’objet peuvent ˆetre ajout´es et les particules g´en´er´ees sont du mˆeme ordre de taille que les premi`eres.

Il nous semble impossible de distinguer les points correspondant `a une courbure importante des autres. L’´echec est manifeste.

(1) : Image originale (2) : Diff´erence entre le ferm´e et la particule, composante connexe par composante connexe

Figure 7.16 : Fermeture composante connexe par composante connexe.

Nous n’avons pas trouv´e de solution morphologique au probl`eme. C’est pourquoi nous nous sommes tourn´es vers des solutions plus classiques, fond´ees sur des suivis de contours et qui donnent des r´esultats de qualit´e suffisante.

7.3.1.2 Une autre solution

La solution que nous exposons n’est pas neuve. Elle a fait l’objet de publications en 1977 [FD77]. Nous l’avons retenue car elle fait appel au suivi de contour de l’objet que nous avons longuement d´evelopp´e dans la partie consacr´ee aux algorithmes et sa mise en oeuvre est tr`es simple.

En effet, supposons le contour d’un objet donn´e par une suite de pixels (pi)ni=0 selon un algorithme de suivi de contour. L’angle entre deux segments successifs de cette ligne polygonale

est un multiple de π3. Il est possible de lisser ces variations en ne consid´erant non plus l’angle entre deux segments construits sur deux points adjacents pi1pi et pipi+1, mais l’angle entre deux segments construits sur des points plus espac´es.

D´efinition 7.1

On appelle k-courbure au point pi l’angle entre les deux segments pikpi etpipi+k. En trame hexagonale, sik= 1, la 1-courbure ne peut prendre que 6 valeurs distinctes. Dans le cas g´en´eral, lak-courbure peut prendre 6k valeurs distinctes. Ceci montre que les directions sont

´echantillonn´ees de plus en plus finement quand k augmente. Par contre, les petits d´etails sont liss´es. Cet algorithme travaille donc `a une taille caract´eristique donn´ee au dessous de laquelle les d´etails sont ignor´es. Or dans notre cas cette taille est de l’ordre de la largeur des lames, param`etre dont nous avons d´ej`a discut´e la robustesse. Nous avons pris ici k= 4.

Les contours des lames sont bien ´evidemment bruit´es. Il est donc n´ecessaire de connaˆıtre la plus grande courbure que peut g´en´erer du bruit. Pour cela, pla¸cons-nous dans le mod`ele suivant : la portion de fronti`ere ´etudi´ee est une droite bruit´ee par des pixels se trouvant dans le dilat´e de taille 1 de l’objet. On v´erifie que la 4-courbure maximale est d’environ 0.5 radian, valeur au del`a de laquelle nous estimons avoir trouv´e un point de forte courbure (figure 7.17). Les r´esultats sont pr´esent´es figure 7.18.

4−segment

Figure 7.17 : 4-courbure maximale pour une droite bruit´ee.

Dans quelle mesure la fronti`ere des lames a-t-elle ´et´e liss´ee ? En notation vectorielle : pipi+k=

i+kX1 j=i

pjpj+1

Ceci montre que le vecteur pipi+k correspond `a un facteur d’´echelle pr`es `a la moyenne mobile

´etendue `a k vecteurs ´el´ementaires de la fronti`ere. On ne pouvait pas imaginer plus simple.

En examinant l’image form´ee par ces points, il semble que le travail soit termin´e. En ef-fet, il est facile de connecter ces points sans quasiment aucune ambigu¨ıt´e (contrairement au trac´e des lignes de d´efaut). Faut-il donc faire intervenir l’image de d´epart pour connecter ces

(1) : Image originale (2) : Points de forte courbure

Figure 7.18 : Points de forte 4-courbure.

points ? Si la r´eponse est n´egative, nous n’aurons jamais fait intervenir le fait que les lames sont des objets parall`eles et que les d´efauts sont orthogonaux aux lames. Il semble bien que nous n´egligeons alors des caract´eristiques importantes des images. Si la r´eponse est positive, nous avons l’impression de mieux “coller” `a l’id´ee d’une image d’eutectiques lamellaires. Mais n’est-ce pas inutile ? Ne r´eduit-on pas de fa¸con trop importante la classe d’images pour lesquelles l’algorithme fonctionne ? Il me semble que les deux opinions se d´efendent : c’est un probl`eme de contexte. Si l’on admet que l’univers peut pr´esenter des images qui ne repr´esentent pas des eutectiques, il est clair qu’il faut faire intervenir les lames pour d´ecouvrir, le cas ´ech´eant, que l’image ne repr´esente pas un eutectique. On peut aussi admettre que de telles situations sont impensables. On peut tr`es bien ne pas introduire de connaissances relatives aux lames dans les algorithmes. Nous rediscuterons ce point dans la derni`ere partie en ´etudiant la minimalit´e des mod`eles utilis´es.

Nous allons, dans un premier temps examiner quelques proc´edures de connexion des points de fortes courbure, puis dans un deuxi`eme temps, nous ´etudierons comment faire intervenir les lames des eutectiques.

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