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Activité anti-inflammatoire d’iris

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Leboulle a démontré au sein de notre laboratoire la capacité de riris à moduler la

réponse immunitaire (Leboulle et al., 2002). Plus précisément, il a démontré la capacité

d’extraits semi-purifiés de protéine Iris recombinante (exprimée en CHO-Kl), à inhiber la

production de TNF-a, d’IL-6, et d’IL-8 (cytokines proinflammatoires) ainsi que la production

d’fFN-y par des PBMCs (Peripherical Blood Mononuclear Cells) humaines, alors qu’aucune

modification de la production d’IL-lp n’a été observée. Nous avons décidé de poursuivre ces

travaux en déterminant le(s) mécanisme(s) par le(s)quel(s) Iris agit dans la réponse

immunitaire et en particulier dans l’inflammation.

7.1. Actions d’iris purifiée et de ses mutants sur la production de cytokines par

les PBMCs

Les PBMCs, stimulées par l’ajout de LPS, ont été mises en présence ou non de

différentes doses de protéines recombinantes Iris Des prélèvements sont effectués à différents

temps en fonction des cytokines à doser ; 4h pour le TNE-a, 24h pour riL-8, et 48h pour

C o n c e n tr a ti o n s d e TNF-a (p g /ml )

rlRIS

PBMCs Monocytes Macrophages

TNF-a 6% 97 7c 101 %

IL-8 11 7c 92 7c 97 %

L339A

IL-lp 98 7c 105 7c 96%

TNF-a \4 7c 112% 93 %

IL-8 I6 7c 98% 94%

IL-lp 95 7c 98% 99%

Tableau 6 ; Production de cytokines par des PBMCs et des monocytes THPl différenciés ou non en macrophases,

traités avec riris. Les valeurs indiquées représentent le pourcentage de production de cytokine calculé en comparaison

avec les cellules stimulées simplement en présence de LPS. Comme contrôle positif d’inhibition de la production de

cytokines, nous avons utilisé la dexaméthasone. Les PBMCs sont récoltées comme décrit au point 7.2. de la section

Matériels et Méthodes. Les Monocytes THPl proviennent d’ime ügnée commerciale. Les monocytes THPl ont été

différenciés en macrophages par l’ajout de PMA (30pg/ml). Les cytokines sont dosées par technique ELISA.

Dilutions des anticorps + riris + LPS - riris + LPS - riris -LPS

10 20 40 80 / / 10

Anti-dl 28 % 24% 24% 23% 25 %

100%

2%

Anti-d2 56 % 43 % 32% 27% 25 %

100%

3%

Anti-d4 80% 59% 44% 31 % 25 %

100%

6%

Tableau 7 .• Neutralisation de l’activité de riris sur de la production de TNF-a par l’ajout des anticorps anti-peptides.

Les valeurs indiquées représentent le pourcentage de production de cytokine calcidé en comparaison avec les cellules

stimulées simplement en présence de LPS (+ LPS ; - riris). Les PBMCs sont récoltées comme décrit au point 7.2. de la

section Matériels et Méthodes. Les PBMCs sont incubées en présence ou non de 100 nM de protéines recombinantes Iris

et de différentes dilutions d’anticorps. Les cellules sont stimulées par l’ajout de LPS (lOpg/ml). Des prélèvements sont

effectués après 4h. Les cytokines sont dosées par technique ELISA. (/) : absence d’anticorps

Fleure 34 : Effet de Tanti-d5 sur la production du

TNF-a par des PBMCs humaines. La première

coloime représente la production de TNF-a par des

PBMCs stimulées au LPS. L’anti-dl n’a aucun effet

sur la production de TNF-a. La dernière colonne

(anti-d5 sans LPS) indique que l’échantillon n’est pas

contaminé par des endotoxines.

(- LPS) : cellules non stimulées. (+LPS) ; cellules

stimulées au LPS (lOpg/ml). Les cytokines sont

dosées par technique ELISA.

riL-ip. Les dosages de cytokines sont effectués grâce à des kits ELISA (BD Biosciences).

Les résultats indiquent que la protéine rlris exprimée en baculovirus, inhibe également la

production de TNF-a et d’IL-8 (figure 33 - tableau 6) de manière dose dépendante, alors

que la production d’IL-ip n’est pas modifiée.

De plus on constate que le mutant RCL(L338A), conserve la même activité qu’Iris

(tableau 6). Ce résultat indique que l’activité anti-inflammatoire d’iris est indépendante du

RCL et donc de l’activité anti-protéasique.

Dans le but de déterminer quels sont les domaines de la protéine Iris responsables de

l’action anti-inflammatoire, nous avons, en collaboration avec le Prof Robert Brasseur, isolés

d’autres domaines pouvant potentiellement interagir avec d’autres protéines. Ces domaines

sorit appelés motifs RBD. Dans le but de déterminer ces interactions, la construction de

mutant (comme pour l’analyse du motif RCL) nous a paru trop fastidieuse. Nous avons opté

pour l’utilisation d’anticorps dirigés contre les sites RBD. Si un ou plusieurs anticorps utilisés

bloquent l’activité d’iris, ces résultats pourront nous indiquer quel site est responsable de cette

activité. Le choix et la production des anticorps sont décrits au point 3.1.

100 nM de rlris inhibe 75 % de la production de TNF-a par des PBMCs humaines.

L’addition de concentration croissante des anticorps dirigés contre les domaines d2 et d4

enlève progressivement cette inhibition, ce qui indique la capacité des anticorps à inhiber

l’activité anti-inflammatoire de rlris de manière dose dépendante. Le tableau 7 montre que

l’ajout de ces anticorps dilués 10 fois diminue l’action d’iris. Dans ces conditions, la

production de TNF-a n’est plus inhibée que de 44 % et 20 % (respectivement avec Tanti-d2

et l’anti-d4). L’addition de l’anticorps anti-dl n’a aucun effet sur l’activité de rlris. Enfin, la

capacité de l’anti-d5 à bloquer l’activité de rlris n’a pu être évalué. Cet anticorps inhibe à lui

seul la production de TNF-a, de manière dose-dépendante (figure 34).

7.2. Détermination du ou des types cellulaires interagissant avec Iris

7.2.1. Utilisation du FACS

Comme aucune lignée cellulaire ne nous a permis de reproduire les résultats obtenus

par le contact de rlris avec les PBMCs humaines, nous avons voulu analyser les interactions

probables entre rlris et ces cellules via l’utilisation d’un FACS. rlris a été marquée avec des

CD 11b

h

CD 16

CD3

Figure 35 : Visualisation des populations cellulaires en fonction de leur aptitude à fixer la protéine Iris

recombinante marquée et de leur réponse à l’anti-CDIIb. CD 16 ou CD3. La protéine Iris marquée FITC (lOOpl à

Img/ml) est mise en contact avec des PBMCs humaines (lOOpl à 2.10® cellules /ml), Ih à 4°C dans l’obscurité. A

gauche. Iris est mise au contact de PBMCs sans ajout de LPS, à droite, avec ajout de LPS (lOpg/ml). Les cellules sont

lavées dans 3 ml de PBS et resuspendues dans 100 pi de PBS contenant différents anticorps CDllb, CD3, et CD16

marqués à la R-Phycoérythrine, respectivement dirigés contre des réceptems doimés représentatifs des populations

d’origine monocytaire, des lymphocytes et des granulocytes. Les cellules sont incubées 30 min à 4°C à l’obscurité.

Après un nouveau lavage, les cellules sont resuspendues dans 100 pl de PBS et analysées par FACS afin de déterminer

si Iris s’est fixée ou non siu un type cellulaire précis.

Figure 36 : Analyse de la spécificité de la liaison de riris sur les cellules d’origine monocytaire. A. La protéine rlris

non marquée (lOOpl à Img/ml) est mise au contact de PBMCs humaines (lOOpl à 2.10® cellules /ml), Ih à 4°C dans

l’obscurité. B. La protéine Iris FITC (lOOpl à Img/ml) est mise en contact avec des PBMCs humaines (lOOpl à 2.10®

cellules /ml), Ih à 4°C dans l’obscurité. Les cellules sont lavées dans 3 ml de PBS et resuspendues dans 100 pl de

protéine rlris non marquée (lOOpl à Img/ml), Ih à 4°C dans l’obscurité. C. La protéine Iris FITC (lOOpl à Img/ml) est

mise en contact avec des PBMCs humaines (lOOpl à 2.10® cellules /ml), Ih à 4°C dans l’obscurité.

Dans chaque cas, les cellules sont lavées dans 3 ml de PBS et resuspendues dans 100 pl PBS contenant de l’anti-

CDl Ib marqué à la R-Phycoérythrine. Les cellules sont incubées 30 min à 4°C à l’obscurité. Après im nouveau lavage,

les cellules sont resuspendues dans 100 pl de PBS et analysées par FACS.

fluorochromes via Tutilisation du Kit Alexa Fluor. La protéine marquée est mise en contact

avec des PBMCs humaines activées ou non au LPS. Puis les cellules sont passées au FACS

afin de déterminer si Iris s’est fixée ou non sur un type cellulaire précis. Ceci a été effectué

par l’utilisation d’anticorps marqués à la R-Phycoérythrine, dirigés contre un récepteur donné

(CD 11b, CD3, CD 16), respectivement représentatifs des populations de monocytes /

macrophages, des lymphocytes et des granulocytes. Les résultats montrent que riris se fixe sur

les cellules possédant le récepteur CDU b (figure 35) et pas sur les cellules possédant les

récepteurs CD 16 et CD3 (figure 35). Cela signifie qu’Iris se fixe uniquement sur les cellules

d’origine monocyte/macrophage. De plus on constate que l’ajout de LPS ne modifie en rien

l’action d’iris (figure 35).

Afin de vérifier si l’interaction entre riris et les monocytes / macrophages est spécifique, nous

avons mis en compétition les protéines riris marquée et non marquée. En bref, après

incubation 30 min en présence de riris marquée, les PBMCs ont été lavées au PB S puis mises

en contact avec de la protéine riris non marquée. Le FACS a montré une augmentation

progressive du signal entre les trois conditions testées : i) riris froid, ii) riris marquée puis rfris

froid, iii) riris marquée (figure 36). Ceci indique que la signal observé sur le FACS, en

présence de riris marquée, est spécifique. Cela confirme l’interaction entre riris et les

monocytes / macrophages.

7.2.2. Utilisation de lignées cellulaires humaines

Les PBMCs correspondent à une diversité cellulaire parmi lesquelles des monocytes,

des lymphocytes, des macrophages,... La réponse inflammatoire est un processus complexe

mettant enjeu différents t}q)es cellulaires. Pour déterminer quelles cellules interagissent avec

riris, différentes lignées cellulaires humaines ont été mises en présence de la protéine

hautement purifiée.

Les monocytes THPl sont stimulés avec du LPS et incubés en présence ou non de

différentes doses de protéines recombinantes Iris. Dans ces conditions, riris n’influe en rien la

production de cytokines pro-inflammatoires (tableau 6). Nous avons donc essayé de

différencier les monocytes THPl en macrophages, par l’ajout de PMA. Là encore, l’ajout de

riris ne module pas les productions de cytokines pro-inflammatoires (tableau 6).

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