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III. Cartographie des Acteurs impliqués dans la GRH au niveau local en Afrique

3. Autres acteurs déterminants dans la GRH

Plusieurs autres acteurs interviennent dans la GRH des CTA, particulièrement en ce qui concerne l’apprentissage, l’éducation, la formation et le renforcement des capacités ; domaines qui représentent une fonction essentielle et primordiale dans la GRH. Voici quelques exemples.

3.1. Les instituts de formation ciblant les Collectivités Territoriales

L’apprentissage (learning), la formation (training) et le renforcement des capacités (capacity buiding) constituent des axes majeurs en matière de gestion et de développement des ressources humaines dans les administrations publiques locales. Confiés auparavant aux structures chargées de la formation des cadres de l’Administration de l’Etat (à l’instar des Ecoles Nationales d’Administration), de plus en plus, on observe la mise en place de structures de formation et de renforcement des capacités ciblant particulièrement les CT, suivant en cela non seulement l’évolution, l’affirmation et l’ancrage du processus de la Décentralisation en Afrique, mais surtout la spécificité du milieu professionnel des CT et des métiers qui les animent.

Le rôle principal des instituts de formation est de mettre en place des programmes de formation répondant aux Standards de qualité, et en lien avec les métiers, les compétences et les besoins des CT. Parmi ces instituts, certains investissent également dans la recherche et la production des connaissances en matière de gestion des ressources humaines, de gouvernance locale et de management local. La plupart des instituts de formation ciblant les CT sont des Services Publics gérés soit par l’Etat, soit par les CT elles-mêmes. On peut citer à titre illustratif :

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- The Municipal Institute of Learning (MILE), dépendant de la Municipalité de EThikwini à Durban, en Afrique du Sud ;

- L’Institut Municipal d’Apprentissage et d‘Echange de la Municipalité de Swakopmund en Namibie (Swakopmund Municipal Institute of Learning and Exchange (SMILE) ; - The Institute of Local Government Studies (ILGS) qui se trouve à Accra au Ghana ; - The Ethiopian Civil Service University (ECSU) qui se trouve à Addis Abeba, Ethiopie.

3.2. L’Académie Africaine des Collectivités Territoriales de CGLU-Afrique

Au niveau continental, l’Académie Africaine des Collectivités Territoriales (ALGA, selon son acronyme anglais (African Local Governments Academy) a été créée par CGLU Afrique, sur la base d’une Résolution des CTA adoptée à l’issue du Sommet Africités V, tenu à Marrakech en 2009.

Sa mission consiste à promouvoir un leadership et un management professionnels au niveau des CTA, en vue d’améliorer la performance locale. Elle veille aussi à promouvoir les Standards de qualité et d’excellence au niveau des Instituts et des programmes de formation ciblant les CTA.

L’Académie Africaine des Collectivités Territoriales (ALGA) de CGLU Afrique

Création d’ALGA

L’idée de créer une Académie africaine des Collectivités Territoriales découle de la

Résolution adoptée par les Membres de CGLU-Afrique à l’issue du Sommet Africités V, tenue à Marrakech en 2009, au Maroc, invitant à la création d'un « Centre

d'appui au renforcement des capacités managériales et techniques des Collectivités Territoriales ».

Les quatre missions principales de ALGA

- Asseoir un système d’accréditation et promouvoir les Standards de Qualité au niveau des Instituts et Programmes de formation ciblant les CTA ;

- Concevoir, mettre en œuvre et diffuser une offre de formation innovante, diversifiée, « A la Carte », mixte, misant sur l'apprentissage, l’apprentissage par les pairs, la formation et le renforcement des capacités en faveur des Membres et des Réseaux de CGLU-Afrique ;

- Normaliser la Gestion des Ressources Humaines au niveau local à travers la création de l'Observatoire des Ressources Humaines des CTA ;

- Soutenir les Membres de CGLU-Afrique et professionnaliser ses Réseaux.

Les instituts de formation partenaires d’ALGA

Pour mener à bien sa mission, ALGA a développé un important Réseau d’Instituts

d’ancrage africains et de partenariat à travers toute l’Afrique et au niveau mondial.

A ce jour, elle a noué des partenariats avec une 30 d’Instituts et d’Organisations.

D’emblée, il faut souligner que les domaines de l’éducation, de l’apprentissage, de la formation et du renforcement des capacités, fait intervenir une multitude d’autres acteurs dont on peut cibler au moins cinq catégories :

- Les décideurs institutionnels et politiques qui entreprennent les réformes, prennent les décisions, allouent les moyens, conçoivent, mettent en œuvre et régulent les politiques publiques en matière de formation ((prise dans son sens large) ;

- Les professionnels du champ de la formation, à savoir les formateurs, les enseignants, les responsables de formation, des accompagnateurs, les tuteurs de stages, les ingénieurs de la formation, etc…

- Les instituts et espaces de formation ;

- Les chercheurs, qu’ils soient juniors ou seniors ;

- Les étudiants, les publics cibles ou les bénéficiaires de la formation.

De même, le domaine de la formation souffre d’un manque crucial de coordination, d’intégration, de mise en cohérence et de convergence, outre la faiblesse des moyens alloués à ce secteur.

3.3. Les Syndicats du Personnel des Collectivités Territoriales

A l’instar des autres agents des administrations publiques de l’Etat ou des Etablissements Publics, dans quasiment tous les pays africains, le personnel des CT a la possibilité de créer un syndicat ou d’adhérer à un syndicat. Le syndicat a essentiellement pour rôle de représenter et de défendre les intérêts du personnel. Il veille au respect des garanties accordées au personnel et à l’amélioration continue de ses conditions de vie et de travail. On retrouve des syndicats des personnels des CT dans presque tous les pays, même si leurs capacités et leurs moyens de négociation sont très différents ou s’avèrent parfois limités. Dans certains pays comme le Nigéria, le Syndicat des Employés des Collectivités Territoriales du Nigéria (NULGE) a acquis un important pouvoir politique et social qui lui permet de mieux défendre les intérêts des personnels des CT.

Le tableau ci-après reflète les noms de quelques syndicats de personnels des Collectivités Territoriales.

Exemples de Syndicats des Personnels des Collectivités Territoriales

Pays Nom du Syndicat

Afrique du Sud - The South African Municipal Workers' Union (SAMWU) Burkina Faso - Syndicat National des Travailleurs et Agents des Collectivités

Territoriales (SYNTRACO)

Cameroun - La Fédération nationale des syndicats des travailleurs des collectivités territoriales décentralisées du Cameroun (FENTEDCAM).

Côte d’Ivoire - Syndicat National des Personnels Communaux de Côte d’Ivoire (SYNAPECODI),

- Syndicat National des Agents Municipaux de Côte d’Ivoire(SYNAPECOCI)

- Syndicat National des Personnels des Communes et Districts Ivoiriens (SYNAMCI).

Ghana - Local Government Workers' Union of Ghana (LGWU)

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- Civil and Local Government Staff Association (CLOGSAG) Ile Maurice - Local Authorities Employees Union (LAEU)

Kenya - Kenya Local Government Workers Union (KLGWU)

Maroc - Fédération Nationale des ouvriers et Fonctionnaires des Collectivités Locales/ Union Marocaine du Travail

- Syndicat National des Collectivités Locales

Nigeria - Nigeria Union of Local Government Employees (NULGE) Namibie - Namibia Local Authority Workers Union (Nalawu) Ouganda - Uganda Local Government Workers' Union

Sénégal - Intersyndicale des Travailleurs des Collectivités locales (ITCL) - Association des travailleurs des Collectivités Territoriales Source : Résultats des questionnaires et recherche Internet

3.4. Les Réseaux Professionnels des Personnels des Collectivités Territoriales La mise en réseau est devenue, depuis ces dernières décennies, une des voies pour la professionnalisation, la formation et le renforcement des capacités des personnels dans les organisations. Etre en réseau permet, en effet, d’accéder à l’information, de mieux communiquer, de se renforcer mutuellement, de se former, de se donner de la visibilité et d’élargir ses horizons.

Les personnels des Collectivités Territoriales, en plus d’être organisés en syndicats pour défendre leurs intérêts, ils ont aussi la possibilité d’adhérer à des Réseaux professionnels ou de créer de tels Réseaux (qui peuvent aussi prendre la forme d’associations).

Il s’agit d’espaces de rencontres entre professionnels pour l’échange d’expériences, le partage des bonnes pratiques et même des échecs, le renforcement des capacités, la promotion et la valorisation de leurs diverses fonctions, ainsi que le partage d’un même code de conduite ou code d’éthique.

Les Réseaux ou Associations des agents des CT peuvent être ouverts à tous les agents de ces entités, sans distinction de grade, de métier ou de filière professionnelle. C’est l’exemple de l’Association Namibienne des Agents des Autorités Locales (NALAO). Ils peuvent être limités à des filières professionnelles spécifiques, à l’instar des Réseaux créés par CGLU-Afrique au cours de ces dernières années, de l’Association des Directeurs Généraux et Directeurs de Services des Communes et Arrondissements du Marocou du Réseau des Chief Administrative Officers (CAO) des Collectivités Territoriales en Ouganda.

La mise en Réseau à CGLU Afrique : Une Tradition….

Dans le cadre du renforcement de ses Membres et de la professionnalisation des managers territoriaux, CGLU-Afrique a retenu la mise en réseau parmi ses piliers de réforme. C’est ainsi qu’elle a appuyé la création des Réseaux suivants :

- Le REFELA, Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique, à Tanger au Maroc en Mars 2011 ;

- Africa FINnet, Réseau des Directeurs Financiers, à Rabat au Maroc en 2013 ; - LEDNA, Réseau Africain du Développement Economique Local, en 2013 ; - Africa Magnet, Réseau des Secrétaires Généraux de CT, à Casablanca au Maroc,

en Novembre 2016 ;

- Africa Technet, Réseau des Directeurs Techniques, à Abidjan en Côte d’Ivoire, en 2017 ;

-

Local Africa HRNet, Réseau des DRH des Collectivités Territoriales, à Saidia au Maroc, en Avril 2018.

3.5. Le Réseau Afrique Locale RHNet

Le Réseau des Responsables des Ressources Humaines des CTA ( Afrique locale RH-net/

Local africa RH-net) a été créé en marge de la 2ème édition du Forum Africain des Managers Territoriaux et des Instituts de Formation ciblant les Collectivités Territoriales, organisé par CGLU-Afrique, en partenariat avec les Autorités du Gouvernement du Maroc, le Conseil de la

Région de l’Oriental, et l’Agence de l’Oriental, à Saidia, du 25 au 26 Avril 2018, sur le thème

« Se Mobiliser pour le Développement du Capital Humain des Collectivités Territoriales : une exigence clé pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable ». Au cours des travaux de ce Forum, s’est tenue l’Assemblée Générale Constitutive de ce Réseau et ce, le Jeudi 26 Avril 2018. Ont participé à cette rencontre 28 Responsables RH de 25 villes et de 3 provinces, venant de 20 pays.

Le Réseau des Responsables des Ressources Humaines des Collectivités Territoriales d’Afrique (dénommé Local Africa HRNet) regroupe, comme son nom l’indique, la filière professionnelle des Gestionnaires des Ressources Humaines des Collectivités Territoriales en vue de valoriser ce métier, d’en faire un levier stratégique dans le processus de décentralisation et l’ancrage de la bonne gouvernance locale au niveau des CTA. Local Africa RH-Net fait partie des Réseaux Professionnels mis en place et appuyés par CGLU Afrique.

Il a pour mandat de promouvoir une gestion rationnelle et professionnelle des Ressources Humaines des Collectivités Territoriales du Continent afin d’améliorer continuellement leur performance au service des populations.

Le Réseau a pour but de servir de levier stratégique pour :

1. Contribuer au développement et à la valorisation du Capital Humain des CTA ; 2. Ancrer la culture de la performance, de l’efficacité et de l’efficience au niveau des

Administrations Territoriales d’Afrique ;

3. Travailler à la modernisation de la GRH dans les Administrations Territoriales d’Afrique, notamment à travers l’adoption d’approches et d’outils innovants.

Pour ce faire, le Réseau s’est assigné a pour objectifs :

1. d’être un espace professionnel de solidarité, de contact, d’échange d’expériences, de concertation, de synergie et de dialogue entre les membres du Réseau ;

2. de porter la voix commune des DRH des CT au niveau local, national, régional et continental ;

3. d’identifier, de capitaliser et de diffuser les bonnes pratiques en matière de GRH au sein des CTA et de partage ces expériences ;

4. de renforcer les capacités professionnelles en vue de rendre plus performants les membres du Réseau ;

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5. d’établir, de développer et de consolider les relations de coopération et de partenariat avec des Réseaux similaires existants en Afrique ou ailleurs dans le monde ;

6. de se mobiliser et de contribuer aux activités de l'Observatoire des Ressources Humaines des Collectivités Territoriales d’Afrique, et plus particulièrement à la production du Rapport sur « L’Etat des ressources humaines des Collectivités Territoriales d’Afrique que CGLU-Afrique appelé à être publié tous les trois ans à l’occasion du Sommet Africités ;

7. de faire des propositions de réformes en matière de modernisation de la GRH au niveau local ;

8. de promouvoir les valeurs d’éthique et de déontologie parmi les membres du Réseau.

1er Forum Africain des Managers Territoriaux et des Instituts de Formation ciblant les Collectivités Territoriales, tenu à Salé, à l’Université Internationale de Rabat (IUR), au

Maroc, du 18 au 21 Septembre 2017 Recommandations sur la Mise en Réseau

- Multiplier les opportunités d’échange et d’apprentissage par les Pairs ;

- Œuvrer à la promotion de synergies entre les Acteurs politiques et les Managers Territoriaux ;

- Œuvrer au développement et à l’ancrage d’un processus de Décentralisation orienté Citoyen ;

- Les Réseaux professionnels doivent se concentrer sur la promotion de l’éthique et de la déontologie, le plaidoyer, la gouvernance, le coaching, le développement personnel, l’échange d’information, le partage des expériences et des bonnes pratiques, servir d’outil de management incontournable, une source d’enrichissement permanent, une source inégalée d’informations, de médiation et de résolution des conflits, etc.…

- Garantir le respect des mandats et des missions des Réseaux professionnels ; - Concevoir et préparer des Codes d’éthique à mettre à la disposition des Réseaux

professionnels ;

- Œuvrer à la création de synergies entre les Réseaux professionnels existants.