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Actes internes et externes

Chapitre III. Des principes incontournables

B. L’objet prime dans la structure essentielle et l’appréciation morale d’un acte

1. Actes internes et externes

Il nous faut maintenant présenter une autre division que saint Thomas opère entre les actes de la volonté : celle entre les actes internes et externes.

On pourrait se demander en premier lieu : interne ou externe par rapport à quoi ? Une chose en effet n’est pas interne ou externe en elle-même, absolument, mais interne ou externe à une autre. Or quel est le critère de division ici ? Le fait d’être ob- servable ou non ? Certains l’ont cru. Et c’est la raison pour laquelle ils ont pensé que lorsque saint Thomas parle d’un acte externe, c’est d’un geste observable par un tiers qu’il s’agit. Par opposition à eux, les actes internes désigneraient des actes qui demeurent cachés à l’intérieur de la personne qui les pose et qui, pour cette raison, échappent totalement à !’attention d’un éventuel observateur.

Or il n’en est rien. Chez 1’Aquinate, le fondement de la division qui nous retient maintenant repose plutôt sur le fait que les actes de la volonté, tantôt restent à l’intérieur d’elle-même et n’impliquent qu’elle seule, comme lorsqu’on décide de marcher, tantôt en sortent et passent pour ainsi dire dans une autre puissance, comme lorsque Ton marche effectivement. Pour s’en convaincre, on n’a qu’à lire ce bref passage :

La volonté comporte deux actes : l’un qui procède immédiatement d’elle, étant comme émis par cette faculté; cet acte est dit « élicite », c’est le vouloir. L’autre acte [dit « impéré »] est celui qu’elle commande et qui suppose la médiation d’une autre puissance, par exemple marcher et parler : ce sont des actes que la volonté commande et qui sont exécutés par !’intermédiaire de la puissance motrice180.

De ce point de vue, décider de marcher et marcher constituent deux actes vo- lontaires distincts. Que ce soit bien là deux actes de la volonté on peut le voir à ceci qu’un homme ne peut ni marcher ni rien décider sans faire intervenir sa volonté. Que ces deux actes soient différents, c’est évident, puisque le premier peut exister sans le second (il suffit en effet que quelque chose nous empêche de passer à l’acte pour que la décision reste sans effet). Enfin, que le premier soit un acte de la volonté agissant seule alors que le second en est un où elle agit par la médiation d’une autre puis san- ce, voilà le fondement de leur différence.

Les actes dont on parle sont donc internes ou externes par rapport à la volonté même. Autrement dit, ils se distinguent selon que leur terme se situe à l’intérieur ou à l’extérieur de la volonté. Rien à voir, donc, avec le fait d’être observable par un tiers ou pas. Construire un triangle dans sa tête, par exemple, n’a rien d’observable par autrui; n’empêche qu’il s’agit d’un acte externe au sens où saint Thomas l’entend, puisque dans un tel cas la volonté fait usage de l’imagination pour construire le trian- gle et donc, agit par la médiation d’une autre puissance qu’elle.

Une autre façon de bien voir la différence qui nous occupe consiste à rappeler que la volonté agit tantôt comme une puissance appétitive, tantôt comme une puissan- ce motrice181. Dans le premier cas elle est mue alors que dans le second, elle meut. Comme puissance motrice en effet la volonté meut les autres puissances placées sous

1801-II, q. 6, art. 4, rép.

181 « Le principe de l’acte intérieur est une force intérieure de l’âme appréhensive ou appétitive; tandis que le principe de l’acte extérieur est la puissance qui exécute le mouvement. » (I-II, q. 20, art. 3, obj. 1).

son pouvoir182. Comme puissance appétitive, au contraire, la volonté est mue par son objet, subissant attrait ou répulsion selon que celui-ci apparaît comme bon ou mauvais183.

Cette distinction entre l’acte interne et l’acte externe rejoint aussi notre expérience. Il nous arrive parfois de ne pas pouvoir donner suite à une décision, comme lorsqu’après avoir décidé d’aller marcher dehors, nous devons répondre au té- léphone ou faire face à un autre imprévu. Quelque chose nous empêche alors de réaliser ce que nous nous étions proposé de faire. Ce simple fait montre qu’il y a une distance entre le vouloir et le faire, et que l’exécution peut ne pas suivre la décision.

Il était nécessaire de bien établir cette distinction avant d’analyser les rapports délicats qui existent entre l’acte interne et l’acte externe; ce à quoi nous allons mainte- nant nous appliquer.

La violence, un empêchement ou un imprévu peuvent compromettre le passage à l’acte une fois la décision prise, disions-nous. Le braqueur de banque qui s’apprête à commettre son méfait et qui aperçoit une voiture de patrouille qui passe dans les en- virons par exemple, renoncera au moins temporairement à exécuter son dessein malveillant. C’est ce qui fait dire à Thomas que les actes internes sont entièrement en notre pouvoir, tandis que les externes, non184.

182 « Nous avons établi qu’il appartient à la volonté de mouvoir les autres puissances en raison de la fin qui est son objet propre. » (I-II, q. 9, art. 3, rép.). — « La volonté use des autres puissances en tant qu’elle les meut. » (I-II, q. 16, art. 4, obj. 3). — « Or c’est à la volonté qu’il appartient de mouvoir les autres puissances, comme on l’a dit. » (I-II, q. 17, art. 1, obj. 1).

183 « Nous avons établi que tout ce qui peut être appréhendé comme bon et adéquat meut la volonté à titre d’objet. » (I-II, q. 9, art. 2, rép.). — « La volonté, nous l’avons dit, est mue par son objet. » (I-II, q. 9, art. 4, sed). — « En tant qu’elle est mue par son objet, la volonté est manifestement mue par un principe extérieur. » (I-II, q. 9, art. 4, rép.).

184 Cf. I-II, q. 19, art. 8, rép. De même : « S’il s’agit des actes ‘impérés’, c’est-à-dire commandés, la volonté peut souffrir violence; les membres extérieurs peuvent en effet être empêchés par violence d’exécuter le commandement de la volonté. Mais dans son acte propre, élicite, la volonté ne peut être affectée par aucune violence. » (I-II, q. 6, art. 4, rép.). Et encore : « Les empêchements peuvent s’opposer à un acte extérieur sans que nous puissions les écarter. » (I-II, q. 19, art. 8, rép.).

Cette simple possibilité montre encore une fois qu’il faut distinguer entre l’acte extérieur que l’on pose volontairement (braquer une banque), et l’acte interne dans lequel on veut poser cet acte extérieur (vouloir braquer une banque). Cela montre aussi que l’acte interne peut exister sans l’acte externe, alors que la réciproque n’est pas vraie. On peut en effet décider de braquer une banque sans parvenir à le faire, mais on ne peut le faire sans l’avoir préalablement voulu et décidé. Cela montre enfin et surtout que l’acte externe tel que le considère saint Thomas est de plein droit un acte volontaire et ne saurait en aucune façon se réduire à un pur fait brut dépourvu de toute signification morale tel le « material event » de Janssens. Cette assertion en témoigne on ne peut plus clairement : « on appelle volontaire non seulement l’acte qui procède immédiatement de la volonté [i.e. l’acte élicite ou interne], mais encore celui

qui est commandé par elle [i.e. l’acte impéré ou externe]185 ».

Mais nous ne sommes pas encore au bout de nos peines, car chacun de ces actes est pourvu de son objet propre : « l’acte volontaire se compose de deux actes, dit saint Thomas, l’un intérieur, l’autre extérieur, qui ont chacun leur objet propre186 ». Et comme tout acte est spécifié par son objet, il s’ensuit que l’acte interne et l’acte exter- ne seront aussi spécifiés par les leurs : « La fin est l’objet propre de l’acte intérieur, celui de l’acte extérieur est ce sur quoi il porte. De même donc que l’objet sur lequel s’exerce l’acte extérieur spécifie cet acte, ainsi l’acte intérieur est-il spécifié par la fin comme par son objet propre187. » Voilà maintenant ce qu’il faut expliquer.

En disant que « l’acte volontaire se compose de deux actes », il est vrai que saint Thomas soulève toute la question de savoir comment deux actes peuvent en

185 I-H, q. 6, art. 5, sol.l. Cet autre texte est tout aussi clair : « On appelle volontaire, non seulement l’acte intérieur de la volonté, mais encore les actes extérieurs, en tant qu’ils procèdent de la raison et de la volonté. » (I-Π, q. 20, art. 2, sol. 3).

1861-II, q. 18, art. 6, rép.

constituer un seul. Nous y reviendrons. Mais il faut parler d’abord des relations déli- cates qui existent entre l’acte interne et l’acte externe.

L’acte interne, nous l’avons dit, précède l’acte externe comme la décision précède l’exécution. Autrement dit, de l’acte interne à l’acte externe il y a un rapport de cause à effet. Et comme il n’y a rien dans l’effet qui ne préexiste en quelque façon dans sa cause, il s’ensuit logiquement que c’est de la bonté de l’acte interne que l’acte externe tire la sienne : « La fin étant l’objet propre de la volonté, il est évident que cette qualité de bien et de mal que l’acte extérieur tire de son rapport avec la fin se trouve premièrement dans l’acte de la volonté, et découle de celui-ci dans l’acte exté- rieur188. »

Ceci dit, il faut tout de suite faire remarquer que l’acte interne doit se porter sur quelque chose ou avoir un objet, sans quoi il porterait à vide. Se pose dès lors la question de savoir quel est cet objet. Il faut alors distinguer. S’il s’agit de savoir quel est l’objet propre de la volonté élicite, il faut, nous le savons, répondre que c’est la fin, car seule la volonté a pour objet la fin. Mais s’il s’agit de savoir si le geste que l’on pose est aussi objet de la volonté, il faut répondre oui. Il ne peut se faire en effet que ce que nous faisons délibérément n’ait pas d’abord été voulu et choisi. Or, il appartient à la volonté élicite de vouloir et de choisir. L’acte externe a donc dû être l’objet d’un choix avant d’être exécuté, c’est une simple question de bon sens. Et c’est la raison pour laquelle on dit qu’il est, lui aussi, objet de l’acte interne189. Qu’il n’en soit pas l’objet propre s’explique par le fait qu’il sera aussi l’objet des puissances exécutrices qui en assureront la réalisation; il en sera même l’objet propre, puisque c’est d’elles qu’ils tiendra plus immédiatement son existence.

1881-II, q. 20, art. 1, rép. D’où : « si la volonté est bonne, ...l’acte extérieur sera bon » (I-II, q. 20, art. 2, rép.). — Dans le même sens : « La bonté de l’acte intérieur est cause de la bonté de l’acte extérieur. » (I-II, q. 20, art. 3, obj. 3). — D’où : « La bonté de la volonté se communique à l’acte extérieur. » {Ibid., sol. 3). — Ou encore : « La bonté que la volonté tire de la fin rejaillit sur l’acte extérieur. » {Ibid., rép.).

189 « On a vu que la volonté tire sa bonté de l’objet. Or l’acte extérieur est l’objet de l’acte intérieur de la volonté; car nous disons : vouloir voler, vouloir faire l’aumône. » (I-II, q. 20, art. 1, obj. 1).

Se pose dès lors un problème. Nous venons de montrer en effet que l’acte externe tire sa bonté de celle de l’acte interne. Or en disant que l’acte externe est objet de l’acte interne, nous nous trouvons à dire exactement le contraire, attendu que tout acte est spécifié par son objet. Est-ce l’acte interne qui est cause de la bonté de l’acte externe ou si c’est le contraire ? Aurions-nous fait fausse route ? Notre analyse nous aurait-elle conduit à une impasse ?

Qu’il y ait communication réciproque de bonté entre l’acte interne et l’acte ex- terne, c’est pourtant bien ce qu’enseigne saint Thomas à l’article trois de la question vingt où il dit : « la bonté de l’acte intérieur est cause de la bonté de l’acte extérieur ou inversement190 »; et encore : « la bonté de la volonté se communique à l’acte extérieur, et inversement191 ».

On semble donc en présence d’un cas d’involution des causes. Or c’est là une chose inadmissible, attendu que rien ne peut être antérieur à soi-même et que c’est ce qu’il faudrait admettre si Ton disait qu’une même chose est cause et effet en même temps et sous le même rapport.

L’impossibilité qui nous retient s’évanouit cependant d’elle-même dès lors qu’on tient compte du fait que l’acte extérieur est envisagé tour à tour selon deux points de vue différents. Nous avons vu que l’acte externe doit être choisi avant d’être exécuté. Or le choix et l’exécution relèvent tous deux de la volonté. Ce qui signifie que celle-ci entretien une double relation à l’acte externe : en tant qu’elle le choisit elle agit en sa qualité de puissance appétitive et apparaît dès lors comme étant déterminée ou spécifiée par lui; en tant qu’elle en commande l’exécution elle agit au contraire en sa qualité de puissance motrice et apparaît du coup comme sa cause.

I-II, q. 20, art. 3, obj. 3.

L’acte extérieur, donc, en tant qu’objet de la volonté élicite, jouit d’une certaine antériorité par rapport à la volonté; mais il lui est postérieur en tant qu’il résulte d’elle comme l’effet de sa cause efficiente. Saint Thomas ne dit pas autre chose :

L’acte extérieur est l’objet de la volonté en tant que la raison le présente à celle-ci comme un bien conçu et ordonné par elle; et dans ce sens il a la priorité sur l’acte de la volonté. Mais en tant qu’il consiste dans l’exé- cution d’une oeuvre, il est un effet de la volonté et il la suit192.

Ceci dit, revenons sur la question laissée en friche193 et voyons comment l’acte interne et l’acte externe s’articulent de façon à n’en constituer qu’un. Nous avons déjà vu que l’acte interne dépend de la volonté agissant seule tandis que l’acte externe dépend de la même volonté agissant par l’intermérdiaire des puissances placées sous sa régie. Or lorsque deux choses sont ainsi subordonnées entre elles, l’une joue le rôle de forme et l’autre, de matière. Et puisque la spécification « qui vient de la fin est plus formelle que celle qui vient de l’objet194 » il suit que « la bonté de l’acte de la volonté est la forme de l’acte extérieur195 ».

D’une manière un peu plus développée, saint Thomas présente cette unité entre l’acte interne et l’acte externe au moyen d’une analogie de proportionnalité :

De même que dans la nature il existe un tout composé de matière et de forme, par exemple l’homme composé d’une âme et d’un corps, qui ne constitue qu’un seul être naturel malgré la multiplicité de ses parties, ainsi, dans les actes humains, l’acte d’une puissance inférieure se comporte comme une matière par rapport à l’acte d’une puissance supérieure, en tant que la partie inférieure agit sous l’influence de la puissance supérieure qui la meut; [...] Il est donc clair que commandement et acte commandé ne font qu’un acte humain, à la

1yz I-II, q. 20, art. 1, sol. 1. 193 Voir supra, pp. 131 à 132. 194 I-Π, q. 18, art. 7, obj. 3. 195 I-Π, q. 20, art. 1, sol. 3.

manière d’un tout qui comme tel est un, bien que multiple en raison de ses parties196.

Ce qui veut dire que l’acte que l’on commet et l’acte auquel on se décide ne constituent, au fond, qu’un seul et même acte envisagé sous deux points de vue différents, selon que la volonté qui s’y décide agit seule, et selon que la volonté qui en préside la réalisation agit de concert avec d’autres puissances.

Terminons ces considérations un peu longues par ce texte de saint Thomas qui ramasse tout ce que nous avons dit :

L’acte volontaire se compose de deux actes, Tun intérieur, l’autre extérieur, qui ont chacun leur objet propre. La fin est l’objet propre de l’acte intérieur, celui de l’acte extérieur est ce sur quoi il porte. De même donc que l’objet sur lequel s’exerce l’acte extérieur spécifie cet acte, ainsi l’acte intérieur est-il spécifié par la fin comme par son objet propre. Mais ce qui provient de la volonté est comme la forme de ce que réalise l’acte extérieur, parce que nos membres sont comme les instruments dont la volonté se sert pour agir; et les actes extérieurs ne sont moraux que dans la mesure où ils sont volontaires. C’est pourquoi l’espèce des actes moraux résulte formellement de la fin, et matériellement de l’objet de l’acte extérieur. De là cette parole du Phi- losophe : « celui qui vole pour commettre un adultère, est plutôt adultère que voleur »197.

Cette excursion en psychologie de la volonté n’est pas inutile. Car ce qu’on y apprend nous met en mesure de cerner d’un peu plus près ce que les proportionnait- tes ont à l’esprit lorsqu’ils parlent de l’acte externe. Emploient-ils les mots ‘interne’ et ‘externe’ dans le même sens que ceux dont il vient d’être question ? Envisagent-ils l’acte externe d’un point de vue proprement moral, c’est-à-dire en rapport à un acte de volonté, ou s’ils ne l’abordent qu’en sa matérialité brute, abstraction faite de tout ca- ractère volontaire et délibéré ? Et si c’est d’un point de vue proprement moral, Tenvi-

I-II, q. 17, art. 4, rép. Voir aussi Q. D. De malo, q. 2, art. 2, sol. 11. 197 I-Π, q. 18, art. 6, rép.

sagent-ils exclusivement du point de vue de son rapport à la volonté impérée comme ce semble être le cas chez Janssens, ou s’ils considèrent qu’il peut être aussi l’objet d’un acte de la volonté élicite ? De même, lorsque les proportionnalités parlent de l’objet de l’acte, de quel objet et de quel acte parlent-ils au juste ? Est-ce de l’objet de l’acte interne ou de l’objet de l’acte externe ? Si c’est de l’objet de l’acte interne, est- ce de son objet propre qui ne peut être que la fin, ou de son objet tout court et qui n’est rien d’autre que l’agir même auquel on se décide ? Et si c’est de l’objet de l’acte externe dont on parle, est-ce de l’acte externe en tant qu’il est choisi ou de l’acte externe en tant qu’il procède des puissances exécutrices ?

Nos recherches nous ont conduit à saisir à la fois l’importance et la complexité que revêt la notion d’objet en morale. Sur ce point en particulier, ce passage du texte de Ripperger mérite d’être cité in extenso :

As we saw above, the object of the exterior act specifies the exterior act. But the exterior act is not a moral act unless it is willed. And when it is willed, the exterior act itself becomes the object of the will. This clarifies a great deal of confusion. The problems that have occured in understanding what pertains to this term arise from the fact that Aquinas applies the term ‘object of the moral act’ not only to that about which the exterior act is concerned, but also that about which the interior act is concerned. Therefore, when we are talking of specification of a moral act, we must consider how the phrase ‘moral act’ is being used. If one is refering to the specification of the exterior act, the object of the moral act will be the particular thing about which the action is concerned. If, however, one considers the fact that moral action, properly so called, is