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TROISIÈME PARTIE : MÉTHODOLOGIE

III. Acquisition des données

Une première vue d'ensemble obtenue à l'aide de la documentation bibliographique disponible permet de constater qu'une part non négligeable des données demeure inaccessible par cette seule méthode d'acquisition. Afin d'enrichir notre travail et de doter notre catalogue d'informations inédites, nous avons pris le parti d'étudier directement les collections de mobilier à chaque fois que les données publiées étaient jugées insuffisantes : soit par la qualité des planches, soit par un dénombrement peu détaillé. Cette démarche nous a poussé à nous rendre dans plusieurs musées pour documenter les objets.

315 Voir par exemple le mobilier de Clares, Navafría (Guadalajara) publié dans : Malpesa Montemayor 1993 ; Barril Vicente 2005.

316 Cerdeño & García Huerta 1992 ; Cerdeño & Juez 2002 ; Cerdeño & Sagardoy 2007 ; Benavente Serrano et al. 2015.

104 III.1. Étude des collections muséales

Le travail d'enquête à partir du dépouillement bibliographique nous a permis de déterminer les lieux de conservation du mobilier pour chaque site. Lorsque ces informations restaient inconnues, nous avons alors sollicité le soutien de divers acteurs de l'archéologie régionale comme les conservateurs de musées ou, en France, les responsables des collections des SRA. Ainsi, nous avons pu étudier les collections de 21 musées ou dépôts archéologiques et ainsi documenter de nombreuses découvertes peu ou pas connues jusqu'alors (fig. 18). En revanche, en raison de problèmes logistiques, il n'a pas été possible d'étudier les collections du Museo Comarcal de Daroca (Zaragoza) et du Museo Arqueológico Nacional de Madrid (Communauté de Madrid), et nous avons dû nous contenter des objets simplement exposés au public. Toutefois, le MAN de Madrid met à disposition sur son site internet des fiches complètes des objets déposés dans ses collections317. Il arrive également que des photographies du mobilier mis au jour soient accessibles en ligne comme c'est le cas pour la nécropole de La Codera à Alcolea de Cinca (Huesca)318. À ce travail in situ, est venu s'ajouter l'accès à des données encore inédites par le biais de contacts avec des archéologues régionaux comme pour le mobilier des nécropoles d'A Grand Jean à Aiguillon (Lot-et-Garonne), de Loustalet à Pouydesseaux (Landes) ou d'El Cuarto (San Juan) à Griegos (Teruel)319.

317 Le moteur de recherche des collections du Museo Arqueológico Nacional de Madrid est disponible à cette adresse : http://ceres.mcu.es/pages/SimpleSearch?Museo=MAN

318 Photographies disponibles à cette adresse : http://www.lacodera.net/htm/materiales3.asp

319 Nous tenons encore une fois à remercier F. Prodéo, C. Maitay et M. Chordá pour avoir partagé avec nous ces nombreuses informations.

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Départements/Provinces Musées/Dépôts Principaux sites concernés

Corrèze Musée Labenche à Brive SOUILLAC, La Bio Rouge ; SOUILLAC, Lac de Grésillé - La Forge ; SAINT-YBARD, Montfumat ; LIVERNON

Dordogne

Musée de Périgueux EYZERAC, La Cornetie ; JUMILHAC-LE-GRAND, Landes-de-Prenou et La Mouthe Musée de la Préhistoire

des Eyzies-de-Tayac LA GONTERIE-BOULOUNEIX, Brouilland à Tabeterrie

Haute-Garonne

Musée de Saint-Raymond de Toulouse

CAZALS, Le Frau ; UCHENTEIN, Les Arz ; BORDES-SUR-LEZ, Vallée du Ribérot

Musée de Luchon GARIN, Saint-Pé-de-la-Moraine

Gironde

Musée Océanographique d'Arcachon

BIGANOS, Les Gaillards ; MIOS, Pujaut ; MIOS, Truc du Bourdiou

Musée d'Aquitaine de

Bordeaux IBOS, Bois des Hès / A.64.1 ; PAU, Cami Salié

Musée de Libourne ROUFFIGNAC-DE-SIGOULES, Grotte de Fontanguillières ; COUTRAS, Les Petits Sablons Dépôt SRA Bordeaux MANT, Basté ; SAINT-VINCENT-DE-TYROSSE ; SERRES-CASTET, Les Terrailles - Les Turucoulous

Landes

Musée de Borda de Dax AUBAGNAN, Lande Mesplède

Musée de

Mont-de-Marsan ARBOUCAVE, Lande Dupouy ; Collection Dubalen

Lot Musée Préhistorique du

Pech Merle à Cabrerets

ALVIGNAC, Tumulus de Viroulou ; DURBANS - Bédat ; MIERS, Les Fieux ; ROCAMADOUR, Pied-de-Prune ; ROCAMADOUR - Bois de Lacal

Lot-et-Garonne

Musée d'Agen AGEN ; BON-ENCONTRE, Saint-Radegonde

Dépôt Archéologique

d'Aiguillon FAUILLET, Lagravière ; TONNEINS, Montamat Musée de Sainte-Bazeille MAS-D'AGENAIS

Musée de Nérac AMBRUS, Bataille ; BARBASTE, Lesparre ; BARBASTE, Cablanc ; BARBASTE, Les Riberotes

Pyrénées-Atlantiques

Musée d'Arudy BOUGARBER, La Serre

Dépôt Archéologique

d'Hasparren ANOYE, Les Trois Fontaines ; POMPS, Crouxet

Musée de Lescar BOUGARBER, La Serre ; LOURENTIES ; SERRES-CASTET, Les Terrailles - Les Turucoulous ; Collection Seigne

Guadalajara Museo de Guadalajara ARAGONCILLO (CORDUENTE), La Cerrada de los Santos

Zaragoza Museo de Zaragoza ÉPILA, Cabezo de Ballesteros ; UNCASTILLO, Corral de Mola ; URREA DE JALÓN, Barranco de la Peña Figure 18 : Listes des musées ou dépôts visités dans le cadre de cette étude.

Cette démarche est très utile lors de la réalisation d'un catalogue dans la mesure où elle permet de confronter les informations relevées dans les diverses sources bibliographiques. Ce contact avec les objets permet dans de nombreux cas d'apporter des précisions, voire de corriger certaines erreurs ou approximations observées dans les publications. Il peut s'agir d'une mauvaise appréciation des matériaux de fabrication, d'une identification erronée ou encore d'une attribution inexacte d'un objet à un contexte archéologique. De plus, l'état de conservation du mobilier métallique peut rapidement s'altérer. Ainsi, entre le moment de la dernière étude connue que l'on qualifierait de récente, par exemple au cours des années 1980, et l'état dans lequel il est conservé actuellement, le mobilier métallique a subi des phénomènes de corrosion.

106 Pour y remédier, les conservateurs de musées font souvent appel à des restaurateurs du patrimoine afin de stabiliser ou de nettoyer les objets. Il en résulte que dans de nombreux cas, le mobilier déposé dans les collections est bien plus lisible qu'il ne l'était il y a une trentaine d'années, modifiant parfois l'identification ou l'attribution typologique d'un objet.

Ces faits qui jalonnent la vie d'un objet patrimonial et qui renvoient aux problèmes d'altération, de restauration et de confrontation entre les sources bibliographiques et le mobilier déposé dans les collections s'illustre particulièrement bien avec la fibule mise au jour dans la sépulture de Bataille à Ambrus (Lot-et-Garonne) (fig. 19). Lors de la première mention par J. Momméja au début du XXe siècle, cette fibule était représentée entière, munie de "collerettes" ou "ailettes" semi-circulaires de part et d’autre de l’arc (fig. 19, n°1). Plus tard, en 1952, G. Fabre photographie ce mobilier (fig. 19, n°2) et remarque également la présence "d’ailettes" sur son arc320. En 1968, A. Coffyn et J.-P. Mohen notent que la fibule n’est plus conservée entièrement. Elle apparaît brisée, amputée du ressort et d’une partie de l’arc (fig. 19, n°3). Ils la rapprochent des grandes fibules italiennes mais finissent par conclure avec prudence à une possible fabrication locale321. Quelques années plus tard, en 1972, Y. Marcadal redessine de façon moins précise l'illustration de A. Coffyn et J.-P. Mohen. En 1980, J.-P. Mohen, reprenant la planche de Y. Marcadal, ne fait plus mention des supposées "ailettes" décorant l’arc. Enfin en 1997, voulant apporter des précisions sur le mobilier d’Ambrus, A. Beyneix documente à nouveau la fibule, toujours brisée, mais réintroduit la possibilité de la présence "d’ailettes" dans sa description322. Cet article est alors la dernière mention réalisée à ce jour sur la fibule d’Ambrus. Les seules informations partagées par l’ensemble des auteurs successifs, qui disent avoir vu l’objet, sont que cette fibule a été découverte complète, qu’elle a été brisée peu après 1952, et qu’elle est déposée au Musée d’Agen. Au cours de notre enquête de terrain, nous avons pu constater que le mobilier de la sépulture d'Ambrus ne se trouvait plus au musée d'Agen mais dans celui de Nérac. La fibule qui est exposée est entière, restaurée et sans "ailettes" (fig. 19, n°4). Il s’agit d’une fibule en fer, composée d’un ressort bilatéral court, sans axe, probablement à deux fois trois spires, à corde externe. Son arc cintré est creusé de trois gorges longitudinales décorées d’alliage cuivreux sur le sommet et de plusieurs incisions transversales aux deux extrémités. Le pied coudé est terminé par un bouton sphérique mouluré, à sommet plat incrusté de lames d’alliage cuivreux.

320Ce commentaire de G. Fabre est d'autant plus troublant qu'on ne perçoit pas ces "ailettes" sur la photographie qui accompagne ses propos : Fabre 1952, 126.

321 Coffyn & Mohen 1968, 777.

322 A. Beyneix écrit : " […] l'arc possédant sur ses côtés latéraux quatre sortes d'ailettes semi-circulaires ou plutôt des excroissances de rouille ?" : Beyneix 1997-1998, 317.

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Figure 19 : Les différentes représentations de la fibule de la sépulture d'Ambrus (Lot-et-Garonne)323.

Le cas de la fibule d'Ambrus est un exemple parmi d'autres du gain d'informations que l'on peut obtenir en étudiant in situ le mobilier de parure et en dépassant les données uniquement bibliographiques. Elle questionne également le crédit que l'on peut accorder aux informations et illustrations publiées dans les anciennes mentions. Ici, en étudiant "physiquement" l'objet, il est possible de préciser son identification en l'associant à un type et de révéler son programme décoratif. En revanche, il va sans dire qu'il arrive a contrario que des objets aient été fortement altérés ou qu'ils aient disparu depuis la dernière étude connue. Dans ce cas, il est évident que nous nous tenons aux données déjà publiées.

III.2. La méthode de dessin

La visite des collections des musées et des dépôts régionaux n'est pas seulement utile à la mise en place d'inventaire détaillé et actualisé. Cette démarche est également indispensable pour documenter graphiquement les séries de mobilier. Dans un article consacré à la place de l'illustration en archéologie, A. Rapin énonce cette simple définition : "illustrer, c'est rendre clair"324. Par cette phrase, l'auteur rappelle qu'en archéologie, le dessin n'est pas seulement illustratif. Il construit un discours scientifique autonome et se place en parallèle d'une description quand cette dernière est inefficace pour traduire au lecteur la complexité figurative

323 Illustration de J. Momméja dans : Beyneix 1997-1998, 317, fig.2 ; Photographie de G. Fabre dans : Fabre 1952, pl.IX.1 ; Illustration de A. Coffyn et J.-P. Mohen dans : Coffyn & Mohen 1968, 776, fig.9 n°6.

108 d'un objet. Pour le dessinateur, l'illustration scientifique est un subtil équilibre entre un désir d'objectivité naturaliste inatteignable et la conscience d'une subjectivité inévitable. Contrairement au dessin de mobilier céramique, celui de la parure ou plus généralement du mobilier métallique dans son ensemble n'a que rarement fait l'objet d'édiction de protocole normatif. Il en résulte dans les diverses publications rencontrées des illustrations aux qualités informatives variables selon les talents d'analyse et de dessin de chaque auteur. C'est dans le but de combler ce manque que s'était déroulée en 1980 à Valbonne (Alpes-Maritimes) une table ronde dédiée à la normalisation du dessin du mobilier non-céramique325. Si certains des codes énoncés lors cette table ronde ont toujours cours actuellement, d'autres ne sont plus adaptés au travail d'un archéologue du XXIe s. confronté à des séries de mobilier de plus en plus vastes. L'emploi d'outils tels que le crayon, la plume et le pied-à-coulisse, limités au format papier n'est plus adapté à l'utilisation quasi exclusive de l'informatique dans les méthodes de travail modernes. L'arrivée de nouveaux outils a modifié l'enregistrements des données. De fait, le développement de la photographie numérique facilite la documentation instantanée des informations. Dans le même temps, le dessin d'objet archéologique s'est peu à peu rapproché des techniques du dessin industriel. Les avancées technologiques des outils disponibles étant constamment en mouvement, les archéologues ont beaucoup de peine ces dernières années à édicter de nouvelles méthodes de dessin. Seuls quelques timides travaux récents ont tenté de mettre à jour celles disponibles326. Dans la pratique, chaque chercheur essaie de composer avec les outils dont il dispose, qu'ils soient anciens ou modernes, afin de réaliser ses planches de mobilier. L'absence de formation à l'initiation du dessin dans les universités françaises ne fait qu'accroitre l'hésitation et le recours au partage d'expériences informel entre étudiants et jeunes chercheurs. Étant dans cette même situation, nous avons mis en place un protocole d'enregistrement et de documentation qui est, à notre connaissance, singulier. Dans un souci de transparence, il nous paraît donc indispensable d'en décrire les différentes étapes.

En matière de dessin, notre volonté était de rendre compte à la fois de l'état de conservation du mobilier, notamment par ses cassures ou ses boursouflures de corrosion, tout autant que de proposer un état d'analyse des objets en évacuant les éléments superflus nuisant à leur compréhension. Enfin, ce travail devait répondre à des impératifs de qualité et de rapidité dans la mesure où nous étions amenés à documenter plusieurs collections disséminées sur l'ensemble de notre zone d'étude et riches parfois de plus d'une centaine d'objets. Afin d'y répondre, nous avons fait le choix de l'emploi de la photographie pour l'acquisition des données, puis de l'utilisation du dessin assisté par ordinateur pour la reproduction des objets. Cette

325 Feugère et al. 1982.

109 méthode a pour avantage de limiter le temps passé dans les réserves de musées sans sacrifier pour autant la qualité des informations obtenues. Pour cela, plusieurs règles doivent être observées.

En préambule, rappelons qu'il s'agit de produire des photographies de travail qui n'ont pas vocation à être publiées. Il n'est donc pas nécessaire de soucier de problèmes de fond uni, d'échelle, ou de lumière uniforme.

• Pour commencer, l'objet est placé sur une feuille de papier millimétré afin de connaître ses dimensions directement à partir de la photographie.

• S'il s'agit d'une parure annulaire, une seule vue de l'objet posé à plat suffit puisqu'elle répond aux normes graphiques de 1980327. Si un décor est présent sur la tige, sa documentation interviendra plus tard. Pour les objets complexes comme une fibule, les normes nous obligent à proposer au moins deux plans de projection : une vue de profil et une vue supérieure. Ces objets nécessiteront donc au minimum deux prises de vue. À noter que dans certain cas, la présence d'un décor particulier courant sur l'ensemble de la surface de l'objet peut nécessiter l'ajout de plans de projection.

• Une fois que le sujet est correctement placé, la photo peut être prise. Cependant, il faut être attentif à plusieurs prescriptions. Tout d'abord, l'objectif doit être positionné à l'aplomb de la surface millimétrée, un angle de 90° étant considéré comme un point de vue optimal.

• Le centre de la photo doit se rapprocher le plus possible de celui de l'objet. Pour les parures annulaires, ce dernier se trouve au centre du diamètre interne de l'objet et non sur sa tige. Cette règle doit être suivie dans le but d'éviter les points de vue décalés montrant le départ des faces extérieures et inférieures de la parure.

• La lumière jouant un rôle important dans la perception des volumes, il est nécessaire que cette dernière soit homogène. Un contraste trop fort peut plonger une partie de l'information dans l'ombre. Toutefois, puisqu'il s'agit de photographie numérique, il est toujours possible de récupérer des erreurs de contrastes ou d'aberrations chromatiques

a posteriori, lors d'une étape de post-traitement à l'aide de logiciels photographiques.

• Il est évident que la netteté du sujet doit être maitrisée.

• Enfin, le dernier point à respecter est l'un des plus importants. Pour le mobilier volumineux comme la tige d'un torque ou l'arc et le bouton d'une fibule, il faut être attentif aux risques de déformation des proportions en raison de la perspective. Cette notion implique que plus un objet est proche de l'objectif plus il apparaît large ; tout

110 comme l'artiste qui emploie son pouce pour mesurer des volumes bien plus grands afin de les reproduire sur un plan en 2D. Cet effet naturel, pourtant simple, pose problème lorsqu'il s'agit de produire une documentation scientifique pour laquelle la mesure de la taille réelle du sujet tient une place majeure. Dans la mesure où nous utilisons une feuille de papier millimétré sur lequel est posé l'objet pour déterminer ses dimensions, le fait de prendre une photo trop proche du sujet aura pour conséquence de fausser sa taille lors de l'étape de dessin. Dans le cas d'une vue supérieure d'une fibule volumineuse, l'arc paraîtra exagérément large par rapport aux éléments plus éloignés de l'objectif et en contact avec la surface millimétrée comme le ressort, l'ardillon et le porte-ardillon. La manière la plus simple pour contourner ce problème est de s'éloigner du sujet d'autant que son volume est important. Si l'on prend comme exemple une fibule dont l'arc s'élève à 5 cm de hauteur et dont la section d'origine mesurée au pied-à-coulisse est établie à 1,55 cm, un objectif situé à 10 cm de l'objet indique sur le papier millimétré une section recouvrant 2,47 cm, alors qu'elle n'est plus que de 1,6 cm lorsque l'objectif se trouve à 60 cm du sujet (fig. 20). Ainsi, un objectif distant de 60 cm d'un objet suffit amplement à corriger la déformation avec une marge d'erreur négligeable se rapportant à l'épaisseur d'un trait de crayon. Ajoutons que les objets de parures comportant un élément pouvant atteindre 5 cm de hauteur sont très rares. Ce constat suffit selon nous à justifier l'utilisation de l'appareil photo comme outils d'enregistrement au regard du gain de temps qu'il procure.

Figure 20 : Perception de la taille d'un élément selon la distance de l'objectif du sujet.

• Par la suite, plusieurs prises de vue suivant des angles libres peuvent venir en complément dans le but de mieux comprendre des volumes complexes. Des photos de détails peuvent également être ajoutées sur des éléments peu visibles comme des décors ou des éléments de fabrication discrets.

• La section, mesurée au pied-à-coulisse, est rapportée sur une feuille de papier millimétré, ainsi que d'autres informations pertinentes liées à l'objet (numéro d'inventaire, contexte, détails, etc.). C'est également lors de cette étape que les déroulés

111 des tiges décorées de parures annulaires sont reproduites à l'aide d'un crayon et d'un pied-à-coulisse. Cette étape marque la fin du processus de travail réalisé in situ.

• L'étape de dessin ne nécessite pas d'explication détaillée dans la mesure où il s'agit d'une pratique commune en archéologie. Les photographies et les sections préalablement scannées sont importées dans un logiciel de vectorisation, ici Adobe Illustrator. Après leur mise à l'échelle, les dessins sont réalisés en décalquant les photos (fig. 21). Par souci de clarté, nous avons suivi les conventions du dessin technique épuré328. Les volumes sont traduits par la géométrie (arêtes, contours et sections) sans tenir compte de la lumière et des ombres. Les contours de chaque élément sont représentés par un trait épais alors que les éléments de formes ou de décors se distinguent par un trait fin. Pour finir, un code couleur simple est appliqué pour signaler les différents matériaux de fabrication.

Figure 21 : Résultat du dessin vectorisé à partir de photographies de la fibule et d'anneaux provenant du tumulus 12 de la nécropole du Frau à Cazal (Tarn-et-Garonne).

Le bilan de cette méthode d'enregistrement est qu'elle permet de fortement diminuer le temps d'étude des grandes séries d'objets conservées dans les musées ou les dépôts. L'ajout de photos de travail détaillées et la prise de notes succinctes répondent au prérequis de qualité des enregistrements. De plus, il est toujours possible de consulter ou vérifier plus tard une information dans le but d'enrichir les identifications qui seront rapportées dans la base de données.

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