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a) La production des déchets solides à Yaoundé

Dans cette sous section, il s’agit tout d’abord de présenter ce qu’était la production des DS en 2002 selon l’Institut National de la Statistique (INS), ensuite les quantités produites de DS entre 1990 et 1998 seront estimés.

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) La production des déchets à Yaoundé en 2002 selon l’Institut National

de la Statistique

En 2002, une enquête sur le cadre de vie des habitants de Yaoundé et Douala dénommée « enquête CAVIE » a été menée par L’INS. Cette enquête visait, entre autres, à présenter les caractéristiques sociodémographiques des populations et à collecter des informations sur les niveaux de production des déchets à l’échelle du ménage selon le type de quartier, le mode de gestion des DS et liquides par la population.

L’INS (2002) identifie cinq (5) types de quartiers à Yaoundé :

- les quartiers haut standing sont ceux où les villas modernes ou hauts bâtiments de classe prédominent ;

- les quartiers moyens standing sont ceux où les bâtiments avec plusieurs appartements prédominent ;

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- les quartiers à habitat spontané sont ceux où les habitations sont d’accès difficile et serrées les unes contre les autres et donc sans plan d’urbanisation notoire ;

- les quartiers périurbains lotis sont ceux situés dans la périphérie de la ville et où les maisons sont construites suivant un plan d’urbanisme bien précis ;

- les quartiers périurbains non lotis sont ceux situés dans la périphérie de la ville et où les maisons ne sont pas construites un plan d’urbanisme.

La ville produisait en moyenne plus d’un million de seaux de 10 litres de déchets solides par semaine (Tableau 12).

Tableau 12 : Distance moyenne au bac à ordures le plus proche et nombres total et moyen de seaux de 10 litres de déchets solides produits par semaine selon l’arrondissement

Arrondissement Distance moyenne au bac à ordures le plus proche (en m)

Nombre moyen de seaux de 10 l de DS par semaine par ménage

Nombre total de seaux de 10 l de DS produits par semaine Yaoundé I 420 4 185 011 Yaoundé II 617 5 274 096 Yaoundé III 333 3 174 597 Yaoundé IV 671 5 232 022 Yaoundé V 655 3 105 251 Yaoundé VI 602 4 167 003 Ensemble 531 4 1 137 980

Source : INS/ CAVIE 2002

Au niveau des arrondissements, il faut remarquer que la plupart de ceux où les bacs à ordures étaient les plus éloignés (Yaoundé II et Yaoundé IV) produisaient plus d’ordures (les quantités respectives sont de 274 000 et 232 000 seaux de 10 litres par semaine). A Yaoundé V, l’on produisait moins de la moitié de la quantité enregistrée à Yaoundé II, soit environ 105 000 litres de seaux de 10 litres. Les quantités moyennes par ménage oscillaient entre 4 et 5 seaux de 10 litres par semaine. Et l’arrondissement de Yaoundé II était le plus gros producteur d’ordures. La distance au bac à ordures le plus proche était estimée par les chefs de ménage avec l'aide de l'agent enquêteur qui

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au préalable avait fait le tour de sa zone d'enquête pour identifier la position géographique de certaines infrastructures. Les bacs à ordures étaient situés en moyenne à un peu plus de 500 mètres des domiciles. Cette distance moyenne n’était pas la même dans tous les arrondissements ; la plus faible distance était observée à Yaoundé III (333 mètres) et la plus élevée à Yaoundé IV (671 mètres). Ces distances sont élevées car les sociétés de ramassage des ordures ont tendance de nos jours à vulgariser l’utilisation des camions. Les populations attendent alors le passage des camions qui sillonnent les rues des quartiers pour se débarrasser des ordures au lieu de constituer des amas dégagés parfois après des mois et sources de nombreuses maladies.

Selon le tableau 13, 67 % de ménages jetaient les ordures ménagères dans un bac à ordures ou directement dans les camions chargés de la collecte.

Tableau 13 : Répartition des ménages par mode d’évacuation des déchets solides selon l’arrondissement Mode d’évacuation Yaoundé I Yaoundé II Yaoundé III Yaoundé IV Yaoundé V Yaoundé VI Ensemble Ramassage camion/ bac à ordures 65,5 68,0 56,8 70,7 73,5 76,2 67,2 Jetés dans la nature 31,7 30,5 42,9 26,5 24,6 19,9 30,8 Enterrés/ brûlés 1,9 1,1 0,2 2,4 1,5 1,0 1,3 Recyclés 0,9 0,4 0,1 0,4 0,4 2,9 0,7 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

Source : INS/ CAVIE 2002

C’est à Yaoundé VI qu’on trouvait un nombre relativement important de ces ménages. Malgré la relative proximité des bacs à ordures, près de 43% de ménages de Yaoundé III déversaient les déchets dans la nature, par exemple les cours d’eau et les terrains non bâtis (champs, forêts, etc.).

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Dans les quartiers Périurbains non lotis, les bacs à ordures se trouvaient à plus de 1,5 km des domiciles ; ce qui explique parfois l’évacuation des ordures ménagères partout dans la nature, surtout dans les champs où elles sont très souvent utilisées comme fumier (Tableau 14). Dans les autres types de quartier, ces distances, même si elles valaient parfois le tiers de celles observées dans les quartiers Périurbains non lotis, demeurent encore élevées.

Tableau 14 : Répartition des ménages par mode d’évacuation des déchets solides selon le type de quartier

Source : INS/ CAVIE 2002

Il avait été demandé au chef de ménage de préciser si oui ou non il traitait les déchets solides. D’après le tableau 15, les méthodes de traitement des ordures ménagères restaient encore méconnues par un nombre bien élevé de chefs de ménage ; seuls 7% d’entre eux prétendaient connaître le processus de traitement de ces déchets solides. Ce pourcentage était doublé à Yaoundé VI et réduit de moitié à Yaoundé V. Les méthodes de traitement des ordures ménagères restaient étrangères aux chefs de ménage des différents types de quartier. Dans les quartiers Haut standing, 14% de chefs de ménage affirmaient connaître le processus de traitement des déchets solides. Ce pourcentage était de 6% et 7% respectivement dans les quartiers Périurbains lotis et Moyen standing.

Mode d’évacuation

Haut standing Moyen standing

Habitat spontané

Périurbain loti Périurbain non loti Ramassage camion/ bac à ordures 76,3 73,6 73,6 68,9 37,4 Jetées dans la nature 22,7 24,7 25,1 25,4 53,9 Enterrées/ brûlées 1,0 1,2 0,9 4,7 5,3 Recyclées 0,0 0,5 0,4 1,0 3,4 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

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Tableau 15 : Proportion de ménages dont le chef connaît le processus de traitement des déchets solides Type de quartier Haut standing Moyen Standing Habitat Spontané Périmètre urbain loti Périmètre urbain non loti

% 14,3 6,9 7,1 5,8 8,8

Source : INS/ CAVIE 2002

Hormis les DS, d’énormes quantités d’eaux usées sont également produites par les ménages, près de 259 millions de litres d’eaux usées y sont ainsi produites chaque semaine (Tableau 16).

Tableau 16 : Quantité d’eaux sales produites par semaine par type de quartier

Type de quartier Nombre moyen de seaux de 10 l d’eaux sales produites par semaine par ménage

Haut standing 75

Moyen standing 98

Habitat spontané 88

Périurbain loti 90

Périurbain non loti 122

Source : INS/ CAVIE 2002

Les aux usées sont très souvent versées dans la rigole dans les différents types de quartier, notamment dans les quartiers à Habitat spontané où 73% de ménages opte pour ce mode d’évacuation des eaux sales (Tableau 17).

Tableau 17 : Répartition des ménages selon le lieu d’évacuation des eaux sales par type de quartier Lieu d’évacuation des

eaux sales Haut standing Moyen standing Habitat spontané Périurbain Loti Périurbain Non loti A la cour 11,2 13,9 14,9 23,6 31,9 Dans la rigole 50,0 59,6 73,1 59,1 58,3 Fosse sceptique 30,6 23,7 8,8 15,4 7,8 Rivière ou ruisseau 8,2 2,8 3,2 1,9 2,0 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

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Concernant les déchets industriels (Tableau 18), Ngnikam et al., (1997) estiment leur production à 0,07 kg par habitant par jour à Yaoundé. 40% de ces déchets industriels étant non fermentescibles (56% sont recyclés et 44% mis en décharge) et 60% fermentescibles (71% pour l’alimentation des animaux et les PRO et 29% étaient mises en décharge). A Douala par contre, la fraction fermentescible dans les déchets industriels était moins importante qu’à Yaoundé (42%).

Tableau 18 : Mode d’évacuation des déchets solides dans les principaux quartiers de Bafoussam

Quartiers Service de

ramassage

Rigole Champs Rue Rivière Trou Pas de

réponse

Tougang – Ville 0,00% 40,50% 30,90% 19,00% 7,10% 0,00% 2,40%

Tougang village 0,10% 30,80% 59,60% 1,00% 3,20% 3,20% 1,00%

Tchouwon 0,00% 47,80% 39,10% 8,70% 0,00% 4,30% 0,00

Moyenne 0,30% 39,70% 43,20% 9,60% 3,40% 2,50% 1,10%

Source : Mpakam et al., (2006)

Selon Mpakam et al., (2006), à Bafoussam, les pratiques en matière de gestion des DS sont désastreuses puisque 38% des DS produits sont déversés directement dans des rigoles obstruant ainsi l’écoulement des eaux et favorisant les inondations en saison de pluie. On notera cependant que 43% des DS produits dans la ville de Bafoussam sont déversés au champ afin d’être transformés en compost.

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) Estimation des quantités produites de déchets entre 1990 et 2008 à