• Aucun résultat trouvé

Œuvre Auteur et son époque Origine Complet Extraits Mentions

Ma ͑aseh Torah Attribué à

Judah ha-Nasi (fin 2e- début IIIe s.)

Judée Add.3127 O1

Midrash Sekhel Tov Menaḥem ben Salomon (1e moitié XIIe s.)

O2

Pereq Gehinom C

Pereq Gan ͑Eden C, B, Mich.569

Milḥemet Melekh ha- Mašiaḥ ou Pereq Mašiaḥ

B, Mich.569

ʾOtot ha-Mašiaḥ Mich.569

Midrash Goliat ha-Pelišti Mich.569

Midrash Galut Šlomoh Mich.569

Midrash ‘Aqedat Iṣḥaq Mich.569

Petirat ʾAharon et Petirat Mošeh

Add.3127

Kiseʾ Šlomoh zeh hu O1

Ma ͑aseh Torah (הרות השעמ) 223: Œuvre midrashique attribuée à Judah ha-Nasi (fin IIe siècle-début IIIe siècle)224, appelé également « Pirqei Rabenu ha-Qadoš »225 (« Chapitres de Notre Saint Maître»). Judah ha-Nasi226 était le rédacteur principal de la Mišnah et chef spirituel de la communauté juive de Judée pendant l’occupation romaine entre la fin du IIe siècle et le début du IIIe siècle. Le Ma ͑aseh Torah est une compilation midrashique-halakhique de doctrines et de règles de comportement, arrangés en vingt-quatre groupes et issus de sources variées. Ce midrash est conservé dans le manuscrit comparatif Add. 3127 (f.42r-48r) et partiellement dans le manuscrit O1 (f.146v), mais sous le nom de Pesiqtaʾ de-haftarah227.

223 Voir Encyclopedia Judaica, vol. 16, p.1515, s.v. « Smaller midrashim», ainsi que Jellinek, A., Beit ha-Midrasch. Sammlung kleiner Midraschim und vermischte Abhandlungen aus der ältern jüdischen Literatur (nach Handschriften und Druckwerken gesamelt und nebst Einleitungen herausgegeben um Adolf Jellinek),1967, vol. II, p. 92-101.

224 Voir Encyclopedia Judaica, vol. 10, p. 366-372, s.v. « Judah ha-Nasi ».

225 Judah ha-Nasi était aussi nommé « Rabenu ha-Qadoš ».

226 Il était issu de la lignée davidique, d’où le titre « ha-Nasi » (« le prince »).

227 Cet extrait traite d’un groupe d’éléments énumérés de trois à dix; voir en comparaison pour ce texte, Grünhut, L., Sefer ha-Liqutim. Sammlung älteren Midraschim und wissenschaftlicher Abhandlungen, Jérusalem, 1967, vol. III, p. 35.

161

Midrash Sekhel Tov (בוט לכש שרדמ) : Œuvre par Menaḥem ben Salomon (1e moitié du XIIe siècle), une autorité rabbinique probablement d’origine italienne, puisque on trouve de nombreux mots italiens dans le Sekhel Tov. Cette œuvre est une anthologie midrashique contenant de la Halakha et de la aggadah228, arrangées selon les lectures des péricopes bibliques hebdomadaires. Seuls les parties de la Genèse et de l’Exode ont été conservées et ont fait l’objet d’une édition critique de Salomon Buber229. Le Midrash Sekhel Tov se trouve dans le manuscrit O2 sous forme de nombreux extraits portant sur différents sujets halakhiques: lois sur le permis et l’interdit (ʾIssur ve-heiter) (f.153v-175r); lois sur le deuil (avelut) (f.188v-195v); lois relatives à l’impureté de l’homme à la synagogue (Inian tumat adam še be-beit ha-knesset) (f.213r/v); lois relatives au jeûne du neuf Av (Tišah be-Av) (f.213v-216r); lois sur la bénédiction sur le vin à l’entrée du Shabbat (Qiduš) et à la cérémonie de la fin du Shabbat (Havdalah) (f.227r-232r, 239r/v); lois relatives à la circoncision qui a lieu lors du Shabbat (f.237r/v); lois sur les commandements (miṣvot) (f.243r-244r).

Pereq Gehinom (םוהיהג קרפ) 230: Le « Chapitre sur l’Enfer » est un petit texte midrashique qui se trouve uniquement dans le manuscrit C (f.177r/v). Il est inséré ici au sein du Pereq Gan ͑Eden « Chapitre sur le Paradis » et porte principalement sur la visite de R. ‘Aqiva ben Joseph (c. 50-135 de l’ère commune, un des plus grand Tannaïm ayant contribué à la rédaction de la Mišnah et la plus grande figure dans la littérature de la Merkavah) en Enfer.

Pereq Gan ͑Eden (ןדע ןג קרפ) : Le « Chapitre sur le Paradis » est identique dans les manuscrits C (f.176v-177r), B (f.120v-121r, Add.27200, signe בלקת) et Mich 569 (f.101r-101v, marges) et porte sur la description du paradis par R. Yošua ͑ ben Levi231. Toutefois en C l’on trouve également une autre description de R. Yošua ͑ ben Levi (Ma ͑aseh be-Rabi Yošua ͑ ) sur le Paradis et l’Enfer (f. 177v-179r)232.

228 La Aggadah est une amplification narrative, historique et éthique qui complète la Loi Orale; voir Encyclopedia Judaica, vol. 2, 354-365, s.v. « Aggadah ».

229 Voir Buber, S., Midrasch Tehilim : Sekhel Tov, Berlin, Itskovsky, 1900.

230 Voir Jellinek, A., op. cit., note 223, vol. V, p. 42-45 (p. 43-44, Gehinom), s.v. « Gan Eden ve-Gehinom», et vol. I, p.147-149, s.v. « Massekhet Gehinom» et pour une traduction de ce texte, voir Gaster, M., Visions of Hell and Paradise, Studies and Texts, vol. 1, p.124-164.

231 Voir Jellinek, A., ibid., vol. II, p.52-53, s.v. « Ma’aseh de-rabi Yošua’ ben Levi» (description du paradis).

232 Voir Jellinek, A., ibid., vol, II, p. 48-51, s.v. « Ma’aseh de-rabi Yošua’ ben Levi» (description du paradis et de l’enfer). Dans l’œuvre de Michael Higger, (Halakhot ve-Aggadot : Qet’ei Halakha u-Midrash, Jérusalem, Meqor, (hébreu), 1971, p. 145-150) ce texte est intitulé « Pereq Gan Eden ». Aussi pour une traduction voir Gaster, M., ibid., p. 124-164.

162

Milḥemet Melekh ha-Mašiaḥ (חישמה ךלמ תמחלמ)233: « La Guerre du roi Messie » se trouve dans le manuscrit B du corpus du Maḥzor Vitry aux folios 121r-122r (Ms Add. 27200, signe גלקת) et dans les marges du manuscrit comparatif Mich 569, aux folios 102r-104r et qui est appelé ici Pereq Mašiaḥ (חישמ קרפ). Seul le manuscrit Mich 569 fait suivre ce petit midrash par un autre texte également midrashique intitulé ʾOtot ha-Mašiaḥ234 dans les marges des folios 104r-104v.

Midrash Goliat ha-Pelišti (יתשלפה תילג שרדמ): Ce petit texte midrashique sans titre inséré dans les marges des folios 105r-106v du manuscrit Mich. 569, il a été intitulé « Ma’aseh David ve-ʿim Goliat ha-Pelišti » (« Récit de David et de Goliath le Philistin »), de même que dans l’œuvre de Michael Higger235 qui base l’édition de ce texte sur le manuscrit Mich. 569.

Midrash Galut Šlomoh (המלש תולג שרדמ): Ce petit texte midrashique intitulé « le Midrash de l’Exil de Salomon »236 se trouve dans les marges des folios 107r-109v du manuscrit Mich.

569. Michael Higger s’est basé sur le manuscrit Mich 569 pour l’édition de ce texte dans son ouvrage Halakhot ve-ʾAggadot237.

Midrash ͑Aqedat Iṣḥaq (קחצי תדיקע שרדמ): Ce petit texte midrashique intitulé « le Midrash du Sacrifice d’Isaac »238 se trouve dans les marges des folios 110r-112v du manuscrit Mich.569.

Michael Higger s’est basé sur le manuscrit Mich 569 pour l’édition de ce texte dans son ouvrage Halakhot ve-ʾAggadot 239.

Petirat ʾAharon et Petirat Mošeh (השמ תריתפו ןורהא תריתפ): Deux textes midrashiques qui se trouvent dans les marges du manuscrit Add. 3127; l’un sur la mort de Aaron240 (f. 248r-249v) et l’autre sur la mort de Moïse241 (f.249v-253v). L’épisode de la mort d’Aaron figure dans

233 Voir Jellinek, A., ibid., vol.VI, p.117-118.

234 Voir Jellinek, A., op. cit., note 223, vol. II, p. 58-63 et Higger, M., op. cit., note 232, p. 117-123. Pour un texte complémentaire sur le même sujet mais pas dans le manuscrit Mich 569, voir Higger, M., ibid., p. 127-130.

235 Voir Higger, M., op. cit., note 232, p. 77-80.

236 Pour une version anglaise de ce récit voir Ginzberg, L., The Legends of the Jews, Philadelphie, The Jewish Publication Society of America, 1968, vol. IV, p. 170-172.

237 Voir Higger, M., ibid., p. 83-87.

238 Pour une version anglaise de ce récit voir Ginzberg, L., ibid., vol. I, p. 272-288.

239 Voir Higger, M., ibid., p. 69-73.

240 Voir Encyclopedia Judaica, vol. 2, p. 7-8, s.v. « Aaron ».

241 Voir Encyclopedia Judaica, vol. 12, p. 395, s.v. « Moses ».

163

deux versions de la Bible.242 Le midrash sur la mort d’Aaron est une version aggadique de la version biblique en Nb 20:22-29 et Nb 33 :33-34 qui relate comment Dieu ordonne à Moïse de monter avec Aaron et son fils Eleazar sur le mont Hor, où ce dernier dépouille son père de ses habits et les revêt. C’est là qu’Aaron meurt et Moïse et Eleazar redescendent de la montagne devant toutes les tribus d’Israël. Le midrash sur ce texte se trouve dans le Yalkut Šimoni243 qui raconte le moment de la mort d’Aaron sur la montagne, quand une magnifique caverne s’ouvre devant lui. Celle-ci est meublée d’un lit, autour duquel se tiennent des anges.

Aaron se couche sur ce lit et Dieu reprend son âme. La mort de Moïse se base sur le verset biblique du Dt 31 :14 où Dieu dit à Moïse que ses jours approchent à leur terme. Le récit midrashique244 relate comment Dieu demande aux anges Gabriel, Michael puis Zagzagel d’aller chercher l’âme de Moïse, et de quelle façon ceux-ci refusent. Seul Samael, l’ange de la mort accepte, mais lorsqu’il arrive vers Moïse, ce dernier lui fait peur par sa sainteté et manque de peu de tuer l’ange. Finalement, Dieu se révèle à l’âme de Moïse avec les anges Gabriel, Michael et Zagzagel en lui disant de se coucher sur un lit. Un dialogue entre l’âme de Moïse et Dieu s’en suit, puis Moïse meurt du baiser divin245.

Kiseʾ Šlomoh zeh hu (אוה הז המלש אסכ): Description de type midrashique du trône de Salomon246 aux folios 282v-283r du manuscrit O1, qui coïncide avec la description trouvée dans l’ouvrage de Louis Ginzberg The Legends of the Jews247 et qui se base sur un texte tiré du Targum Šeni (1.2, 5-7)248.

242 Aaron serait mort dans deux endroits différents selon Nb 20 :22-29 et Dt 10 :6. Pour résoudre cette discorde entre les deux textes, voir le Midrash Tanḥuma, Ḥukat 18 (voir Buber, S., Midrash Tanḥuma, Vilna, 1885). A titre informatif, les traductions de l’hébreu dans ce travail sont basées sur l’ouvrage suivant : La Bible, édition bilingue, Z., Kahn (éd.), Paris, éditions Colbo, 1986.

243 Voir Yalkut Šimoni, Ḥuqat 764 (Livre des Nombres, sections 683-788). Le Yalkut Šimoni est une compilation aggadique sur le Pentateuque, Prophètes et Hagiographes, datant de l’époque médiévale que les Sages d’Ashkenaz ont beaucoup utilisé; voir deux éditions récentes de cette œuvre: Yalkut Šimoni :Midrash ͑al Torah Neviʾim u-Qetuvim (hébreu), Jérusalem, Yarid ha-Sefarim, 2006 et Midrash Yalkut Šimoni : Torah, Neviim u-Ketuvim (hébreu), Jérusalem, Makhon ha-Meʾor, 2001. Le midrash sur la mort d’Aaron (Petirat Aharon) se trouve aussi dans l’œuvre de Louis Ginzberg, op. cit., note 236, vol. III, p.324-327 et dans l’œuvre d’Adolf Jellinek, op. cit., note 223, vol. I, p. 91-95.

244 Voir Yalkut Šimoni, Vayelekh 940 (Livre du Deutéronome, sections, 789-963), voir supra, ibid.

245 Voir Ginzberg, L., ibid., vol. III, p. 463-473 et Jellinek, A., ibid., vol. I, p. 115-129.

246 Les légendes concernant le trône de Salomon sont traitées dans l’ouvrage de Cassel S., Der Thron Salomo’s.

Wissenschaftliche Berichte. Unter Mitwirkung von Mitgliedern der Erfurter Akademie gemeinnütziger Wissenschaften Herausgegeben von S. Cassel, Erfurt, 1853.

247Voir Ginzberg, L., ibid., vol. IV, p.157-158 et voir Jellinek, A., ibid., vol. II, p.83-85 et vol. V. p. 34-37.

248 Traduction araméenne du Livre d’Esther avec de nombreux textes apocryphes, car la moitié de cette traduction de type midrašique est consacrée à l’histoire du roi Salomon et de la reine de Saba. Pour des éditions récentes de ce texte, voir Grossfeld, B., The Two Targums of Esther. Translated, with Apparatus and Notes, Edinburgh 1991 et Ego, B., Der Targum Sheni zu Esther, Tübingen 1966.

164